● vieille nom féminin (de vieille, féminin de vieux) Nom d'un labre. ● vieille nom féminin Les quatre vieilles, les quatre contributions directes (foncière, personnelle mobilière, patente, impôt des portes et fenêtres) instituées à partir de 1790 et dont découlent la taxe foncière, la taxe d'habitation et la taxe professionnelle. ● vieille (expressions) nom féminin Les quatre vieilles, les quatre contributions directes (foncière, personnelle mobilière, patente, impôt des portes et fenêtres) instituées à partir de 1790 et dont découlent la taxe foncière, la taxe d'habitation et la taxe professionnelle. ● vieux, vieille nom Personne qui a atteint un grand âge ; vieillard : Un petit vieux. Populaire. Père ou mère : Il va demander à son vieux. Populaire et vieux. Patron, patronne. ● vieux, vieille (citations) nom Jacques Bainville Vincennes 1879-Paris 1936 Académie française, 1935 Les vieux se répètent et les jeunes n'ont rien à dire. L'ennui est réciproque. Lectures Fayard André Frénaud Montceau-les-Mines 1907-Paris 1993 Peu de météores sur le plat pays des vieux. Il n'y a pas de paradis Gallimard Boris Vian Ville-d'Avray 1920-Paris 1959 C'est les jeunes qui se souviennent. Les vieux, ils oublient tout. Les Bâtisseurs d'empire L'Arche ● vieux, vieille (difficultés) nom Emploi 1. Vieux / vieil, adjectif. Ce mot a deux formes au masculin singulier, vieux et vieil. Vieil s'emploie devant un nom masculin singulier commençant par une voyelle ou un h muet : un vieil ami, un vieil habit (mais : un vieux camarade, un vieux costume). 2. Un vieux, une vieille. Ce substantif, souvent consi-déré aujourd'hui comme trop familier ou trop condescendant (voir par exemple les expressions : les petits vieux, une pauvre vieille), tend à être remplacé, dans l'expression soignée, par des euphémismes : un ancien, une personne âgée, etc. De même pour les vieux : les personnes âgées, le troisième âge, les cheveux blancs, les anciens, etc. ● vieux, vieille (expressions) nom Mon vieux, ma vieille, interpellation familière à l'adresse de quelqu'un (d'un âge quelconque). Familier. Un vieux de la vieille, un vétéran, un ancien dans le métier, l'organisation, etc.
vieille
adj. f. et n. f. V. vieux.
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vieille
n. f. Cour. Syn. de labre.
⇒VIEILLE, subst. fém.
ICHTYOL. [N. vernaculaire du labre (v. labre1)] Vieille (de mer), vieille commune, vieille rayée. Les rivières étaient remplies de truites et de saumons, mais nous ne prîmes dans la baie que des fletans (...), de petites vieilles, une seule raie (...) et quelques plies (Voy. La Pérouse, t. 2, 1797, p. 189).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. et homogr. vieille (fém. de vieux). Étymol. et Hist. 1529 veille [lire: vieille] (Extraits du Journal de J. Parmentier ds ESTANCELIN, Les Navigateurs Normands, 244 ds Romania t. 35, p. 419). Subst. de l'adj. vieille, v. vieux (prob. en raison de l'aspect ridé de la tête de ce poisson).
ÉTYM. 1080, vieil, Chanson de Roland; vielz, vieux, anc. cas régime du plur., XIe; du lat. vetulus, dimin. de vetus, dont le dér. viez s'est employé jusqu'au XIVe.
