marcheur, euse [ marʃɶr, øz ] n. et adj.
• 1655; de marcher
I ♦
1 ♦ Personne qui marche, et spécialt qui peut marcher longtemps, sans fatigue. Un grand marcheur. Un marcheur infatigable. Elle est bonne, mauvaise marcheuse.
♢ (v. 1960) Personne qui participe à une marche de protestation. Les marcheurs de la paix.
2 ♦ N. f. Une marcheuse : figurante muette dans un music-hall, un opéra.
II ♦ (1895) Péj. et vieilli Un vieux marcheur : un homme qui courtise les femmes en dépit de son âge avancé. ⇒ coureur, galant (cf. Vieux beau).
III ♦ Adj. (1791) Zool. Oiseaux marcheurs, qui volent difficilement et sont mieux adaptés à la marche. L'autruche est un oiseau marcheur.
● marcheur, marcheuse nom Personne considérée par rapport à son aptitude à marcher longtemps : Un bon marcheur. Personne qui participe à une manifestation, une marche collective : Les marcheurs de la Paix. Athlète qui dispute une épreuve de marche. ● marcheur, marcheuse (expressions) nom Familier et vieux. Vieux marcheur, homme qui passe son temps à suivre les femmes ; coureur. ● marcheur, marcheuse adjectif Se dit d'un véhicule considéré dans ses qualités de déplacement : Un voilier bon marcheur.
marcheur, euse
n. Personne qui marche, ou qui peut marcher longtemps sans se fatiguer. Un bon marcheur.
⇒MARCHEUR, -EUSE, adj. et subst.
I. — Emploi subst.
A. — 1. TECHNOL., vieilli. [Correspond à marcher1 I A] Ouvrier qui foulait au pied une matière malléable afin de bien l'homogénéiser. La fabrication mécanique de la brique substitue aux marcheurs qui foulent l'argile, des tonneaux malaxeurs ou des cylindres broyeurs (BOURDE, Trav. publ., 1928, p.135).
2. [Correspond à marcher1 II] Personne qui marche, généralement bien et longtemps. Excellent marcheur; marcheur infatigable. Tu vois que je deviens décidement marcheur, et que la distance d'ici au Cayla pourra bien ne plus m'effrayer quelque jour (M. DE GUÉRIN, Corresp., 1835, p. 227). Tous les chemins de traverse qui conduisent à nos beaux sites favoris étaient impraticables, et ma fille n'est pas du tout marcheuse (SAND, Corresp., t. 2, 1845, p. 339).
— Au fig. Elle [la Révolution] a produit (...) des marcheurs en avant et même des utopistes en partie clairvoyants (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 3, 1862, p. 240).
♦[Appliqué au temps] L'heure est un marcheur calme et providentiel (HUGO, Légende, t. 2, 1859, p. 783).
— SPORTS. Sportif spécialisé dans la marche à pied. Les marcheurs du Paris-Strasbourg. Une foule accueillait à grands cris deux marcheurs (MICHELET, Journal, 1834, p. 138).
B. — Emplois fam. ou arg.
1. Au masc.
a) Voleur (d'apr. NOUGUIER, Notes manuscr. Delesalle, 1900, p.173 et CHAUTARD, Vie étrange arg., 1931, p.235).
b) Débauché, viveur, et plus spéc. dans le tour vieux marcheur, vieillard lubrique, coureur de jupons. Où sont les vitrines dont parlaient les magazines berlinois, les mannequins, le chic, les vieux marcheurs, les jeunes fous? (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p.228). Vous avez en face de vous un vieux marcheur, une bête fornicante, un vrai bouc lubrique (AYMÉ, Quatre vérités, 1954, p. 96):
• 1. ... les affiches illustrées des cafés-concerts montraient de temps en temps leurs petites femmes émoustillées, leurs groupes de vieux marcheurs, s'avançant bras dessus bras dessous sous des titres excitants.
LÉAUTAUD, In memor., 1905, p. 211.
2. Au fém., vieilli
a) Racoleuse faisant jadis les cent pas devant les maisons de tolérance. Les marcheuses furent supprimées à la porte des maisons de tolérance par arrêté de M. Andrieux, préfet de police, en 1881 (VIRMAITRE, Dict. arg. fin-de-s., 1894, p. 175).
b) Figurante de deuxième ordre dans un ballet où elle ne fait que parader. Dans deux ans d'ici, cette créature vaudra soixante mille francs sur la place, elle sera rien ou tout, une grande danseuse ou une marcheuse, un nom célèbre ou une vulgaire courtisane (BALZAC, Comédiens, 1846, p. 305). Il n'y voyait goutte, j'en conviens, et saluait quelquefois une marcheuse pour une étoile (ABOUT, Nez notaire, 1862, p. 10).
