mégot [ mego ] n. m.
• 1872; p.-ê. du dial. mégauder « téter », de la famille de mègue « petit lait », gaul. °mesigu-
♦ Fam. Bout de cigare ou de cigarette qu'on a fini de fumer. ⇒ clope. Cendrier plein de mégots. « Quand il avait fini sa cigarette, il crachait son mégot devant lui » (Camus).
● mégot nom masculin (tourangeau mégauder, sucer le lait) Bout de cigare ou de cigarette qu'on a fini de fumer.
mégot
n. m. Bout de cigare, de cigarette, qui reste non consumé.
⇒MÉGOT, subst. masc.
Bout de cigare, de cigarette non consumé. Rallumer un mégot. Des moutards de treize ans fumaient des mégots et salivaient (HUYSMANS, Soeurs Vatard, 1879, p.135). Grimpé sur une table, le grand Olivier, romantique, la mèche de cheveux pendante et le mégot à la lèvre, étirait et pressait un accordéon apocalyptique (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p.172). Quand il avait fini une cigarette, il crachait son mégot devant lui et tentait à la volée, de le rattraper du pied (CAMUS, Peste, 1947, p.1413).
♦Ramasseur de mégots. Clochard qui ramasse les mégots pour en tirer profit. L'aîné d'entre eux [les enfants] (...) déclare à une petite fille que, plus tard, il veut être «critique littéraire, ou ramasseur de mégots. Tout ou rien. Pas de milieu (...)» (GIDE, Retour Tchad, 1928, p.1009).
REM. Mégoteux, subst. masc., pop. Synon. de mégot(t)ier (infra dér.). Tas de fainéants! tas de mégoteux! (AYMÉ, Tête autres, 1952, p.217).
Prononc. et Orth.:[mego]. Att. ds Ac. 1935. Dér. avec 1 ou 2 t. ROB., Lar. Lang. fr.: -otage, -oter; LE BRETON 1966, CAR. Argot 1977: -otage, -oter, -otier; mais SANDRY-CARR. 1963: -otter, -ottier; RIV.-CAR. 1969: -ottier; CELLARD-REY 1980: -ot(t)age, -ot(t)ier. Étymol. et Hist. 1876 (RICHEPIN, Chans. gueux, p.131). Plus vraisemblablement dér. avec suff. -ot de la forme meg, var. de mec «bonhomme» (ESNAULT ds Fr. mod. t.20, p.139), hypothèse confirmée par l'attest. de petit meck «mégot», 1862, Th. LABOURIEU et ANDREI, La Rue Mouffetard (PRIGNIEL ds Fr. mod. t.48, p.259), que déverbal de mégauder «sucer le lait d'une femme enceinte (en parlant du nourrisson)», p. compar. du fumeur qui s'évertue à tirer les dernières bouffées d'un cigare, avec le nourrisson qui essaie d'obtenir les dernières gouttes de lait. Mégauder, dér. de mégaud «jus qui sort du moule à fromage», dér. de mesgue «petit lait» (FEW t.6, 2, p.43b et BL.-W.3-5). Fréq. abs. littér.:99.
DÉR. Mégot(t)ier, (Mégotier, Mégottier)subst. masc., pop. Ramasseur, vendeur de mégots; p. ext., clochard, mendiant; individu qui lésine ou qui fait preuve de mesquinerie. Les mégottiers sont une corporation qui a son marché place Maubert (Ch. VIRMAITRE, Dict. arg., Suppl., 1899, p.136). — []. V. prononc. et orth. — 1re attest. 1882 (Réveil d'apr. FUSTIER, Suppl. dict. Delvau, p.532); de mégot, suff. -ier.
mégot [mego] n. m.
ÉTYM. 1872; p.-ê. du dial. mégauder « téter » de la famille de mègue « petit lait », gaul. mesigu- ou, selon Guiraud, du provençal meg « petit homme » (de medius; → Mi-), au sens de « moitié de cigarette ».
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♦ Fam. Bout de cigare ou de cigarette qu'on a fini de fumer (⇒ Clope). || Un mégot aux lèvres (→ Godillot, cit. 2). || Rallumer son mégot (→ Cadenasser, cit. 1). || Ramasseur de mégots.
1 Je me mis à fureter dans la pièce afin de trouver un vieux bout de cigarette : un mégot bien froid, voilà ce que j'aime. Je laisse des cigarettes inachevées, exprès pour les retrouver le lendemain.
G. Duhamel, Salavin, I, IV.
2 Trois jours après que j'étais au cachot, un auxiliaire me fit passer des mégots. C'étaient les détenus de ma cellule où, sans y avoir encore mis les pieds, j'étais affecté, qui me les envoyaient.
Jean Genet, Journal du voleur, p. 229.
♦ ☑ Loc. pop. Les étagères à mégots : les oreilles.
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DÉR. Mégoter.
Encyclopédie Universelle. 2012.