1. muser [ myze ] v. intr. <conjug. : 1> I ♦ Vieilli ou littér. Perdre son temps à des bagatelles, à des riens. ⇒ s'attarder, flâner, musarder, traîner. « J'aime à muser [...] toute la journée sans ordre et sans suite » (Rousseau). II ♦ Vén. Être en rut, en parlant du cerf. ⊗ HOM. Musée. muser 2. muser [ myze ] v. intr. <conjug. : 1>
• d. i.; de l'a. fr. muse « 1. musette »
♦ Région. (Belgique) Faire un bruit sourd à bouche fermée (chahut, protestation).
● muser verbe intransitif (ancien français mus, museau) Littéraire. Flâner, s'amuser à des riens. En parlant des chiens de chasse, rester inactifs, sans chercher à reprendre la voie. ● muser (homonymes) verbe intransitif (ancien français mus, museau) musée nom masculin muse muse nom féminin musent muse nom féminin muses muse nom féminin
muser
v. (Belgique)
d1./d v. intr. Bourdonner.
— Produire un son sourd et continu de la gorge, bouche fermée. Les élèves musent toujours avec ce professeur.
d2./d v. intr. et tr. Fredonner. Muser un air. Muser en marchant.
I.
⇒MUSER1, verbe intrans.
A. — Souvent p. plais. ou fam. Synon. vieilli ou littér. de musarder. Le plaisir de muser; muser tout à son aise; muser en chemin, dans la rue, au soleil; muser toute la journée. La foule insouciante d'un dimanche des temps ordinaires, qui marche à petits pas, musant et s'arrêtant à chaque étalage (GONCOURT, Journal, 1870, p.656). Je musais encore au coin de la rue, faisant valser mon cartable à bout de bras et chantonnant (DUHAMEL, Notaire Havre, 1933, p.79):
• ♦ ... après qu'elle eut bien musé, regardé et étiré chacun de ses beaux membres, chanté en se lavant un lied sentimental en quatorze couplets (...) ils prirent le bateau...
ROLLAND, J.-Chr., Adolesc., 1905, p.330.
♦Proverbe. Qui refuse, muse. Qui refuse une offre perd une belle occasion qu'il ne retrouvera jamais plus. Ulric: Je désire savoir si tu possèdes encore ce miroir. Polacco: Qui refuse muse, qui muse refuse (MUSSET, Quenouille Barb., 1840, II, 2, p.307).
— En partic. Rêvasser. Il musait, le coude entre les livres salis, pensant au château de Lorraine (ADAM, Enf. Aust., 1902, p.196).
Rem. LITTRÉ signale une forme trans. au passif impers.: ,,C'est assez musé. On a assez musé, perdu de temps``.
B. — P. anal., CHASSE. [Le suj. désigne un chien] Rester inactif. Anton. reprendre la voie, relever, rompre le défaut. Un bon chien ne doit pas muser, c'est-à-dire rester au bout de la voie, le nez en l'air, à regarder les autres (E. CHAPUS ds Lar. 19e).
Prononc. et Orth.:[myze], (il) muse [my:z]. Homon. musée. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1160-74 «perdre son temps» (WACE, Rou, éd. J. Holden, II, 4053), id. «flâner» (ID., ibid., III, 2027). B. 1. id. muser a «s'appliquer, réfléchir, penser mûrement à» (ID., ibid., III, 161); 2. 1174-87 id. «aspirer, prétendre à, chercher à obtenir» (CHRÉTIEN DE TROYES, Perceval, éd. F. Lecoy, 245); 3. 1354-76 cynégétique «entrer en rut (en parlant du cerf)» (Modus et Ratio, éd. G. Tilander, 70, 13); 1387-91 (GASTON PHEBUS, Chasse, éd. G. Tilander, 1, 26). Dér. de l'a. fr. mus, v. museau; dés. -er. Fréq. abs. littér.:71.
DÉR. Museur, -euse, adj. et subst., vieilli, fam. (Personne) qui est enclin/-ine à muser, qui a l'habitude de musarder, de muser. Synon. flâneur, musard. Enfant museur. On vend pour un sou, tout le long des boulevards, une notice sur les Hottentots (...). Je n'ai pas manqué de l'acheter, parce que je suis badaud et museur de ma nature (A. FRANCE, Vie littér., 1890, p.193). Lockroy, le badaud, le museur, le monsieur toujours en retard, mettant trois heures pour faire le trajet de la rue Laffitte, par des pauses chez tous les marchands de tableaux (GONCOURT, Journal, 1890, p.1203). — [], fém. [-ø:z]. — 1re attest. ca 1280 «celui qui perd son temps, qui muse» (ADENET LE ROI, Cleomadès, éd. A. Henry, 13176), rare; de muser, suff. -eur2.
BBG. — PAULI 1921, p.28 (s.v. museur).
II.
⇒MUSER2, verbe intrans.
VÉN. [Le suj. désigne un cerf] Entrer en rut. Les cerfs commencent à muser (Ac.). Un cerf muse, quand il commence à entrer en rut, et qu'il court la tête basse pour trouver la voie des biches (BAUDR. Chasses 1834).
Prononc. et Orth.:[myze], (il) muse [my:z]. Homon. musée. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. V. muser1.
1. muser [myze] v. intr.
ÉTYM. V. 1159, « rester le museau en l'air »; même rad. que museau (→ Amuser); p.-ê. du lat. musinari, var. de muginari, de mugire « retentir, résonner », d'où un verbe roman musare (Guiraud).
❖
1 Vieilli ou littér. Perdre son temps à des bagatelles, à des riens. ⇒ Baguenauder, flâner, musarder, traîner (→ Déballer, cit. 1). || Muser le long du chemin. ⇒ Attarder (s'); → Grappiller, cit. 1; horde, cit. 2.
1 J'aime à m'occuper à faire des riens, à commencer cent choses et n'en achever aucune, à aller et venir comme la tête me chante, à changer à chaque instant de projet, à suivre une mouche dans toutes ses allures, à vouloir déraciner un rocher pour voir ce qui est dessous, à entreprendre avec ardeur un travail de dix ans, et à l'abandonner sans regret au bout de dix minutes, à muser enfin toute la journée sans ordre et sans suite, et à ne suivre en toute chose que le caprice du moment.
Rousseau, les Confessions, XII.
2 De toutes les écoles que j'ai fréquentées, c'est l'école buissonnière qui m'a paru la meilleure et dont j'ai le mieux profité. Il n'est tel que de muser, ô mes amis.
France, le Petit Pierre, VIII.
♦ Par anal. || Un « paquebot paresseux qui devait (…) muser aux escales » (Duhamel, in G. L. L. F.).
❖
DÉR. Musard, 2. muse, museur. V. aussi 1. Musette.
COMP. Amuser.
HOM. Musée, 2. muser.
————————
2. muser [myze] v. intr.
❖
❖
HOM. Musée, 1. muser.
Encyclopédie Universelle. 2012.