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meuble

meuble [ mɶbl ] adj. et n. m.
mueble XIIe; lat. pop. mobilis, o bref (o long en lat. class.)
I Adj.
1Dr. (opposé à immeuble) Qui peut être déplacé, ou qui est réputé tel par la loi. Biens meubles par nature (animaux, mobilier, navires, matériaux de construction, marchandises; corporel ), par la détermination de la loi (créances, rentes, actions des sociétés, fonds de commerce, droits d'auteur, offices ministériels; incorporel ).
Subst. (XIIIe) Le meuble : l'ensemble des biens meubles (de qqn). ⇒ mobilier. Un meuble : un bien meuble. Meubles corporels et incorporels. « En fait de meubles, possession vaut titre » ( CODE CIVIL ).
2Spécialt, Cour. Sol, terre meuble, qui se laboure, se fragmente aisément. « Quelques terres meubles ou argileuses » (Balzac).
II N. m. (XVIe)
1 Vx Ce qui est destiné au service d'une maison, et par ext. Objet ou ensemble d'objets utiles. « Ce couteau à plusieurs lames est un meuble fort commode » (Littré).
2(XVIIe) Mod. Objet mobile de formes rigides, qui concourt à l'aménagement de l'habitation, des locaux. ameublement, mobilier; armoire, bahut, buffet, 2. commode, lit, siège, table. Meubles de repos : canapé, divan, lit. Meubles de rangement. Meubles de cuisine, de salle de bains. Meubles de bureau : bibliothèque, bureau, casier, classeur, fichier, secrétaire. Meuble de télé. Meubles de jardin en rotin, en vannerie. Fabrication des meubles ( ébénisterie, menuiserie ) . Meubles rustiques. « Nos misérables meubles de bois plaqué, tous ces ustensiles informes » (Gautier). Meubles de style. Meubles d'époque. Meuble Louis XVI, Empire. Acheter des meubles anciens chez un antiquaire, aux enchères. Meubles métalliques de bureau, de clinique. Meuble escamotable, pliant, transformable. Loc. S'installer, se mettre, être, vivre dans ses meubles, dans un appartement, une maison qu'on meuble ou qu'on a meublés (opposé à vivre en meublé). — Fam. Sauver les meubles. Faire partie des meubles : être un habitué d'un lieu, appartenir depuis longtemps à un groupe.
Par ext. Vx Mobilier et décoration assortis. ameublement.
3Blas. Objet figuré sur l'écu. Pièces et meubles.
⊗ CONTR. Bien-fonds, immeuble.

meuble adjectif (latin mobilis, mobile, de movere, mouvoir) Se dit d'un sol, d'une terre qui a peu de cohésion, qui est facile à travailler. Se dit d'une formation géologique dont les éléments ne sont pas liés entre eux par un ciment (graviers, sables, limons, vases, cendres volcaniques, etc.). ● meuble adjectif (de meuble) Se dit d'un bien corporel qui peut se déplacer ou être déplacé d'un lieu à un autre (meuble par nature). Se dit d'un bien incorporel que la loi assimile à des biens meubles (créances, hypothèques, etc.) [meuble par détermination de la loi]. ● meuble nom masculin Bien meuble. ● meuble nom masculin Objet mobile qui concourt à l'aménagement ou à la décoration des locaux d'habitation (lit, chaise, table, armoire, etc.) : Meubles anciens, modernes. Objet, en général de caractère utilitaire, destiné à l'aménagement de locaux spéciaux ou à des activités précises : Meubles de bureau, de jardin. Figure héraldique qui occupe une place variable dans l'écu (à la différence des pièces géométriques et partitions, dont la place est fixe). ● meuble (expressions) nom masculin Meuble par anticipation, immeuble considéré comme un meuble en raison de sa destination future (récolte sur pied, par exemple). ● meuble (expressions) nom masculin Être dans ses meubles, habiter un appartement dont le mobilier vous appartient. ● meuble (synonymes) nom masculin Figure héraldique qui occupe une place variable dans l'écu (à...
Synonymes :
- pièce

meuble
adj. et n. m.
rI./r adj.
d1./d DR Que l'on peut déplacer. Biens meubles. Biens meubles par nature (mobilier, animal, marchandise, etc.). Biens meubles déterminés tels par la loi (valeurs immobilières, obligations, droits d'auteur, etc.).
d2./d Sol, terre meuble, facile à retourner, à labourer; qui se sépare aisément.
rII./r n. m. Tout objet pouvant être déplacé, construit en matériau rigide, employé pour l'aménagement des locaux et des lieux d'habitation. Meubles de bureau, de jardin.

