Akademik

nielle

1. nielle [ njɛl ] n. f.
neele, neieleXIIe; lat. nigella « nigelle »
IRare ou région. Bot.
1Nigelle.
2Nielle des blés. gerzeau, lychnis.
II(1538; cf. a. fr. niele « brouillard nuisible aux céréales » 1190) Bot. Maladie de l'épi des céréales (et spécialement du blé), produite par une anguillule ( tylenchus). La carie et la nielle du blé sont parfois confondues sous le nom de charbon. nielle 2. nielle [ njɛl ] n. m.
neel, neiel « émail noir » XIe-XIIe; repris it. niello, 1823; lat. nigellus, de niger « noir » → 1. nielle
Techn., arts
1Incrustation d'émail noir dont on décore une plaque de métal; émail noir (sulfure d'argent) servant pour cette incrustation. Travail d'orfèvrerie en nielles. 2. niellure.
2Par ext. (1842) Épreuve d'essai d'une plaque gravée tirée sur papier par l'orfèvre pour vérifier l'état du travail.

nielle nom masculin (de nieller) Technique décorative consistant en l'incrustation d'une substance de couleur noire, à base de sulfures métalliques, dans les parties préalablement incisées d'une plaque d'argent ; ouvrage ainsi obtenu. ● nielle (homonymes) nom masculin (de nieller) nielle nom fémininnielle nom féminin (bas latin nigella, du latin classique nigellus, noirâtre) Maladie produite par une anguillule sur les céréales, dont elle fait avorter les fleurs. ● nielle (expressions) nom féminin (bas latin nigella, du latin classique nigellus, noirâtre) Nielle bâtarde, autre nom de la nigelle des champs. Nielle des blés, caryophyllacée velue, à grandes fleurs rouges, aux graines noires toxiques, autrefois commune dans les champs de blé. (Autre nom usuel couronne des blés.) ● nielle (homonymes) nom féminin (bas latin nigella, du latin classique nigellus, noirâtre) nielle nom masculin

nielle
n. f. Maladie des céréales provoquée par un nématode microscopique.
————————
nielle
n. m. TECH Incrustation noire sur fond blanc ornant certaines pièces d'orfèvrerie.