C. — MAR. (Bâtiment, navire) bon (mauvais) marcheur. Bâtiment qui réalise de bonnes (mauvaises) performances sur l'eau:
• 2. — Un navire bon marcheur peut-il traverser en un mois toute la partie de l'océan Pacifique comprise entre l'Amérique et l'Australie? — Oui, en faisant deux cents milles par vingt-quatre heures.
VERNE, Enf. cap. Grant, t. 2, 1868, p. 35.
II. — Emploi adj., ZOOL. Apte à la marche.
♦Espèces marcheuses. Espèces qui présentent une aptitude à la marche. Ils [les doigts] peuvent présenter un rudiment d'ongle chez les espèces marcheuses (E. PERRIER, Zool., t. 3, 1925, p.2732).
♦Oiseaux vertébrés marcheurs. Espèces qui sont plus spécialement adaptées à la marche. Les Gallinacés (...) sont essentiellement des Oiseaux des champs, à pattes robustes, marcheurs (E. PERRIER, Zool., t. 4, 1928-32, p. 3124). En un rayon unique se reploie et se referme donc, prolongé vers ses origines, l'immense et complexe éventail des vertébrés marcheurs (TEILHARD DE CH., Phénom. hum., 1955, p. 140).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. a) 1500 «personne qui bat le pavé» (J. MOLINET, Le Roman de la rose moralisé, ch. 104 ap. N. DUPIRE, Jean Molinet, p.210); b) 1771 «ouvrier qui foule la terre avec les pieds» (Trév.); 2. av. 1655 «personne qui marche, qui peut marcher longtemps, sans fatigue» (CYRANO DE BERGERAC, Lettres diverses, 8 ds IGLF); 3. 1776 marcheuse «femme qui appelle les passants pour les faire entrer chez les prostituées» (RESTIF DE LA BRET., Le Paysan perverti, t.3, p.42); 4. 1838 «figurante qui ne danse pas ou ne chante pas» (ESN.); 5. 1895 «vieillard qui courtise les femmes» (LAVEDAN, Vx marcheur [titre]). B. Adj. 1. 1773 (bateau bon, mauvais) marcheur (BOURDÉ DE VILLEHUET, Manuel des marins d'apr. FEW t.16, p.531b); 2. 1791 zool. (VALMONT t.12, p.275 d'apr. FEW, loc. cit.). Dér. de marcher1; suff. -eur2. Fréq. abs. littér.:114. Bbg. QUEM. DDL t.3, 5.
marcheur, euse [maʀʃœʀ, øz] n.
ÉTYM. 1669; de marcher, et -eur.
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1 Personne qui marche, et, spécialt, qui peut marcher longtemps, sans fatigue. || Un bon, un grand, un extraordinaire marcheur (→ Élasticité, cit. 4; halte, cit. 5). || Elle est bonne, mauvaise marcheuse.
1 (Il) s'arrange pour faire la dernière partie du chemin à pied; car il est grand marcheur, tant par goût que par souci professionnel.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, II, p. 14.
2 Je dois peut-être signaler ici que j'étais un marcheur très lent. Je ne traînais pas, je ne flânais pas, rien à voir, je marchais très lentement, un point c'est tout, petits pas courts et le pied une fois en l'air très lent à retrouver le sol.
S. Beckett, Têtes-mortes, p. 15.
♦ Par anal. Vx. Véhicule, navire (qui va plus ou moins vite).
3 Est-il donc si rare que les meilleurs marcheurs des lignes transocéaniennes éprouvent des retards de deux ou trois jours ?
J. Verne, le Tour du monde en 80 jours, p. 33.
2 (V. 1960). Polit. Personne qui participe à une marche de protestation. || Marcheur de la paix. || « Les marcheurs ont organisé leur manifestation comme une véritable opération stratégique. Ils ont des tentes pour dormir, des cuisines roulantes qui fourniront des repas chauds et, aussi, des hôpitaux de campagne pourvus de tous les médicaments nécessaires » (l'Aurore, 10 mars 1965, p. 6, in D. D. L.)
3 N. f. || Marcheuse : figurante muette dans un music-hall, un opéra.
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II N. m. ☑ (1898, in D. D. L.). Péj., vieilli. Un vieux marcheur : un homme d'un certain âge qui flâne en quête d'aventures galantes, qui suit et aborde les femmes dans la rue (→ Coureur, suiveur). — Par ext. (avec effacement de l'idée de marcher). Homme qui courtise les femmes en dépit de son âge avancé. ⇒ Galant.
4 Il lui donna l'assurance que Loyer, un vieux marcheur, ne refuserait pas cela à une jolie femme.
France, l'Anneau d'améthyste, Œ., t. XII, XV, p. 198.
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III Adj. (1791). Qui a l'habitude de marcher, en parlant d'une espèce où domine un autre mode de locomotion. || Oiseaux marcheurs.
Encyclopédie Universelle. 2012.