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lyre

lyre [ lir ] n. f.
• 1548; lire v. 1155; lat. lyra, gr. lura
1Instrument de musique, connu depuis la plus haute Antiquité, à cordes pincées, fixées sur une caisse de résonance dont partent deux montants courbes soutenant une barre transversale. heptacorde, tétracorde . La lyre, attribut d'Apollon. Par compar. En forme de lyre, en lyre, galbé comme les montants de la lyre antique. Cornes en lyre.
Au Moyen Âge, Instrument de la famille des violes. Lyre-guitare : guitare à la caisse en forme de lyre en usage au début du XIX e s.
Bâti des pianos à queue qui transmet le mouvement des pédales à la mécanique.
2Littér. Symbole de la poésie, de l'expression poétique. luth. Accorder, essayer sa lyre. « Et j'ajoute à ma lyre une corde d'airain ! » ( Hugo). Fam. et vx Toute la lyre : toutes choses ou personnes du même genre.
3Par anal. (1776) Ménure. Appos. Oiseau lyre (ou oiseau-lyre).
⊗ HOM. Lire.

lyre nom féminin (latin lyra, du grec lura) Instrument de musique à cordes pincées connu depuis la plus haute antiquité, qui se compose d'une caisse et de deux montants courbes soutenus par un joug transversal. Littéraire. Symbole de l'inspiration et du talent poétique. Insigne des militaires appartenant aux musiques et fanfares. ● lyre (citations) nom féminin (latin lyra, du grec lura) Victor Hugo Besançon 1802-Paris 1885 Oh ! La muse se doit aux peuples sans défense. J'oublie alors l'amour, la famille, l'enfance, Et les molles chansons et le loisir serein, Et j'ajoute à ma lyre une corde d'airain ! Les Feuilles d'automne, Amis, un dernier mot ! lyre (expressions) nom féminin (latin lyra, du grec lura) Lyre de dilatation, synonyme de col-de-cygne. Toute la lyre, la série complète de choses ou d'idées du même genre. ● lyre (homonymes) nom féminin (latin lyra, du grec lura) lire nom féminin lire verbe lirent forme conjuguée du verbe lirelyre (synonymes) nom féminin (latin lyra, du grec lura) Lyre de dilatation
Synonymes :
- col-de-cygne

Lyre
n. f.
d1./d Instrument de musique à cordes pincées utilisé par les Anciens.
|| Litt. Symbole de l'inspiration poétique.
d2./d ZOOL Nom cour. d'un poisson (grondin lyre) et d'un oiseau (ménure ou oiseau-lyre).
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Lyre
(la) constellation boréale, entre le Cygne et Hercule, qui contient Véga.

⇒LYRE, subst. fém.
A. MUSIQUE
1. Instrument à cordes dans l'antiquité gréco-romaine, constitué d'une caisse sonore (qui fut à l'origine, selon la légende, une carapace de tortue) d'où partent deux bras en forme de cornes d'animaux reliés par une traverse et des cordes (en nombre variable) de longueur égale, pincées du bout des doigts ou frappées avec un plectre. La lyre d'Orphée, d'Amphion, de Pindare. Quand on apprenait la déclamation et les différents modes de la lyre, c'était pour célébrer les dieux, ou pour répandre les chants sacrés des poëtes (SAND, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 387). Je te confie l'invention d'Hermès! Je te remets l'arme prodigieuse, La Lyre! (VALÉRY, Variété III, 1936, p. 101):
1. La lyre n'est attestée que (...) vers 1400 avant J.-C., mais elle a déjà sept cordes à ce moment, et cela suffirait pour infirmer les légendes sur l'accroissement du nombre de ses cordes à l'aube de l'époque historique, accroissement qui aurait atteint sept cordes, avec Terpandre, vers le VIIIe siècle avant J.-C.
Encyclop. univ. t. 7 1970, p. 148, col. 2.
♦Écusson représentant une lyre, porté par les militaires qui font partie de la musique ou de la fanfare d'un corps de troupe. Mais quelle tunique! (...) le collet portait appliquées, non des palmes, mais des lyres (A. FRANCE, P. Nozières, 1899, p. 72).