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REM. 1. Depuis le XVIe s., les formes vieil et vieux sont en concurrence au singulier (→ Homme, cit. 148, Montaigne). On trouve encore vieil, devant consonne, au XVIIe s. (→ Malpropre, cit. 1, Scarron) : vieil meuble (La Bruyère, II, 60), vieil testament (Pascal, Pensées, X, 680). Dès le XVIIe s., vieux l'emporte, sauf devant un nom commençant par une voyelle ou un h « muet » (un vieux bonhomme, un vieil homme, un vieil arbre). On trouve cependant vieux dans ce cas dans des textes classiques (« le vieux usurier Polichinelle », Molière, le Malade imaginaire, I, 8) et dans des textes modernes, à des fins stylistiques : vieux homme (→ Jaser, cit. 2, Hugo; incurable, cit. 11, Suarès), vieux homme à femmes (→ Nostalgie, cit. 4, Balzac; et cf. aussi Sand, Maupassant, R. Rolland, Gide, in Grevisse). Devant les conjonctions et, ou…, on emploie plutôt vieux (cependant : « un vieil et vaste appartement »; → Tapisserie, cit. 5, Hugo).
0.1 Elles sont inquiètes depuis le matin, parce qu'un homme rôde autour de la maison : un vieux homme qui a l'air d'un pauvre.
Maupassant, le Retour, Pl., t. II, p. 207.
1 J'avais dédicacé plusieurs exemplaires de mes Nouvelles Nourritures : « son vieux ami » — qui me paraissait presque une faute; mais suis amusé de trouver dans Bernardin de Saint-Pierre : « Un vieux arbre (…) »
Gide, Journal, avr. 1936. Cf. aussi « Un gros vieux homme… » (Gide, Si le grain ne meurt, I, 6, p. 457).
1.1 Ni les vieux hommes, ni les vieux peuples ne rient plus devant cette outre gonflée de crimes, devant cette grosse bête de notre apocalypse, tellement plus anodine que celle qui règne sur nous aujourd'hui !
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 37.
2. L'adj. employé seul se place avant le nom, en épithète; la postposition est alors rarement possible et toujours stylistique (un homme vieux).
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I Adj.
A (Personnes, êtres vivants; opposé à jeune).
1 Qui a vécu longtemps; qui est dans la vieillesse ou qui paraît l'être. ⇒ Âgé, et (fam.) croulant, vioc (→ Avancé en âge [II., 1.]; d'un âge [supra cit. 39] avancé; chargé [Charger, p. p., 6.] d'ans, d'années); et aussi patriarche, vieillard. || Un vieil homme (→ 1. Patelin, cit. 4), une très vieille femme (→ Béquille, cit. 2); vieilles gens. ⇒ Vieillard (→ Ahurir, cit. 1; manie, cit. 5; retirer, cit. 14). || Un homme assez, plutôt vieux, vieux et malade. || Une femme vieille et désagréable (→ Tableau, cit. 13). || Une pauvresse (cit. 1) vieille et ridée. || Vieux moine. || Un vieux mendigot (cit.), un vieux clochard. || La retraite des vieux travailleurs (seul le contexte permet de distinguer cet emploi du sens 4.). || Vieux mari (→ Mourir, cit. 39 et 41), beaucoup plus vieux que sa femme. — ☑ Loc. Vieux beau, vieux marcheur (cit. 4), vieux roquentin (cit. 1). — Vieil avare, vieux grigou. — Une vieille dame (→ Four, cit. 5). || Une vieille bonne femme (→ Mignon, cit. 6), une vieille nourrice (cit. 7), vieille nounou. || Vieille grand-mère. || Le vieux père Untel. || Le cher vieux, le pauvre vieux X… (→ Avantager, cit. 4). — Spécialt (avec des termes péj.). || Vieille baderne, vieux barbon (cit. 1), vieux birbe, vieux bonze. || Vieille ganache. || Vieux schnock. || Vieux gâteux, gaga, radoteur (cit.). || Vieille croûte (III., 2.). || Vieille perruque (cit. 6). — Vieille bique, mémère, rombière, sorcière, taupe, toupie; vieux tableau. — Fam. || Vieille peau (cit. 19). || Vieille bête, vieil idiot. — Être, devenir vieux (→ Mettre, cit. 39; plonger, cit. 19), vieille (→ Frayeur, cit. 6). || « Marianne est très vieille et va sur ses cent ans ». ⇒ Centenaire, sempiternelle (vx). → 1. Gaillard, cit. 14. || « Quand vous serez bien vieille… » (→ Dévider, cit. 1, Ronsard). || « Peu de gens savent être vieux » (La Rochefoucauld, Maximes, 425). || Vivre vieux, très vieux (→ Départir, cit. 5). ☑ Se faire vieux : vieillir. || Ceux qui me paraissaient si vieux quand j'étais jeune (cit. 4). — ☑ Loc. fam. Il est vieux comme Adam, comme Hérode, comme Mathusalem, comme les chemins, comme les rues…, très vieux (→ Il a un pied dans la fosse, dans la tombe). — ☑ Prov. Quand le diable devient vieux, il se fait ermite.
