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DIAMANT
DIAMANT

Connu en Inde dès la fin du IIe millénaire avant J.-C., le diamant est le plus dur des matériaux connus. Cette dureté exceptionnelle en fait l’un des minéraux les plus recherchés et les plus prestigieux. Deux types d’utilisation permettent de distinguer le diamant de joaillerie et le diamant industriel. L’un, réservé à la parure, représente 20 p. 100 en volume et 75 p. 100 pour la valeur, l’autre, 80 p. 100 en volume et 25 p. 100 seulement pour la valeur de l’ensemble de la production; il a de très nombreuses applications dans l’industrie en raison de sa grande dureté. C’est cette dernière propriété qui classe le diamant en matériau stratégique de première importance dont tous les gîtes connus sont exploités. Très rare à la surface du globe, sa synthèse est indispensable pour répondre à la demande sans cesse accrue de variétés industrielles de diamants: Boart, Carbonados... par exemple; en effet, la consommation de ce matériau est liée à la production de l’acier. Ses qualités transparentes en font la plus importante des pierres précieuses, il représente 88 p. 100 de la valeur de l’ensemble de la production de toutes les gemmes, en raison de la réfringence et la dispersion colorée, appelée «feux», de ses cristaux transparents. Le diamant est une variété allotropique du carbone qui cristallise sous de fortes pressions et des températures élevées dans le système cubique. Métastable à température ordinaire, il est cependant inaltérable aux agents chimiques et ne brûle qu’à haute température dans un courant d’oxygène. Le seuil énergétique pour sa transformation en graphite hexagonal – forme cristalline stable du carbone à pression ordinaire – étant élevé, les cristaux de diamant formés pendant l’ère primaire ont pu parvenir jusqu’à nos jours parfaitement conservés et non érodés, en raison de leur inaltérabilité et de leur dureté exceptionnelle. Le diamant est placé au degré 10 de l’échelle comparative des duretés des minéraux (échelle de Mohs). Ses formes cristallines dérivent du cube (fig. 1), octaèdre, dodécaèdre, hexoctaèdre, etc. Son clivage octaédrique est utilisé lors des opérations de taille des cristaux transparents comme «pierres précieuses». Son poids spécifique est de 3,52; son indice de réfraction, de 2,42 pour la lumière jaune, varie de 2,407 pour la lumière rouge à 2,451 pour la lumière violette, ce qui provoque une dispersion colorée, c’est-à-dire des «feux» scintillants dans les pierres taillées à facettes.

1. Diamant de joaillerie et diamant industriel

Pour être de première qualité, le diamant de joaillerie doit être parfaitement incolore et pur à la loupe, la présence d’inclusions et de particularités de cristallisation trop visibles (glaces, crapeaux, lignes de mâcle, givres, cristaux étrangers, etc.) lui retirant beaucoup de sa valeur, ainsi que des teintes jaunâtres ou brunâtres. Les jolies teintes rose, bleu, jaune d’or (jonquille), vert vif, etc., augmentent par contre sa valeur lorsqu’elles sont homogènes et vives.

Le diamant se taille de diverses façons: à facettes en «rose», avec un dessous plat, en forme de «baguette», en «taille à degré» ou «taille émeraude», en «navette», en «poire»; la taille la plus utilisée étant la taille en «brillant», rond constitué d’une table entourée de 32 facettes sur le dessus et de 24 facettes sur le dessous, soit 57 facettes qui portent au maximum les scintillements colorés qui font le charme et la beauté de cette éclatante pierre précieuse. L’unité de poids du diamant est le carat métrique, qui équivaut à deux cents milligrames (5 carats = 1 gramme).

La consommation du diamant par l’industrie sidérurgique avoisine 7 carats pour 100 tonnes d’acier. Ses usages sont variés: outils de tour, aléseurs, forets, couronnes de sondages, scies diamantées, dresse-meules, fraises de dentiste. Indispensables à l’industrie, les 100 millions de carats produits annuellement doivent être complétés par la même quantité fabriquée par synthèse pour répondre à une demande sans cesse croissante. Environ 400 tonnes de diamants naturels auraient été extraites des mines depuis le début des exploitations, soit 2 milliards de carats.

Mode de gisement

La gîtologie du diamant est variée. On le rencontre dans les kimberlites, roches ultra-basiques assez particulières qui se présentent sous forme de pipe , sorte de cheminée d’explosion volcanique, ou de dyke , sorte de filon vertical, peu épais. On le rencontre aussi dans les éluvions et alluvions qui dérivent directement du démantèlement des pipes et des dykes ainsi que dans les gîtes secondaires, c’est-à-dire remaniés – conglomérats, grès, terrasses marines, formations dunaires, etc. L’érosion de ces kimberlites, à plusieurs époques, a permis que soient minéralisées des alluvions ou éluvions anciennes devenues parfois métamorphiques et constituant des gîtes secondaires qui, érodés à leur tour, ont pu minéraliser des alluvions et éluvions plus récentes. Remplis de brèches cimentées par la kimberlite, les pipes ont des diamètres variant de quelques dizaines de mètres à plus d’un kilomètre. Leur âge s’échelonne entre 2,2 milliards et 80 millions d’années. Les plus anciennes venues, au Ghana par exemple, se sont mises en place au Précambrien, mais c’est le Crétacé qui a vu leur plus bel épanouissement: 75 p. 100 de la production actuelle en dérive. Toutes ces venues kimberlitiques ne sont pas forcément minéralisées. La concentration en diamant dans la roche primaire est assez faible, les teneurs les plus basses exploitées variant entre 0,07 et 0,10 carat par tonne, une teneur de 1,5 carat par tonne étant jugée exceptionnelle. Certains minéraux associés au diamant dans la roche et l’accompagnant dans les alluvions – pyrope, diopside chromifère, ilménite magnésienne – peuvent servir de «traceurs», et sont recherchés de façon systématique lors de sa prospection. Pour le diamant en alluvions, les grandes sociétés exploitent rarement des graviers dont la teneur descend aux alentours de 0,015 carat par mètre cube; en revanche, une teneur de 2,5 carats par mètre cube est exceptionnellement rencontrée.

