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joujou

joujou [ ʒuʒu ] n. m.
• 1715; faire jojo XVe; forme enfantine de jouer, jouet
Lang. enfantin
1 ♦ FAIRE JOUJOU : jouer. Fais joujou avec ta poupée.
2(1721) Jouet. « Le joujou est la première initiation de l'enfant à l'art » (Baudelaire). Des joujoux.
3Fig. Se dit d'un objet petit et mignon; d'une mécanique très perfectionnée, dont l'acquisition semble être un luxe. bijou. Son ordinateur est un beau joujou. Jette ton joujou ! ton revolver.

joujou, joujoux nom masculin (forme enfantine de jouet) Petit jouet d'enfant. Objet dont on se sert habituellement et que l'on apprécie : Sa moto est un beau joujou.joujou, joujoux (difficultés) nom masculin (forme enfantine de jouet) Orthographe Plur. : des joujoux (avec un x), comme des bijoux, des cailloux, des choux, des genoux, des hiboux, des poux. ● joujou, joujoux (expressions) nom masculin (forme enfantine de jouet) Familier. Faire joujou (avec quelqu'un, quelque chose), jouer, s'amuser avec eux.

joujou, oux
n. m. (Dans le langage enfantin.) Jouet. Faire joujou: jouer.

⇒JOUJOU, subst. masc.
Dans le lang. enfantin.
A. — Jouet de petite taille (v. jouet A). Joujou mécanique, joujou à ressort, joujou de bois. Un petit enfant traîne un joujou; c'est là une bonne maison où il fait chaud, une maison où l'on s'amuse (FLAUB, Champs et grèves, 1848, p. 201). La curieuse berline qui avait été exposée (...) était évidemment un jouet d'une fabrication bien plus soignée que le petit joujou du Jura, mais il a été plutôt traité comme automate que comme un jouet (D'ALLEMAGNE, Hist. jouets, 1902, p. 77):
1. ... ce qui plaît est ce qui convient à nos organes actuellement développés : la métaphysique et la morale ne provoqueront jamais l'attention d'un enfant; les joujoux, les poupées, les jeux, la provoqueront, et seront sans influence sur l'attention de la plupart des adultes...
BROUSSAIS, Cours phrénol., 1836, 2e leçon, p. 46.
P. anal. Dans l'âge mûr épris des richesses, des titres, Ses joujoux [de l'homme] sont de l'or, des cordons et des mitres (DELILLE, Œuvres posth., 1813, p. 113). Mon amoureux faisait les honneurs d'une automobile neuve, fleurant le maroquin et la térébenthine : un magnifique joujou de grande personne (COLETTE, Vagab., 1910, p. 153) :
2. ... un des traits les plus frappants du monde actuel est la futilité (...) Nous avons les plus beaux jouets que l'homme ait jamais possédés : nous avons le yo-yo, nous avons la T.S.F. et le cinéma (...) que de divertissements! Jamais tant de joujoux!
VALÉRY, Variété III, 1936, p. 226.
P. plaisant. Jeu compliqué, qui s'adresse aux adultes. « Ce joujou, disait l'inventeur, est propre à exercer l'adresse et la patience ». La vogue que le casse-tête chinois rencontra près du public, vers 1818, provoqua l'apparition de nombreuses caricatures (D'ALLEMAGNE, Récr. et passe-temps, 1904, p. 164) :
3. ... chez les de Nittis, j'entends le petit Jacques dire à un gamin qui dîne à côté de lui : « Mais la densité de l'eau? » voilà la génération présente des enfants, ils ne sont plus amusés (...) que par des joujoux scientifiques, de la chimie ou de la physique à portée de leur petite cervelle.
GONCOURT, Journal, 1882, p. 183.
P. anal., fam.
1. [En parlant d'une pers. ou d'une chose concr. qui, par sa petite taille, le raffinement de ses proportions, évoque un jouet d'enfant] M. le marquis achevait à peine de bâtir son château en joli style rocaille (...) quand la Révolution arriva. Cette tempête brisa ce joujou (ARÈNE, J. Figues, 1870, p. 27). Embrasse pour moi Martine, ma bonne Martine, et nos quatre charmants joujoux. Si vous saviez comme je vous aime tous! (HUGO, Fr. et Belg., 1885, p. 14) :
4. Ces petits êtres-là, surtout les Parisiennes, sont les plus jolis joujoux que l'industrie sociale ait inventés : il manque un sens à ceux qui ne les adorent pas...
BALZAC, Ptes mis., 1846, p. 195.
2. [En parlant d'une chose concr. qui, par son fonctionnement qui semble merveilleux, évoque un jouet mécanique] De ces deux joujoux [la fontaine d'Héron et l'éolipyle], M. Hachette descend, en franchissant de longs intervalles, aux machines atmosphériques de Papin et de Newcomen (BALZAC, Œuvres div., t. 1, 1830, p. 624) :
5. Rien n'est plus amusant, plus délicat et plus passionnant que la manœuvre du ballon. C'est un énorme joujou, libre et docile, qui obéit avec une surprenante sensibilité, mais qui est aussi, et avant tout, l'esclave du vent...
MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Voy. Horla, 1887, p. 1323.
Au fig. [En parlant d'une pers. ou d'une chose abstr. que l'on utilise pour se divertir ou que l'on ne traite pas sérieusement] Elle, la fille de portière, le succube de Killiet, l'idole lesbienne de la rue de Lorraine, le joujou du marquis de Donnereux (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 270). Dadaïsme et expressionnisme sont (...) des joujoux pour adultes (Arts et litt., 1936, p. 52-6) :
6. La passivité épeurée du bonhomme l'excitant, il en était venu à ne plus voir en lui qu'une loque bureaucratique, au long de laquelle, volontiers, il eût essuyé ses semelles. Il s'en était fait un joujou; il se divertissait à l'ahurir d'injures...
COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, 2e tabl., I, p. 57.
B. — Faire joujou. Jouer (v. ce mot I A). Faire joujou avec une poupée. Faire joujou avec un enfant (Ac. 1935).
P. anal. Le baron Octave, sur un plan plus élevé, faisait joujou, lui aussi. Il jouait à l'homme moderne, — à l'homme moderne avec la nuance « genre américain » (MONTHERL., Célibataires, 1934, p. 770).
Au fig., fam. Faire joujou avec qqn/qqc. Ne pas le traiter sérieusement. Et le désir lui venait de railler le petit aspirant, de sauvagement faire joujou avec lui (MONTHERL., Songe, 1922, p. 120) :
7. Et pourquoi, aux yeux de certaines gens, Edmond de Goncourt est-il un gentleman, un amateur, un aristocrate qui fait joujou avec la littérature et pourquoi Guy de Maupassant, lui, est-il un véritable homme de lettres?
GONCOURT, Journal, 1887, p. 659.
REM. Joujoute, subst. fém. Amusement puéril, querelle sans importance. Je suis chargé (...) d'étouffer dans l'œuf ces petits complots absurdes, ces « joujoutes » pour collégiens qui n'ont pour résultat que de faire fusiller des innocents (VIALAR, Dansons, 1950, p. 119).
Prononc. et Orth. : []. Au plur. des joujoux comme des bijoux, cailloux, choux, genoux, hiboux, poux. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. Mil. XVe s. faire jojo « jouer (d'enfants) » (CH. D'ORLÉANS, Rondeau, CLXX, 5, éd. P. Champion, t. 1, p. 387); 1721 « jouet d'enfant » (Trév.). Issu de jouer, jouet par redoublement hypocoristique. Fréq. abs. littér. : 341. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 214, b) 1 087; XXe s. : a) 671, b) 280. Bbg. GOHIN 1903, p. 345.

