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cave

1. cave [ kav ] n. f.
• v. 1170 « trou, caverne »; lat. cava n. f., de cavus « creux »
1(v. 1250) Local souterrain, ordinairement situé sous une habitation. Cave voûtée. Cave fraîche, sombre. Cave à provisions, à bois, à charbon. « J'étais dans une sorte de cave, éclairée par un petit soupirail » (Bosco). Loc. De la cave au grenier : de bas en haut, entièrement.
2Spécialt Cellier aménagé dans une cave. Avoir du vin en cave. « il y a dans toute cave des promesses de bonheurs enfouis » (Tournier). Cave viticole. chai. Cave à fromages. Loc. fig. RAT DE CAVE : commis des contributions, qui contrôlait les boissons dans les caves; longue bougie fine.
(1669) CAVE À LIQUEURS : boîte, caisse à compartiments où l'on met des vins, des liqueurs. — CAVE À VINS : armoire électrique à température et humidité régulées pour la conservation des vins en appartement.
Meuble conçu pour la conservation de certains produits. Cave à cigares.
3Cave servant de cabaret, de dancing. caveau. Les caves de Saint-Germain-des-Prés (à Paris).
4(1851) Les vins conservés dans une cave. Une bonne cave, une cave bien montée. La cave d'un restaurant, d'un hôtel. S'occuper de la cave ( caviste) .
cave 2. cave [ kav ] adj.
• v. 1170; lat. cavus « creux »
1Littér. Qui présente une cavité, un renfoncement. creux. « Tout à coup, il releva la tête, son œil cave parut plein de lumière » (Hugo).
2( XVIe) Veines caves, amenant le sang veineux à l'oreillette droite du cœur. Veine cave supérieure, à laquelle aboutissent toutes les veines de la moitié supérieure du corps. Veine cave inférieure (ou ascendante),à laquelle aboutissent les veines de l'abdomen, du bassin et des membres inférieurs.
cave 3. cave [ kav ] n. f. et m.
• 1690; de 2. caver
I N. f. Le fonds d'argent que chaque joueur met devant soi (par ex. au poker). enjeu, mise. II N. m. (v. 1882; de cavé [1835]; de 2. caver) Arg. Celui qui n'est pas du milieu et peut être trompé, volé. Adj. (opposé à affranchi). Ce qu'elle est cave !

cave adjectif (latin cavus, creux) Littéraire. Qui présente une cavité ; creux : Des joues caves.cave (expressions) adjectif (latin cavus, creux) Système cave, ensemble des veines qui aboutissent aux deux veines caves. Veine cave, chacune des deux grosses veines qui déversent dans l'oreillette droite du cœur la totalité du sang veineux de la circulation de retour. ● cave nom masculin (de caver) Populaire. Personne qui n'est pas du milieu ; niais, dupe. ● cave nom féminin (de caver) À certains jeux de cartes, somme que chaque joueur place devant lui pour payer ses enjeux. ● cave nom féminin (latin cava, fossé, de cavus, creux) Pièce située en sous-sol des immeubles d'habitation et servant à conserver du vin, à ranger des produits divers, etc. Appareil, meuble dans lesquels on conserve le vin. Vins conservés dans une cave : Avoir une bonne cave. Cabaret, lieu où l'on danse, aménagé dans des caves. ● cave (expressions) nom féminin (latin cava, fossé, de cavus, creux) Cave à cigares, salle, meuble ou coffret conçus pour la conservation des cigares. Cave à liqueurs, coffret ou petit meuble renfermant flacons et verres à liqueurs. ● cave (synonymes) nom féminin (latin cava, fossé, de cavus, creux) Pièce située en sous-sol des immeubles d'habitation et servant à...
Synonymes :
- caveau (vieux)
Contraires :

cave
n. et adj.
d1./d n. m. Arg. Personne qui n'appartient pas au milieu (sens II, 3).
Personne niaise.
d2./d adj. (Québec) Fam. Qui manque d'intelligence, de jugement. Avoir l'air cave.
n. Faire le cave, la cave. Une bande de caves.
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cave
n. f.
d1./d Local souterrain servant généralement de réserve, d'entrepôt.
|| Quantité et choix des vins que l'on a en cave.
d2./d (Québec) étage inférieur d'une construction sous le rez-de-chaussée. Aménager deux chambres dans la cave. (Auj., on dit plutôt sous-sol.)
d3./d (Québec) Petite construction en partie souterraine, souvent sise à flanc de coteau, destinée autref. à la conservation des fruits et légumes. Cave à légumes, à patates.