Les principaux pays producteurs

L’Inde

L’Inde, avec Bornéo, est resté le seul producteur de diamant jusqu’à la découverte des gisements brésiliens, au XVIIIe siècle. Les anciens gisements s’étendent sur plus de 1 000 kilomètres et sont surtout localisés autour des villes de Panna, Sambalpur, Wairagarh et des légendaires centres de Kollur et Partial d’où ont été extraits les plus célèbres diamants de l’Inde: le Régent (140 carats, Louvre); l’Orlov (189,5 carats, Kremlin); le Koh-i-Noor (108,9 carats, tour de Londres); le Darya-i-Nur (176 carats, trésor de Téhéran). Les gisements actuels sont situés dans la région de Panna. Le diamant provient de graviers et conglomérats du Précambrien et d’un pipe kimberlitique.

Le Brésil

Découvert au Brésil en 1726, le diamant est dispersé à travers le pays sur près de 3 500 kilomètres. À Diamantina, le diamant se rencontre dans les conglomérats et dans les éluvions et alluvions; les gîtes les plus anciens ont 1,7 milliard d’années, datent du Précambrien, et sont situés dans le nord, à Roraima. Les plus grandes pierres ont été trouvées à Coromande, par exemple le diamant Président Vargas de 726 carats. L’exploitation la plus importante de nos jours est constituée par deux dragues à godets qui recueillent les alluvions de Lavrinhas sur le río Jequitinhonha. La production annuelle avoisine 300 000 carats.

L’ex-U.R.S.S.

Le diamant a été découvert en Russie en 1830 dans les placers d’or des monts Oural, à la suite d’une très grande campagne de prospection systématique. Les très riches gisements sibériens de Yakoutie ont été découverts près de Mirny et Shologontzky. Le diamant se rencontre dans les kimberlites dont l’âge des venues s’échelonne entre l’infra-Cambrien et le Jurassique; c’est du pipe Mir (paix) que proviennent les plus belles pierres. Les plus grands diamants soviétiques sont conservés bruts dans le fonds diamantaire du Kremlin: l’Étoile de Yakoutie, de 232,10 carats, trouvé en 1973; Ivan Babouchkin, de 171,15 carats; Potchine, de 135 carats, et la Grande Ourse, de 114,37 carats. À la fin des années quatrevingt, la production avoisinait 12 millions de carats. L’Union soviétique était le deuxième producteur du monde de diamant de joaillerie avec une production probable de 1,8 à 2 millions de carats gemmes.

L’Afrique du Sud

C’est en 1866 que le marché du diamant a été bouleversé par la découverte des riches gisements d’Afrique du Sud. La découverte des cheminées volcaniques diamantifères de Kimberley a mis fin à des siècles d’interrogation sur l’origine du diamant. Enfin découvert dans une roche mère, la kimberlite, le diamant fut alors l’un des grands centres d’intérêt du capitalisme industriel en pleine expansion. L’approvisionnement régulier de l’Europe en diamants a donné alors une extraordinaire impulsion à toutes les professions qui s’y rattachent. Son emploi sans cesse accru pour l’industrie lourde (machines-outils) absorba la totalité de la production des diamants gris impropres à la taille. En un siècle, la valeur des diamants produits par l’Afrique du Sud est comprise entre 400 et 500 milliards de francs. Les gros diamants qu’on y a trouvé sont les plus fabuleux connus: l’Excelsior, de 993 carats, et le Jubilé, de 650 carats, découverts à Jargenfontein en 1893 et 1895; puis, en 1905, dans la mine Premier: le Cullinan, de 3 106 carats, dont on tira une centaine de pierres taillées parmi lesquelles les deux plus gros diamants taillés du monde qui font 530 et 317 carats et sont exposés parmi les joyaux de la Couronne d’Angleterre à la tour de Londres. Les centres de production les plus importants sont les suivants: Premier, la plus grande mine de diamant du monde (kimberlite de 1,7 milliard d’années); les pipes proches de Kimberley: Wesselton, Dutoitspan, De Beers, Bultfontein; Finsch, Orapa, les dépôts de plage et les dépôts sous-marins de la côte ouest, et ceux qui sont situés au nord du fleuve Orange.

Les gisements de la côte du Sud-Ouest sont de loin la plus surprenante des riches découvertes en diamant du monde entier. Près de 50 millions de carats de gemmes y ont été extraits, la moyenne de grosseur des pierres est élevée (0,91 carat). Le pourcentage de pierres industrielles est très bas! La qualité blanc pur représente 60 p. 100 du total de la production, les belles pierres de 1 à 3 carats sont fréquentes avec de grands cristaux de 236, 180 et 138 carats. Tous ces gisements dont l’exploitation est très rationnellement industrialisée font de l’Afrique du Sud le premier producteur de diamants de joaillerie.

