myope [ mjɔp ] n. et adj.
• 1578; lat. myops, gr. muôps « qui cligne des yeux »
1 ♦ Personne qui a la vue courte; qui ne voit distinctement que les objets rapprochés (opposé à hypermétrope, presbyte).⇒ amétrope. « Ses yeux de myope, vagues et absorbés » (R. Rolland).
2 ♦ Adj. Atteint de myopie. ⇒fam. miro. Il, elle est myope, fam. myope comme une taupe (cf. Avoir la vue basse). — Par ext. Œil, regard myope.
♢ Fig. Qui manque de perspicacité, de largeur de vue. « Les politiques myopes ne virent pas, ils sentirent » (Michelet).
● myope adjectif et nom (bas latin myops, -opis, du grec muôps, -ôpos, qui cligne des yeux) Atteint de myopie. Qui manque de perspicacité, de clairvoyance, de finesse.
myope
adj. et n. Atteint de myopie. L'oeil myope est trop convergent, sa correction exige le port de verres divergents.
|| Fig. Peu perspicace, borné.
⇒MYOPE, adj. et subst.
A. — 1. (Personne) qui est atteinte de myopie, qui ne distingue que les objets rapprochés. Anton. usuel presbyte, hypermétrope. Je sais voir et voir comme voient les myopes, jusque dans les pores des choses, parce qu'ils se fourrent le nez dessus (FLAUB., Corresp., 1852, p.343). Le père Sallé (...) nous regarde sans nous voir, invraisemblablement myope (COLETTE, Cl. à l'école, 1900, p.218).
— Loc., fam. (Être) myope comme une taupe. (Être) très myope. Je t'assure qu'elle ne remarquera rien, elle est myope comme une taupe (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p.213).
— [En parlant des yeux, du regard] Il parcourut d'abord la feuille du regard, en souriant, la tenant tout près de ses yeux myopes (BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p.119). Son regard myope et voilé, d'une douceur lointaine et en même temps d'une concentration maniaque (GRACQ, Syrtes, 1951, p.191).
— P. métaph. On disait autrefois que la fortune était aveugle, je crois qu'elle était simplement myope (MAUPASS., Pierre et Jean, 1888, p.337). Le soleil seul, un soleil myope, continue de descendre, de l'autre côté des branches fines comme des systèmes nerveux (RENARD, Œil clair, 1910, p.43).
2. P. anal. [En parlant d'un animal] Mais sous le toit usé de la vieille mosquée Les myopes hiboux et la louve efflanquée Ensemble habiteront, sans craindre le chasseur (QUINET, Napoléon, 1836, p.208):
• 1. Le vol dépend de l'œil, tout autant que de l'aile. Chez les espèces douées d'une vue délicate et perçante, (...) le vol est sûr, hardi, charmant à voir, par son assurance infaillible. D'autres (on le voit à leur allure) sont des myopes qui vont avec précaution, tâtonnent, ont peur de se heurter.
MICHELET, Oiseau, 1856, p.127.
B. — Au fig.
1. (Personne) qui manque de perspicacité, qui ne voit que les aspects partiels, immédiats des êtres et des choses sans chercher au delà. Perspicace pour les petites choses, myope pour les grandes dont il ne découvrait que des parties, sans jamais saisir l'ensemble (GOBINEAU, Pléiades, 1874, p.16):
• 2. Les aventuriers de la politique vont avoir beau jeu avec cette Chambre de myopes qui invalident gaillardement et font le compte des sièges qu'ils gagnent, mais non des milliers, sinon des millions de voix qu'ils perdent.
MAURIAC, Bloc-Notes, 1958, p.216.
— [Avec méton. du déterminé] Vous [général Trochu] voyez en tremblant Paris être sublime; Et vous craignez, esprit myope et limité, Cette démagogie immense de clarté (HUGO, Année terr., 1872, p.142). Le souci de l'exactitude matérielle, l'observation myope, servile des faits, conduit à négliger les manifestations plus profondes de la vie (MASSIS, Jugements, 1924, p.171).
2. [P. méton.] Je sais que l'article du Temps et l'éclair trouble de convoitise qui a lui dans les yeux de notre diplomatie myope et tâtonnante ont effrayé et indigné les jeunes Turcs (JAURÈS, Guêpier marocain, 1914, p.394). Nous devons rester dans sa ligne [de Freud]. Mais cette ligne peut se prolonger avec deux bouts de cet infini que le scientisme myope du XIXe siècle n'avait pas soupçonné (CHOISY, Psychanal., 1950, p.77).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1578 (J. PAPON, Secrets du troisième et dernier notaire, livre 3, p.233). Empr. au b. lat. myops, -opis «qui a la vue basse», du gr. , - «qui cligne les yeux pour mieux voir», comp. de «fermer» et «œil». Cf. le m. fr. myope 1552 (RABELAIS, Quart Livre, éd. R. Marichal, chap.64, p.85b), désignant un serpent à la vue courte, cf. P. DELAUNAY, Les Animaux venimeux dans Rabelais ds Mél. A. Lefranc, p.211. Fréq. abs. littér.:264. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 69, b) 285; XXe s.: a) 452, b) 638.
myope [mjɔp] n. et adj.
ÉTYM. 1578; lat. myops, grec muôps « qui cligne des yeux ».
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1 N. Personne qui a la vue courte; qui ne voit distinctement que les objets rapprochés. ⇒ Amétrope (opposé à hypermétrope, presbyte). ⇒ Myopie. || Un regard de myope (→ 1. Émousser, cit. 9). || Lunettes biconcaves, à verres divergents, pour myopes (→ Épais, cit. 3). || Les myopes clignent fréquemment des yeux.
1 Ses yeux de myope, vagues et absorbés, faisaient le tour de la table lentement, se posant sur les gens, et ne semblant pas les voir.
R. Rolland, Jean-Christophe, Foire sur la place, I, p. 675.
2 Adj. Atteint de myopie. ☑ Il, elle est myope, myope comme une taupe (fam.). || Myope et astigmate (→ Compte, cit. 33; épais, cit. 3; fouineur, cit.). — Œil, regard myope. || « Il a la vue myope » (Académie).
3 Fig. Qui manque de perspicacité, de largeur de vue.
2 (…) le victorieux avènement de la République, le triomphe des trois couleurs qu'on leur montrait de loin, qu'on les priait de voir, ils (les Anglais) le virent quand il fut à deux pas, sous leurs yeux, sous leurs dunes. Les politiques myopes ne virent pas, ils sentirent.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., VIII, VI.
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CONTR. Emmétrope, hypermétrope, presbyte. — Perspicace, sagace.
Encyclopédie Universelle. 2012.