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cave
n. f. Somme d'argent que chaque joueur met devant lui pour la miser.
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cave
adj.
d1./d Litt. Se dit de joues creuses, d'yeux enfoncés dans les orbites.
d2./d ANAT Veine cave: chacune des deux veines principales de l'organisme, qui aboutissent à l'oreillette droite. Veine cave supérieure, veine cave inférieure.

I.
⇒CAVE1, adj.
A.— [Gén. en parlant d'une partie du corps] Qui est creux, ou creusé, ou enfoncé. Joues caves. Troncs caves et rugueux (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 34). Des yeux caves très enfoncés dans les orbites (L. DAUDET, Bréviaire du journ., 1936, p. 135) :
1. Elle obéit à mon geste et leva les yeux vers moi. Ils étaient marqués d'une expression désespérée; leur tour cave et agrandi ressemblait à des coques portées loin de la mer et privées d'eau.
J. DE LACRETELLE, Amour nuptial, 1929, p. 189.
Voix cave (MALRAUX, L'Espoir, 1937, p. 480).
Veine cave supérieure, veine cave inférieure. Grosses veines qui ramènent au cœur le sang vicié de tout le corps par l'oreillette droite. La veine cave. La veine cave inférieure. Anton. veine porte :
2. C'est le sang de l'orgueil et le sang de la peine
Et de la veine porte et c'est le sang du cœur
Et de la veine cave et le sang de la haine
Et les taches du sang sur les bras du vainqueur.
PÉGUY, Ève, 1913, p. 806.
B.— ASTRON. et CHRONOL. Qui n'est pas plein, qui n'est pas complet. Lune cave, mois cave. Mois lunaire de 29 jours, par opposition aux mois pleins de 30 jours. Année cave. Année lunaire de 353 jours ou année incomplète :
3. ... ils [les Grecs d'Athènes] donnèrent au mois 29 et 30 jours alternativement. Les premiers étaient les mois caves et les seconds les mois pleins, comme chez les Juifs.
CHAUVE-BERTRAND, La Question du calendrier, 1920, p. 53.
Prononc. et Orth. :[ka:v]. Ds Ac. 1694 et Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. Ca 1170 (Romanz de Edward rei — Welbeck Ms., 101-11. 5369-70 ds BARB. Misc. t. 2, p. 95); 2e moitié XIIIe s. [date du ms.] (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 7520 [var. ms. T]); spéc. 1538 anat. veine cave (EST., s.v. cauus); 1708 astron. année cave, mois cave (FUR. d'apr. FEW t. 2, p. 560a); 1751 lune cave (Encyclop. t. 2). Empr. au lat. class. cavus « creux ».
II.
⇒CAVE2, adj. et subst. masc.
Argot
A.— (Personne) qui se laisse tromper facilement; niais. Il y avait une femme avec lui [un jeune type], pas trop cave et bien fringuée (SARTRE, Le Sursis, 1945, p. 163).
B.— (Personne) qui n'est pas du « milieu ». Anton. affranchi, mec.
Rem. 1. R. FALLET, Banlieue Sud-Est, 1947, p. 17 emploie le mot au fém. 2. On rencontre aussi en ce sens l'adj. cavé (cf. cavé2).
Prononc. :[ka:v]. Étymol. et Hist. 1882 arg. « homme fait pour être dupé » (cité par P. Guiraud ds Cah. Lexicol., t. 16, p. 68); 1901 (ROSSIGNOL, Dict. d'arg., p. 24 : cave, imbécile); 1928 (J. LACASSAGNE, P. DEVAUX, L'Arg. du « milieu », p. 44 : cave [...] Celui qui n'est pas du « milieu »). Prob. issu de cavé « homme simple » 1835 [RASPAIL] ds Le Réformateur, 20-9, p. 2 (qu'il a progressivement supplanté dep. 1914 d'apr. ESN.), part. passé de caver2 terme de jeu, également attesté au sens de « tromper » (1896, G. DELESALLE, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., p. 61); l'hyp. d'une dérivation régressive, avec sens passif, de caver « tromper » issu d'un sens « mettre au trou, en prison » [qui ne semble pas attesté] selon le même procédé sém. que blouser (GUIRAUD, loc. cit.) manque de fondement. L'hyp. d'une orig. mérid., le mot étant à rapprocher du prov. cavec subst. masc. « chevêche, chouette », adj. « sot » [Pt LEVY] (Prigniel ds Fr. mod., t. 32, pp. 119-124) fait difficulté du point de vue phonétique.
