lardon [ lardɔ̃ ] n. m.
1 ♦ Morceau de lard gras long et mince dont on larde la viande. — Petit morceau de lard maigre qu'on fait revenir pour accompagner certains plats. Frisée aux lardons.
2 ♦ Techn. Petit morceau de métal servant à boucher une fissure.
3 ♦ (1878) Fam. Enfant en bas âge. « une nourrice portant quatre lardons » (Barbusse).
● lardon nom masculin (de lard) Petit bâtonnet de lard gras qu'on introduit dans la viande. Petit morceau de lard maigre qu'on fait revenir pour accommoder certains plats. Populaire. Enfant. Cale mince dont on peut régler la position, pour rattraper l'usure d'une pièce mécanique en mouvement. Petite pièce parallélépipédique fixée sous un montage ou un appareillage et s'adaptant dans l'une des rainures de la table de la machine-outil où elle doit être utilisée. ● lardon (homonymes) nom masculin (de lard) lardons forme conjuguée du verbe larder
lardon
n. m.
d1./d Petit morceau de lard avec lequel on larde la viande ou dont on accommode certains mets.
d2./d Fig., Fam. Petit enfant.
⇒LARDON, subst. masc.
A. — Morceau de lard long et mince servant à larder une pièce de viande; petit morceau de lard, généralement frit, servant à assaisonner certains plats. Mettre des lardons dans un bœuf à la mode (Ac. 1935). Il avait baissé la voix, et les lardons qui sifflaient joyeusement dans la marmite la couvraient de leur bruit de friture bouillante (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 687). Je retirai le civet du feu (...) la sauce fut aux trois quarts renversée sur le carreau avec nombre de lardons et de petits oignons (FRANCE, Pt Pierre, 1918, p. 127). V. lardoire ex. de Viard.
B. — P. anal.
1. Pop. et fam.
a) Enfant. Une nourrice portant quatre lardons (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 37). Les parents sont bien fiers d'avoir produit un lardon (...) mais lorsqu'il s'agit de l'élever avec un peu d'intelligence, adieu (MONTHERL., J. filles, 1936, p. 954) :
• 1. ... Marcelle (...) a eu un client qu'avait un bébé sur les bras, un petit môme encore tout plissé, (...) il hurlait, (...) eh bien! le père, il gueulait (...) qu'elle le foute dans la cheminée s'il chialait, le lardon, ce n'était pas le moment de rigoler...
ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 358.
Rem. On relève un ex. du fém. lardonne. Des porcs à lunettes se penchaient vers leur lardonne (car on voyait dans la salle [de concert] des enfants de six ans, amenés là sans doute en punition de quelque faute très grave) (MONTHERL., op. cit., p. 1043).
b) Personne obèse et petite. Le vieux lardon se trémousse (...) tout autour de la barrière... il voulait regarder par-dessus... il était nabot (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 298). Ce bon gros lardon qu'est le petit paysan napolitain (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 95).
2. Emplois techn.
a) AGRIC. Pincée de mycélium prise sur des pains de blanc de champignon de couche et introduite dans le fumier servant à sa culture (d'apr. J.-L. CARPENTIER, Le Champignon de couche, Paris, Baillière, 1971, p. 89). V. aussi champignon ex. 3.
b) JEUX. ,,Carte insérée frauduleusement dans un jeu`` (LITTRÉ).
c) TECHNOLOGIE
— ,,Morceau de fer rapporté sur une crevasse formée sur une pièce en la forgeant`` (BARB.-CAD. 1963). Il craignait qu'au bout la soudure ne soit pas nette; (...) je lui ai dit : Si c'est ça que tu crains, mais, mon vieux, j'y collerai un bon lardon (POULOT, Sublime, 1872, p. 169). Il est (...) nécessaire de boucher hermétiquement le vide [laissé entre le cadre en cornière et le bord tombé des tôles d'une cloison étanche d'un navire] en y refoulant une cale de forme convenable ou lardon et en matant (CRONEAU, Constr. nav. guerre, t. 2, 1892, p. 40).
— ,,Pièce longue et étroite qui fait partie de la potence dans une montre à roue de rencontre`` (CHESN. 1857).
C. — Au fig., vx. Raillerie, sarcasme piquant. Que voulez-vous? nous sommes dans les lazzis, dans les lardons, dans ce qui est éternel en France contre tout pouvoir qui y donne prise (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 7, 1864, p. 182). Le président Devienne lui a répondu [au Prince Napoléon] spirituellement et lui a sanglé en douceur quelques lardons abominables (MÉRIMÉE, Lettres duchesse de Castiglione, 1869, pp. 112-113) :
• 2. ... le mari n'était déjà plus très jeune, et peu après le bruit vola qu'Ami servait d'enfant de chœur à ce nouvel office que le vieil apostat disait. De quoi les gens faisant maints brocards et lardons.
