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monastique

monastique [ mɔnastik ] adj.
• 1495; lat. ecclés. monasticus, gr. monastikos
Qui concerne les moines. monacal. Discipline, état, vie monastique. Vœux, règles monastiques. L'architecture monastique du Moyen Âge. Ordres monastiques, dont les religieux vivent habituellement en clôture. — Par anal. Austérité, simplicité monastique. claustral.

monastique adjectif (latin ecclésiastique monasticus, du grec monastikos) Qui relève des moines ou des moniales : Habit monastique.

monastique
adj. Des moines, de la vie des moines.

⇒MONASTIQUE, adj.
A. — 1. a) Des moines ou des moniales. De gros moines sous toutes sortes de frocs; des fondateurs ou chefs d'ordres monastiques, dont l'orgueilleuse humilité prétend aux premieres places du paradis (DUPUIS, Orig. cultes, 1796, p.533).
b) Qui relève d'un monastère:
1. ... d'autres [écoles] existaient, dans les monastères et dans les cloîtres. Elles étaient dites «monastiques» ou «claustrales». Elles sont nombreuses au
VIe siècle, où les moines ajoutèrent à la vie contemplative et aux travaux manuels la lecture et la copie des livres sacrés. D'abord réservées aux oblats et aux enfants destinés à la vie monacale, elles ne tardèrent pas à recevoir des élèves appelés à vivre dans le siècle.
Encyclop. éduc., 1960, p.12.
c) Qui appartient à des moines (ou à des moniales), à un monastère. Toulouse, héritière de l'ancienne bibliothèque des jésuites, dépositaire de fonds monastiques confisqués (MASSON, SALVAN, Bibl., 1961, p.80).
2. a) Qui est relatif à l'état de moine ou de moniale. Discipline, état, existence, règle monastique. Eux, voyaient surtout dans le monastère le débarras de l'existence, la paix, le moyen de se sanctifier à petit feu et ils acceptaient en échange l'ennui des longues cérémonies, la fatigue des matines. — N'est-il pas vrai, (...) disait le frère Blanche,que le but de la vie monastique devrait être la louange ininterrompue de Dieu? (HUYSMANS, Oblat, t.2, 1903, p.47). Décret du 28 octobre 1789. L'Assemblée Nationale décrète que l'émission des voeux monastiques sera suspendue dans tous les monastères de l'un et l'autre sexe (BERNANOS, Dialog. Carm., 1948, 4e tabl., 1, p.1651):
2. Elle me reçoit dans le parloir du couvent, en compagnie d'une soeur beaucoup plus jeune dont la jolie figure est serrée dans une guimpe amidonnée. Toutes deux me disent qu'il existe aux États-Unis un mouvement, chez les religieuses, en faveur de l'abandon de l'habit monastique, ce dont elles se réjouissent.
GREEN, Journal, 1942, p.228.
b) Qui caractérise la manière de penser ou d'être, le comportement des moines, des moniales. Austérité, esprit monastique. C'était ici qu'il trouvait la plus belle justification de l'ascétisme chrétien, de l'abstinence et de la solitude monastiques: renoncer au plaisir, parce qu'il est le prix du sang de quelqu'un (JOUHANDEAU, M. Godeau, 1926, p.120).
c) Qui est l'oeuvre des moines. Un art spécial que les moines créèrent et auquel nous pouvons conséquemment donner le nom d'architecture monastique (LENOIR, Archit. monast., 1852, p.11).
B.P. anal. Synon. de monacal (v. ce mot B).
1. [En parlant d'une pers., de son aspect, de son comportement ou de son cadre de vie] Cette vie monotone dans ce chalet coquet, ces habitudes à mouvements réguliers comme ceux d'une horloge; cette sagesse provinciale (...) cette tranquillité monastique cachait la vie la plus orageuse (BALZAC, Modeste Mignon, 1844, p.46). Vivre avec une simplicité monastique dans sa modeste maison (THARAUD, Cruelle Esp., 1937, p.71).
2. [En parlant d'une chose] Paysage monastique, calme et borné, reposant pour l'œil et pour l'âme (AMIEL, Journal, 1866, p.411).
Rem. Contrairement à ce qu'affirment certains lexicographes, monastique n'est pas plus ,,technique`` que monacal et monacal n'est pas plus ,,péjoratif`` que monastique; l'un et l'autre se prêtent aux mêmes emplois et au même dualisme de valeurs (positives ou négatives). Simplement, monastique se distingue par une plus grande fréquence et quelques syntagmes spécifiques.
REM. Monastiquement, adv. D'une manière monastique (surtout au sens B). Si vous en voyez un [visage frais, reposé], assurément il appartient (...) à un homme de science ou de poésie, qui vit monastiquement (BALZAC, Fille yeux d'or, 1835, p.337). La demi-couronne, qui ceignait monastiquement l'arrière de sa tête [au comte] dégarnie de cheveux (BALZAC, Lys, 1836, p.49).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1380 (JEAN LE FÈVRE, Vieille, éd. H. Cocheris, p.10). Empr. au b. lat. monasticus «monastique» (2e moitié Ve s.), gr. «id.», dér. de «moine», de , v. monastère. Fréq. abs. littér.:275. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a)468, b) 277; XXe s.: a) 720, b) 187. Bbg. DELB. Matér. 1880, p.206 (s.v. monastiquement). — PAULI 1921, p.57 (s.v. monastiquement).

monastique [mɔnastik] adj.
ÉTYM. V. 1380; lat. ecclés. monasticus, grec monastikos, de monastês « moine », de monazein. → Monastère.
Qui concerne les moines. Monacal (rem.). || Caractère, discipline, esprit (→ Étroitesse, cit. 1), état (→ Exhortation, cit. 3), vie monastique (→ Mélancolie, cit. 7). || Vœux, institutions, règles, vertus monastiques. || Silence monastique. Claustral. || L'architecture monastique du moyen âge.
1 Il est digne de remarquer (…) que de toutes ces règles monastiques les plus rigides ont été les mieux observées : les chartreux ont donné au monde l'unique exemple d'une congrégation qui a existé sept cents ans sans avoir besoin de réforme.
Chateaubriand, le Génie du christianisme, IV, III, IV.
Ordres monastiques : ordres dont les religieux vivent habituellement en clôture plus ou moins stricte.
2 Le sens des ordres monastiques ne peut être entendu que sur le plan de la plus haute charité, celui que le catholicisme atteint par le dogme de la Communion des Saints et de la réversibilité des mérites. Ce n'est pas pour développer dans le calme un moi égoïste et orgueilleux que la Carmélite ou le Cistercien renoncent au monde, c'est pour prendre sur soi, par la prière, la responsabilité de toutes les infidélités et de tous les oublis du monde. « Paratonnerres de Dieu », disait Huysmans.
Daniel-Rops, Ce qui meurt…, p. 197.
Par anal. || Austérité, frugalité, sévérité, simplicité monastique.
3 Je voyais une femme mince, d'aspect sévère et presque monastique. Deux bandeaux gris comprimaient un visage brun, aux lignes fines, à la bouche pure, mais étroite et serrée.
Edmond Jaloux, Fumées dans la campagne, I.
DÉR. Monastiquement.

Encyclopédie Universelle. 2012.