DÉR. Cavette, subst. fém. Femme qui n'est pas du « milieu ». Attesté ds ROB. Suppl. 1970, ds ESN. 1966 et ds SANDRY-CARR. 1963. 1re attest. 1926 (d'apr. ESN.); de cave2 « personne facile à duper », suff. -ette. Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. — BOULAN 1934, p. 26. — GUIRAUD (P.). Le Champ morpho-sém. du mot tromper. B. Soc. ling. 1968, t. 63, p. 100. — GUIRAUD (P.). Mél. d'étymol. arg. Cah. Lexicol. 1970, t. 16, p. 68. — HASSELROT 1957, p. 203 (s.v. cavette). — HOPE 1971, p. 280. — PRIGNIEL (M.). Arg. : c'est un cave! Fr. mod. 1964, t. 32, pp. 119-124. — SAIN. Sources t. 3 1972 [1930], p. 159 (s.v. cavette).
III.
CAVE3, subst. fém.
A.— HABITATION
1. Chambre souterraine, ordinairement voûtée et creusée sous une maison, dont la fraîcheur constante permet de conserver des provisions, principalement du vin. Synon. sous-sol, cellier; anton. combles, grenier, toit. Aller, descendre à la cave, remonter de la cave; une odeur de cave; une fraîcheur de cave; du vin en cave :
C'était, à vrai dire, l'un des compartiments d'une cave, à en juger par la voûte cintrée et une douzaine de futailles rangées le long des murs.
PONSON DU TERRAIL, Rocambole, t. 2, Le Club des valets de cœur, 1859, p. 30.
Rem. V. rat-de-cave.
Loc. fam. De la cave au grenier. De fond en comble, entièrement. Au fig. Je connais la ville de Toulouse de la cave au grenier (SOULIÉ, Les Mémoires du diable, t. 1, 1837, p. 70).
Loc. proverbiale. Aller de la cave au grenier.
a) Émettre des propos sans ordre et sans cohérence. Synon. sauter du coq-à-l'âne. Faire une conversation décousue.
b) Ne pas écrire en ligne droite.
c) Passer d'un extrême à l'autre.
P. ext. Cave d'habitation aménagée en cabaret, en salle de danse. « Les petits zazous, le jazz, les caves qui puent le tabac et la sueur, ça vous amuse, vous? » (S. DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, p. 18).
Poét. Synon. antre, caverne, grotte (cf. HUGO, La Fin de Satan, Le Gibet Jésus-Christ, 1885, p. 852).
2. P. méton. Les vins conservés dans une cave. Avoir une excellente cave. Il avait une bonne cave et soignait ses vins avec une sagesse vigilante (A. FRANCE, La Vie en fleur, 1922, p. 486). Une cave bien montée, bien garnie. Il a bu toute ma cave! (SARDOU, Patrie! 1869, I, 1er tabl., 3, p. 23).
B.— [P. anal. de fonction]
1. Petit meuble portatif où l'on conserve des liqueurs. — Il y a du whisky dans la cave à liqueur : Non : à droite, le petit meuble chinois (SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, p. 126).
2. Vx. Petit meuble pour ranger des parfums. J'apporte à Anna ses étrennes, et à vous une cave de parfums, que vous garderez dans votre chambre (BALZAC, Lettres à l'Étrangère, 1850, t. 2, p. 461).