Les autres pays producteurs

Parmi les producteurs dont l’extraction du diamant est l’une des principales richesses économiques, nous pouvons citer:
– Le Zaïre. Ce pays assure la plus volumineuse production de diamants industriels du monde; ses réserves représentent les quatre cinquièmes des réserves mondiales de diamants industriels, notamment grâce au gisement de Bakwanga. La production cumulée depuis 1907, date de la découverte des premiers diamants, avoisine le milliard de carats. La qualité des quelques diamants-gemmes produits est assez décevante.
– La Sierra Leone. Le diamant provient des alluvions dérivant de dykes de kimberlite du Crétacé. Les pierres de 20 à 50 carats ne sont pas aussi rares qu’ailleurs et, en 1945 et 1972, ont été découverts deux énormes cristaux de 770 et 1 250 carats.
– L’Angola. Les gisements sont situés le long des rivières Linmbé et Chimbé; la valeur cumulée des diamants extraits à ce jour représenterait de 15 à 20 milliards de francs.
– La Tanzanie. Le grand pipe kimberlitique de Mwadwi (mine Williamson), datant du Crétacé, produit de magnifiques pierres. Les qualités gemmes représentent de 60 à 70 p. 100 de la production, qui dépasse depuis 1913 les 10 milliards de francs.
– Le Gh na. Les gîtes sont du Précambrien: 2,3 milliards d’années. Les pierres sont de petite taille et leur production avoisine 9 milliards de francs depuis 1919.
– Le Centrafrique. Principale ressource du pays, la production cumulée depuis 1914 est de l’ordre de 5 millions de carats.

On peut citer, parmi les autres producteurs, la Côte-d’Ivoire, le Venezuela, le Guyana, Bornéo, la Chine, l’Australie (premier producteur de diamants industriels), le Botswana, la Namibie.

2. Diamant de synthèse

On désigne par synthèse du diamant le processus qui permet de transformer du carbone ou un produit carboné en diamant. Cette opération est réalisée à l’échelle industrielle par quatre firmes commerciales: A.S.E.A. (Suède), De Beers (Afrique du Sud), General Electric (États-Unis) et Tomel (Japon); leur production annuelle avoisine 100 millions de carats, soit environ 20 tonnes. Ces diamants synthétiques sont de petite taille (env. 0,5 mm) et sont utilisés pour l’usinage de matériaux très durs.

Après que le chimiste américain Smithson Tennant eut démontré en 1797 que le diamant n’était qu’une forme particulière du carbone, de nombreux scientifiques tentèrent de fabriquer des diamants à partir du carbone ou de composés riches en carbone. Pendant 150 ans, de multiples expériences furent réalisées par des chimistes comme J. B. Hannay en 1880 et H. Moissan en 1894, mais elles n’aboutirent qu’à des résultats impossibles à reproduire ou à des échecs, comme celles de C. A. Parsons en 1907-1920. En 1941, les multinationales General Electric, Carborundum et Norton demandèrent à P. W. Bridgman, physicien américain, d’entreprendre des recherches sur la fabrication des diamants. Ce dernier soumit du graphite à des pressions de plus en plus élevées (face=F0019 礪 100 kbar, 106 Pa) au moyen d’une presse qu’il avait inventée, mais ces essais n’aboutirent pas. L’analyse ultérieure de ces expériences a montré que P. W. Bridgman avait fréquemment atteint des pressions correspondant au domaine de stabilité du diamant, malheureusement le graphite n’était pas à une température suffisamment élevée pour que la transformation puisse s’effectuer. On comprend les difficultés expérimentales de cette entreprise si l’on compare les structures cristallographiques du graphite et du diamant. Le graphite est formé par un empilement de couches atomiques distantes les unes des autres de 0,335 nm, chacune de ces couches étant constituée par des atomes de carbone disposés aux sommets d’hexagones dont les côtés ont pour longueur 0,142 nm. Cette configuration géométrique correspond à une hybridation des orbitales électroniques du type sp2. Quant au diamant, sa structure est du type cubique et les atomes sont distants de 0,142 nm. Cette configuration résulte d’une hybridation des orbitales du type sp3. Pour transformer le graphite en diamant, il faut donc rapprocher les couches au moyen de la pression et apporter de l’énergie sous forme thermique pour faire passer les atomes de l’état sp2 à l’état sp3. Ce ne fut qu’en 1953 que ces deux conditions expérimentales furent satisfaites par H. Liander et E. Lundblad, mais cette équipe qui travaillait en Suède dans les laboratoires A.S.E.A. ne publia pas ses résultats et ne put revendiquer la paternité de cette synthèse; cette paternité fut attribuée à un groupe de chercheurs de la General Electric, constitué par F. P. Bundy, H. T. Hall, H. M. Strong, R. H. Wentorf, A. J. Nerad et J. E. Cheney, qui, en 1955 réussirent à fabriquer des diamants de façon reproductible.