2 Écoute, on n'est pas maître
De soi-même, amoureux comme je suis de toi,
Et vieux. On est jaloux, on est méchant, pourquoi ?
Parce que l'on est vieux (…)
Hugo, Hernani, III, 1.
3 Je parle souvent de ma tête grise : calcul de mon amour-propre, afin qu'on s'écrie en me voyant : « Ah ! il n'est pas si vieux ! »
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. VI, p. 130.
3.1 — Le cœur n'a plus d'extase, mais des exigences égoïstes. Et puis, je sens très bien que je n'ai pas de temps à perdre pour jouir de mon reste.
— Oh ! vieux ! dit-elle en lui prenant la main.
Il répétait :
— Mais oui, mais oui. Je suis vieux. Tout le montre, mes cheveux, mon caractère qui change, la tristesse qui vient. Sacristi, voilà une chose que je n'ai pas connue jusqu'ici : la tristesse ! Si on m'eût dit, quand j'avais trente ans, qu'un jour je deviendrais triste sans raison, inquiet, mécontent de tout, je ne l'aurais pas cru. Cela prouve que mon cœur aussi a vieilli.
Maupassant, Fort comme la mort, éd. 1889, p. 190.
4 Les gens ne vivent pas plus vieux qu'autrefois, mais plus de gens deviennent vieux.
Alexis Carrel, l'Homme, cet inconnu, I, III.
♦ (Pour renforcer un t. d'injure, de mépris). || Vieille crapule (→ Peu, cit. 48). || Vieille noix (cit. 8), vieux crétin, vieux con. || Vieille vache. || Ce vieux salaud nous a encore eus !
♦ (Animaux). || Les levrauts (cit.) et les vieux lièvres. || Vieux cheval (→ Manège, cit. 3), vieux chat (→ 2. Poêle, cit. 5), vieux renard (→ Lieue, cit. 5). || Notre bon chien se fait vieux (→ Broche, cit. 4). — Par métaphore. || Un vieux singe (cit. 3) comme moi. — ☑ Loc. prov. On n'apprend pas à un vieux singe à faire la grimace. || Un vieux renard, une vieille chouette. — (Végétaux). || Vieil arbre (cit. 20 et 44; et → Branche, cit. 2). || « À l'ombre du vieux chêne » (→ Promener, cit. 7).
♦ (Choses). Par métaphore. || Industries vieilles et industries jeunes (→ ci-dessous, B.).
2 (Mil. XVIIe; personnes). Qui a les caractères physiques ou moraux d'une personne âgée, d'un vieillard. ⇒ Caduc (vx), décrépit, sénile (adjectifs beaucoup plus forts). → Noueux, cit. 3; sirène, cit. 3. || Se sentir très vieux (→ Breloque, cit. 4). || Très vieux pour ses trente ans (→ 1. Queue, cit. 4). || Être né (cit. 8) vieux. || Il est vieux de caractère, de goûts… || Vieux avant l'âge.
5 (…) son mari lui parut vieux de caractère (…) elle eût désiré des laissez-aller (sic), des enfantillages (…) André avait adopté le ton paternel et bienveillant.
Huysmans, En ménage, IV.