I.
⇒MEUBLE1, subst. masc.
A.Vx. Objet à usage domestique. Cette arme [un poignard] était enfermée dans un fourreau de peau tannée, et elle paraissait être leur meuble le plus précieux (Voy. La Pérouse, t.2, 1797, p.152). Le corset est dans la toilette un meuble de première nécessité depuis que la mode en a consacré l'usage (J. femmes, 1849, p.30).
B. — 1. Objet mobile (le plus souvent constitué de pièces de bois ou de métal assemblées selon des règles particulières) et qui sert à l'aménagement d'un local public ou privé. On descendit d'abord les tiroirs, puis le corps du meuble en le tenant chacun par un bout (MAUPASS., Contes et nouv., t.1, En fam., 1881, p.356). Il y a dans l'Iran comme en Nubie des meubles en argile, des coffres en terre sèche (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p.151):
1. Les meubles ont toujours été construits en bois, et ce ne sont pas les quelques mobiliers spéciaux en métal ou matières plastiques qui, de longtemps, apporteront une modification importante dans son usage.
Industr. fr. bois, 1955, p.35.
SYNT. Meuble ancien, rustique; meuble Louis XV, Henri II; meuble Empire, Régence; meuble d'acajou; meuble en bois blanc, en chêne, en contre-plaqué, métallique; meuble de bureau, de cuisine, de jardin; meuble de radio, de rangement; meuble à abattants, à tiroirs.
En partic.
♦Objet mobilier fermé et qui sert au rangement. M. Baslèvre ne tenait pas à ses meubles, ni à sa table, ni à son lit, ni aux bronzes commémoratifs (ESTAUNIÉ, Ascension M. Baslèvre, 1919, p.278). Réparer les serrures des meubles et des portes (DUHAMEL, Journal Salav., 1927, p.30).
♦Objet mobilier qui fait partie d'un ensemble qu'il soit ou non homogène. On soupait dans une grande chambre blanche, propre, qui n'avait pour tous meubles qu'une cheminée de marbre noir, de riches tapis (...); et, au milieu, une table ronde (FROMENTIN, Été Sahara, 1857, p.63). Celui-ci le fit entrer dans la chambre qui avait pour meubles quatre chaises, une table, et la photographie de la vieille maman (R. BAZIN, Blé, 1907, p.223):
2. ... elle s'amusait de l'indifférence totale au bien-être que révélait la nudité de cette pièce, sans un tapis, sans un tableau, sans un objet d'art, sans un fauteuil; pas d'autres meubles qu'une table, trois chaises dures et un piano...
ROLLAND, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p.1509.
Loc. verb.
♦(Être, se mettre) dans ses meubles. Emménager dans un local. Petites ouvrières qui ne sont pas dans leurs meubles (ZOLA, Page amour, 1878, p.1015).
Mettre (une femme) dans ses meubles (fam., vieilli). Offrir un logement à une femme et l'y entretenir. J'ai mis, comme on dit, dans ses meubles une petite ouvrière de quinze ans, d'une beauté miraculeuse et de qui, je l'avoue, je devins amoureux à en perdre la tête (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p.10).
P. anal. Parmi les hommes les plus arrivés, un certain nombre se sont fait mettre dans leurs meubles comme des filles et ils se livrent, au profit d'un marchand de toiles, à de vulgaires passes de peinture (HUYSMANS, Art mod., 1883, p.142).
2. P. anal.
Vieilli. Personne qui appartient à un groupe social ou fréquente un lieu donné, depuis longtemps. Il y avoit chez moi un vieil abbé Poulet, véritable meuble du château, qui avoit jadis fouetté mon père et mes oncles, et qui se seroit fait pendre pour toute la famille (J. DE MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t.1, 1821, p.285). Je n'eusse pas voulu passer pour un meuble de cour, ou sembler toujours prêt à encenser le pouvoir partout où il se présente (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.222).
Loc. verb. Faire partie des meubles (fam. et p. plaisant.) Être (un) habitué d'un lieu, (un) familier d'un groupe. [À propos d'une pers.] Évidemment, Luc n'est pas un ami. Il fait plutôt partie de nos meubles (H. BAZIN, Lève-toi, 1952, p.243).
