rousseau [ ruso ] n. m. ♦ Dorade rose.
● rousseau nom masculin (de roux) Poisson sparidé, vivant en petits bancs sur les côtes atlantiques, largement consommé. (Autre nom dorade rose.)
Rousseau
(Henri, dit le Douanier) (1844 - 1910) peintre français, maître de l'art naïf. Employé à l'octroi de Paris ("douanier") de 1871 à 1893, il connut Gauguin, Redon, Picasso: la Guerre (1894), la Charmeuse de serpents (1907).
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Rousseau
(Jean-Jacques) (1712 - 1778) écrivain et philosophe genevois de langue française. Fils d'un horloger qui descendait de calvinistes émigrés, il perdit sa mère en naissant. Après divers apprentissages, il émigra en Savoie, où il fut recueilli en 1728 par une jeune femme d'Annecy, M me de Warens (1700-1762). Converti au catholicisme, il voyagea à pied et exerça divers métiers, avant de retrouver sa protectrice à Chambéry (1732). Son séjour avec elle aux Charmettes (1737-1740) fut idyllique, mais elle se détacha de lui. Il se rendit alors à Paris (1741), connut Voltaire, Grimm et Diderot, qui lui commanda des articles sur la musique pour l' Encyclopédie. En 1745 débuta sa liaison avec Thérèse Levasseur, une anc. servante, qu'il épousa en 1768 après avoir eu d'elle cinq enfants, tous abandonnés. En 1750, son Discours sur les sciences et les arts le rendit célèbre. Il fit jouer avec succès un opéra, le Devin du village (1752). En 1755, son Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes condamne la société, fondée sur la propriété, source d'inégalité, et lui oppose un "état de nature" originel et idéal. En 1756, accueilli par M me d'épinay (amie de Diderot) dans son chalet de l'Ermitage, près de Paris, Rousseau s'éprit de M me d'Houdetot. Son caractère susceptible, aggravé par une maladie de la vessie, l'amena à rompre avec M me d'épinay et avec les encyclopédistes (1757). En 1758, sa violente critique du théâtre (Lettre à d'Alembert sur les spectacles) lui attira l'animosité de Voltaire. Hôte à Montmorency (Val-d'Oise) du maréchal de Luxembourg (1758-1762), il acheva Julie ou la Nouvelle Héloïse (1761), roman épistolaire préromantique, écrivit Du contrat social (1762), traité politique en faveur de la démocratie, et donna l' émile (1762), roman sur l'éducation aux principes modernes. Poursuivi par le parlement pour le passage de l' émile nommé Profession de foi du vicaire savoyard, il s'enfuit en Suisse (1762) puis gagna l'Angleterre (1766). De retour en France, il publia un Dictionnaire de la musique (1767). Il continua ses Confessions (récit de sa vie commencé en 1765, publié en 1782-1789), oeuvre qui, à l'observation intime, joint l'énergie du combat, et que complètent les Dialogues (Rousseau juge de Jean-Jacques [écrits en 1772-1776, publiés en 1789 ]) et sa Correspondance. En 1778, le marquis de Girardin l'accueillit à Ermenonville (Oise), où il acheva les Rêveries du promeneur solitaire (commencées en 1776, publiées en 1782) et mourut brusquement. On l'enterra dans l'île des Peupliers à Ermenonville. La Convention fit transporter ses restes au Panthéon en 1794. Son oeuvre a inspiré la Déclaration des droits de l'homme (1789); elle annonce le romantisme. Son influence demeure vivace.
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Rousseau
(Théodore) (1812 - 1867) peintre français; chef de file de l'école de Barbizon.
⇒ROUSSEAU, adj. masc. et subst. masc.
I. — Adj. masc., fam., vieilli. Synon. roux.
A. — De couleur rousse. Il avait un honnête visage campagnard, les cheveux rousseaux, des taches de son sur le front (COPPÉE, Idylle pendant siège, 1874, p. 98). Quand ce fromage [le géromé] a pris une teinte brique, qu'il est rousseau (...) il (...) peut être livré à la vente (POURIAU, Laiterie, 1895, p. 683).
B. — Qui a les cheveux ou le poil roux. Bernard me présente comme Poil de Carotte. Elle croit que c'est un surnom et le trouve drôle et mérité. — On ne peut pas être plus rousseau, dit-elle (RENARD, Journal, 1897, p. 441). Comme l'enfant Moïse aux confluents du Nil, Ainsi l'enfant dormait sous cet âne rousseau (PÉGUY, Ève, 1913, p. 838). V. filasse ex. de Bourges.
— Empl. subst. masc. Garçon, homme roux. Ce gamin, c'était un rousseau assez malingre (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 70).
Rem. Le fém. rousseaute est rare: Cette femme mince, aux joues pâles, un peu « rousseaute » (MAURIAC, Sagouin, 1951, p. 63).
II. — Subst. masc.
A. — Synon. usuel de rotengle. Rotengle (...) appelé aussi (...) Rousseau (...) Corps ovale, comprimé (COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, p. 211).
REM. 1. Roussiot, -otte, subst., fam. Personne qui a les cheveux roux. Synon. roux. Les poses sont parfois heureuses, celle par exemple de la roussiotte ramassant ses ciseaux ou son dé (HUYSMANS, Art mod., 1883, p. 57). 2. Roussot, -otte, adj. et subst., fam. (Personne) rousse. Synon. roux. Léonie Grad, une roussotte frisée comme un caniche (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p. 153). V. louchon B 1 ex. de France.
Prononc.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1170 russel « de couleur rousse (poils, cheveux, etc.) » (Rois, éd. E. R. Curtius, p. 35); 1353-98 rosseal « homme qui a les cheveux et le poil roux » (JACQUES DE HEMRICOURT, Miroir des nobles de Hasbaye ds Œuvres, éd. C. de Borman, t. 1, p. 39). Dér. de roux; suff. -eau. Fréq. abs. littér.:34.
rousseau [ʀuso] n. et adj.
ÉTYM. XIVe; roussiel « rouquin », 1190; roussel, XIIIe; de roux. REM. On trouve aussi la var. roussot, ote (1885) ainsi que roussiau (dial.; déb. XXe). Le féminin rousseaute (Mauriac), roussote est assez rare.
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1 Parlons-en, du beau roussot qui faisait la cour à ma femme, profitant d'un léger malaise dû à son état.
Maurice Denuzière, Louisiane, p. 245.
♦ Adj. Roux, rousse.
2 — Le chevalier de Vidalinc est un peu rousseau, et peut-être êtes-vous comme notre roi Louis XIII qui n'aime pas cette couleur, fort prisée des peintres cependant.
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, p. 272.
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II
1 (1560). Crabe tourteau.
Encyclopédie Universelle. 2012.