3 a Relatif aux personnes avancées en âge. || Vieux ans (cit. 13). — (1672, Molière). || Les vieux jours de qqn. ⇒ Vieillesse (→ Assurer, cit. 13; hospice, cit. 1; jeune, cit. 18; soin, cit. 9). ☑ Sur ses vieux jours : dans sa vieillesse.
b Qui appartient à une personne âgée ou présente les caractères de la vieillesse. || Ses vieilles mains (cit. 26) déformées, noueuses (→ Ourler, cit. 1). || Mes vieux os glacés (→ Quand, cit. 9). — ☑ Loc. Faire, ne pas faire de vieux os (cit. 6 et 7) quelque part. ⇒ Partir. — Vieille barbe, vieille moustache (→ Rat, cit. 1; rébarbatif, cit. 2), se dit, par métonymie, de la personne elle-même (ci-dessus, 1.). — Spécialt. || Cette coiffure est trop vieille pour une jeune fille. — Adv. || S'habiller vieux. || Ça fait vieux.
4 (1538, R. Estienne). a Qui est relativement âgé dans un état, un métier; qui est depuis longtemps dans son état, sa situation (que la personne soit vieille ou non). ⇒ Ancien, confirmé, vétéran (→ Savant, cit. 3). || Être vieux dans le métier (→ Retouche, cit. 3). || Vieux lutteur (cit. 4). || Vieux routier (1. Routier, cit. 2), vieux soldat (→ 1. Sac, cit. 8), vieux marin (→ Batifoler, cit. 4). || Vieux loup de mer. || Vieil étudiant (→ Raison, cit. 18). — Par ext. ☑ La vieille garde (au fig.). ⇒ 1. Garde (infra cit. 76). → Parade, cit. 8.
b (Mil. XVIe). Qui est depuis longtemps dans l'état indiqué. || Vieux célibataire (cit. 1). ⇒ Endurci. || De vieux mariés (cit. 10), de vieux époux. || C'est un vieil ami (→ aussi Négligé, cit. 5), un vieux copain. || C'est mon plus vieil ami. — ☑ Fam. Ma vieille branche. — Nos vieux ennemis (→ Reste, cit. 10). || Son vieux collaborateur (→ Fabricant, cit. 3). — De vieux civilisés comme nous (→ Langue, cit. 36). || Les vieux habitués d'un café.
5.1 « Vous mon plus vieil ami », me dit-elle. Et dans mon amour-propre de jeune homme de Combray qui ne m'étais jamais compté à aucun moment comme pouvant être un de ses amis, participant vraiment à la vraie vie mystérieuse qu'on menait chez les Guermantes, un de ses amis au même titre que M. de Bréauté, que M. de Forestelle, que Swann, que tous ceux qui étaient morts, j'aurais pu en être flatté, j'en étais surtout malheureux. « Son plus vieil ami ! me dis-je, elle exagère; peut-être un des plus vieux, mais suis-je donc… » À ce moment un neveu du prince s'approcha de moi : « Vous qui êtes un vieux Parisien », me dit-il.
Proust, le Temps retrouvé, Pl., t. III, p. 927.
5.2 (…) le peintre Chagall et mon vieil ami, mon vieux jeune ami Francis Poulenc, reçoivent eux aussi leur diplôme.
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 159.
♦ ☑ Loc. Vieille fille. ⇒ Fille. — ☑ Vieux garçon. ⇒ Garçon.
5 (Construit avec assez, trop, plus, moins). Âgé. || Ce petit garçon est à peine plus vieux que sa sœur. ⇒ Aîné. — Je voudrais être plus (cit. 17) vieux d'un an, avoir un an de plus.
6 Je pleure, parce que je suis trop vieille pour toi ! Ce mot d'amour était sublime d'enfantillage (…) voir une fille de dix-neuf ans pleurer parce qu'elle se trouve trop vieille.
R. Radiguet, le Diable au corps, p. 63.
B (Choses). Opposé à neuf, nouveau, récent.