La synthèse du diamant sous pression statique

La figure 3 représente le diagramme (P.T.) du carbone tel qu’il a été proposé par F. P. Bundy en 1962: sur ce diagramme, la droite A délimite les domaines de stabilité du graphite et du diamant. Pour synthétiser des diamants, il faut soumettre le carbone à des pressions et des températures qui le placent au-dessus de cette droite dans les régions B, C ou D. La région B correspond aux conditions expérimentales réalisées dans les installations industrielles. Celles-ci sont constituées par des appareils qui permettent de générer, pendant plusieurs heures, des pressions supérieures à 60 kbar (66 Pa) et des températures dépassant 1 300 0C. La partie essentielle de l’appareil est constituée par une enceinte en carbure de tungstène dont le volume intérieur diminue sous l’action d’un vérin hydraulique. Pour réaliser la synthèse du diamant on utilise un mélange de carbone et de métal; ce mélange est placé dans une capsule de pyrophylite que l’on insère dans l’enceinte en carbure de tungstène; on réalise le chauffage en faisant passer un courant de forte intensité à travers le mélange ou à travers un four cylindrique placé autour de l’échantillon. Grâce à un refroidissement brutal, on ramène le diamant à la température ambiante sans que la transformation inverse (diamant en graphite) puisse se produire. Il est alors possible d’annuler la pression et l’on peut recueillir les diamants qui se présentent sous forme de petits cristaux. L’addition de métal au carbone a pour but de faciliter la réaction de transformation en permettant de l’effectuer à des pressions et des températures relativement basses. En simplifiant, on peut admettre que la synthèse du diamant se présente comme la succession de trois processus qui s’enchaînent en partant du carbone: en passant par le graphite pour arriver au diamant (fig. 2). Le métal intervient en jouant un rôle de catalyseur-solvant; on peut le sélectionner en étudiant son pouvoir de mouillabilité à l’état fondu vis-à-vis du graphite et du diamant, ainsi que l’ont fait les chimistes soviétiques Y. V. Naidich et G. A. Kolesnichenko. Les métaux les plus couramment utilisés sont le nickel, le cuivre, le fer, le manganèse, le chrome, le tantale et le niobium. On apprécie pleinement leurs rôles si l’on observe sur la figure 3 que la région C du diagramme correspond à la synthèse du diamant à partir du graphite sans ajout de métal. Pour réaliser cette transformation, le physicien américain F. P. Bundy en 1962 a dû recourir à des pressions et des températures notablement plus élevées que celles qu’on emploie dans la méthode précédente.

Sous pression dynamique : en utilisant l’onde de choc créée par l’explosion d’une charge, on peut atteindre des pressions très élevées (1 400 kbar, 1 406 Pa) pendant un temps très court. Cette technique a été utilisée par les physiciens américains P. S. de Carli et J. C. Jamieson en 1961 pour fabriquer des diamants à partir du graphite; les conditions expérimentales de cette synthèse se situent dans la région D de la figure 3.

La croissance des diamants

Les diamants de synthèse ont des dimensions qui sont beaucoup plus faibles que celles des gemmes naturels; aussi a-t-on cherché un procédé permettant de faire croître les cristaux. En 1970, General Electric annonça que son équipe de recherche, constituée par R. H. Wentorf, H. M. Strong et R. M. Chrenko, avait fabriqué des diamants dont la taille et la qualité cristalline étaient comparables à celles des pierres naturelles. Le procédé consiste à insérer un petit diamant, qui fait office de germe, dans un mélange de carbone et de métal-solvant placé à l’extrémité froide d’un four. Le gradient de température fait migrer le carbone fondu de la zone chaude vers le diamant. En 1962, W. G. Eversole, physicien américain, a proposé de faire grossir des diamants en leur apportant du carbone sous forme de méthane ou de propane décomposé par chauffage. Cette technique a été employée par les chimistes soviétiques B. V. Derjaguin et D. B. Fedoseev.

Grâce à sa grande dureté et à ses qualités optiques – parfaite transparence, forte réfringence, éclat vif et dispersion élevée –, le diamant est l’un des minéraux les plus recherchés à la surface du globe.

Pierre précieuse la plus connue depuis deux millénaires, utilisée jadis par les anciens Grecs pour inciser les autres gemmes, il est devenu l’abrasif indispensable à l’industrie dont, depuis l’avènement de l’ère industrielle, la demande va sans cesse croissant. Il est le minéral dont la genèse et les moyens d’en obtenir la synthèse à l’échelle industrielle ont fait l’objet des études les plus nombreuses.

diamant [ djamɑ̃ ] n. m.
XIIe; bas lat. diamas, antis, lat. class. adamas, antis, du gr. 1. aimant
1Pierre précieuse, la plus brillante et la plus dure de toutes, le plus souvent incolore. Chim., minér. Forme cristalline et allotropique du carbone pur à indice de réfraction et pouvoir de dispersion très élevés. Le diamant raye tous les corps sans être rayé. Variétés de diamant. bort, carbonado. Poudre de diamant. égrisée. Diamant jaune ( 2. jargon) . Qui rappelle le diamant. adamantin, diamantin. Faux diamant. strass, zircon. Diamant synthétique. Mines de diamant ( kimberlite) . Diamant brut. Diamantaire, lapidaire qui taille les diamants ( brillanter, cliver, facetter, tailler) . Diamant taillé en brillant, en navette, en rose. Facettes, table d'un diamant. L'éclat, les feux d'un diamant. Un diamant d'une belle eau. Diamant de deux carats. Défauts d'un diamant. crapaud, gendarme, 2. jardinage. Diamant monté seul. solitaire. Bijou, parure, rivière de diamants. « les blanches scintillations des diamants qui tremblaient en aigrettes dans les chevelures » (Flaubert) . La bague « était un diamant d'une extraordinaire pureté, taillé en émeraude » (Maurois). Fam. Une croqueuse de diamants. Abrév. fam. (1901) DIAM [ djam ]. Des diams.
Par métaph. Le diamant noir : la truffe.
2Techn. Instrument au bout duquel est sertie une pointe de diamant et qui sert à couper le verre, les glaces. Diamant de vitrier, de miroitier. « la vitre qu'une main rompait d'un diamant silencieux » (F. Mauriac).
Pointe de lecture des disques microsillons. Saphirs et diamants.
3Fig. et poét. Ce qui brille, étincelle. « Le gel cède à regret ses derniers diamants » (Valéry).
4Archit. Pointes de diamant : pierre, bois taillés de manière à présenter des saillies de forme pyramidale. Bossage à pointes de diamant.

