lagune [ lagyn ] n. f.
• 1701; lacune 1574; vénitien laguna, lat. lacuna → lacune
♦ Étendue d'eau de mer, comprise entre la terre ferme et un cordon littoral (lido) généralement percé de passes (graus). ⇒ étang; aussi liman, moere.
● lagune nom féminin (vénitien laguna, du latin lacuna, lacune) Étendue d'eau à salinité variable, séparée de la mer par un cordon littoral ouvert par un grau et résultant de la fermeture de baies ennoyées par une transgression marine récente. ● lagune (difficultés) nom féminin (vénitien laguna, du latin lacuna, lacune) Sens Ne pas confondre ces deux mots presque identiques. 1. Lacune n.f. = manque, trou, défaillance, insuffisance. Il y a des lacunes dans son éducation. Le dossier d'instruction présente de telles lacunes que l'acquittement paraît probable. 2. Lagune n.f. = étendue d'eau marine retenue derrière un cordon littoral. Remarque Ne pas confondre lagune et lagon. → lagon. Emploi On dit combler une lacune, remplir une lacune (et non réparer une lacune).
lagune
n. f. étendue d'eau de mer, séparée du large par une flèche de sable ou un cordon littoral. La lagune Ebrié.
⇒LAGUNE, subst. fém.
A. — Étendue d'eau saumâtre sur un haut-fond, comprise entre la terre ferme et une flèche de sable ou un cordon littoral. La lagune de Venise, séparée de l'Adriatique par une étroite bande de terre, mesure environ 50 km de longueur sur 10 de largeur (QUINETTE DE ROCHEMONT, Trav. mar., t. 1, 1900, p. 159) :
• Sans même que j'eusse pris conscience du chemin parcouru, j'étais parvenu sur la mince langue de sable qui barrait la lagune et longeait le front de mer.
GRACQ, Syrtes, 1951, p. 44
B. — Synon. de atoll. Les récifs sont collés à la côte (...) ou enfin tout à fait annulaires et enfermant une lagune intérieure (atolls) (LAPPARENT, Abr. géol., 1886, p. 64).
Prononc. et Orth. : [lagyn]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1574 lacune (BELLEFOREST, Epistres aux princes, 382 v° ds DELB. Notes mss); 1701 lagune (FUR.). Empr. à l'ital. de Venise laguna « bassin côtier séparé de la mer par un cordon littoral sableux » (dep. av. 1488, CA' DA MOSTO ds BATT.), mot qui eut d'abord en ital. le sens de « marécage, étang » (dep. ca 1304, trad. de Plutarque, ibid.), du lat. lacuna « fossé, trou »; la sonorisation du c en g est propre au nord de l'Italie. Lacune attesté au sens de « mare, étang » de 1575 (THEVET ds HUG.) à 1613 (NOSTREDAME d'apr. FEW t. 5, p. 125b) est empr. directement au lat. (cf. lacune). Fréq. abs. littér. : 259. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 323, b) 293; XXe s. : a) 282, b) 497.
DÉR. 1. Lagunaire, adj. Qui est relatif, qui est propre à une lagune, aux lagunes. La dépression rhodanienne accuse un progrès des eaux lagunaires dans le bassin d'Aix, à la place des anciens lacs éocènes (LAPPARENT, Abr. géol., 1886, p. 252). L'anhydrite s'est formée comme le gypse par l'évaporation lagunaire des eaux de la mer (CAHEN, BRUET, Carrières, 1926, p. 182). Certains soirs de mai, j'ai vu venir des îles lagunaires comme des radeaux à l'ancre, des vols de papillons si denses qu'on aurait dit des brassées et des brassées de fleurs transportées par la mousson (PESQUIDOUX, Livre raison, 1932, p. 105). Dépôt lagunaire. ,,Dépôt formé dans une lagune`` (PLAIS.-CAILL. 1958). — []. — 1re attest. 1886 (LAPPARENT, supra); de lagune, suff. -aire1. 2. Laguneux, -euse, adj. Synon. de lagunaire. Le paysage vert, onduleux, laguneux (...) tout s'accordait pour le faire se souvenir des paysages hollandais (DRUON, Louve Fr., 1959, p. 310). P. métaph. Hurteaux prit la topette et la regarda au soleil. Il n'y a rien de si laid, de si saumâtre, de si laguneux que du café au lait en bouteille; on dirait du paludisme cacheté (ARNOUX, Rêv. policier amat., 1945, p. 121). — [lagynø], fém. [-ø:z]. — 1re attest. 1944 (ARNOUX, Rhône, p. 402); de lagune, suff. -eux.
BBG. — BOULAN 1934, p. 35. - HOPE 1971, p. 149; pp. 203-204. - VIDOS 1939, pp. 456-457.
lagune [lagyn] n. f.
ÉTYM. 1574; lacune, 1547; ital. de Venise laguna, du lat. lacuna (→ Lacune), de lacus (→ Lac).
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1 Étendue d'eau de mer, comprise entre la terre ferme et un cordon littoral (lido) généralement percé de passes (graus en Languedoc). ⇒ Étang (littoral). || Îles (cit. 4), îlots d'une lagune. || Côte formée de cordons littoraux et de lagunes. || Un dédale de lagunes (→ 1. Feu, cit. 60). — Venise est bâtie sur les îles d'une lagune (→ Canal, cit. 3). || Lagunes de la mer Noire. ⇒ Liman. || Lagune asséchée et cultivée, en Belgique. ⇒ Moere. || Auge (4.) marginale laissée par une lagune primaire.
1 (…) Venise dormait encore (…) les brouillards se jouaient sur la lagune déserte et couvraient d'un rideau les palais silencieux.
A. de Musset, Nouvelles, « Le fils du Titien », IV.
2 Si la flèche peut progresser jusqu'à fermer complètement la baie, on a une lagune avec cordon littoral. La lagune est destinée à être (…) comblée par les apports continentaux des ruisseaux (…) ou même par ces sédiments fins qu'apportent les marées lorsqu'elles franchissent le cordon littoral par des coupures appelées graus en Provence et en Languedoc (…)
E. de Martonne, Géographie physique, t. II, p. 982.
2 Étendue d'eau centrale d'un atoll (syn. abusif : lagon).
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DÉR. Lagunage, lagunaire, laguneux.
Encyclopédie Universelle. 2012.