Sauver les meubles (fam.). Préserver ce qui est indispensable lors d'une catastrophe ou d'une situation difficile. L'imperceptible frémissement du regard d'un monsieur qui ne prétend plus qu'à sauver les meubles (BERNANOS, Gde peur, 1931, p.149).
C.Au sing. coll., vieilli. Le meuble. Ensemble des objets mobiles qui servent à l'aménagement ou à la décoration d'un local public ou privé. Synon. mobilier. Le meuble consistait en six chaises garnies de basane bleue dont les dossiers représentaient des lyres (BALZAC, Illus. perdues, 1837, p.12). Il lui présenta une des deux chaises de crin qui composaient, avec le bureau et le lit, tout le meuble de cette chambre propre, claire et nue (A. FRANCE, Orme, 1897, p.52). Je me retrouvai dans un palais fort noble dont l'ordre et le meuble m'intriguaient au plus haut point (MILOSZ, Amour. initiation, 1910, p.142).
D.HÉRALD. Figure secondaire dont la place sur l'écu peut être variable. [Chevron de gueules] surmonté en chef d'un meuble qui paraît être un soleil (SAND, Corresp., t.4, 1856, p.93). Meubles tels que croix, pals et dont la partie inférieure est pointue (L'Hist. et ses méth., 1961, p.760).
REM. Meublier, subst. masc. et adj. masc., rare. a) Subst. masc. Spécialiste de décoration et d'ameublement. Synon. ensemblier. J'ai laissé dans la loge le rouleau qu'y a déposé Massart, notre sacré meublier (COLETTE, Chatte, 1933, p.151). b) Adj. masc. Qui a rapport aux meubles. Panneaux de glaces entourés de bronze, bras dans les glaces: un des plus riches échantillons de l'art meublier du XVIIIe siècle (GONCOURT, Journal, 1863, p.800).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 moebles «bien aisément déplaçable, bien mobilier» (Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 158); 2. 1360-70 fig. «bien, richesse» (Baudouin de Sebourc [éd. Bocca], Valenciennes 1841, III, 917); 3. 1465 «ce qui garnit, tient sa place comme le ferait un meuble» ici, désigne une personne (JEAN DE BUEIL, Le Jouvencel, éd. L. Lecestre, t.2, p.94: ... ung homme qui perdroit son prisonnier, il le peult poursuir ... car c'est son meuble); 4. a) 1530 coll. sing. (PALSGR., p.233a, s.v. Housholdestuffe); b) 1606 (NICOT, s.v.: Ce que le lat. appelle Suppellex. C'est l'équipage en ustencilles d'une maison); 5. 1624 désigne des emblêmes (GARGASSE, Doctrine curieuse, p.322 ds LIVET); 1690 hérald. (FUR.). Substantivation de meuble2; cf. le lat. médiév. mobile, subst. neutre «les biens meubles» (Formulae andecavenses, n° 31 ds NIERM.). Fréq. abs. littér.:3535. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 3782, b) 6930; XXe s.: a) 6142, b) 4394.
II.
⇒MEUBLE2, adj.
A. — [En parlant d'un sol, d'une terre] Qui se laboure ou se travaille facilement. Des rangées de jeunes ceps, plantés dans un sol meuble et caillouteux (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p.283). Cette agriculture qui ne pratique pas la fumure (...) n'utilise que les parties où le sol meuble permet à une simple houe d'y enfouir la semence (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p.38).
P. méton. Peu consistant, instable. En certains endroits le sol était si meuble qu'on avait été obligé de le raffermir par des troncs de sapin posés transversalement (GAUTIER, Fracasse, 1863, p.49).
B.GÉOL. [À propos d'une roche ou d'une formation géol.] Dont les éléments sont peu liés, peu compacts. Fond meuble. Transformer une roche calcaire, ou un récif corallien mort, en gravier et sable plus ou moins grossier, donc assurer le passage d'un substrat dur à un substrat meuble (J.-M. PÉRÈS, Vie océan, 1966, p.67).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 araine moble (BEROUL, Tristan, éd. E. Muret, 956); 1606 terre meuble (NICOT); 2. 1176 « qui ne peut être déplacé, changé de place (en parlant d'un bien)» ici, par image (CHRÉTIEN DE TROYES, Cligès, éd. A. Micha, 4354); 1270 biens mobles e non mobles (ARCH. DU CHÂTEAU DE SERRANT [Anjou], éd. P. Marchegay ds Bibl. Éc. Chartes, 4e série, t.4, p.80); 1283 catel meuble (Livre Roisin, éd. R. Monier, §94, p.66). Du lat. (devenu prob. sous l'infl. de ) «qui peut être déplacé», spéc., à basse époque res mobiles «les biens meubles» (TLL et Nov. gloss., s.v.).