diamant nom masculin (bas latin diamas, -antis, croisé avec adamas, -antis, aimant) Pierre précieuse constituée de carbone pur cristallisé, très dur mais cassant, généralement incolore et transparent, utilisé soit en joaillerie, soit dans l'industrie. Morceau de ce minéral, taillé de diverses manières, employé comme bijou. Littéraire. Symbole de l'éclat, de la pureté, de la dureté ou d'un prix inestimable attachés au diamant. Électroacoustique Pointe de lecture d'un phonocapteur, constituée d'un diamant. Mécanique Outil constitué par un éclat de diamant enchâssé à l'extrémité d'une pièce d'acier, servant au dressage ou à la mise en forme des meules de rectification ou d'affûtage. Métallurgie Défaut d'une pièce métallique coulée. Verrerie Outil de miroitier et de vitrier utilisé pour couper le verre. Zoologie Synonyme de dent de l'œuf. Petit oiseau très coloré, surtout originaire d'Australie. ● diamant (expressions) nom masculin (bas latin diamas, -antis, croisé avec adamas, -antis, aimant) Diamant brut ingénu, diamant naturellement poli. Diamant de nature ou industriel, diamant inutilisable pour la joaillerie, et qui est employé sur des perforatrices, des aléseuses, etc. Diamant à pointes naïves, diamant cristallisé naturellement en facettes régulières. En pointes de diamant, façon de tailler les pierres, le cristal, de sculpter les meubles, etc., en réservant des bossages, des saillies de forme pyramidale. (→ pointe-de-diamant.) Outil diamant, outil de coupe dont l'arête est constituée d'un éclat de diamant, utilisé en finition, permettant des vitesses de coupe très élevées et l'obtention d'un excellent état de surface. ● diamant (synonymes) nom masculin (bas latin diamas, -antis, croisé avec adamas, -antis, aimant) Pierre précieuse constituée de carbone pur cristallisé, très dur mais...
Synonymes :
- brillant
- rose
- solitaire
Verrerie. Outil de miroitier et de vitrier utilisé pour couper le...
Synonymes :
- coupe-verre
- molette
Synonymes :
- Zoologie. dent de l'oeuf

Diamant
n. m.
d1./d Variété de carbone pur cristallisé dans le système cubique, caractérisé par une extrême dureté. Le diamant est une pierre précieuse. Diamant blanc-bleu.
d2./d Bijou orné d'un diamant. Offrir un diamant.
d3./d TECH Outil servant à couper le verre.
d4./d Fig., litt. Ce qui brille comme un diamant.
d5./d ZOOL Diamant de Nouméa: oiseau vert brillant à tête et poitrine rouges (Erythrura psittacea, Fam. estrildidés), qui vit en Nouvelle-Calédonie.
Encycl. La dureté exceptionnelle du diamant est due aux liaisons de covalence qui unissent ses atomes. Le diamant a une densité de 3,5; il est clivable. On distingue trois variétés: le bort, transparent, mais comportant de nombreux défauts et que l'on utilise pour tailler le verre et les minéraux; le carbonado, diamant noir utilisé pour le forage des roches; le diamant transparent de joaillerie, que l'on taille à facettes après clivage, les nombreux feux qu'il jette étant dus à son indice de réfraction très élevé (2,40 à 2,46), et que l'on caractérise par son eau (couleur, transparence) et par son poids, exprimé en carats. Borts, carbonados et diamants de synthèse sont utilisés dans la construction de meules, d'appareils de forage (trépan), etc.
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Diamant
(cap) promontoire du Québec, au confl. du Saint-Laurent et de la riv. Saint-Charles, sur lequel Champlain fit édifier une citadelle qui devint la ville de Québec.

