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mépris

mépris [ mepri ] n. m.
mespris v. 1225; de mépriser
1Mépris de : fait de considérer comme indigne d'attention; sentiment qui pousse à ne faire aucun cas (d'une chose). ⇒ dédain, indifférence. « poussant le mépris des scrupules presque aussi loin que le respect de l'étiquette » (Proust). « un mépris des conventions bourgeoises, voire même une révolte contre la société » (Fallet). Loc. prép. AU MÉPRIS DE : sans tenir compte de, en dépit de. Au mépris du danger, des conventions.
2Mépris de : sentiment par lequel on s'élève au-dessus de (ce qui est généralement apprécié). « un absolu mépris du succès » (Flaubert). Les hommes très jeunes ont « le hautain mépris de la vie » (Duhamel).
3Mépris (pour) : sentiment par lequel on considère qqn comme indigne d'estime, comme moralement condamnable. ⇒ dédain, dégoût, mésestime. N'avoir que du mépris pour qqn. Traiter qqn avec mépris, par le mépris. Écraser qqn de son mépris. « le mépris outrage plus que la haine » (Barbey). Je voudrais « leur cracher mon mépris à la figure » (Gautier). Mots, expressions qui marquent le mépris. dépréciatif, péjoratif. Loc. Avoir le mépris facile : être porté à mépriser tout le monde.
4Littér. Un, des mépris : manifestation de ce sentiment. ⇒ affront. J'ai souffert de ses mépris. « les prétentions exaspérées du collégien, ses mépris sifflants » (F. Mauriac). Vx Manifestation d'indifférence en amour.
⊗ CONTR. Admiration, considération, estime, respect.

mépris nom masculin (de mépriser) Sentiment par lequel on juge quelqu'un ou sa conduite moralement condamnables, indignes d'estime, d'attention : N'avoir que du mépris pour quelqu'un. Fait de ne tenir aucun compte de quelque chose : Avoir du mépris pour les conventions. Attitude, sentiment par lesquels on s'élève au-dessus de ce que généralement redoutent les autres hommes, ou de ce qui les attire : Le mépris des richesses, du danger.mépris (citations) nom masculin (de mépriser) Albert Camus Mondovi, aujourd'hui Deraan, Algérie, 1913-Villeblevin, Yonne, 1960 Toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare ou instaure le fascisme. L'Homme révolté Gallimard Albert Camus Mondovi, aujourd'hui Deraan, Algérie, 1913-Villeblevin, Yonne, 1960 Il n'est pas de destin qui ne se surmonte par le mépris. Le Mythe de Sisyphe Gallimard Sébastien Roch Nicolas, dit Nicolas de Chamfort près de Clermont-Ferrand 1740-Paris 1794 Académie française, 1781 M…L. avait, pour exprimer le mépris, une formule favorite : c'est l'avant-dernier des hommes. — Pourquoi l'avant-dernier ? lui demandait-on. — Pour ne décourager personne, car il y a presse. Caractères et anecdotes André Gide Paris 1869-Paris 1951 Je ne puis admirer pleinement le courage de celui qui méprise la vie. Journal des Faux-Monnayeurs Gallimard André Malraux Paris 1901-Créteil 1976 Le mépris des hommes est fréquent chez les politiques, mais confidentiel. Le Temps du mépris Gallimard François Mauriac Bordeaux 1885-Paris 1970 Académie française, 1933 Le mépris de l'homme est nécessaire à qui veut user et abuser de l'homme. Le Cahier noir Éditions de Minuit Commentaire Œuvre publiée sous le pseudonyme de Forez, en 1943, pendant l'Occupation, aux Éditions de Minuit, alors clandestines. Charles de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu château de La Brède, près de Bordeaux, 1689-Paris 1755 Ce qui m'a toujours beaucoup nui, c'est que j'ai toujours trop méprisé ceux que je n'estimais pas. Mes pensées Charles de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu château de La Brède, près de Bordeaux, 1689-Paris 1755 La plupart des mépris ne valent que des mépris. Mes pensées Paul Raynal Narbonne 1885-Paris 1971 On ne peut pas passer du mépris à l'amour. Mais de la haine, on y passe très bien. Au soleil de l'instinct Stock Charles Augustin Sainte-Beuve Boulogne-sur-Mer 1804-Paris 1869 C'est ne pas mépriser assez certaines gens que de dire tout haut qu'on les méprise. Le silence seul est le souverain mépris. Mes poisons Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues Aix-en-Provence 1715-Paris 1747 Nous n'avons pas assez d'amour-propre pour dédaigner le mépris d'autrui. Réflexions et Maximes Bible À l'infortune, le mépris ! opinent les gens heureux ; un coup de plus à qui chancelle ! Ancien Testament, Job XII, 5 Commentaire Citation empruntée à la « Bible de Jérusalem ». Georg Büchner Goddelau, près de Darmstadt, 1813-Zurich 1837 La haine est licite aussi bien que l'amour et je la ressens au plus haut point contre ceux qui ont du mépris. Der Haß ist so gut erlaubt als die Liebe, und ich hege ihm im vollsten Maße gegen die, welche verachten. Lettre à sa famille, février 1834 mépris (expressions) nom masculin (de mépriser) Au mépris de quelque chose, sans en tenir compte : Agir au mépris du bon sens. Littéraire. Avoir, tenir en mépris, mépriser. ● mépris (synonymes) nom masculin (de mépriser) Sentiment par lequel on juge quelqu'un ou sa conduite moralement...
Synonymes :
- dédain
- hauteur
- mésestime
Contraires :
- admiration
- considération
- déférence
- égard
- estime
Fait de ne tenir aucun compte de quelque chose
Synonymes :
- indifférence
Attitude, sentiment par lesquels on s'élève au-dessus de ce que...
Synonymes :
- dédain
- dégoût
- désaffection
- désintérêt

mépris
n. m.
d1./d Sentiment, attitude traduisant que l'on juge qqn, qqch indigne d'estime, d'égards ou d'intérêt. Traiter qqn avec mépris.
Il n'a pour elle que du mépris.
d2./d Indifférence, dédain. Le mépris de l'argent.
Le mépris du danger.
|| Loc. Prép. Au mépris de: sans prendre en considération.

⇒MÉPRIS, subst. masc.
A. — 1. Sentiment par lequel on considère quelque chose ou quelqu'un comme indigne d'estime ou d'intérêt. Anton. estime. Accabler de mépris; concevoir, montrer, témoigner du mépris; tomber dans le mépris; être digne de mépris; être objet de mépris; air, marque, mot, ton de mépris. Leur égoïsme bon garçon est un aveu d'indifférence, il exprime son mépris par l'inflation même de ses sourires (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 494). En pénétrant dans cette région dangereuse, la liberté niée devient liberté niante et convertit son horreur en mépris (RICOEUR, Philos. volonté, 1949, p. 436).
a) [Avec un compl. constr. avec pour, envers, à l'endroit de... exprimant l'objet du mépris] J'ai un mépris pour ce que j'ai été... (Tr. BERNARD, M. Codomat, 1907, II, 8, p. 172).
b) [Avec un compl. constr. avec de]
) [Le compl. exprime l'objet du mépris]:
1. Mais il croyait l'avoir vu [Verlaine], en 1894, entrer «saoul comme un cochon» dans un mastroquet de la rue Saint-Jacques: cette rencontre l'avait ancré dans le mépris des écrivains professionnels...
SARTRE, Mots, 1964, p. 129.
) [Le compl. désigne la pers. qui éprouve le mépris; un second compl. exprime l'objet du mépris] Les officiers (...) semblaient partager le mépris de leur maître pour la race humaine (STAËL, Consid. Révol. fr., t. 2, 1817, p. 105). Il avait pour les hommes de loi le secret mépris des gens de la terre (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 197).
