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nieller

1. nieller [ njele ] v. tr. <conjug. : 1>
niellé 1538; de 1. nielle
Agric. Attaquer, gâter par la nielle. P. p. adj. Blé niellé. nieller 2. nieller [ njele ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1611; neeler XIe; de neel « émail noir » → 2. nielle
Techn. Orner, incruster de nielles. graver. P. p. adj. Horloge au cadran niellé.

nieller verbe transitif (ancien français neel, émail noir, du latin nigellus, noirâtre) Orner de nielles. ● nieller verbe transitif (de nielle) Gâter par la nielle.

nieller
v. tr. Attaquer, gâter par la nielle.
Pp. adj. Blé niellé.
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nieller
v. tr. TECH Orner de nielles.

I.
⇒NIELLER1, verbe trans.
AGRON., BOT. [Correspond à nielle2] Gâter une céréale, notamment le blé, par la nielle. Le mauvais temps a niellé les blés (Ac.).
REM. Niellé, -ée, part. passé adj. Anguillules de blé niellé (Cl. BERNARD, Introd. ét. méd. exp., 1865, p.188).
Prononc. et Orth.:[], [-e-], (il) nielle []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1507-08 bled nyelé (ELOY D'AMERVAL, Deablerie, éd. Ch.-F. Ward, 163a). Dér. de nielle2; dés. , -er.
DÉR. Niellure, subst. fém. ,,Résultat de la maladie de la nielle sur les grains de céréales`` (FÉN. 1970). [], [-e-]. Att. ds Ac. dep. 1878. 1re attest. 1558 niellure de bleds (G. MOREL, Dict., s.v. robigo ds GDF. Compl.); de nieller1, suff. -ure1.
II.
⇒NIELLER2, verbe trans.
ORFÈVR. [Correspond à nielle3] Orner de nielles un bijou ou une pièce d'orfèvrerie. Nieller la poignée d'un sabre (Ac).
P. métaph. Luttant contre l'ombre, la clarté de la grosse lampe basanait un morceau de cuir, niellait un poignard de paillettes étincelantes (PROUST, Guermantes 2, 1921, p.97).
REM. Niellé, -ée, part. passé adj. Cette orfèvrerie (...) est une réunion de six pièces (...) toutes disposées sur une table de bronze recouverte d'argent niellé (GRANDJEAN, Orfèvr. XIXe s., 1962, p.46). P. métaph. Une haute et molle toiture, dont l'ardoise, niellée de verdures et de lichens safranés (CHÂTEAUBRIANT, Lourdines, 1911, p.5).
Prononc. et Orth.:[njle], [-e-], (il) nielle [njl]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. Fin XIe s. judéo-fr. neeler (RASCHI, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t.1, 738); ca 1100 or neielez (Roland, éd. J. Bédier, 684); 1532 nieslé (Dépenses secretes de François Ier ds Comptes des bâtiments du roi, éd. L. de Laborde, t.2, p.214); 1676 nieller (FÉLIBIEN). Dér. de l'a. fr. neel «émail noir» (att. de la fin du XIe s., RASCHI, Gl., 735, à la 2e moitié du XIIIe s., fragm. d'un roman de cheval. anon. ds Romania t.66, p.93), neial (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, 14935 ds T.-L.) issu avec substantivation du lat. nigellus «noirâtre», dimin. de niger «noir».
DÉR. 1. Niellage, subst. masc. Opération qui consiste à nieller un ouvrage d'orfèvrerie. Le niellage d'une pièce d'orfèvrerie (Lar. 19e). [njla]. 1re attest. 1854 (TOLHAUSEN frères et GARDISSAL, Dict. technol. fr.-angl.-all., d'apr. FEW t.7, p.129 a); de nieller2, suff. -age. 2. Nielleur, subst. masc. Graveur de nielles. Lorsque Hidari Zingoro, architecte, ciseleur, forgeron, marteleur de cuivre et de bronze, nielleur (...) édifiait les temples de Nikkô sur l'ordre du Shogûn Yemitsou, il prenait possession (...) des réalités intérieures (FAURE, Hist. art, 1912, p.207). [njloe]. Att. ds Ac. dep. 1878. 1re attest. 1826 (DUCHESNE, Essai sur les nielles, p.41 ds DG); de nieller2, suff. -eur2. 3. Niellure, subst. fém. Art, travail du nielleur; résultat de ce travail. C'est un chevalier marqué, grand, svelte, souple et fort sous les fines niellures d'une superbe armure noire (LORRAIN, Sens. et souv., 1895, p.316). P. métaph. Des eaux grises à peine bleues, ridées de niellures insensibles (FROMENTIN, Voy. Égypte, 1869, p.81). [], [-e-] 1res attest. a) ca 1150 neelüre «gravure incrustée d'émail noir dans un objet de métal précieux» (Floire et Blancheflor, éd. J.-L. Leclanche, 449), b) 1812 niellure «art de graver en nielle» (MOZIN-BIBER); de nieller2; suff. -ure1.

1. nieller [njele] v. tr.
ÉTYM. 1538, niellé; de 2. nielle.
Agric. Attaquer, gâter par la nielle. || Les anguillules qui niellent le blé. || Blé niellé.
HOM. 2. Nieller.
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2. nieller [njele] v. tr.
ÉTYM. 1611; neeler, fin XIe; de l'anc. franç. neel « émail noir ». → 3. Nielle.
Techn. Orner de nielles. Graver, incruster. || Pour nieller une surface de métal, on la creuse (à l'acide ou par un procédé électro-chimique) comme pour le damasquinage, puis on applique la nielle dans les creux et on procède à la cuisson. || Orfèvre qui nielle un bijou.
Au p. p. Cour. || Horloge au cadran niellé (→ Évider, cit. 1).
0 Que de ciboires d'argent, de vermeil (…) niellés, guillochés, entourés de zones d'émaux (…)
Th. Gautier, Voyage en Russie, p. 325.
DÉR. Niellage, nielleur, 2. niellure.
HOM. 1. Nieller.

Encyclopédie Universelle. 2012.