liquoreux, euse [ likɔrø, øz ] adj.
• 1719; « liquide » 1529; du lat. liquor
♦ Qui rappelle la liqueur par la saveur douce, le degré élevé d'alcool. Vin liquoreux : vin de liqueur.
● liquoreux, liquoreuse adjectif (de liqueur) Se dit de boissons alcoolisées, sucrées, de saveur douce : Vin liquoreux. Qui relève des liqueurs : Vapeurs liquoreuses.
⇒LIQUOREUX, -EUSE, adj.
A. — Dont la teneur en alcool et en sucre est élevée. Les amitiés ébauchées chez Flicoteaux se scellaient dans les cafés voisins aux flammes d'un punch liquoreux (BALZAC, Illus. perdues, 1844, p. 209). Il s'accote à l'angle du mur, passe et repasse sur les lèvres sa langue toute poissée du vin liquoreux (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p. 1551) :
• ... j'avais eu soin de ménager une place aux qualités corsées que réchauffe le soleil du Midi, le Châteauneuf, le Côte-Rôtie, l'Hermitage, le La Nerthe, le La Malgue; puis, des vins liquoreux ou secs comme le Madère, le Malvoisie, le Xérès, l'Alicante et le Rancio.
REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 329.
B. — Littéraire
1. Qui est imprégné ou mêlé de liqueur. Derrière eux, l'Assommoir restait plein, soufflant jusqu'à la rue le bruit des voix enrouées et l'odeur liquoreuse des tournées de vitriol (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 412). Lecouvreur remonte ses manches de chemise, secoue ses mains poissées d'une eau liquoreuse (DABIT, Hôtel, 1929, p. 53).
2. Rare. Qui évoque la liqueur. Encore plus d'odeurs communes et grumeleuses, le chèvrefeuille ou le lilas, épaisses, liquoreuses, mal décantées, chargées de toutes sortes de voluptés criardes (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 61).
— P. métaph. Alphonse est « représentant de commerce »; vêtu d'un pardessus noisette à larges revers de soie plus sombre; cheveux plaqués, châtain sombre; teint rouge; œil liquoreux, grosses moustaches; air fourbe et arrogant (GIDE, Souv. Cour d'assises, 1913, p. 621).
REM. Liquoreusement, adv., hapax. Trois pages minuscules d'écriture liquoreusement joviale (BLOY, Désesp., 1886, p. 191).
Prononc. et Orth. : [], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1519 [éd.] « (miel) qui coule facilement » (G. MICHEL, trad. des Géorgiques de Virgile, 4e livre, f° D III r°, trad. du lat. liquidus); 2. 1572 vignoble liquoreux (J. PELETIER DU MANS, La Savoie, II, 14, ap. RITTER ds B. de l'Institut national genevois t. 36, 1905, p. 451); 3. a) 1718 « qui rappelle la liqueur par la saveur douce, le degré élevé d'alcool » (Ac.); b) 1831 « qui est imprégné ou mêlé de liqueur » (BALZAC, Œuvres div., t. 2, p. 433 : vapeurs liquoreuses). Dér. sav. de liqueur d'apr. le lat. liquor; suff. -eux. Fréq. abs. littér. : 16.
liquoreux, euse [likɔʀø, øz] adj.
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1 Cour. Qui rappelle la liqueur (II.) par la saveur douce, le degré élevé d'alcool. || Vins liquoreux. ⇒ Liqueur (de). || Les crus liquoreux français de Banyuls, de Frontignan. ⇒ Doux (vin).
1 (…) il s'accote à l'angle du mur, passe et repasse sur les lèvres sa langue toute poissée du vin liquoreux.
Bernanos, Monsieur Ouine, in Œ. roman., Pl., p. 1551.
2 (…) le vin qu'on a rendu liquoreux à souhait en séchant à demi les raisins au soleil (…)
Daniel-Rops, le Peuple de la Bible, II, II.
2 (1831). Vx ou littér. Mêlé, imprégné de liqueur (II.). || Une odeur liquoreuse. — Fig. || « Teint rouge; œil liquoreux… » (Gide, in T. L. F.).
Encyclopédie Universelle. 2012.