Akademik

moquette

moquette [ mɔkɛt ] n. f.
• 1625; moucade 1611; o. i.
1Étoffe dont la trame et la chaîne sont de fil et qui est veloutée en laine. « un large tapis de moquette » (Duhamel).
2(1930) Cour. Tapis vendu au mètre, collé ou cloué, couvrant généralement toute la surface d'une pièce. Moquette velours, bouclée. Moquette en laine, en polyamide. Poser de la moquette. Moquette sur thibaude. « la moquette beige, uniforme et moelleuse, qui tapissait l'ancien appartement » (Martin du Gard).

moquette nom féminin (peut-être de moche, écheveau de fil non tordu) Tapis à velours coupé ou à bouclettes, souvent d'une seule couleur, généralement posé à demeure sur le sol et recouvrant toute la surface d'une pièce.

moquette
n. f. Tapis cloué ou collé qui recouvre uniformément le sol d'une pièce ou d'un appartement. Syn. (Afr. subsah., Belgique) tapis plain.

⇒MOQUETTE, subst. fém.
Étoffe à chaîne et à trame de fil, veloutée en laine, qui sert à faire des tapis ou à couvrir des sièges. Moquette à haute laine bouclée; moquette coupée; moquette unie, à dessins; garni, tapissé de moquette. L'autre fit signe au témoin de s'asseoir sur un des fauteuils de velours vert dont était meublée cette pièce, — luxe complété, à la manière administrative, par un tapis d'une moquette verte aussi (BOURGET, Disciple, 1889, p.33). Le noir premier étage s'arrogeait le chemin de moquette neuf (COLETTE, Chambre d'hôtel, 1940, p.21) V. étouffement ex. 4.
P. méton. Le tapis lui-même que l'on cloue sur la surface d'une/de plusieurs pièces d'un appartement. Les établissements de tapis à la mécanique font un genre de moquette assez belle, mais qui n'est pas la vraie moquette artistique d'Aubusson. C'est la moquette du commerce. Dans le langage d'Aubusson, on appelle moquette le tapis velouté fait à la main (...). Commercialement et industriellement parlant, la moquette est le tapis fabriqué à la mécanique dans les maisons d'Aubusson (HAVARD 1889). Vers un plafond de verre (...) il guida ses pas hésitants. Avec lui, de marche en marche, grimpait une étroite moquette semée de feuillages noirs sur fond clair (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, 5e tabl., III, p.202). Le parquet était recouvert d'une moquette (Ac. 1935).
Mod. Revêtement de sol d'étoffe ou de laine épaisse, vendu au mètre. Moquette de laine, en fibres synthétiques; moquette grande largeur, mur à mur. Soldes avant inventaire. 827 tapis d'Orient, d'Afrique du Nord et de toutes provenances ainsi qu'un lot de moquettes vendus à des prix sacrifiés (Le Monde, 19 janv. 1952, p.6, col.2). La maison Laiguillon, le bel appartement avec ses moquettes épaisses, le clair salon, la galerie ombreuse c'était déjà pour moi un foyer (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p.208).
En appos. ou en compos. Moquette velours. Les compartiments de 1re classe ont généralement leur plancher recouvert d'un linoléum et d'un tapis moquette (BAILLEUL, Matér. roulant ch. de fer, 1951, p.111). Un jardin recréé sous une verrière. Pour mieux justifier ce déballage de légumes, le sol est tapissé d'une moquette-gazon (Maison française, janv. 1973, n°263, p.165, col.1).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1578 mocade «étoffe à chaîne et trame de fil, veloutée en laine» (Archives du Nord, 3e s. IV, 255 ds IGLF: mocades, camelotz ondez et non ondez); 1608 moquette (E. DROT, Rec. de doc., tirés des anc. minutes de notaires, déposés aux Archives de l'Yonne, p.298, ibid.: le parrement de bas dung autel, de moquette à carreaux blanc et rouge); 2. 1585 mosquete «tapis d'Orient» (Inventaire de J. B. Munitian, citoyen de Marseille, Archives des Bouches-du-Rhône ds HAVARD t.3, col.860: sur ladite table un tapis mosquete vellours); 1587 mosquet (Inventaire de J. P. de la Setta, Marseille, ibid.: trois mosquetz neufs); 3. 1836 moquette «tapis recouvrant le sol d'une pièce, d'un appartement» (CHATEAUBR., Litt. angl., t.2, p.97). Orig. obsc. (v. FEW t.23, p.28b). Prob. à rapprocher de l'angl. mockado «sorte d'étoffe très utilisée aux XVIe et XVIIe s. pour l'habillement» (mockeado en 1543 ds NED), qui serait selon NED une corruption de l'ital. mocajardo ou d'un var. de ce mot (cf. mohair, moire; v. COTGR. qui traduit moucade et mocayart par moccadoe et moncaiart par silke moccadoe). Selon une autre hyp. (HAVARD, loc. cit.), les anc. formes de moquette: mosquet et mosquete, rappellent le mot mosquée (dont les anc. formes sont musquette, mosquette, mosquet, etc., v. FEW t.19, p.122a). La moquette aurait donc été à l'orig. un tapis de mosquée. Fréq. abs. littér.:55.
DÉR. Moquetter, verbe trans. Recouvrir de moquette. Moquetter un appartement. Au part. passé. Bureau moquetté; chambre moquettée; salle moquettée de bleu. Les appartements du Mélézen vous sont proposés entièrement équipés, moquettés et meublés style chalet, pratiques et douillets, avec un service «location-ménage» si vous le désirez (L'Express, 16 oct. 1972, p.63, col.2). L'action se déroule sur un petit espace, au premier plan, «moquetté» cette fois de rouge, meublé de bergères et de canapés lourds et laids. Les acteurs sont en vêtement d'aujourd'hui (Le Monde, 5 avr. 1975, p.20, col.3). Néol., emploi pronom. Mais oui, faites comme moi, moquettez-vous, mettez de la moquette et des tapis chez vous (Paris-Match, 4 juin 1966, p.138). «Se moquetter» est l'expression à la mode pour «mettre du tapis chez soi», que ce soit une carpette ou de la moquette! (L'Écho de la mode, 22 oct. 1967, p.31, col.3). []. 1re attest. 1966, 4 juin pronom. (Paris-Match, p.138); de moquette, dés. -er.
BBG. — ALESSIO (G.). Saggio di etimologie francesi. R. Ling. rom. 1950, t.17, p.188. — DAUZAT (A.). Mots fr. d'orig. orientale. Fr. mod. 1943, t.11, p.249.