Prononc. et Orth. :[ka:v]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 « caverne » (Rois, p. 93 ds GDF. Compl.) — XVIe s. ds HUG.; 2. ca 1250 « lieu souterrain où l'on conserve d'ordinaire provisions et vin » (?) (Gilles de Chin, 3073 ds GDF. Compl. : Tant qu'il vinrent en .I. trespas De la cave d'un fort tyrant); 1360-70 (Baudoin de Sebourc, VIII, 1016 ds LITTRÉ); d'où 1669 « coffre servant au transport de bouteilles de vin » (WIDERHOLD, Nouv. dict. fr.-all. et all.-fr., Bâle d'apr. FEW t. 2, p. 559); 1673 (Inv. mobilier Louis XIV, t. I, 64 ds IGLF); 1798 « les vins qui sont dans une cave » (Ac.); 3. ca 1946 d'apr. Lar. Lang. fr.; 1953 « cabaret, dancing » (ROB.). Empr. au lat. cava « fossé » subst. fém. (VIe s. ds TLL s.v., 718, 45) issu de cava, -orum subst. neutre plur. de cavus (cave1) « trou, partie creuse ». Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, p. 215, 218. — GOUG. Mots t. 1 1962, pp. 178-180. — STRENG (W.O.). Über einige Benennungen des Weinkellers in Frankreich. Neuphilol. Mitt. 1908, t. 10, pp. 1-6.
IV.
⇒CAVE4, subst. fém.
JEUX [Dans certains jeux de cartes comme le poker] Somme d'argent, en monnaie ou en jetons, que chaque joueur met en jeu au début de la partie. Perdre sa cave; refaire sa cave. Synon. enjeu, mise :
Monsieur Phellion recevait le jeudi soir (...). On jouait la bouillotte à cinq sous la cave.
BALZAC, Les Employés, 1837, p. 94.
Prononc. et Orth. :[ka:v]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1690 (FUR.). Déverbal de caver2 terme de jeu.
STAT. — Cave1, 2, 3 et 4. Fréq. abs. littér. :2 007. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 300, b) 4 286; XXe s. : a) 3 124, b) 3 250.

1. cave [kav] n. f.
ÉTYM. V. 1170, « trou, caverne »; lat. cava, fém. substantivé de cavus « creux ». → 2. Cave.
1 (V. 1250). Local souterrain, ordinairement situé sous une habitation. || Cave voûtée. || Cave en galerie. || Cave fraîche, froide. || Cave obscure, sombre. || Cave à provisions. || Cave à bois. || Cave à charbon. || La voûte, les soupiraux d'une cave. || Mettre qqch. en cave. Encaver.
1 Un aveugle qui, pour se battre sans désavantage contre un qui voit, l'aurait fait venir dans le fond de quelque cave (…)
Descartes, Disc. de la méthode, VI.
2 Il (le savetier) retourne chez lui; dans sa cave il enserre
L'argent et sa joie à la fois.
La Fontaine, Fables, VIII, 2.
3 Le jour où la table sera au grenier, et moi à la cave, disait George Sand, il y aura du changement ici.
A. Maurois, Lélia, VIII, I, p. 420.
4 J'étais dans une sorte de cave, éclairée par un petit soupirail. Il s'ouvrait, en haut, dans une voûte.
H. Bosco, Hyacinthe, p. 137.
Loc. De la cave au grenier : de fond en comble, entièrement. || La maison est pleine de la cave au grenier, entièrement pleine. — ☑ Fig. et vieilli. Aller de la cave au grenier : écrire de travers; passer du coq à l'âne, extravaguer; passer d'un excès à l'excès opposé.
Poét. et vx. Caverne (→ Aire, cit. 3.)
2 Cave servant de cabaret, de dancing. Caveau. || Les caves de Saint-Germain-des-Prés, à Paris.
4.1 J'aimais le bruit de la musique, des danses, des voix, le grand cri unanime de la cave, l'agitation des corps, le cliquetis des glaçons dans l'alcool. Les cheveux des filles pendaient; elles portaient toutes le deuil; les rythmes voulaient que nous les jetions sur nos épaules.
Jacques Laurent, les Bêtises, p. 259.
3 Fig., fam. Rat de cave. a (1649, in D. D. L.). Commis des contributions indirectes qui contrôlait les boissons dans les caves.
5 Je serais dans la suite un conseiller du roi,
Rat de cave ou commis (…)
J.-F. Regnard, le Joueur, I, 1.
b (1803). Bougie mince roulée sur elle-même, dont on se sert pour aller dans une cave.
5.1 (…) son cadavre de supplicié fut retrouvé avec autour du cou la plaie noirâtre produite par la longue mèche flexible d'un rat de cave consumé !