joujou [ʒuʒu] n. m.
ÉTYM. 1715; faire jojo, déb. XVe; forme enfantine de jouer, jouet, p.-ê. avec infl. de la finale de bijou.
Langage enfantin.
1 Faire joujou : jouer. || Faire joujou avec une poupée, à la poupée. Jouer. || Faire joujou avec qqn. Jouer.
0.1 — Ça t'apprendra à faire joujou avec un avoué !
E. Labiche, Mon Isménie, 7.
2 (1721, Trévoux). Jouet. Babiole (vx), jouet (→ Balle, cit. 2; examiner, cit. 6; floraison, cit. 4, friandises, cit. 3). || Joujoux de Noël, des étrennes (cit. 3).
1 Le joujou est la première initiation de l'enfant à l'art, ou plutôt c'en est pour lui la première réalisation, et, l'âge mûr venu, les réalisations perfectionnées ne donneront pas à son esprit les mêmes chaleurs, ni les mêmes enthousiasmes, ni la même croyance.
Baudelaire, Curiosités esthétiques, IV, La morale du joujou.
3 Fig. Se dit d'un objet petit et mignon; d'une mécanique très perfectionnée, dont l'acquisition semble être un luxe. Bijou. || Une petite maison de campagne très mignonne, un vrai joujou.
4 Le joujou de qqn. Jouet.
2 Elle avait toujours l'air d'un joujou, d'un délicieux joujou blanc coiffé de fleurs d'oranger.
Maupassant, Bel-Ami, II, X.
COMP. Joujouthèque.

Encyclopédie Universelle. 2012.