1 Qui existe depuis longtemps, remonte à une date éloignée. ⇒ Ancien, antique (I., 1.). Cf. D'autrefois, de jadis…
♦ (En parlant d'objets faits, fabriqués il y a longtemps, avec une valeur plus affective qu'ancien). a (1690, Furetière; en insistant sur l'ancienneté, la valeur, le charme…). || Une vieille diligence (cit. 9) d'autrefois. || Vieille demeure (cit. 12), vieux manoir (cit. 1 et 2). ⇒ Ancestral, historique. || Vieux meubles (→ Remarquer, cit. 2), vieux bibelot (cit. 2) d'art, vieilles faïences (cit. 2). || De vieux films muets (→ Passer, cit. 125). — Spécialt. || Le vieux Sèvres (→ Introuvable, cit. 5). || Le vieux Paris, le vieux Rouen, le vieux Saxe (→ Porcelaine, cit. 3). — Vieille ville (→ Ravin, cit. 3), vieux quartier (→ Romantique, cit. 11; tortueux, cit. 1). || « Alors, dans Besançon, vieille ville espagnole » (→ Naître, cit. 3). || Le vieux Nice : le quartier ancien de Nice (→ Parfum, cit. 6). — Vieux papiers, vieux documents (→ 2. Bouquiner, cit. 2).
7 J'ai remarqué que dans tous les endroits où il y a de vieux monuments d'histoire, il se rencontre plus de vieilles gens qu'ailleurs : les centenaires s'abritent aux vieilles pierres.
Ed. et J. de Goncourt, Journal, 8 oct. 1865, t. II, p. 244.
8 (…) la ville vieille où le soleil trouve difficilement à se glisser entre les toits jusqu'au sol bosselé des rues.
Aragon, les Beaux Quartiers, I, I.
b (En insistant sur l'usure). ⇒ Fatigué, usagé, usé, vétuste. || Un vieux mur (→ Antique, cit. 2), une vieille façade (→ Badigeon, cit. 2). || Vieille bicoque. || Un vieil étui de carton crevé (→ Pied, cit. 53). || « Mettre le vin nouveau dans les vieilles outres » (1. Outre, cit. 1). || Rafistoler les vieux sièges (→ Rempailleur, cit.). || Une douzaine de vieilles chaises (→ 2. Veiller, cit.). — Deux habillements (cit. 6), l'un vieux, l'autre neuf. || Mettre de vieux vêtements, pour faire des travaux salissants. || Ma vieille robe (cit. 15, Diderot) de chambre. — Vieille voiture, vieille bagnole, guimbarde; vieux clou.
9 (…) ce mobilier est vieux, crevassé, pourri, tremblant, rongé, manchot, borgne, invalide, expirant (…)
Balzac, le Père Goriot, Pl., t. II, p. 851.
10 Dans toutes les pièces, du vieil acajou, de vieilles étoffes mangées aux vers, de vieilles carpettes usées, décolorées et des fauteuils (…) vermoulus et boiteux (…)
O. Mirbeau, le Journal d'une femme de chambre, p. 25.
10.1 Quand les hommes mûrs me parlaient de la pluie ou du beau temps, cela agissait sur moi comme s'ils me parlaient d'une vieille pluie, d'un vieux beau temps. Quand les jeunes me parlaient de la tempête, j'avais l'impression de bébés typhons, d'enfants cyclones.
Giraudoux, Siegfried et le Limousin, p. 61.
c Péj. Hors d'usage, bon à jeter. || Jeter qqch. au vieux linge (→ Recoudre, cit. 2). || Vieux rogatons (cit. 1). || Un vieux bout de cigarette (→ Mégot, cit. 1). — Par ext. Mauvais (parce que trop ancien). || De la vieille vinasse (→ Mélanger, cit. 2), du vieux café éventé.
d (Fin XIXe). Spécialt. Se dit de certaines couleurs adoucies, passées, rendues moins vives. || Vieil or (→ Cage, cit. 4; moire, cit. 3). || Vieux rose (→ Moiré, cit. 2). — Se dit de certaines matières patinées par le temps. || Vieil ivoire. — Se dit de boissons améliorées par le temps. || Vin vieux (→ Fagot, cit. 2). || Un vieux champagne (→ Humer, cit. 7), un vieux marc.
e Oral, très fam. Intensif. || J'ai un vieux paquet de linge sale à laver. || En mettre un vieux coup. ⇒ Sacré.
f Poét. (En parlant des personnes : auteurs anciens, personnages historiques).