THARAUD, Chron. frères enn., 1929, p. 161.
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1er quart XIIIe s. « petit morceau de lard qu'on introduit dans une viande » (RECLUS DE MOLLIENS, Roman de Carité, 102, 11 ds T.-L.); 2. 1460-66 « raillerie piquante » (MARTIAL D'AUVERGNE, Les Arrêts d'Amour, éd. J. Rychner, 41, 74, p. 180); 3. 1713 « carte insérée frauduleusement dans un jeu » (HAMILTON, Grammont, 3 ds LITTRÉ); 4. 1765 technol. « pièce de métal introduite dans une fissure pour la boucher » (Encyclop.); 5. 1878-79 arg. « enfant » (La Petite lune, n° 6, p. 2). Dér. de lard; suff. -on. Fréq. abs. littér. : 30.
DÉR. Lardonner, verbe trans. ,,Découper un morceau de lard en (...) lardons`` (CLÉM. Alim. 1978). — [], (il) lardonne []. — 1res attest. a) 1432 « garnir » (Enq., Arch. Ind.-et-Loire ds GDF.), b) 1530 « se moquer, railler » (Débat de Charité et d'Orgueil, Poé. fr. des 15e et 16e s., XI, 302, ibid.), c) 1803 « lancer des lardons » (BOISTE); de lardon, dés. -er.
lardon [laʀdɔ̃] n. m.
ÉTYM. Déb. XIIIe; de lard.
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1 Morceau de gros lard coupé long et mince, qu'on introduit dans la viande avec une lardoire. — Petit morceau de lard coupé en forme de dé, contenant du gras et du maigre et qui, cuit, sert à relever le goût de certains plats. || Frisée aux lardons.
1 Pendant vingt-cinq minutes, elle (la truffe) dansera dans l'ébullition constante, entraînant dans les remous et l'écume (…) une vingtaine de lardons, mi-gras, mi-maigres, qui étoffent la cuisson.
Colette, Prisons et Paradis, Rites.
2 (1765). Techn. Petit morceau de métal que l'on introduit dans une fissure pour la boucher. — Pièce longue et étroite faisant partie de la potence d'une montre à roue de rencontre. — Typogr. Signes étrangers disséminés dans la composition.
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II Fig. (idée de « piquer »).
1 (1466). Fig. et vx. Trait piquant, raillerie. ⇒ Quolibet, sarcasme. — REM. Ce sens était courant au XVIIIe s. Cf. Saint-Simon (in Hatzfeld), Lesage, Voltaire, Rousseau, Regnard (in Littré).
1.1 Que voulez-vous ? nous sommes dans les lazzis, dans les lardons, dans ce qui est éternel en France contre tout pouvoir qui y donne prise.
Sainte-Beuve, Nouveaux lundis, t. 7, p. 183 (in T. L. F.).
2 (Hist.). Au XVIIe et au XVIIIe siècles, Petite gazette publiée en Hollande et circulant clandestinement en France.
2 Ayant consulté M. Bayle (…) touchant l'étymologie du mot de lardon, dans cette signification de Gazette, voici ce qu'il me répondit : Je crois que c'est à Paris que le titre de lardon a été donné à nos petites nouvelles raisonnées (…) On croit qu'on a nommé ces Gazettes de la sorte, du mot de lardon, dans la signification d'un trait piquant; et que la figure longue et étroite du papier sur lequel on imprime ces nouvelles, y a aussi contribué.
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III
1 (1878). Pop. ou fam. Petit enfant. → Petit salé (2. Salé). || Elle trimballe ses lardons.
3 (…) l'officier de ravitaillement : on l'a rencontré entre chien et loup, sortant d'un sous-sol avec deux bouteilles de blanc dans chaque bras, le frère. On aurait dit une nourrice portant quatre lardons.
H. Barbusse, le Feu, t. I, II.
4 Des enfants, des enfants (…) Des gosses, des mioches, des bambins, des lardons, des salés (…) L'argot ne saurait suffire, ils sont trop !
Colette, les Vrilles de la vigne, p. 217.
2 Vx. Personne grasse. || Vieux lardons, gros lardons. ⇒ Lard.
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DÉR. Lardonner.
Encyclopédie Universelle. 2012.