inviolable [ ɛ̃vjɔlabl ] adj.
• 1328; lat. inviolabilis
1 ♦ Qu'il n'est pas permis de violer, ou d'enfreindre. ⇒ intangible, 1. sacré. Droit inviolable et sacré. Asile inviolable. Secret inviolable. « ce lieu qu'il avait longtemps considéré comme le plus inviolable des sanctuaires » (Martin du Gard).
2 ♦ À qui la loi ou la Constitution accorde une immunité en matière criminelle ou correctionnelle. L'Assemblée déclara « que ses membres étaient inviolables » (Michelet).
3 ♦ Que l'on ne peut prendre par la force des armes. Forteresse inviolable. — Adv. INVIOLABLEMENT .
● inviolable adjectif (latin inviolabilis) Qu'on ne doit jamais violer, enfreindre, ou qui est toujours observé : Une règle inviolable. Qui est comme sacré, à qui l'on ne peut porter atteinte : Un magistrat inviolable. Se dit d'un lieu qu'on ne peut forcer : Refuge inviolable. ● inviolable (synonymes) adjectif (latin inviolabilis) Qu'on ne doit jamais violer, enfreindre, ou qui est toujours...
Synonymes :
- sacré
inviolable
adj.
d1./d Que l'on ne saurait violer ou enfreindre. Asile inviolable. Loi inviolable.
d2./d DR Qui est à l'abri de toute poursuite.
⇒INVIOLABLE, adj.
A. — Qui est protégé par son caractère sacré ou par la loi.
1. [En parlant d'un inanimé abstr.] Qu'il est interdit de violer, d'enfreindre. Synon. intangible, sacré, sacro-saint. Loi, sacrement inviolable. L'article dernier des Droits de l'homme : « La propriété est un droit inviolable et sacré » (BONALD, Législ. primit., t. 1, 1802, p. 135). — Monseigneur, répliqua le curé, je ne sais absolument rien qui puisse soit démentir soit autoriser votre soupçon. Le secret de la confession est d'ailleurs inviolable (BALZAC, Curé vill., 1839, p. 122). Le lien conjugal (...) demeure inviolable tant que les deux conjoints vivent (Théol. cath. t. 14, 1 1938, p. 633).
2. [En parlant d'un lieu (de culte ou d'habitation)] Que l'on ne peut profaner; où il est interdit de pénétrer. Synon. protégé. Habitation, sanctuaire inviolable. — Arrêter ma mère, chez moi? tu n'en as pas le droit. Mon domicile est inviolable! (BALZAC, Paysans, 1844, p. 73). Le grand-temple de la Grande-Déesse, le lieu le plus saint de toute l'Égypte, l'inviolable Astarteïon, était un édifice colossal (, Aphrodite, 1896, p. 75) :
• 1. Sur la plaque de cuivre, on lisait : « Comptoir international ». Et au-dessous, une affiche manuscrite, marquée du sceau impérial : « Cette maison est placée sous le contrôle de l'autorité allemande. » Un pareil talisman rendait la demeure inviolable.
VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 170.
3. [En parlant d'une pers.]
a) [En parlant d'un roi] Qui est revêtu du privilège à caractère perpétuel et absolu selon lequel il n'est pas possible de porter atteinte à sa personne. Roi, monarque inviolable. Article 2. — La personne du Roi est inviolable et sacrée; son seul titre est roi des Français (Doc. hist. contemp., 1791, p. 60).
b) [En parlant d'un diplomate, d'un magistrat] Qui est revêtu du privilège à caractère temporaire et non absolu le plaçant à l'abri de toute poursuite, même en cas de culpabilité. Les tribuns de la plèbe romaine étaient inviolables. L'Assemblée nationale déclare que la personne de chaque député est inviolable (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 257).
c) [En parlant d'un citoyen] Qui bénéficie du principe général du droit français garantissant l'intimité de la personne et interdisant de porter atteinte à sa vie privée. Chaque citoyen aujourd'hui est inviolable, sa demeure est sacrée, sa femme et ses enfants sont sous la protection de l'État (CHAMPFL., Bourgeois Molinch., 1855, p. 203). Les citoyens sont entre eux inviolables et sacrés et ne peuvent se contraindre que par la loi, expression de leur volonté commune (CAMUS, Homme rév., 1951, p. 151).
B. — P. ext.
1. [En parlant d'un inanimé abstr.] Que l'on respecte, que l'on ne transgresse pas. Il a gardé une inviolable fidélité à cette idée de sa jeunesse (DU BOS, Journal, 1921, p. 30). Le même instant qui est pour moi initiative violente, est par rapport aux autres décision inviolable (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 257).