[La pers. qui éprouve le mépris est désignée par un poss.] Il (...) prit pour domestique un ancien soldat palefrenier du maquignon, et, dans son mépris pour les jeunes Parisiens beaux parleurs, partit pour l'armée (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p. 30). Il me continuait dans le creux de l'oreille ses remarques sur les femmes de l'Extrême-Orient. Il m'avouait leur mépris à l'endroit des Européens (GONCOURT, Journal, 1890, p. 1097).
) [Le compl. désigne la pers. qui éprouve le mépris] Je ne crains, moi, le mépris de personne (BALZAC, Chabert, 1832, p. 139). Elle avait eu le malheur de s'attirer le mépris de Féodor! (G. LEROUX, Roul. tsar, 1912, p. 103):
2. ... ma grand'mère, sans souci d'accroître l'hostilité et le mépris des étrangers au milieu desquels nous allions vivre, discutait les «conditions» avec le directeur...
PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 662.
Loc., vieilli
Avoir, tenir (qqn) en mépris. Mépriser quelqu'un. Profite de tes biens, George (...). J'en use sans plaisir, et les tiens en mépris (PONSARD, Honn. et argent, 1853, I, 3, p. 17). Tant que le vieux m'aura en mépris, dit-il, je ne te prendrai pas sous son toit (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p. 1427).
Mettre à mépris. Mépriser. Elle a chanté longtemps, puis chantonné. Un peu plus tard, même ses cris, car il faut bien crier pour ne pas mettre à mépris la voix des écritures saintes, même ses cris et ses soupirs s'achevaient comme les phrases d'un hymne (DUHAMEL, Cécile, 1938, p. 8).
Être à mépris. Inspirer un sentiment de mépris. (Ds LITTRÉ).
2. P. méton., gén. au plur. Actes ou paroles de mépris. Essuyer des mépris. Il décida qu'au besoin, narguant les mépris du comte de Champcenais, il ferait des obus (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p. 178). Mais c'est précisément cette tolérance qui exaspère le mystique, d'autant qu'il la pressent, non sans justesse, teintée de quelques mépris (BENDA, Fr. byz., 1945, p. 80).
B. — 1. Attitude de réprobation morale par laquelle on considère que quelque chose ou quelqu'un ne vaut pas la peine qu'on lui porte attention ou intérêt. Anton. déférence, respect.
[Avec un compl. exprimant l'objet du mépris] Drouot se retrouvait dans la parole ce qu'il avait été dans l'action, plein de mépris pour le mensonge comme il l'avait été pour la mort (LACORDAIRE, Éloge fun. Drouot, 1847, p. 45). Tous mes paradoxes forcés, ma haine du convenu, mon mépris du banal, ne m'empêchent pas de m'attendrir au premier jour de printemps (RENARD, Journal, 1889, p. 24). Il flaire ce qui germe (...) d'où (...) son mépris à l'égard de l'établi (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 330):
3. Ajoutez-y une vision étonnamment juste de la couleur, un mépris des conventions adoptées depuis des siècles pour rendre tel et tel effet de lumière (...), et vous aurez les tendances de cet art dont M. Manet (...) a été l'un des plus ardents promoteurs.
HUYSMANS, Art mod., 1883, p. 44.
2. Attitude par laquelle on considère que quelque chose d'important ou ayant du prix ne vaut pas qu'on lui porte attention ou intérêt. Synon. dédain; anton. respect, déférence. Le mépris des richesses, des grandeurs, des honneurs, des louanges, etc. (Ac. 1878-1935). Il n'estimait que la théologie, et avait un mépris pour la littérature (RENAN, Souv. enf., 1883, p.253). Il (...) va jusqu'à dire qu'il élèvera son fils dans le mépris du clergé (BLOY, Journal, 1900, p. 43). Il montrait (...) ce mépris de toute cérémonie, et en même temps cette parfaite politesse qui donne tant de charme aux jeunes aristocrates anglais (MAUROIS, Ariel, 1923, p.144).
Locutions
Au mépris de (qqc.). Sans tenir compte de quelque chose. Au mépris du danger, des conventions. Cette qualité ne lui donnant pas le droit de faire arrêter les citoyens, au mépris de la loi et contre ses dispositions formelles (CONSTANT, Princ. pol., 1815, p. 71).