1. moquette [mɔkɛt] n. f.
ÉTYM. XVIe, au sens de « moquerie », « attrape »; de moquer.
Technique (chasse).
1 Oiseau qu'on attache vivant près d'un piège afin qu'il en attire d'autres. Appeau, appelant.
2 Laissées du chevreuil. (→ Bousard, cit.).
————————
2. moquette [mɔkɛt] n. f.
ÉTYM. 1625, mocquette; moucade, 1611; orig. incert., p.-ê. de moche « écheveau », du lat. muticus, doublet de mutilus « tronquer » (→ Amocher), selon Guiraud.
1 Techn. Étoffe dont la trame et la chaîne sont de fil et qui est veloutée en laine. || La moquette sert à faire des tapis, à couvrir des sièges. || Moquette tissée à verges (unie ou jacquard), tissée double-pièce. || Tisseur de moquette. Carpettier.
1 J'entrevis un cabinet de travail un peu sombre, avec un large tapis de moquette (…)
G. Duhamel, Salavin, I, XII.
tableau Noms et types de tissus.
2 (XXe). Cour. Tapis cloué, couvrant généralement toute la surface d'une pièce et qui est fait de cette étoffe (→ Couvrir, cit. 5). Revêtement de sol textile. || Moquette épaisse, bouclée, courte, rase. || Moquette aiguilletée. || Moquette à dessin, flammée, chinée, mouchetée, tuftée, striée, à fils teints par zones (d'après « les Revêtements de sol », la Banque des mots, 12, p. 201).
2 (…) elle s'élança sur la moquette beige, uniforme et moelleuse, qui tapissait maintenant l'ancien appartement de M. Thibault.
Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 154.
DÉR. Moquetter.

Encyclopédie Universelle. 2012.