lapidaire [ lapidɛr ] n. et adj. I ♦ N.
1 ♦ Artisan qui taille, polit, grave les pierres précieuses. — Commerçant qui vend des pierres précieuses autres que le diamant.
2 ♦ N. m. (1845) Techn. Petite meule destinée au polissage des pierres précieuses, des verres, des pièces métalliques.
II ♦ Adj.
1 ♦ (XIIIe) Didact. Relatif aux pierres, précieuses ou non. Musée lapidaire. Un « bijou d'orfèvrerie lapidaire » (Flaubert). Inscriptions lapidaires, gravées sur les monuments de pierre. — (1692) Style lapidaire : style concis de ces inscriptions.
2 ♦ (1907) Littér. Qui évoque par sa concision et sa vigueur le style des inscriptions sur pierre. ⇒ 1. bref, concis, laconique. Formule lapidaire. Ses répliques « à la fois lapidaires et infinies » (A. Gide).
⊗ CONTR. Verbeux.
● lapidaire nom masculin (latin lapidarius) Professionnel qui taille et polit les pierres précieuses et fines. (Ce métier comporte une spécialisation soit dans le diamant, soit dans les autres gemmes.) Commerçant qui vend des pierres précieuses et fines. Traité du XIIe et du XIIIe s. énumérant les vertus magiques et médicinales des pierres précieuses. Meule travaillant sur une de ses faces et utilisée pour le dressage de surfaces planes. ● lapidaire (homonymes) nom masculin (latin lapidarius) lapidaire adjectif lapidèrent forme conjuguée du verbe lapider ● lapidaire adjectif Qui concerne les pierres fines ou précieuses, la taille de ces pierres. D'une concision brutale, expressive : Style lapidaire. ● lapidaire (expressions) adjectif Inscription lapidaire, inscription gravée sur la pierre, le marbre, etc. Musée lapidaire, musée consacré à la conservation de sculptures sur pierre et de vestiges monumentaux. ● lapidaire (homonymes) adjectif lapidaire nom masculin lapidèrent forme conjuguée du verbe lapider
lapidaire
n. m.
d1./d Personne qui taille ou qui vend des pierres précieuses.
d2./d TECH Meule servant au dressage ou au polissage des pierres précieuses et des pièces métalliques.
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lapidaire
adj.
d1./d Musée lapidaire, où l'on conserve des pierres gravées ou sculptées.
d2./d Propre aux inscriptions sur pierre.
|| Fig. Dont la concision rappelle le style de ces inscriptions. Formule lapidaire.
I.
⇒LAPIDAIRE1, subst. masc.
A. — Vx. ,,Au moyen âge, traité sur les propriétés des pierres précieuses`` (DG). Au premier type se rattachent les compilations encyclopédiques du moyen âge (telles que les bestiaires ou les lapidaires) (Gds cour. pensée math., 1948, p. 350).
B. — Moderne
1. Celui qui taille et polit les pierres précieuses, y grave ou sculpte des figures, ou celui qui fait le commerce de ces pierres. Atelier d'un lapidaire; lapidaire en pierres fausses et synthétiques. On demeurait ébahi, songeur, déconcerté, par cet art qui (...) empruntait (...) à l'art du lapidaire et du graveur ses finesses les plus exquises (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 80) :
• ... c'était une pierre qui, en raison de plusieurs défauts, resta longtemps brute; enfin un lapidaire imaginatif la tailla en forme de dragon aux ailes déployées; elle fait partie des collections du Louvre.
METTA, Pierres préc., 1960, p. 74.
— P. métaph.
♦ Artiste ciseleur du mot, du fond et de la forme d'une œuvre littéraire. Synon. orfèvre. C'est [le Pauvre chien à Brisquet] un pur diamant taillé par le premier lapidaire du monde : car Nodier était essentiellement lapidaire en littérature (SAND, F. le Champi, 1848, p. 13).
♦ [Désigne un inanimé] Sur l'humanité qu'il use de sa lime, Essayant tous les cœurs à sa meule sublime, Scrutant tous les défauts de l'homme transparent (...) Se penche le malheur, lapidaire de l'âme (HUGO, Quatre vents esprit, 1881, p. 58).
2. [Désigne un instrument]
a) Sorte de table circulaire dont on se sert pour polir les pièces d'horlogerie, les verres de montre. (Dict. XIXe et XXe s.).
b) Meule utilisée pour le dressage des surfaces planes. Le dégrossissage des surfaces planes se fait de préférence au lapidaire; on nomme ainsi des meules sur lesquelles on travaille sur les faces et non sur la tranche (GASNIER, Dépôts métall., 1927, p. 258).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1121-34 « traité sur les propriétés des pierres précieuses » (PHILIPPE DE THAON, Bestiaire, éd. E. Walberg, 3007); 2. 1263-70 « ouvrier qui taille les pierres » (Couronnement de Renard, éd. A. Foulet, 527); 3. 1840 « instrument dont se servent les polisseurs d'acier » (Ac. Compl. 1842). 1 formation sav. selon un type lat. lapidarius « traité sur les pierres » qui est attesté au XIIIe s. en lat. médiév. (NIERM., LATHAM); 2 empr. au lat. lapidarius « tailleur de pierres ».
II.
⇒LAPIDAIRE2, adj.
A. — Qui a rapport aux pierres. Chimiste, négociant lapidaire. La chapelle, ouvrage du XVIe siècle, ciselée sur tous les angles, vrai bijou d'orfèvrerie lapidaire (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 176). Il faut employer des disques à égrisée et des crayons lapidaires rotatifs (METTA, Pierres préc., 1960, p. 54) :
• 1. Le musée lapidaire d'Avignon, récemment transporté du musée Calvet dans une église de style jésuite, est encore une excellente utilisation d'un édifice ancien.