En mépris de (cf. DUHAMEL ds ROB.).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694: me-, 1718: mes-, dep. 1740: mé-. Étymol. et Hist. 1. XIVe s. «prix inférieur à la valeur réelle» (J. LESCUREL, Chans., éd. A. de Montaiglon, XXXII, p.49); 2.1339 mespris «sentiment par lequel on juge une personne ou une chose indigne d'estime, d'égards» (J. DE LA MOTE, Regret Guillaume, éd. A.Scheler, 8); 3. 1558 «attitude qui consiste à s'élever au-dessus de ce qui est recherché ou redouté par les hommes» (DU BELLAY, Les Regrets ds Œuvres, éd. H. Chamard, t. 5, 36, p. 47); 1585 au mépris de (N. DU FAIL, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, II, 219); 4. 1604 «paroles ou actes de mépris» (MONTCHRESTIEN, Hector ds Tragédies, éd. Petit de Julleville, p. 12). Déverbal de mépriser. Fréq. abs. littér.:4331. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 6568, b) 4723; XXe s.: a)7060, b)6036.

mépris [mepʀi] n. m.
ÉTYM. V. 1225, mespris; de mépriser.
1 Mépris de : fait de considérer comme indigne d'attention; « sentiment par lequel on ne tient pas en prix » (Littré), on estime indigne d'attention. Dédain.
REM. Ce sens est vieux ou archaïque dans les locutions qui suivent : traiter de mépris (Corneille, Polyeucte, III, 2; Molière, les Femmes savantes, I, 1), avoir, mettre à mépris (Racan, La Fontaine, in Littré), faire mépris de (qqn, qqch.). → Dépiter, cit. 7.
1 (…) j'ai préparé un document pour ceux de nos arrière-neveux qui n'auront pas à mépris de soulever la poussière des vieilles bibliothèques.
G. Duhamel, Défense des lettres, Préface.
Mod. Indifférence, manque de considération à l'égard de (qqch.). || Mépris des règles, des conventions (→ Bride, cit. 5), des formes (cit. 70). || Le mépris qu'il affiche pour l'opinion de ses voisins. || Mépris pour les choses de la religion, pour les croyances reçues ( Impiété, irrévérence).(Avec une nuance de condamnation morale; → ci-dessous, 3..) || Enseigner le mépris des offenses, des insultes…
2 (…) Cratès disait que sa patrie à lui c'était le mépris de l'opinion des autres.
Fustel de Coulanges, la Cité antique, V, I.
3 (…) poussant le mépris des scrupules presque aussi loin que le respect de l'étiquette.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. XII, p. 88.
Loc. prép. Au mépris de : sans tenir compte de. Contrairement (à), dépit (2., en dépit de), malgré (→ Abus, cit. 6; effronté, cit. 1).Rare. || En mépris de…
4 Parfois, l'un d'eux lance un long jet de salive blanche sur le plancher, au mépris des affiches comminatoires.
G. Duhamel, Scènes de la vie future, XV.
2 (1580). || Mépris de : sentiment par lequel on s'élève au-dessus de (ce qui est généralement apprécié). || Mépris du succès (→ Absolu, cit. 8), des grandeurs (cit. 16), des honneurs, de l'argent, des richesses.Mépris du danger (cit. 6), de la mort. Courage (→ Bandeau, cit. 4).
5 Or des principaux bienfaits de la vertu est le mépris de la mort (…).
Montaigne, Essais, I, XX.
6 Ce dont je suis sûr, c'est qu'on fait tuer les jeunes d'abord parce que les hommes très jeunes ont, plus que les autres, le hautain mépris de la vie. Les jeunes hommes consentent plus volontiers que les vieux à mourir.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, VI, II.