M. Yourcenar, le Coup de grâce, p. 181.
4 Spécialt. a Cave à vin, ou, absolt, cave. Cellier, chai; caviste. || Faire descendre du vin dans la cave ( Avalage). || Avoir du vin en cave. || Cave pleine de tonneaux, de casiers à bouteilles, de porte-bouteilles. || Cave d'un distillateur, d'un viticulteur (cave viticole), d'un marchand de vin.
6 En leurs greniers le blé, dans leurs caves les vins (…)
La Fontaine, Fables, VII, 6.
b (1851). || Cave : les vins conservés dans une cave. || Une bonne, une excellente cave, une cave bien montée, une cave de choix. || Se monter une cave. || La cave d'un restaurant, d'un hôtel ( Caviste, sommelier).
c (1669). || Cave à liqueurs : boîte, caisse à compartiments où l'on met des vins, des liqueurs.
7 Il se tourna vers Philippe et dit d'une voix faible :
— Il y a du whisky dans la cave à liqueur : Non : à droite, le petit meuble chinois; . Tu trouveras aussi des verres. Tu nous sers : tu fais la jeune fille de la maison.
Sartre, la Mort dans l'âme, p. 126.
CONTR. 1. Comble, grenier, toit.
DÉR. et COMP. Caveau, caviste. Encaver. Vide-cave.
HOM. 2. Cave, 3. cave; formes des v. 1. caver, 2. caver.
————————
2. cave [kav] adj.
ÉTYM. V. 1170; lat. cavus « creux ».
Littéraire ou didactique.
1 Littér. Qui présente une cavité, un renfoncement. Creux. || Des joues caves. || Œil cave.
1 Tout à coup il releva la tête, son œil cave parut plein de lumière (…)
Hugo, Notre-Dame de Paris, X, 5.
1.1 Là-haut, les marches vieilles et caves touchent ce ciel songeur qui est le front de toutes choses (…)
Léon-Paul Fargue, Poèmes, suivi de Pour la musique, p. 29.
2 (1538). Anat. || Veines caves, amenant le sang veineux à l'oreillette droite du cœur. || Veine cave supérieure, à laquelle aboutissent toutes les veines de la moitié supérieure du corps (à l'exception des veines cardiaques), et qui résulte de la réunion des deux troncs veineux brachio-céphaliques (dont les affluents sont les veines des membres supérieurs, de la tête, de la face et du cou, du thorax, du rachis). || Veine cave inférieure ou ascendante, à laquelle aboutissent les veines de l'abdomen, celles du bassin et des membres inférieurs.
2 La veine cave, qui est le principal réceptacle du sang.
Descartes, Disc. de la méthode, 5.
3 (1708). Chron. || Année cave : année lunaire de 353 jours. || Mois, lune (lunaison) cave, de 29 jours.
DÉR. V. Cavité.
HOM. 1. Cave, 3. cave; formes des v. 1. caver, 2. caver.
————————
3. cave [kav] n.
ÉTYM. 1690, Furetière; de 2. caver.
1 N. f. Le fonds d'argent que chaque joueur met devant soi, à certains jeux de cartes. Enjeu, mise. || Cave de poker. || Renouveler sa cave. || Épuiser sa cave. || Perdre sa cave. || « La fiche est à un sou et la cave de dix » (→ 2. Bouillotte, cit. 2).
2 N. m. (V. 1882; de cavé [1835], de 2. caver, au sens ancien de « tromper »). Argot, puis fam. Celui qui se laisse duper; qui n'est pas du milieu (opposé à affranchi, homme, mec).
1 Quand on va voler et que le pistolet du cave est chargé, il ne faut pas l'éveiller (…)
A. Sarrazin, la Cavale, p. 162.
2 Moi qui vous cause, j'ai bien souvent gambergé à ces problèmes tandis que vêtu d'un tutu je montre à des caves de votre espèce mes cuisses naturellement assez poilues il faut le dire mais professionnellement épilées.
R. Queneau, Zazie dans le métro, Folio, p. 117 (1959).
(Dans un sens étendu). Personne naïve, dupe. || Pauvre cave ! || Bande de caves !
Adj. || Ce qu'elle est cave ! ( Cavette).
DÉR. et COMP. (Du sens 1) 1. Décaver. (Du sens 2) Cavette, cavillon.
HOM. 1. Cave, 2. cave; formes des v. 1. caver, 2. caver.

Encyclopédie Universelle. 2012.