2. ART MILIT. [En parlant d'un objectif] Où l'on ne peut pénétrer :
• 2. Il importe que, sur toutes les parties du front où l'offensive serait possible, nos lignes soient poussées à une distance des lignes adverses inférieure à 150 mètres. Sur toutes les autres parties du front, le front devra être rendu inviolable [it. dans le texte] par l'emploi de défenses accessoires...
JOFFRE, Mém., t. 2, 1931, p. 52.
3. [En parlant d'une pers.] Inviolable à (vx). Qui ne peut être atteint, touché par. Elle me semblait inviolable au malheur comme à la mort (LAMART., Nouv. Confid., 1851, p. 197).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1345 entiere et inviolable virginité (Miracles de N.-D., éd. G. Paris et U. Robert, XXXVII, t. 7, p. 7); 2. av. 1564 (CALVIN, Serm. sur la prem. Ep. S. Paul aux Corinth., p. 431 ds GDF. Compl. : l'institution inviolable de Dieu); 3. 1640 d'une pers. (CORNEILLE, Cinna, V, 2). Empr. au lat. inviolabilis « qui ne peut subir d'atteinte, inviolable ». Fréq. abs. littér. : 337. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 916, b) 452; XXe s. : a) 233, b) 268.
DÉR. Inviolablement, adv. De manière inviolable. Restez inviolablement attachés à vos principes, et vous êtes invincibles (ROBESP., Discours, Pétit. peuple avign., t. 6, 1790, p. 595). Faites que je m'attache toujours inviolablement à votre loi et ne permettez pas que je me sépare jamais de vous (BILLY, Introïbo, 1939, p. 153). — []. Att. ds Ac. dep. 1694. — 1re attest. 1306, juin (Lettre de Philippe le Bel ds Cartulaire d'Enguerran de Marigny, éd. J. Favier, n° 102, p. 223 : toutes les choses garder inviolablement); de inviolable, suff. -ment2. — Fréq. abs. littér. : 12.
BBG. — JOURJON (A.). Rem. lexicogr. R. Philol. fr. 1917/18, t. 30, p. 153 (s.v. inviolablement).
inviolable [ɛ̃vjɔlabl] adj.
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1 (1541). Qu'il n'est pas permis de violer, ou d'enfreindre. ⇒ Intangible, sacré. || Droit inviolable et sacré (→ Indemnité, cit. 1). || Loi, règle inviolable (→ Arme, cit. 13). || Secret, serment inviolable. || Abri, asile (cit. 10, 17, 23 et 28), refuge, sanctuaire inviolable (→ par métaphore, Infortuné, cit. 2). || Territoire, zone inviolable (→ Intervenir, cit. 1).
1 Ces fondements, solidement établis sur l'autorité inviolable de la religion (…)
Pascal, Pensées, VII, 434.
2 Si tu trouves quelqu'un de sûr et d'un secret inviolable, dis-le-moi !
Flaubert, Correspondance, 448, 28 déc. 1853.
3 Il promenait un regard hostile sur ce lieu qu'il avait longtemps considéré comme le plus inviolable des sanctuaires, et que soudain rien ne défendait plus contre l'intrusion.
Martin du Gard, les Thibault, t. IV, p. 197.
2 (1640). À qui la loi ou la constitution accorde une immunité en matière criminelle ou correctionnelle (⇒ Inviolabilité, 2.). || Magistrat inviolable dans l'exercice de ses fonctions (→ Infaillible, cit. 8). || Les ambassadeurs, les membres du Parlement sont inviolables.
4 La personne du Roi est inviolable et sacrée (…)
Constitution du 3 sept. 1791.
5 En effet, dans l'enceinte de Notre-Dame, la condamnée était inviolable. La cathédrale était un lieu de refuge. Toute justice humaine expirait sur le seuil.
Hugo, Notre-Dame de Paris, VIII, VI.
6 L'assemblée déclara ensuite, sur la proposition de Mirabeau, que ses membres étaient inviolables, que quiconque mettait la main sur un député, était traître, infâme et digne de mort.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., I, IV.
7 Elle me semblait inviolable au malheur comme à la mort.
Lamartine, Nouvelles Confidences, p. 197, in T. L. F.
4 (1690). Que l'on ne peut prendre par la force des armes. || Une forteresse inviolable. — Où l'on ne peut aller, où l'on ne peut entrer. || Profondeurs inviolables de la jungle. || Des cimes jusque-là inviolables. — Fig. Où l'on ne peut pénétrer par la compréhension, par l'esprit, le savoir. || Mystère inviolable. || Arcanes inviolables d'une initiation ésotérique.
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DÉR. Inviolabilité, inviolablement.
Encyclopédie Universelle. 2012.