mafflu, ue [ mafly ] adj.
• maflé 1666; même rac. que l'a. v. mafler « manger beaucoup »; néerl. maffelen « mâchonner »
♦ Vx ou littér. Qui a de grosses joues. ⇒ joufflu. « Grasse, mafflue et rebondie » (La Fontaine). « quelque robuste servante aux joues colorées et mafflues » (Gautier). ⇒ plein, rebondi, rond.
⊗ CONTR. 1. Maigre.
● mafflu, mafflue adjectif (ancien français mafler, manger beaucoup, du néerlandais maffelen, mâchonner) Vieux. Aux grosses joues : Visage mafflu. ● mafflu, mafflue (synonymes) adjectif (ancien français mafler, manger beaucoup, du néerlandais maffelen, mâchonner) Aux grosses joues
Synonymes :
- bouffi
- joufflu
⇒MAFFLU, -UE, adj.
Souvent péj.
A. — [En parlant du visage et partic. des joues] Plein, rebondi. À chaque instant arrivait de l'office quelque robuste servante, aux joues colorées et mafflues comme les peintres flamands en mettent dans leurs tableaux (GAUTIER, Fracasse 1863, p. 279). Une tête mafflue, grasse à fondre, où de petits yeux brillaient de chaque côté d'un nez charnu aux narines ouvertes, et trois poils seulement au-dessus d'une bouche lippue (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 90).
B. — [P. méton.; en parlant d'une pers.] Dont la face, les joues sont pleines et rebondies. Ah! vieux Munich débordant de peintres (...), de ténors glabres et mafflus (ARNOUX, Renc. Wagner, 1927, p. 191). Une fille mafflue, tavelée, un visage de graisse où la sueur de la nuit délayait les fards de la veille (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p. 126).
♦Emploi subst. Et ces deux gros mafflus et ces croquemitaines Regardaient cet enfant comme un superbe fils (PÉGUY, Ève, 1913, p. 825). Quelle horreur! Cette grosse mafflue! qui peut-être faisait cela de connivence avec la jolie Marcelle (...) se moquant à se tordre (LA VARENDE, Pays d'Ouche, 1934, p. 130).
— [P. anal., en parlant d'un animal] Le premier kakémono d'O-Kio représente des petits chiens, lippus, mafflus, rhomboïdaux (GONCOURT, Journal, 1894, p. 682).
— P. ext., rare Qui est corpulent, gros et gras. Une mafflue matrone dont la graisse gigantesque frémissait derrière le comptoir (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 161).
REM. Mafflé, -ée, adj., synon. vieilli. De mafflées gaillardes lisent, dorment (FÉNÉON, Les Impressionnistes, [1886] ds PLOWERT 1888).
Prononc. et Orth.:[mafly]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1668 maflu «qui a des joues rebondies, joufflu» (LA FONTAINE, Fable, III, 17). Issu, par substitution de suff., de maflé «id.» (1666, [éd.] FURETIÈRE, Roman bourgeois, 287), part. passé de mafler «manger beaucoup» (1642, OUDIN, Seconde part. des Recherches ital. et françoises) lui-même empr. au néerl. maffelen «remuer les mâchoires, mâchonner». Fréq. abs. littér.: 20.
mafflu, ue [mafly] adj.
ÉTYM. 1668; maflé, 1666, Furetière; même rac. que le vieux verbe mafler « manger beaucoup »; du néerl. maffelen « mâchonner ». → Galimafrée.
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♦ Vx ou littér. Qui a de grosses joues. ⇒ Joufflu. || « Grasse, mafflue et rebondie » (→ Conclusion, cit. 9, La Fontaine). || Visage mafflu. ⇒ Bouffi. || Un gros enfant mafflu. — (En parlant des joues). || Des joues rouges et mafflues. ⇒ Plein, rebondi, rond.
REM. On trouvait aussi les formes mafflé, ée (fin XVIIe) et maflé, ée (1666).
1 (…) elle ne tenait de la lune que d'être un peu maflée, ni de l'aurore que d'avoir le bout du nez rouge.
Furetière, le Roman bourgeois, I, p. 102.
2 (…) quelque robuste servante, aux joues colorées et mafflues comme les peintres flamands en mettent dans leurs tableaux (…)
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, XI.
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Encyclopédie Universelle. 2012.