III.
⇒MEUBLE3, adj. et subst.
DROIT
I.Adj. [À propos d'un bien] Qui peut être transporté d'un lieu à un autre sans subir de détérioration ou qui est réputé tel par la loi. Anton. immeuble. Les biens meubles incluent les vêtements, les ustensiles, les armes, ainsi que le bétail (LOWIE, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p.305):
—. Sont meubles par leur nature, les corps qui peuvent se transporter d'un lieu à un autre, soit qu'ils se meuvent par eux-mêmes, comme les animaux, soit qu'ils ne puissent changer de place que par l'effet d'une force étrangère, comme les choses inanimées.
Code civil, 1804, art.528, p.97.
II.Subst. Bien dont la loi stipule qu'il peut être transporté d'un lieu à un autre. Anton. immeuble. Meuble corporel, incorporel. Chacun des cohéritiers peut demander sa part en nature des meubles et immeubles de la succession (Code civil, 1804, art. 826, p.151). Il se vend en France chaque jour pour une certaine valeur de blé, de bestiaux, de combustibles, de meubles et d'immeubles (SAY, Écon. pol., 1832, p.162).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. V. meuble2. Fréq. abs. littér.:40.

meuble [mœbl] adj. et n. m.
ÉTYM. XIIe, mueble; du lat. pop. mobilis, avec o bref (o long en lat. class.) → Mobile.
———
I Adj. ou n.
1 Vx. Qu'on peut mouvoir, remuer, changer de place.Dr. (Opposé à immeuble (cit. 1), à immobilier). Qui peut être déplacé, ou qui est réputé tel par la loi. || Biens (→ 2. Bien, cit. 57) meubles ( Effet : effets mobiliers) par nature (animaux, mobilier, navires, matériaux de construction ou de démolition, marchandises… Cf. Code civil, art. 528, 531, 532), par la détermination de la loi (créances, rentes, actions des sociétés, fonds de commerce, droits d'auteur, offices ministériels… → Exigible, cit. 1 et cf. Code civil, art. 529). || Biens immeubles déclarés meubles ( Mobilisation, mobiliser), qui deviennent meubles (→ Fur, cit. 2).N. m. (XIIIe). || Le meuble : l'ensemble des biens meubles (de qqn). Mobilier.
2 N. (Vx ou dr.). || Un meuble : un bien meuble. || N'avoir que son habit pour tout meuble et immeuble. Fortune (→ Engager, cit. 1, Regnard). || Meubles corporels, incorporels. || Meubles dans la communauté ( Conquêt, cit.), dans le patrimoine. || Inventaire (→ État, cit. 65), saisie exécutoire (cit. 3) des meubles. || « En fait de meubles, possession vaut titre » (Code civil, art. 2279). || « Meubles n'ont pas de suite pour hypothèque ».
1 Le mot meuble, employé seul dans les dispositions de la loi ou de l'homme, sans autre addition ni désignation, ne comprend pas l'argent comptant, les pierreries, les dettes actives, les livres, les médailles, les instruments des sciences, des arts et métiers, le linge de corps, les chevaux, équipages, armes, grains, vins, foins, et autres denrées; il ne comprend pas aussi ce qui fait l'objet d'un commerce.
Code civil, art. 533.
3 Cour. || Sol, terre meuble, qui se laboure, se fragmente aisément (→ 1. Dégrader, cit. 6; espalier, cit. 1).Géol. || Dépôts de calcaires meubles (→ Falun, cit. 2). || Le lœss (cit. 2), roche meuble.
2 (…) quelques terres meubles ou argileuses (…) une croûte de quelques pouces où la culture pouvait mordre (…)
Balzac, le Curé de village, Pl., t. VIII, p. 677.
———
II N. m. (XVIe).
1 Vx. Ce qui est destiné au service d'une maison, et, par ext. (dans un sens très général), Objet ou ensemble d'objets utiles. || « Ce couteau à plusieurs lames est un meuble fort commode » (Littré). || « Vous devriez brûler tout ce meuble inutile » (→ Livre, cit. 5, Molière).Par métaphore. || « La vertu sans l'argent (cit. 26) est un meuble inutile » (Boileau).