⇒DIAMANT, subst. masc.
A.— Minéral généralement incolore fait de carbone pur cristallisé, d'une grande dureté et d'un indice de réfraction élevé :
1. La dureté d'un minéral reflète la cohésion de sa structure atomique; celle du diamant, insurpassable, lui a valu son nom qui signifie en grec « indomptable ».
METTA, Les Pierres précieuses, 1960, p. 39.
1. BIJOUT., JOAILL. Pierre précieuse d'un grand éclat utilisée en bijouterie après avoir été taillée, puis sertie sur différents bijoux. Bague, collier de diamants. Des girandoles de diamants montées à l'ancienne façon (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 188).
P. méton. Le bijou lui-même. Il avait aux doigts des rubis, des saphirs, des diamants de la plus belle eau (GOBINEAU, Nouv. asiat., 1876, p. 178) :
2. ... il trouvait plaisir à décrire des réceptions de splendeur royale, des régimes de valets en livrée écarlate et argent, les tables couvertes de vaisselle d'or, les rivières de diamants au cou des femmes, les saphyrs et les rubis héréditaires jetant des feux sombres...
MAUROIS, La Vie de Disraëli, 1927, p. 50.
SYNT. a) Les diamans de Golconde, l'ambre des Maldives, le musc du Tibet (VOLNEY, Ruines, 1791, p. 36). b) Beau, énorme, gros, magnifique, pur diamant; diamant brillant, brut; faux diamant (cf. strass, zircon); l'éclat, les feux du diamant; diamant bleu, jaune, vert, noir; diamant sans défaut (cf. parangon). c) Clivage, ébrutage du diamant; diamant taillé en table, en brillant, en rose (cf. DU CAMP, Hollande, 1859, p. 123). d) Dur, pur, brillant comme le diamant; briller, étinceler, scintiller comme le diamant. Un étang dont l'eau pure avait l'éclat du diamant (BALZAC, Peau chagr., 1831, p. 278). La lune dans le ciel comme un diamant dans un lait d'opale (GONCOURT, Journal, 1864, p. 93).
2. P. métaph. et au fig.
a) [Appliqué à une pers. ou à une chose]
) [P. réf. à la dureté du diamant] Enfin, Mademoiselle, vous êtes d'airain ou de diamant. Je ne sais ce qu'il faudrait pour vous émouvoir (SAND, Consuelo, t. 1, 1842-43, p. 170).
Avoir un cœur de diamant. Avoir un cœur dur et insensible. Cf. cœur de pierre. Vos ongles de tigre et de femme n'ont pas de prise sur ce cœur de diamant (SAND, Lélia, 1833, p. 59).
) [P. réf. à l'éclat du diamant] Le rayon charmant Au bout de tout brin d'herbe allume un diamant (HUGO, Feuilles automne, 1831, p. 771). Leurs œuvres sont des diamants taillés à facettes, qui réfléchissent et font rayonner les idées de toutes les époques (BALZAC, Théor. démarche, 1833, p. 614). Des yeux de velours et de diamant noir (GONCOURT, Journal, 1862, p. 1026) :
3. Quel pur travail de fins éclairs consume
Maint diamant d'imperceptible écume,
Et quelle paix semble se concevoir!
Quand sur l'abîme un soleil se repose,
Ouvrages purs d'une éternelle cause,
Le temps scintille et le songe est savoir.
VALÉRY, Charmes, Le Cimetière marin, 1922, p. 147.
En diamant. Des larmes en diamant dans les yeux (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 611).
) [P. réf. à la pureté du diamant] Avoir une âme de diamant. Ne dédaigne pas Le pur diamant de mes rimes (BANVILLE, Odes funamb., 1859, p. 276). Il reconnaissait dans cette âme un diamant pur et unique (MAUROIS, Ariel, 1923, p. 85).
Fam. Avoir une voix de diamant. Posséder une voix pure et belle. Mme Félia Litvinne dont la voix d'or et de diamant sonna en merveilleuses fanfares (BRUNEAU, Mus. Russie, 1903, p. 179).
) [P. réf. à sa valeur ou à sa beauté] Synon. perle, trésor. Le château d'Azay, diamant taillé à facettes, serti par l'Indre, monté sur des pilotis (BALZAC, Lys, 1836, p. 32).
[Employé comme terme d'affection] Tu es mon trésor et ma joie, mon diamant et ma perle (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 366).
b) Plus spéc. [Avec valeur de symb.]
[P. réf. au diamant, symb. de vérité] :
4. On ne trouve les diamants que dans les ténèbres de la terre; on ne trouve les vérités que dans les profondeurs de la pensée. Il lui semblait qu'après être descendu dans ces profondeurs, après avoir longtemps tâtonné au plus noir de ces ténèbres, il venait enfin de trouver un de ces diamants, une de ces vérités, et qu'il la tenait dans sa main; et il s'éblouissait à la regarder.
HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 284.
[Symb. de la pérennité, et plus partic. de l'amour éternel] Les noces de diamant. Anniversaire célébrant la soixantième année de vie commune. Et Mathieu avait quatre-vingt-dix ans, Marianne quatre-vingt-sept, lorsque leurs trois aînés (...) complotèrent de célébrer leurs noces de diamant (ZOLA, Fécondité, 1899, p. 721).
c) P. iron., arg. Pointe de diamant. Clou de chaussure. Ses forts souliers (...) étaient ferrés d'un triple rang de ces clous dits « pointe de diamant » (ARÈNE, Veine argile, 1896, p. 190).