P. anal. Forme (de quelque chose) rappelant celle de la lyre. Sa poitrine bombée, des genoux ronds, la haute lyre de ses hanches (TOULET, J. fille verte, 1918, p. 197). Des femmes au nez droit, aux hanches en lyre (ARNOUX, Rhône, 1944, p. 144).
En partic. Thème décoratif en forme de lyre (apparaissant dans le mobilier de la seconde moitié du XVIIIe siècle). Parmi l'ombre, se dessinaient les lyres formant le dossier des chaises (ADAM, Enfant Aust., 1902, p. 38). La table à coiffer Empire se réduit à une simple table rectangulaire à piètement en X ou en lyre (VIAUX, Meuble Fr., 1962, p. 138).
2. P. anal. [Désigne divers instruments anciens à cordes et à archet, et dans les traditions méditerranéennes et extra-européennes] Lyre crétoise. Lyre des Mittou, Haut Nil (LOWIE, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 227).
3. ,,Instrument à percussion apparenté au chapeau chinois composé de plaquettes métalliques disposées dans un cadre en forme de lyre que l'on frappe au moyen d'un petit maillet`` (Mus. 1976). Voir Catal. Couesnon, 1934, p. 41.
B. Littér., au fig. et p. métaph.
[La lyre symbolise la poésie lyrique, l'inspiration, l'art poét.] Lyre antique; lyre de Racine; faire résonner (les accords de) la lyre; lyre et délire. Salut, aube au teint frais, jeune soeur de Zéphire, Descends, muse, chantons, apporte-moi ma lyre (CHÉNIER, Bucoliques, 1794, p. 4). Voulez-vous qu'on m'applique le mot cruel où la lyre de Lamartine était traitée de tire-lire (TOULET, Corresp. avec un ami, 1920, p. 31):
2. La vraie poésie n'exprime qu'une chose, les tourments de l'âme humaine devant la question de sa destinée. C'est là, messieurs, de quoi parle la véritable lyre, la lyre des grands poètes...
JOUFFROY, Mél. philos., 1833, p. 321.
[La lyre symbolise le poète] C'est pitié de voir un poète de vingt ans qui s'en va, une lyre qui se brise, un avenir qui s'évanouit (HUGO, Hernani, 1830, p. I). Écartons l'image romantique du poète échevelé, au front fatal, qui se sent devenir lyre ou harpe au milieu des tempêtes ou dans la nuit, sous la lune, au bord d'un lac (VALÉRY, Regards sur monde act., 1931, p. 211).
Toute la lyre. Toutes les formes de l'inspiration poétique. Son doigt [d'Horace] souple à la fois touche à toute la lyre (HUGO, Toute la lyre, t. 1, 1885, p. 271).
P. ext., fam. Toute la série des choses du même ordre. Une série noire d'accidents et de catastrophes, fiacre emporté, piétons écrasés, foule ameutée, police, arrestation, commissariat, toute la lyre! (FARRÈRE, Homme qui assass., 1907, p. 135).
C. P. anal.
1. ANAT. Lyre (de David). Surface inférieure de la voûte à trois piliers du cerveau. Les piliers postérieurs [du trigone cérébral] qui circonscrivent une aire triangulaire à base postérieure, occupée par des fibres transversales intimement unies au corps calleux. Cet espace est appelé lyre de David (G. GÉRARD, Anat. hum., 1912, p. 324).
2. TECHNOL. [Désigne diverses pièces de dispositifs techn. en forme de lyre] Lyre de dilatation. La lyre hollandaise (...) est un diviseur formé de tiges d'acier à bords tranchants et encastrées dans un cadre rectangulaire de laiton muni de deux poignées (POURIAU, Laiterie, 1895, p. 698).
3. ZOOLOGIE
a) Oiseau-lyre, faisan-lyre, ou p. ell., lyre. Synon. de ménure. C'est l'oiseau-lyre, dont l'appendice caudal figure le gracieux instrument d'Orphée (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 2, 1868, p. 185).
b) Nom vulgaire de deux poissons des côtes de France: le trigle lyre et le callionyme-lyre [callionyme, nom scientifique du dragonnet]. Dans la lyre (Callionymus Lyra), l'oesophage se renfle tout-à-coup pour former le cul-de-sac de l'estomac (CUVIER, Anat comp., t. 3, 1805, p. 429).