3 Mépris (de…, pour) : sentiment par lequel on considère (qqn) comme inférieur ou indigne d'estime, comme moralement condamnable. Dégoût, mésestime (→ Haine, cit. 9). || Avoir, éprouver du mépris pour, à l'égard de qqn. || Avoir la haine et le mépris des traîtres (→ Félon, cit. 6). || Afficher (cit. 3), montrer, témoigner du mépris, son mépris pour, à l'égard de qqn. Mépriser, réprouver. || Déverser, épancher, manifester publiquement son mépris. Conspuer, vilipender. || Marques, signes de mépris (→ Bravade, cit. 1; intervalle, cit. 7). || Accabler (cit. 19), éclabousser, écraser, souffleter qqn de son mépris. || Regarder, traiter qqn avec mépris (→ Traiter de haut en bas, regarder sous le nez, de travers…). || Écarter, reléguer, renvoyer qqn avec mépris. || Avoir un geste (cf. Hausser, lever les épaules; pied de nez, etc.), un sourire de mépris. || Ricaner avec mépris.Mépris moqueur. Dérision (cit. 4); narguer, nique (faire la nique). || Mépris souverain (→ État, cit. 84), sans bornes (→ Jeu, cit. 74), excessif (cit. 4). || Mépris infamant, insultant ( Insulte).Le mépris d'autrui (cit. 14). || Être en butte au mépris de tout le monde ( Paria). || Encourir, mériter le mépris. Méprisable (→ Faquin, cit. 3). || Tomber dans le mépris général ( Avilissement [cit. 10], honte, indignité).
Allus. hist. || La révolution du mépris, formule par laquelle Lamartine, le 18 juillet 1847, qualifiait la révolution qui menaçait le régime et devait éclater en 1848.Le Temps du mépris, œuvre de Malraux (1936).
7 La meilleure philosophie, relativement au monde, est d'allier, à son égard, le sarcasme de la gaieté avec l'indulgence du mépris.
Chamfort, Maximes et pensées, Œ., t. IV, I, p. 21.
8 Je voudrais les écraser sous mes pieds et leur cracher mon mépris à la figure (…)
Th. Gautier, Fortunio, IX, p. 71.
9 L'Anglaise reconnut sa rivale et fut glorieusement Anglaise; elle nous enveloppa d'un regard plein de son mépris anglais et disparut dans la bruyère avec la rapidité d'une flèche.
Balzac, le Lys dans la vallée, Pl., t. VIII, p. 975.
10 (…) tout le monde la regardait et personne ne la saluait; le mépris âcre et froid des passants lui pénétrait dans la chair et dans l'âme comme une bise.
Hugo, les Misérables, I, V, IX.
11 Or Chamfort, dans ses pensées, crache à chaque instant le mépris, d'une façon crue et cynique. « L'homme est un sot animal, si j'en juge par moi », dit-il.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 22 sept. 1851.
12 (…) le mépris outrage plus que la haine, et la haine le sait bien ! (…)
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « À un dîner d'athées », p. 331.
Formules, expressions qui marquent le mépris. Péjoratif. || Termes de mépris. Méprisant. || Interjections qui expriment le mépris (cf. Arrière !, nargue !, quelle pitié !). || Certains mots employés par antiphrase (→ Un beau, un joli monsieur), ou avec une intention ironique, dépréciative, peuvent exprimer une nuance de mépris (→ Un certain X…; la voilà avec son M. X…; oh, vous, avec votre Untel; vous estimez ça, vous…; un pauvre type; une vieille noix).
Péj. (En parlant d'une attitude hautaine à l'égard de qqn ou de qqch.). Arrogance (cit. 5), morgue (→ Faire le renchéri).
4 (Déb. XVIIe). || Un, des mépris : acte, parole qui témoigne du mépris; manifestation de mépris (→ Honte, cit. 26). Affront, camouflet, rebuffade, refus. || Souffrir des mépris, cent mépris (Racine, Andromaque, II, 1).
13 (Jean-Paul) se rappela les prétentions exaspérées du collégien, ses mépris sifflants.
F. Mauriac, l'Enfant chargé de chaînes, V.
Vx. (En amour). Manifestation d'indifférence.
CONTR. Admiration, adoration, attention, considération, déférence, égard, estime, intérêt, respect, vénération. — Crainte (de la mort), désir, envie (des richesses, etc.).

Encyclopédie Universelle. 2012.