Musées Fr., 1950, p. 18.
— En partic.
♦ Signe lapidaire. ,,Signe gravé dans la pierre, généralement par l'ouvrier qui l'a travaillée`` (NOËL 1968).
♦ Style lapidaire. Style employé dans les inscriptions qui sont le plus souvent gravées sur la pierre. S'il y a peu de texte, on pourra les composer [les lignes] en style lapidaire (E. LECLERC, Nouv. manuel typogr., 1932, p. 401).
P. ext. [En parlant d'un mode d'écriture] Qui est concis et nerveux, qui pourrait être gravé sur la pierre. Déclaration, forme, formule, phrase, style, terme, vers lapidaire. Je reçois une lettre anonyme, à l'écriture imitant l'écriture lapidaire (GONCOURT, Journal, 1893, p. 417). Chaque enfant se mit à parler à la Henry James (...) cherchant le mot lapidaire (BLANCHE, Modèles, 1928, p. 177).
B. — Au fig. Qui frappe d'une manière percutante, comme un jet de pierres. En France, qui protège le faible récolte une moisson d'injures lapidaires (BALZAC, Œuvres div., t. 3, 1840, p. 223) :
• 2. Elle brûlait d'en faire l'essai [d'un paradoxe] devant des personnes capables de le goûter, d'en faire savourer l'originalité psychologique et briller la malveillance lapidaire.
PROUST, Guermantes 2, 1921, p. 472.
— Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Mais le genre implique le lapidaire. Un humoriste assure que la philosophie consiste à dire d'une manière compliquée des choses très simples (BENDA, Fr. byz., 1945, p. 90).
REM. 1. Lapidairement, adj. D'une manière lapidaire. Conclure lapidairement. Cette conspiration de trois éléments, Rouault l'a exprimée lapidairement en y cherchant les trois moments principaux de la création (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p. 95). 2. Lapideux, -euse, adj. Qui est de la nature de la pierre. Ce sont là les premières montagnes littorales, dont je distingue deux genres, les unes maritimes, les autres fluviatiles. Les montagnes littorales maritimes présentent deux espèces principales, les sablonneuses et les lapideuses (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 229).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. XVIe s. [ms.] engins lapidaires (H. DE GRANCHI, Trad. du Gouv. des Princ. de Gille Colonne, Ars. 5062, f° 220 r° ds GDF.); 2. 1704 « propre aux inscriptions » stile lapidaire (Trév.); fig. 1797 (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, p. 1619); d'où 1913 formule lapidaire (PROUST, Swann, p. 458). Empr. au lat. lapidarius adj. « qui a rapport à la pierre ». Fréq. abs. littér. : 71.
1. lapidaire [lapidɛʀ] n. m.
ÉTYM. V. 1120; lat. lapidarius.
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I Didact. Au moyen âge, Traité sur les pierres précieuses.
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II
1 (V. 1265). Artisan qui taille, polit, grave les pierres précieuses. — Commerçant en pierres précieuses autres que le diamant (→ Beau, cit. 88). || Diamant (cit. 12) taillé par un grand lapidaire. || Débouchoir de lapidaire. Par appos. || Ouvrier lapidaire qui travaille pour un joaillier, un bijoutier.
1 Une si riche queue (celle du paon) et qui semble à nos yeux
La boutique d'un lapidaire.
La Fontaine, Fables, II, 17.
2 Il appréciait les choses avec le sang-froid d'un lapidaire essayant des bijoux de qualité douteuse, et se trompait rarement sur le choix de celles qui méritaient de lui de la peine et du temps.
E. Fromentin, Dominique, X.
➪ tableau Noms de métiers.
2 (1845, Bescherelle). Techn. Petite meule destinée au polissage des pierres précieuses, des verres, des pièces métalliques.
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DÉR. Lapidairerie.
HOM. 2. Lapidaire.
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2. lapidaire [lapidɛʀ] adj.
ÉTYM. 1704, « propre aux inscriptions »; « de pierre », v. 1282; → 1. Lapidaire.
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1 Didact. Relatif aux pierres, précieuses ou non. || Musée lapidaire, où sont conservées les pierres sculptées. — Inscriptions lapidaires, gravées sur la pierre des monuments. — Style lapidaire : style de ces inscriptions, caractérisé par sa concision et certaines abréviations (notamment les inscriptions latines).
0.1 La chapelle, ouvrage du XVIe siècle, ciselée sur tous les angles, vrai bijou d'orfèvrerie lapidaire.
Flaubert, Par les champs et par les grèves, p. 176, in T. L. F.
2 (1907). Cour. Qui évoque par sa concision et sa vigueur le style des inscriptions. ⇒ Concis, court, laconique. || Style, formule lapidaire.
1 (…) ses répliques, qui étaient d'une excessive noblesse, à la fois lapidaires et infinies (…)
Gide, Si le grain ne meurt, I, IX, p. 253.
2 Bacon essaye de fixer en formules lapidaires les procédés de la pensée scientifique.
Léon Brunschvicg, Descartes, p. 7.
REM. Lapidaire se dit d'un style qui reste grammaticalement correct, télégraphique d'un style qui supprime des mots-outils non indispensables.
♦ Par ext. || Un ton lapidaire et tranchant.
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CONTR. Long, verbeux.
HOM. 1. Lapidaire.
Encyclopédie Universelle. 2012.