2.1 Votre service est médiocre, c'est l'affaire d'un clin d'œil; il s'agit de frotter et nettoyer trois fois la semaine cet appartement de six pièces; de faire nos lits (…) et d'employer quatre ou cinq heures par jour à faire du linge, des bas, des bonnets et autres petits meubles de ménage.
Sade, Justine…, t. I, p. 29.
2 (Dès le XVIIe et par restriction du sens 1). Mod., cour. Objet mobile de formes rigides, reposant généralement sur le sol, concourant à l'aménagement de l'habitation, des locaux privés ou publics. || Les meubles avaient à l'origine une destination essentiellement pratique, mais sans fonction technique. Ameublement, mobilier.
Principaux meubles. Armoire, bahut, buffet, commode, lit, siège, table (→ Fauteuil, cit. 2; huche, cit. 1). || Meubles meublants. || Meubles d'ornement, d'appui ( Console), de rangement ( Argentier, chapier, chiffonnier, coffre [cit. 1], coffret, dressoir, étagère, médaillier, vaisselier, vide-poches), de repos ( Canapé, divan, lit), de toilette. || Meubles d'antichambre ( Porte-chapeaux, portemanteau), de bureau ( Armoire, bibliothèque, bac, bureau, cartonnier, casier, classeur, fichier, secrétaire, serre-papiers), de cuisine ( Garde-manger, panetière [vx]; et aussi ustensile). || Meubles de salle à manger ( Crédence, desserte, servante, table; chaise), de salon… || Meuble de coin ( Encoignure), en écoinçon. || Meuble mural.Meubles divers, spéciaux. Bar, cabaret, jardinière, paravent, prie-Dieu, travailleuse. || Meuble de radio, de télévision : menuiserie entourant (parfois cachant) le poste. || Meuble combiné avec radio et chaîne haute fidélité, avec télévision et magnétoscope. || Meubles de jardin en rotin, en vannerie.Meubles scolaires. Case, pupitre.
Fabrication des meubles ( Ébénisterie, menuiserie). || Menuisier en meubles, qui fait des meubles. || Meuble en bois blanc, en contre-plaqué, en chêne, en laque, en ronce de noyer. Bois. || Chambre garnie (cit. 10) de meubles d'acajou. Meubler. || Placages de meubles en loupes (cit. 3) de noyer. || Meubles cirés, vernis, en marqueterie. || Tapissier qui capitonne un meuble. || Marchand de meubles d'occasion. Brocanteur, fripier (cit. 4), revendeur. || Acheter des meubles pour son appartement, sa maison. Meubler (se). || L'antiquaire vend des meubles anciens. || Meubles de l'époque Louis XV (→ Composite, cit. 2), de style Régence (→ Ligne, cit. 14). || Meuble Louis XV, Empire (cit. 17). || Meuble estampillé par un grand ébéniste. || Meubles de Boulle, Meubles rustiques. || Meubles anciens, patinés (→ Couloir, cit. 1) et luisants (cit. 3; → Luire, cit. 5). || Vieux meubles boiteux, écornés (→ Écorner, cit. 2), de rebut.Meubles métalliques de bureau, de clinique. || Meuble-caisse, fabriqué par assemblage de panneaux.Meuble à abattants, à tirettes, à tiroirs. || Meuble escamotable, pliant, transformable.Corniche, couronnement d'un meuble. || Meuble à trois pieds ( Trépied), à pieds de biche.Encoller, entretenir, réparer, replanir un meuble. || Cirer, encaustiquer, essuyer (cit. 7), frotter (cit. 2) les meubles. || Mettre un meuble au garde-meuble. || Déménager ( Démeubler), déplacer les meubles d'une pièce (→ Arrangement, cit. 9). || Emménager ses meubles. || Licitation (cit. 1), vente aux enchères de meubles.
3 Quant à nos misérables meubles de bois plaqué, à tous ces pauvres coffres si nus, si laids, si mesquins, que l'on appelle commodes ou secrétaires, tous ces ustensiles informes et fragiles, j'espère que le temps en aurait assez pitié pour en détruire jusqu'au moindre vestige.
Th. Gautier, Mlle de Maupin, Préface, p. 35.
4 La vaste pièce, à deux fenêtres (…) avec ses meubles de noyer, son lit drapé de cotonnade rouge, son buffet à dressoir, sa table ronde, son armoire normande.
Zola, la Bête humaine, I.