Rem. Attesté ds la plupart des dict. d'argot.
3. P. anal., emplois techn. divers
a) [P. anal. de forme]
ARCHIT., SCULPT. En pointes de diamant. Pierre taillée, bois sculpté comme les facettes d'un diamant. Des bossages taillés en pointes de diamant (BALZAC, Vieille fille, 1836, p. 300) :
5. On ouvrait et on fermait avec dilection les hauts battants du meuble en cœur de chêne, taillés en pointes de diamant, qui soufflaient au visage un air salubre de lavande venue des bordures du jardin.
PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 247.
MAR. Extrémité taillée à facettes de la verge d'une ancre à son point de jonction avec les bras. On aura soin (...) de frapper le câblot au diamant de l'ancre (GALOPIN, Lang. mar., 1925, p. 108).
b) [P. anal. avec l'éclat ou la valeur du diamant]
ÉD. Édition, volume diamant. Édition de luxe, de petit format. C'est bien dommage de n'avoir pas fait un volume diamant, comme « Émaux et camées » (FLAUB., Corresp., 1853, p. 171).
ORNITH. Oiseau au plumage brillant :
6. Les bengalis au bec de pourpre, aux ailes fines,
Et les verts colibris et les perroquets bleus,
Et l'oiseau diamant, flèche au vol merveilleux,
Dans les buissons dorés, sur les figuiers superbes,
Passaient, sifflaient, chantaient au sein des grandes herbes...
LECONTE DE LISLE, Poèmes antiques, Cunacépa, 1874, p. 54.
B.— INDUSTR. Variété impure ou de petite taille utilisée dans l'industrie soit à l'état brut, soit taillée, et servant à l'usinage des métaux, au travail du verre, aux sondages, aux filières et, après broyage et enrobage, au sciage et au polissage des pierres dures. Les diamants industriels sont faits de fragments irréguliers de cristaux (DAVID, Cybern., 1965, p. 148) :
7. Les variétés de diamant. — On trouve dans la nature le diamant proprement dit ou transparent, le bort et le carbonado. Le bort est un diamant cristallin, souvent opaque, à faces courbes, impropre à la taille; il sert au polissage des brillants et à divers usages industriels comme abrasif. Le carbonado est noir et sans clivage; on l'emploie au forage des roches dures.
METTA, Les Pierres précieuses, 1960, p. 66.
SYNT. Diamant imparfait (bort, carbonado :diamant noir utilisé pour le forage des roches; cf. ex. 7). Diamant artificiel, synthétique. Diamant industriel reconstitué artificiellement. Mentionnons (...) la synthèse du diamant artificiel, réalisée en 1956 (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 233). Poudre de diamant (cf. diamanté II B 2).
P. méton. Outil ou dispositif muni d'un diamant.
1. TECHNOL. (grav., verrerie, etc.). Outil constitué par un manche à l'extrémité duquel se trouve enchâssé un diamant et servant soit à graver, soit à couper le verre, soit à façonner des pièces de matière très dure. Ces vieux verres de Bohême (...) taillés de gracieux personnages gravés au diamant (DU CAMP, Hollande, 1859, p. 64). On avait dans le panneau vitré (...) découpé un carré de verre, au diamant (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 363).
2. ÉLECTRON. Pointe utilisée pour la lecture des disques microsillons.
Rem. On rencontre ds la docum. et par apocope la forme arg. diam, subst. masc. Des bagues dont ils faisaient briller le faux « diam » au creux de leurs grosses mains (CARCO, Nost. Paris, 1941, p. 285).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694. ,,On peut assigner au groupe i + voyelle trois origines : 1° une diphtongaison (pied, fier, adj.); 2° le rapprochement de deux voyelles (fier, verbe), a. fr. fider; oublier, a. fr. oblider; miette = mie + ette, etc.)); 3° un emprunt (action, diamant, etc.). À l'origine, le groupe comptait pour une syllabe dans le premier cas, pour deux dans les autres. Après un long travail intérieur qui n'est pas encore accompli, l'i est devenu syllabique, s'il ne l'était pas, quand il vient après un groupe formé d'une muette et d'une liquide (br, bl, pr, pl, etc.). On dit donc : gri-ef comme oubli-er. Dans tous les autres cas, la tendance est de réduire le i en y`` (ROUSS.-LACL. 1927, p. 152). Étymol. et Hist. Fin XIIe s. diamant « sorte de pierre précieuse » (Floire et Blanche flor, éd. M. Pelan [ms. 1447], 647 : Diamanz et amacites); 1549 pointe de diamant « outil de vitrier » (EST.); 1676 diamant « id. » (FÉLIBIEN Dict.). Du b. lat. diamas, -antis (attesté dans des tablettes d'exécration d'apr. M. Niedermann ds Anzeiger für indogermanische Sprach — und Altertumskunde, t. 23, p. 79), prob. issu par métathèse de adimas, -antis (aimant) sous l'infl. des mots gr. commençant par dia-(cf. gr. , diaphane; v. FEW t. 24, 1, pp. 132-133). Fréq. abs. littér. :1 911. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 3 827, b) 3 445; XXe s. : a) 1 865, b) 1 893. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, p. 251. — ROG. 1965, p. 74.