10.2 Laisse du vieux Platon se froncer l'œil austère.
Baudelaire, les Épaves, II, « Lesbos ».
2 (Mil. XIe). Dont l'origine, la création, le début est ancien. || Le monde est vieux, dit-on (→ Amuser, cit. 7). || Ces forêts (cit. 3) aussi vieilles que le monde (→ aussi Orage, cit. 1). — Société nouvelle et vieille société (→ Monde, cit. 23). || Vieux pays, pays de vieille civilisation. || La vieille Angleterre (→ Paysan, cit. 8). || Le vieux continent (→ Prépondérant, cit. 2); le Vieux Monde : l'Europe (par oppos. au Nouveau Monde, l'Amérique). || Je suis venu trop tard dans un monde (cit. 31) trop vieux. — ☑ Loc. De vieille race (cit. 2), de vieille roche (cit. 2 et 3), de vieille souche. — Une vieille famille de pionniers (cit. 1).
11 L'Assemblée était bien vieille pour montrer cette verdeur; vieille d'années, d'événements, finie dans l'opinion.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., V, VII.
♦ Spécialt. Auquel on est attaché depuis longtemps. || Ce cher, ce bon vieux pays. || Ma vieille maison.
12 Je resterai dans cette bonne vieille ville de Paris environ 15 jours.
Flaubert, Correspondance, 58, 10 avr. 1842.
3 (1611, Cotgrave). Qui se dit, se fait, se pratique depuis longtemps (par oppos. à nouveau, récent). → Perfectionner, cit. 2. ☑ C'est vieux comme le monde, très ancien (→ Suspendre, cit. 2). || Une loi (1. Loi, cit. 36) « vieille comme le monde et la fatalité ». || Vieille tradition (→ Fève, cit. 2). || Vieilles croyances; vieilles histoires (→ Indestructible, cit. 3; sourcier, cit. 2). || Vieux airs (→ Rond, cit. 5), vieilles mélodies (→ Mezzo-soprano, cit. 2). || « Les erreurs (cit. 26), pour être vieilles, n'en sont pas meilleures ». || Vieil adage (cit. 3), vieux proverbe. — Vieille habitude. ⇒ Invétéré, long (I., B., 2.). → Mouvoir, cit. 5. || Vieille amitié (→ 2. Mort, cit. 22). — C'est toujours la vieille question, le vieux problème, la question qui revient toujours. ⇒ Même. || Une vieille histoire cent fois resservie. ⇒ Réchauffer (du réchauffé).
13 (…) un dévouement qui, pour être vieux n'a pas vieilli.
Flaubert, Correspondance, 283, 9 avr. 1851.
♦ (Après le nom, en épithète). || Vieux de… (suivi d'un numéral) : qui date de (tant de jours, d'années, etc.). ⇒ Remonter (à). || Une histoire vieille de vingt ans, de plus de vingt ans. || La terre était vieille de plusieurs millions de siècles (→ Canton, cit. 2). || Habitude vieille de tant d'années (→ Ajournement, cit.).
♦ Péj. Qui a perdu son intérêt, ses qualités, avec la nouveauté. ⇒ Antiquaille, vieillerie (→ Promesse, cit. 11; suranné, cit. 2). || De vieilles sornettes (→ Révolu, cit. 3). || Les utopies les plus vieilles. ⇒ Démodé, dépassé, suranné, vieillot (→ Duperie, cit. 2). — ☑ Vieux jeu (cit. 73).