5 Et les meubles se disposaient d'eux-mêmes dans les pièces où Gilles et ses amis couchaient; çà et là, des sièges seigneuriaux à dosserets, des escabelles et des chaires; contre les cloisons, des dressoirs en bois sculpté (…) des coffres couverts de cuir de truies, cloutés et ferrés (…) des bahuts à pentures de métal (…)
Huysmans, Là-bas, VIII.
5.1 Le bois, débité en planches, ne manquait pas dans le magasin, et, peu à peu, on compléta le mobilier, en tables et en chaises, solides à coup sûr, car la matière n'y fut pas épargnée. Ces meubles, un peu lourds, justifiaient mal leur nom, qui fait de leur mobilité une condition essentielle, mais ils firent l'orgueil de Nab et de Pencroff, qui ne les auraient pas changés contre des meubles de Boulle.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 286.
5.2 En un temps où les meubles entraient peu à peu dans une maison selon que celui qui l'habitait les trouvait utiles, les trouvait beaux ou savait que ses parents, ses collègues, les gens de sa classe ou de sa fortune avaient l'habitude de les trouver beaux et de les rechercher, la nuance d'un rideau, la forme d'une chaise, les ornements d'une pendule n'étaient pas choses indifférentes, parce qu'elles semblaient choisies pour ainsi dire par une personne, et une simple chaise pouvait devenir auguste puisque c'était en quelque sorte, conduisant de son geste immense le faible bras d'un homme, toute une époque qui l'avait portée là. Assemblés autour de chaque famille, les meubles semblaient l'entourer des instruments de ses plaisirs, des images de ses goûts, des symboles de son temps.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 434.
6 Un beau mangeur dut choisir autrefois, pour cette salle à manger rectangulaire, les grandes glaces Louis XVI et les meubles anglais de la même époque, dressoirs aérés, desserte haute sur pieds, chaises maigres et solides, le tout d'un bois presque noir, à guirlandes minces.
Colette, Chéri, p. 18.
Loc. S'installer, se mettre, être, vivre dans ses meubles, dans un appartement, une maison qu'on meuble ou qu'on a meublée soi-même, à ses frais et selon ses goûts (par oppos. à garni, à meublé).
7 (…) Mme Dupin, apprenant que je cherchais à me mettre dans mes meubles, m'aida de quelques secours pour cela.
Rousseau, les Confessions, VIII.
8 Elle la rencontra devant sa maison, jetée elle aussi sur le pavé par son propriétaire, qui venait de faire poser un cadenas à sa porte, contre tout droit, puisqu'elle était dans ses meubles (…)
Zola, Nana, VIII.
Mettre une femme dans ses meubles : l'installer dans un logement dont on lui achète les meubles, et l'y entretenir.
Loc. fig. Faire partie des meubles (souvent en parlant d'un être vivant) : être parfaitement intégré, appartenir depuis très longtemps à un groupe, une collectivité, un lieu.
Sauver les meubles : préserver l'indispensable, l'essentiel (lors d'un désastre, d'une déconfiture…)
8.1 (…) lui, Debu, pouvait sauver les meubles, pas par bonté d'âme, pour limiter les dégâts, simplement.
Pierre Gombert, le Prix d'un taxi, p. 119.
3 Au sing. collectif. a Vx ou dr. (→ Meublant, cit.). « Toute la garniture d'un appartement, d'une chambre, d'un cabinet, etc., comme tapisseries, lits, sièges, etc., principalement lorsqu'elle est assortie pour les formes et les couleurs » (Académie, 8e éd., qui ne mentionne pas le vieillissement de ce sens). Ameublement, mobilier.
9 Tendu de damas bleu et blanc, jadis l'étoffe d'un grand lit d'honneur, ce salon, dont le meuble en vieux bois doré était garni de la même étoffe (…)
Balzac, Un début dans la vie, Pl., t. I, p. 675.
10 (Son) ambition (…) eût été de pouvoir acheter un meuble de salon en velours d'Utrecht jaune à rosace et en acajou à cou de cygne avec canapé.
Hugo, les Misérables, I, I, VI.
b Cour. Commerce, fabrication des meubles. || Travailler dans le meuble. || Il est dans le meuble.
4 Blason. Nom héraldique de tout objet figuré sur l'écu. || Partitions et meubles de l'écu.
tableau Termes de blason.
CONTR. Bien-fonds, immeuble.
COMP. et DÉR. Ameublir, immeuble, meubler.
HOM. Formes du v. meubler.

Encyclopédie Universelle. 2012.