diamant [djamɑ̃] n. m.
ÉTYM. XIIe; bas lat. diamas, atis, altér. d'après le grec dia-, du lat. class adamas, -antis à l'accusatif, du grec adamas, antos, d'abord « fer, acier ». → Aimant.
1 Pierre précieuse, la plus brillante et la plus dure de toutes, le plus souvent incolore.Chim. Forme naturelle, cristalline et allotropique du carbone, à indice de réfraction et pouvoir de dispersion très élevés. || Le diamant (densité 3,52) est du carbone pur cristallisé, insoluble, brûlant dans l'oxygène sans laisser de cendres, plus réfringent et plus réfractaire qu'aucun autre métal. || Le diamant raye tous les corps sans être rayé; il ne peut être taillé et poli qu'à l'aide de sa propre poussière. || Variétés de diamant. Bort, carbonado. || Poudre de diamant. Égrisée. || Le diamant jaune ( Jargon), de moindre valeur que le blanc. || Diamant synthétique. || Qui rappelle le diamant. Adamantin, diamantaire, diamantin.Extraction du diamant des mines, des gîtes diamantifères. || Polissage du diamant. || Limpidité, transparence du diamant. || Diamant industriel, utilisé à des fins autres qu'ornementales. || Diamant recouvert, enrobé d'une couche métallique.
Morceau de cette pierre, utilisé en joaillerie. || Débarrasser un diamant brut de sa gangue. || Polir un diamant. || Diamantaire, lapidaire qui taille les diamants ( Brillanter, cliver, ébruter, facetter, tailler). || Facettes, feuilletis, table d'un diamant. || Contour d'un diamant. Rondis. || Diamant taillé en baguette, en brillant, en émeraude, en marquise (ou navette), en poire ( Briolette), en rose… || Éclats que jette un diamant. Bluette, feu, scintillement. || Un diamant d'une belle eau. Pureté. || Évaluation d'un diamant suivant son poids en carats, sa couleur, son eau, sa taille. || Diamant sans défaut. Parangon. || Défauts d'un diamant. Crapaud, gendarme, jardinage. || Emploi des diamants en joaillerie. || Monter un diamant ( Enchâsser, sertir) sur une bague ( Chaton), en bague; sur des boucles d'oreille ( Girandole). || Diamants sertis dans de vieilles montures (cit. 3). || Diamant monté seul. Solitaire. || Femme couverte de diamants ( Endiamanté).Une croqueuse de diamants. || Bijou, parure, broche, rivière de diamants. → Pierreries, cit. || Les diamants de la Couronne. || Le Cullinan, le Koh-i-noor, le Régent…, diamants célèbres.Abrév. fam. : Diam.
1 Après l'esprit de discernement, ce qu'il y a au monde de plus rare, ce sont les diamants et les perles.
La Bruyère, les Caractères, XII, 57.
2 Il y a de certains hommes dont la vertu brille davantage dans la condition privée qu'elle ne le ferait dans une fonction publique. Le cadre les déparerait. Plus un diamant est beau, plus il faut que la monture soit légère. Plus le chaton est riche, moins le diamant est en évidence.
Chamfort, Maximes et pensées, XIV.
3 Définition aussi limpide qu'un diamant de la plus belle eau.
Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, p. 28.
4 Enfin le bourg, obliquement traversé par les lueurs du soleil, étincelait comme un diamant en réfléchissant par toutes ses vitres de rouges lumières qui semblaient ruisseler.
Balzac, le Médecin de campagne, Pl., t. IV, p. 413.
5 (…) les blanches scintillations des diamants, qui tremblaient en aigrettes dans les chevelures (…)
Flaubert, l'Éducation sentimentale, II, II.
6 Diamant. — Sa beauté résulte, me dit-on, de la petitesse de l'angle de réflexion totale (…) Le tailleur de diamant en façonne les facettes de manière que le rayon qui pénètre dans la gemme par l'une d'elles ne peut en sortir que par la même. — D'où le feu et l'éclat.
Valéry, Mélange, p. 30.
6.1 Le cours des petites rivières, dans le sable desquelles on ramasse le diamant, est contrôlé par les premiers occupants.
Claude Lévi-Strauss, Tristes Tropiques, p. 178.
Spécialt. Bague qui a un diamant. || Passer un diamant au doigt de sa fiancée.
7 (…) je me trompe fort, ou la beauté de ce diamant fera pour vous sur son esprit un effet admirable.
Molière, le Bourgeois gentilhomme, III, 6.
8 La bague que lui avait donnée Albert Larraque était un diamant d'une extraordinaire pureté, taillé en émeraude, elle s'étonnait du plaisir qu'elle trouvait à le regarder.
A. Maurois, Terre promise, III, p. 156.
Loc. Noces de diamant : anniversaire de la soixantième année de mariage.
2 (1549, pointe de diamant). Techn. Instrument au bout duquel est enchâssée une pointe de diamant et qui sert à couper le verre, les glaces… || Diamant de vitrier, de miroitier.
9 Elle imagina une face sournoise, aplatie contre la vitre qu'une main rompait d'un diamant silencieux.
F. Mauriac, Genitrix, VIII, p. 93.
Pointe de diamant garnissant l'extrême pointe d'une fusée.
3 Faux diamant. Strass.
Cour. Pointe de lecture d'un électrophone. || Changer le diamant. || Saphirs et diamants.
4 Fig. et poét. Ce qui brille, étincelle.
10 La lune se dégagea aussi des vapeurs qui la couvraient et commença à semer des diamants sur la mousse humide.
G. Sand, La Mare au diable, X, p. 87.
11 Le gel cède à regret ses derniers diamants (…)
Valéry, « La jeune Parque. »
Fam., vx. || Une voix de diamant, superbe.
Par métaphore. Objet, œuvre d'une exécution parfaite.
12 (…) c'est un pur diamant taillé par le premier lapidaire du monde : car Nodier était essentiellement lapidaire en littérature.
G. Sand, François le Champi, Avant propos, p. 19.
(Par allusion à la dureté du diamant) :
13 Ils sont (les beaux ouvrages) pour vous d'airain, d'acier, de diamant.
La Fontaine, Fables, V, 16.
Abstrait :
14 Des signaux étranges sont installés qui dès l'approche de certaines idées, comme mus par leur simple mise en mouvement — encore soient-elles cachées, font développer le trouble et obscurcissent l'eau du diamant mental.
Valéry, Cahiers, Pl., t. II, p. 339.
5 (Par anal. de forme). Archit. Pierre d'un parement, taillée à facettes comme un diamant. || Bossage à pointes de diamant (→ Cordon, cit. 10).
Typogr. Ancien nom du caractère no 3.Édition diamant : édition élégante d'un très petit format.
Mar. || Le diamant d'une ancre, la croisée de la vergue et des pattes.
Dr. Somme ou souvenir légué par reconnaissance à un exécuteur testamentaire.
DÉR. et COMP. Diamantaire, diamanté, diamantin. Diamantifère.

Encyclopédie Universelle. 2012.