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linceul

linceul [ lɛ̃sɶl ] n. m.
XIIIe; « drap de lit » XIe; lat. linteolum, dimin. de linteum « toile de lin »
Pièce de toile dans laquelle on ensevelit un mort. Le linceul du Christ. suaire. Par métaph. « de si longs hivers et de si persistants linceuls de neige » (Loti).

linceul nom masculin (latin linteolum, morceau de toile, de linteum, toile de lin) Pièce de toile dans laquelle on ensevelit un mort. Littéraire. Ce qui couvre ou enveloppe complètement : Linceul de neige.linceul (citations) nom masculin (latin linteolum, morceau de toile, de linteum, toile de lin) Ernest Renan Tréguier 1823-Paris 1892 La foi qu'on a eue ne doit jamais être une chaîne. On est quitte envers elle quand on l'a soigneusement roulée dans le linceul de pourpre où dorment les dieux morts. Souvenirs d'enfance et de jeunesse, II, Prière sur l'Acropole Lévylinceul (synonymes) nom masculin (latin linteolum, morceau de toile, de linteum, toile de lin) Pièce de toile dans laquelle on ensevelit un mort.
Synonymes :
- suaire (littéraire)

linceul
n. m. Pièce de toile dans laquelle on ensevelit un mort.

LINCEUL, subst. masc.
A. — Vx et région. Pièce de toile, en particulier drap de lit :
J'ai vu, petit garçon, des toiles de Jouy (...) remplacer la nappe à un repas de métayers, et d'autres, l'été, couvrir les bœufs contre les mouches, en guise de draps, de « linceuls » de lin.
PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p. 101.
B. — Pièce de toile servant à ensevelir un mort. Synon. suaire (littér.). « Donnez-moi, dit-il à sa suite, donnez-moi mon couteau d'or fin, que je découse ce drap de lin! » Aussitôt délivrée de son linceul, la belle revient à la vie (NERVAL, Filles feu, Chansons et légendes du Valois, 1854, p. 631). Un croquemort (...) écarta un peu le linceul, à la place de la tête (LÉAUTAUD, In memor., 1905, p. 217).
P. métaph. Je me coucherai, moi probe, dans un linceul d'infamie (BALZAC, E. Grandet, 1834, p. 63). Le linceul de la terre est partout étendu; Les vents roulent sur nous des collines de neige (LAMART., Jocelyn, 1836, p. 650).
REM. Linceulé, -ée, adj., hapax. Recouvert comme d'un linceul. Fenêtres blanchement linceulées de rideaux mornes. Un lit d'acajou linceulé de cretonne bleue (P. ADAM, Le Thé chez Miranda ds PLOWERT 1968).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. ,,[Ce] mot a gardé dans l'écriture la forme primitive linceul, mais sa prononciation actuelle se ressent encore de l'ancienne hésitation`` (BUBEN 1935, § 202). Cf. les prononc. [-] (ds LITTRÉ), [-œj] (ds DG, PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930, toujours à titre de var.). Plur. linceux ds HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 184 et POURRAT, Gaspard, 1925, p. 241. Étymol. et Hist. 1. 1er quart XIIe s. [ms.] linçol « drap » (St Alexis, éd. Chr. Storey, 267, leçon du ms. L, corrigée en liçon « petit lit » par l'éditeur); ca 1140 linçoel (Pèlerinage de Charlemagne, 426 ds T.-L.); Trév. 1771 note ,,On le disoit autrefois de toutes sortes de tissus de toile. On le dit encore dans quelques provinces des pièces de toile qu'on met dans le lit`` [cf. FEW t. 5, p. 366 b]; 2. 2e moitié XIIIe s. [ms. XIVe s.] « drap servant à envelopper un cadavre pour l'ensevelir » (Évangile de Nicodème, éd. G. Paris et A. Bos, trad. anonyme, C 767, p. 165). Du lat. « petite pièce de toile de lin », dimin. de linteum « étoffe de lin », lui-même dér. de « lin »; au Moy. Âge « linceul » (ca 876) et « drap de lit » (1096 ds NIERM.). Fréq. abs. littér. : 650. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 161, b) 1 516; XXe s. : a) 904, b) 416. Bbg. DARM. Vie 1932, p. 159. - DELB. Matér. 1880, p. 190.

linceul [lɛ̃sœl] (cf. aussi Chénier, Élégies, IX, qui fait rimer linceul et cercueil) n. m.
ÉTYM. Déb. XIIe, linçol « drap de lit »; du lat. lintéolum « linge », de linteum, de linum (→ Lin).
1 Vx (jusqu'au XVIIe, La Fontaine) ou régional (Pesquidoux, 1925, in T. L. F.). Drap de lit.
2 (XIIIe). Pièce de toile dont on se sert pour ensevelir (cit. 6 et 7) les morts. Suaire (→ Enterrement, cit. 3). || Linceul enveloppant un cadavre, un corps. || Le linceul du Christ. Sindon, suaire (saint suaire). — ☑ Prov. Le plus riche en mourant n'emporte qu'un linceul. Drap.
1 (…) il faut aller déclarer le décès avec des témoins, il faut dépouiller le corps, l'ensevelir en le cousant dans un linceul, il faut aller commander le convoi aux pompes funèbres (…)
Balzac, le Cousin Pons, Pl., t. VI, p. 755.
2 Il était affreusement décomposé. Nous lui avons mis deux linceuls. Quand il a été ainsi arrangé, il ressemblait à une momie égyptienne serrée dans ses bandelettes (…)
Flaubert, Correspondance, 218, 7 avr. 1848.
3 Je fuis, pâle, défait, hanté par mon linceul,
Ayant peur de mourir lorsque je couche seul.
Mallarmé, Poésies, « Angoisse ».
Par métaphore. Ce qui couvre, enveloppe comme un linceul. || Un linceul de neige, de ténèbres.Fig. || « Et le rapide oubli, second linceul des morts » (→ Asile, cit. 25, Lamartine).
4 Les noirs linceuls des nuits sur l'horizon se posent.
Hugo, les Orientales, XVI.
5 Comment imaginer aujourd'hui qu'une ville pareille pouvait avoir de si longs hivers et de si persistants linceuls de neige ?
Loti, les Désenchantées, IV, XXIII.

Encyclopédie Universelle. 2012.