REM. 1. Lyre-cithare, subst. fém. Instrument national de la Grèce ancienne, dérivé de la lyre. La Grèce connut beaucoup d'autres instruments à cordes [que la lyre et la cithare]. Ils appartenaient soit au même type que la lyre-cithare (cordes d'égale longueur et de tension diverse), soit au type de notre harpe (Hist. de la Mus., t. 1, 1970, pp. 391-392 [Encyclop. de la Pléiade]). 2. Lyre-guitare, subst. fém. Sorte de guitare en forme de lyre très en vogue au début du XIXe siècle. Un instrument de musique dans le genre de la Lyre-guitare, appelé lyre organisée (Brevets d'invention, in Wright, 1806, s.v. lyre organisée ds QUEM. DDL t. 13). 3. Lyrette, subst. fém. Petite lyre. Je saurai bien, dans un couplet, Vous égrener un chapelet De rimes blanches, Sur ma lyrette des dimanches (PONCHON, Muse cabaret, 1920, p. 72). 4. Lyreur, lyriste, subst. masc., péj. Écrivain poète (lyrique). Le lyriste, en général, se détourne de ces pensées, qui le mèneraient haut et loin (SAND, Valvèdre, 1861, 137 ds QUEM. DDL t. 13). Les mieux chantants lyreurs firent des vers médiocres, L'esprit clos brusquement à la flore des mots (PONCHON, Muse cabaret, 1920p. 229).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1694. Homon. lire. Étymol. et Hist. 1. a) 1155 lire «instrument de musique antique à cordes pincées» lire e ... psalterïum (WACE, Brut, 3702 ds T.-L., s.v. lire); 1548 lyre (E. FORCADEL, Le Chant des seraines, 5, in Wright ds QUEM. DDL t. 14); b) 1680 «instrument des XVIe et XVIIe siècles intermédiaire entre la viole et le violon» (RICH.); 2. 1549 «art de faire des vers» (P. RONSARD, L'Hymne de France, 219 ds Œuvres compl., éd. P. Laumonier, t. I, p. 35); 3. 1803 fig. «objet qui reçoit les impressions et les traduit» (CHATEAUBR., Génie, t. 1, p. 435); 4. 1803 ornith. (Dict. d'hist. nat., Paris, Déterville); 1868 oiseau-lyre (VERNE, loc. cit.); 5.1871-72 «ornement en forme de lyre» (Alman. Didot-Bottin, p.1063, 1re col. ds LITTRÉ Suppl.). Empr. au lat. lyra «lyre, instrument à cordes», «chant, poème lyrique» d'où «poésie», lui-même du gr. de même sens. Fréq. abs. littér.: 952. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a)2387, b) 1913; XXe s.: a) 989, b) 391.
DÉR. Lyré, -ée, adj., bot. Feuille lyrée. Feuille pennée, lorsqu'elle est terminée par un lobe arrondi beaucoup plus grand que les autres (d'apr. Forest. 1946; dict. XIXe et XXe s.) []. 1res attest. 1783 bot. feuilles lyrées (E. MELCHIOR DE VOGÜÉ, Rev. des Deux-Mondes, 15 janv., p. 353 ds LITTRÉ Suppl. 1877); de lyre, suff. -é.
BBG. —DE LEENHEER (G.). À propos d'un manuel de naturaliste du XVIIIe s. R. belge Philol. Hist. 1970, t. 48, n° 3, p. 786 (s.v. lyre-guitare). — HASSELROT /0e s., 1972, p.8 (s.v. lyrette). — QUEM. DDL t.13 (s.v. lyre-guitare), t. 14, 18.

lyre [liʀ] n. f.
ÉTYM. 1548; lire, v. 1155; lat. lyra, grec lura.