♦ Spécialt. Qui est sorti de l'usage, n'est plus employé. || Mot vieux (→ Champi, cit. 1). — Abrév. : vx.
4 (1690, Furetière). Qui a existé autrefois, il y a longtemps. ⇒ Éloigné, révolu. ☑ Le vieux temps, et (loc.) le bon vieux temps (→ Ballade, cit. 3; 1. or, cit. 11). || À la vieille mode (→ Berceau, cit. 16). || Pédagogue (cit. 1) de la vieille école. || La vieille France (→ Patricien, cit. 3). — Par appos. || Une politesse très vieille France. — (1791). || Le vieux régime (cit. 2) : l'Ancien Régime. — Les vieux chefs-d'œuvre, ceux du passé (→ Message, cit. 4). || Nos vieux romanciers (→ Débrouiller, cit. 1, Boileau). || « La poussière de ces vieux morts… » (→ Sarcophage, cit.). — Payer ses vieilles dettes (→ 2. Outre, cit. 15). || Un vieux chagrin d'amour (→ 2. Pas, cit. 39). || Vieux péché. || Vieille connaissance (cit. 27). || Repris (cit. 13) par mon vieil enthousiasme.
14 — Comment l'aviez-vous connu, ce Maréchal ? Le père Roland leva la tête et chercha dans ses souvenirs : — Attends, je ne me rappelle plus trop. C'est si vieux.
Maupassant, Pierre et Jean, IV.
♦ (En parlant de la langue). || Vieux langage (→ Librairie, cit. 2). || Le vieil accent (cit. 13) parisien. || Le respect de la vieille prononciation (cit. 1). — Le vieil anglais. || Le vieux français (on dit plutôt : l'ancien français). || Vieux slave : slavon.
5 (1690, Furetière). Opposé à neuf, nouveau. Qui est d'avant, plus ancien. || Quitter son vieux logement (→ Mur, cit. 10). || Ma nouvelle voiture ne vaut pas la vieille.
———
II N.
A (Personnes).
1 Un vieux : un vieil homme; une vieille : une vieille femme (avec une valeur plus fam. que vieillard et souvent de nos jours un peu méprisant ou condescendant). ⇒ Vieillard; et aussi (fam.) ancêtre, croulant, vioque (→ 3. Berge, cit.; sang, cit. 10). || Un vieux cassé, courbé, édenté, tremblant. Hist. || Le vieux de la montagne (→ Assassin, cit. 2). || Une vieille (→ Bracelet, cit. 1; linéament, cit. 2; momifier, cit. 2). || « Vous serez au foyer une vieille accroupie » (→ Dédain, cit. 1). || Être pieux comme une vieille (→ Fourrer, cit. 25). || Un petit vieux (→ Alerte, cit. 7; avaler, cit. 9). — Fam. || Un petit vieux bien propre. || Petite vieille (→ Fragile, cit. 6). || Les Petites Vieilles, poème de Baudelaire. || La Belle Vieille, poème de Maynard.
15 — Bonsoir, grand'mère, marmonne-t-il en finissant de bâiller. — Bonsoir, mes enfants, chevrote la vieille. De près, on la voit en détail. Elle est ratatinée, pliée et repliée dans ses vieux os, et elle a la figure toute blanche d'un cadran d'horloge.
H. Barbusse, le Feu, XVI.
♦ ☑ Loc. (XIXe). Un vieux de la vieille (sous-entendu : garde) : un vieux soldat (sous le Ier Empire), et, fig., un vieux routier, un vieux (ci-dessus, I., 4.) travailleur.
16 (…) on le nomme le capitaine d'Herbigny, un vieux de la vieille qui n'a pour toute fortune que sa croix d'honneur et sa pension (…)
Flaubert, l'Éducation sentimentale, II, I.