I.
⇒NIELLE1, subst. fém.
BOT. ,,Plante herbacée de la famille des Cariophyllacées, appelée aussi parfois nigelle [dont les] graines vénéneuses, (...) moulues avec celle du blé, altèrent les qualités de la farine`` (FÉN. 1970). Nielle des champs. Michel Sagar (...) attribue l'origine de la maladie [la fièvre aphteuse] à l'ingestion de certains fourrages et notamment de la nielle (NOCARD, LECLAINCHE, Mal. microb. animaux, 1896, p.321). La présence dans la farine d'ergot de seigle, de lathyrus sativus a pu être l'origine d'accidents graves d'ergotisme (...). On a incriminé aussi l'ivraie et la nielle des blés (MACAIGNE, Précis hyg., 1911, p.251).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) Fin XIe s. judéo-fr. neele «plante à graines noires et toxiques, qui pousse souvent dans les blés» (RASCHI, Gl., éd. A. Darmesteter et S. Blondheim, t.1, 737); b) XIIe s. niele (SIMHA BEN SAMUEL de Vitry-en-Perthois ds G. SCHLIESSINGER, Die altfranzösischen Wörter im Machsor Vitry, Mayence, 1899, 159, p.74). Du b. lat. nigella «id.», fém. substantivé du lat. nigellus «noirâtre», dér. dimin. de niger «noir». La forme b représente une réfection de a d'apr. l'étymon latin.
II.
⇒NIELLE2, subst. fém.
A.AGRON., BOT.
1. Maladie des céréales et notamment du blé, d'origine cryptogamique, qui convertit l'épi en une poussière noirâtre. Synon. charbon, carie. Jamais je ne me suis moqué de mon curé, lorsqu'il menaçoit ses paroissiens de la grêle ou de la nielle, parce qu'ils n'avoient pas payé la dîme (J. DE MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t.1, 1821, p.267).
2. Maladie du blé qui convertit le grain en une masse blanche, qui serait due à l'influence des brouillards. S'il ne pleut pas en juin, les blés prendront le blanc. Craignez la nielle (HUGO, Travaill. mer, 1866, p.69).
B.P. anal., MAR. ,,Sorte de fermentation qui s'attache aux toiles à voile et les détériore`` (BONN.-PARIS 1859).
Prononc. et Orth. V. nielle1. Étymol. et Hist. 1538 (EST., s.v. robigo). De nielle1 p. compar. de la couleur noire des grains de blé niellés avec celle des graines de la plante.
III.
⇒NIELLE3, subst. masc.
A.ORFÈVR. ,,Incrustation sur métal précieux d'un émail noir, composé d'argent, de cuivre, de plomb, de borax et de soufre, une addition de sel d'amoniac, qui est cuit au feu`` (BÉG. Estampe 1977); p. méton., émail noir dont on se sert pour cette décoration. Marquer en nielles de l'argenterie, de la vaisselle plate (Ac. 1935). Les anciens émailleurs (...) se servaient d'un or plus solide et plus facile à employer dans l'exécution des nielles qui sont toujours tracées d'une main sûre avec une grande habileté (A. MEYER, Art émail Limoges, 1895, p.28). Des oeuvres finement ciselées où les nielles, les émaux et les ivoires rehaussent la beauté du métal (GRANDJEAN, Orfèvr. XIXe s., 1962, p.86).
P. méton. ,,Épreuve au soufre que l'on tire d'une gravure qui n'est pas encore remplie par l'émail afin de pouvoir corriger celle-ci`` (BÉG., loc. cit.).
B.P. anal. Ornement exécuté sur métaux précieux et offrant l'aspect d'incrustations noires sur fond clair, ou réciproquement (d'apr. ADELINE, Lex. termes art, 1884).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1835 comme subst. masc. L'emploi fém. se rencontre: v. ex. A. MEYER, loc. cit. Étymol. et Hist. 1826 (DUCHESNE, Essai sur les nielles [titre], cité ds DG, s.v. nielleur). Déverbal de nieller2.

1. nielle [njɛl] n. f.
ÉTYM. XIIe, neele, neiele; du lat. nigella. → Nigelle.
1 Nigelle.
2 Nielle des blés. Agrostemma; gerzeau.
HOM. 2. Nielle, 3. nielle.
————————
2. nielle [njɛl] n. f.
ÉTYM. 1538; par une attraction entre l'anc. franç. niele (1190) « brouillard nuisible aux céréales », du lat. nebula « brouillard » (→ Nébuleux), et de 1. nielle (nielle des blés).
Bot. et agric. Maladie de l'épi des céréales (et, spécialt, du blé), produite par une anguillule ( Tylenchus). || La carie et la nielle du blé sont parfois confondues sous le nom de charbon. || Effets de la nielle. Nieller, niellure.
DÉR. 1. Nieller, 1. niellure.
HOM. 1. Nielle, 3. nielle.
————————
3. nielle [njɛl] n. m.
ÉTYM. XIe-XIIe, neel, neiel « émail noir », repris à l'ital. niello en 1823; du lat. nigellus, dimin. de niger « noir ». → 1. Nielle.
Technique.
1 Incrustation d'émail noir dont on décore une plaque de métal (argent, etc.); émail noir (sulfure d'argent) dont on se sert pour une telle incrustation (émail de niellure). Gravure. || Marquer en nielles de l'argenterie (Académie). || Un beau nielle. || Travail d'orfèvrerie en nielles. Nieller, niellure.Par métaphore (→ Fromage, cit. 3, Balzac).
2 (1842, Barré). Épreuve d'essai d'une plaque gravée tirée sur papier par l'orfèvre pour vérifier l'état du travail.
3 Archit. et décor. Ornements noirs sur fond clair (végétaux…) imitant les nielles sur métal.
DÉR. 2. Nieller.
HOM. 1. Nielle, 2. nielle.

Encyclopédie Universelle. 2012.