1 Instrument (cit. 4) de musique antique, à cordes pincées, formé d'une caisse de résonance surmontée de deux montants à forme caractéristique (courbe et contre-courbe symétriques), réunis par une traverse (→ Harmonieux, cit. 1). || Les cordes de la lyre sont tendues entre la caisse et la traverse supérieure et souvent à vide. || Instruments antiques voisins de la lyre. Cithare, harpe. || Le barbitos, grande lyre grecque. || Lyre à quatre, cinq, sept cordes. Tétracorde; pentacorde; heptacorde. || Lyre asymétrique (comme en Égypte). || Famille d'instruments issus de la lyre. Guitare. || Jouer de la lyre à l'aide d'un plectre. || Pincer un accord (cit. 21) sur la lyre. || Musicien qui joue de la lyre. Lyriste (rare).Myth. || Les Grecs attribuaient l'invention de la lyre à Hermès (Mercure) ou à Phœbus (Apollon). || La lyre d'Orphée, d'Amphion.
1 Mon père, il est donc vrai : tout est devenu pire ?
Car jadis, aux accents d'une éloquente lyre,
Les tigres et les loups, vaincus, humiliés,
D'un chanteur comme toi vinrent baiser les pieds.
André Chénier, Bucoliques, IV.
2 Je suis le premier qui ai fait descendre la poésie du Parnasse, et qui ai donné à ce qu'on nommait la muse, au lieu d'une lyre à sept cordes de convention, les fibres mêmes du cœur de l'homme (…)
Lamartine, Premières méditations, Préface.
3 Il (Mercure) a imaginé la lyre en tendant des cordes sonores sur une carapace de tortue.
Émile Henriot, Mythologie légère, p. 64.
(Par allus. à la forme galbée et symétrique des montants de la lyre antique). || Lampe (cit. 8), pendule en forme de lyre (→ Globe, cit. 13); if (cit. 3) taillé en forme de lyre.En lyre : en forme de lyre. || Cornes en lyre.La lyre stylisée, emblème de la musique (dans l'armée, etc.).Blason. || Lyre cordée, dont les cordes sont d'un émail différent.
4 (…) elle, dressée au centre, les bras élevés en lyre au-dessus de sa tête, se balançait et tournait sur elle-même (…)
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 454.
2 (XVIe-XVIIe). Hist. mus. Viole à large manche, à 15 cordes, dont on jouait à l'aide d'un archet.
(1806, in D. D. L.). || Lyre-guitare, lyre : guitare en forme de lyre antique.
Lyre-cithare.
3 Littér. Symbole de l'expression poétique, de la poésie. 1. Harpe, luth (I., 2.), lyrique, lyrisme. || La lyre du poète. — ☑ Loc. Accorder (cit. 8), essayer sa lyre : s'apprêter, s'essayer à faire des vers.Ajouter une corde à sa lyre : prendre un ton, un style nouveau dans ses vers.
5 Notre cœur est un instrument incomplet, une lyre où il manque des cordes (…)
Chateaubriand, René, p. 193 (→ Corde, cit. 17).
6 Oh ! la muse se doit aux peuples sans défense.
J'oublie alors l'amour, la famille, l'enfance,
Et les molles chansons, et le loisir serein,
Et j'ajoute à ma lyre une corde d'airain !
Hugo, les Feuilles d'automne, XL.
7 La lyre exprime en effet cet état presque surnaturel, cette intensité de la vie où l'âme chante (…) comme l'arbre, l'oiseau et la mer.
Baudelaire, l'Art romantique, XXII, VII.
8 Ne soyez pas sévère pour celui qui ne fait encore qu'essayer sa lyre : elle rend un son si étrange !
Lautréamont, les Chants de Maldoror, I.
Fig. || La lyre : la poésie. Poésie (→ Héritier, cit. 14). || « Il ne faut pas demander à la lyre ce qu'elle pense, mais ce qu'elle chante » (→ Gémissement, cit. 8, Chateaubriand).
Allus. littér. || Toute la lyre, recueil posthume de Victor Hugo.
Loc. fam. Toute la lyre : toute la série des choses ou personnes du même genre. → Chair, cit. 26.
4 (1776). Zool. Ménure, oiseau à la queue en forme de lyre.Par appos. || Oiseau lyre. || Faisan lyre.
DÉR. Lyré.
HOM. 1. Lire, 2. lire.

Encyclopédie Universelle. 2012.