16.1 Vous voilà plus couturé de blessures qu'un vieux de la vieille.
R. Rolland, Deux hommes se rencontrent, p. 319.
2 Opposé à jeune (II.). Les gens âgés ou plus âgés (→ Entreprendre, cit. 1; fortune, cit. 1). || Les vieux se répètent (cit. 13) et les jeunes n'ont rien à dire. || La retraite des vieux. || Hospice de vieux. — Par plais. || Un vieux de trente-trois ans (→ Poulette, cit. 2).
3 Fam. (Le plus souvent avec un possessif). Père (vieux), mère (vieille); parents (→ Paillon, cit. 4; 2. patelin, cit.).
17 Si tu savais, quand on ne les a plus, ses vieux, comme on regrette de ne pas leur avoir donné plus de temps (…)
Alphonse Daudet, Sapho, VI.
17.1 Admettons qu'il (Villon) éprouve le désir de revoir sa mère. Cela n'ajoute rien. Les bandits les plus répugnants ont, eux aussi, le culte de la « vieille ».
Francis Carco, Nostalgie de Paris, p. 88.
4 (1829, Esnault). Fam. (Avec un possessif). Terme d'amitié, d'affection, qui s'emploie même entre personnes jeunes, entre enfants. || Mon vieux (→ Loin, cit. 11 et 19; râleur, cit.; seconde, cit. 3), ma vieille (→ Kil, cit. 1), mon pauvre vieux, ma petite vieille. — REM. Le fém. s'emploie aussi entre hommes. Salut, ma vieille !
♦ (Sans possessif). || Dis donc, vieux, voudrais-tu… ?
18 (…) ce temps d'effusions banales, où les grandes célébrités vous reçoivent, à la première entrevue, avec un : « Tiens, c'est toi, ma vieille ! »
Ed. et J. de Goncourt, Journal, 7 nov. 1870, t. IV, p. 94.
18.1 Comme te voilà cérémonieux… Appelle-moi « mon vieux » pour que je me sente jeune.
Henri Fauconnier, Malaisie, p. 16.
18.2 — Ma petite vieille, j'ai besoin que vous sortiez rapidement.
J. Anouilh, le Bal des voleurs, 1938, p. 182.
19 — Ça ne va pas, vieux ? demanda Pinette. Le soldat ne répondit pas. — Hé ! Ça ne va pas ?
Sartre, la Mort dans l'âme, p. 101.
5 Franç. d'Afrique. Personne adulte; spécialt, père (mère), oncle (tante), personne importante, chef. — REM. Tous les emplois de vieux, vieille sont mélioratifs, jamais péjoratifs ou ironiques comme en français central; en outre vieux correspond à « adulte » et non exclusivement à « âgé », alors même que l'âge implique le respect.
♦ ☑ Un coup (cit. 34) de vieux : un brusque changement, comme une rapide vieillesse.
20 J'ai vu Claudine, aujourd'hui; elle a reçu un sacré coup de vieux, cet été !
Colette, la Retraite sentimentale, p. 22.
21 Mais tu as une mine superbe, dis-moi, tu sais que tu es un phénomène… tu ne changes pas, tu vivras jusqu'à cent ans, tu seras comme grand-maman Bouniouls… — Grand-maman Bouniouls… non, ma petite Berthe, je ne crois pas, je crois plutôt que j'ai pris un bon coup de vieux ces derniers temps…
N. Sarraute, le Planétarium, p. 171.
♦ ☑ Avoir un goût de vieux : se dit d'un vin qui a mal vieilli, qui a un goût amer.
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CONTR. Adolescent, blanc-bec, enfant, enfantin, éphèbe, jeune, juvénile. — Frais, moderne, neuf, nouveau, récent. — (De les vieux) Jeunesse.
DÉR. et COMP. 2. Vieille. (De la forme vieil) V. Vieillard, vieillerie, vieillesse, vieillir, vieillot. Vioque. Vieux-lille.
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2. vieille [vjɛj] n. f.
ÉTYM. 1529; du fém. de vieux.
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♦ Régional. Labre (poisson).
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HOM. 1. Vieille, vieil.
Encyclopédie Universelle. 2012.