monition [ mɔnisjɔ̃ ] n. f.
• monicion 1275; lat. monitio
♦ Relig. Dans l'Église catholique, Avertissement que l'autorité ecclésiastique adresse avant d'infliger une censure. Monition canonique ou de justice. — Publication d'un monitoire.
● monition nom féminin (latin monitio) Avertissement officiel de l'autorité ecclésiastique. ● monition (synonymes) nom féminin (latin monitio) Avertissement officiel de l'autorité ecclésiastique.
Synonymes :
⇒MONITION, subst. fém.
A. —DR. CANONIQUE. Avertissement adressé par l'autorité ecclésiastique avant que ne soit infligée une censure ou prononcée l'excommunication. Il les mit encore une fois au pied du mur, et en demeure de se rétracter, en leur adressant une dernière sommation ou monition canonique. Elles n'y virent que des causes de nullité, par l'omission de quelques formalités (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t.5, 1859, p.549):
• ♦ On lit, en effet, à la fin de la constitution Dei Filius, cet avertissement: «Comme il ne suffit pas d'éviter l'hérésie, etc.» Or, on sait que Lamennais, Bautain, Bonnetty, Ubaghs, etc., ont été condamnés. Il est vrai que cette monition du concile ne change rien par elle-même aux notes théologiques que méritent les erreurs de ces auteurs...
Théol. cath. t.10, 2 1929, p.836.
— P. ext., littér. Avertissement en général. Synon. usuel prémonition. Je vis dans cette dent cassée un signe, une monition obscure que je comprendrais plus tard (SARTRE, Mots, 1964, p.194).
B. —Publication d'un monitoire. Dans cette suite d'efforts habilement concertés que tentèrent le peu d'anciens amis restés fidèles et les nouveaux alliés ecclésiastiques de Retz, pour lui faire emporter comme de vive force l'archevêché de Paris à la mort de son oncle, Port-Royal se retrouve et s'entrevoit à tout instant pour les écritures, les mandements, les monitions des grands-vicaires: presque toutes ces pièces très-bien écrites, dit Joly, venaient de Messieurs de Port-Royal (SAINTE-BEUVEPort-Royal, , t.3, 1848, p.126).
Prononc. et Orth.: []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1275 monicion «exhortation, avertissement» (Doc., 353, 6 ds Z. fr. Spr. Lit. t.84, p.381; v. Chartes et documents poitevins, éd. M. S. La Du, t.2, p.186); XIVe s. monission «avertissement émanant d'une autorité ecclésiastique» (Arch. Lille, compte 16037, f° 17: Au doyen de la crestyentet pour une coppie d'une monission venue de l'université de Paris). Empr. au lat. monitio, -onis «avertissement, conseil» formé sur le supin monitum de monere «avertir», att. en lat. médiév. au sens de «sommation» (804-813 ds NIERM.). Fréq. abs. littér.: 12.
monition [mɔnisjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1275, monicion; lat. monitio, du supin de monere. → Moniteur.
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I Relig.
1 Avertissement que l'autorité ecclésiastique adresse avant d'infliger une censure, dans l'Église catholique. || Monition canonique, ou de justice.
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II (Av. 1952). Psychol. Phénomène intuitif avertissant d'un événement qui se produit au même moment à distance, sans être connu par un moyen ordinaire d'information. ⇒ Télépathie. — REM. On emploie prémonition lorsque l'avertissement précède l'événement. || La monition d'un accident.
Encyclopédie Universelle. 2012.