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nouvelliste

nouvelliste [ nuvelist ] n.
• 1620; de nouvelle, d'apr. it. novellista
1Vx Journaliste.
2(1640) Mod. Auteur de nouvelles (3o). L'art du nouvelliste. « Comme nouvelliste et romancier Edgar Poe est unique dans son genre » (Baudelaire).

nouvelliste nom (italien novellista) Auteur de nouvelles littéraires. Sous l'Ancien Régime, professionnel de l'information ; journaliste.

nouvelliste
n. LITTER Auteur de nouvelles.

I.
⇒NOUVELLISTE1, subst.
Vieilli
A. —Personne qui s'attache à recueillir et à répandre des nouvelles. Je demeurai son nouvelliste: je lui mandais tous les deux jours, de la meilleure foi du monde, les histoires et les contes ridicules de tout genre dont on flattait nos illusions (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t.2, 1823, p.199). Rome était une ville très cancanière; une foule de nouvellistes et de bavards étaient à l'affût des nouvelles bizarres (RENAN, Église chrét., 1879, p.491):
♦ «Il me faut des événemens, bons ou mauvais, n'importe; je ne me couche content que lorsque je le suis de la Gazette». (...) Cette curiosité, sans but et presque toujours sans profit, exaltée chez quelques-uns jusqu'à l'état de manie habituel, constitue l'espèce des nouvellistes, que l'on doit, pour mieux s'entendre, diviser en trois familles; les nouvellistes de jardin, les nouvellistes de café et les nouvellistes de salon.
JOUY, Hermite, t.5, 1814, p.156.
En appos. ou en comp. [Le] sieur Méril Catalan, le barbier-nouvelliste, qui désire absolument me faire connaître ses anecdotes et historiettes (AMIEL, Journal, 1866, p.93).
B. —Journaliste. Cette soirée (...) est organisée au profit des vieux journalistes de l'Association des nouvellistes parisiens (Le Monde, 19 janv. 1952, p.8, col. 1).
Rem. Titre de journaux au XIXe s.: Ton mariage (...) a été annoncé mercredi dernier dans le Nouvelliste, journal de Rouen (FLAUB., Corresp., 1852, p.406).
Prononc. et Orth.:[], [-ve-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1620 adj. «colporteur de nouvelles» (E.BINET, OEuvres spirituelles, 493 ds DELB. Notes mss: vous n'orrez plus [...] de charlatans nouvellistes); 1657-90 subst.«id.» (TALLEMANT DES RÉAUX, Historiettes, éd. G. Mongrédien, t.8, p.48). Dér. de nouvelle1; suff. -iste.
II.
⇒NOUVELLISTE2, subst.
Auteur de nouvelles. Même dans les oeuvres d'imagination, les hommes comme About ne sont pas des nouvellistes et des romanciers à la façon des hommes de lettres qui n'ont jamais été normaliens, ils restent toujours un peu journalistes, un peu critiques (GONCOURT, Journal, 1885, p.523). Quand une dictature contraint les mots à circuler sous le manteau, il est préférable que les textes soient courts. La Russie des samizdat [publications clandestines] se forge une génération de nouvellistes à laquelle ne la préparaient ni Guerre et Paix ni Crime et Châtiment ni Le Don paisible (Télérama, 14 juill. 1982, n°1696, p.88).
En appos. Il leur semble [aux femmes] (...) que de mettre l'accent sur le passé équivaut à un aveu de n'aimer plus. (...) je suis surpris qu'un grand romancier nouvelliste n'ait pas choisi ce malentendu comme sujet de conflit (DU BOS, Journal, 1925, p.333).
REM. 1. Novéliste ou novelliste, subst., synon. Toute une gamme de romantiques qui va d'hommes du premier ordre comme Viollet-le-Duc, Fauriel, ou Paulin Paris jusqu'à ce novéliste idiot de Berthoud (TOULET, Corresp.avec un ami, 1920, p.39). Affirmons donc nettement que le vrai novelliste se doit d'assurer la prise en charge du manifeste et du latent (Ph.DULAC, Le Renouveau de la nouvelle ds Universalia, 1981, p.437). 2. Nouvellier, subst. masc., vieilli, synon. Cette langue [l'argot] dont il est question dans les romanciers les plus anciens, comme Cervantès, comme les nouvelliers italiens et l'Arétin (BALZAC, Splend. et mis., 1847, p.527). Certes, il y a largement matière à discussion dans cet exposé (...) tranchant dans la multiplicité des formes employées par les grands «nouvelliers» (Jean Fougère remet à l'honneur ce mot, et il a bien raison. Penser que nous n'avons pas dans le langage courant de mot pour désigner l'auteur de nouvelles! Le nouvelliste, c'est tout autre chose) (Combat, 26 nov. 1953, p.7).
Prononc. et Orth.:[], [-ve-]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1852 «auteur de nouvelles» (Ch. BAUDELAIRE, Edgar Allan Poe, Sa vie et ses ouvrages ds OEuvres de E. A. Poe, éd. Y.-G. Le Dantec, p.671). Dér. de nouvelle2; suff. -iste.
STAT.Nouvelliste1 et 2. Fréq. abs. littér.:67.
BBG. —GODENNE (R.). Comment appeler un auteur de nouvelles? Rom. R. 1967, t.58, pp.38-43.

nouvelliste [nuvelist; nuvɛlist] n.
ÉTYM. 1620; de nouvelle, d'après l'ital. novellista, de novella → Nouvelle, 4.
1 Vx. Personne toujours occupée à recueillir et à débiter des nouvelles. || La Bruyère (Caractères, I, 33; → Arranger, cit. 5; creux, cit. 8) et Montesquieu (Lettres persanes, 130) ont fait le portrait du nouvelliste.
1 J'étais donc Français ardent, et cela me rendit nouvelliste. J'allais avec la foule des gobe-mouches attendre sur la place l'arrivée des courriers (…)
Rousseau, les Confessions, V.
2 Vx. (1903). Rédacteur de nouvelles (3.). Journaliste.
3 (1852, Baudelaire). Littér. Auteur de nouvelles (4.). Nouvellier (vx). || L'art du nouvelliste. || C'est plus un nouvelliste qu'un romancier.
2 Comme nouvelliste et romancier, Edgar Poe est unique dans son genre, comme Maturin, Balzac, Hoffmann, chacun dans le sien. Les différents morceaux qu'il a éparpillés dans les Revues ont été réunis en deux faisceaux, l'un Tales of the grotesque and arabesque, l'autre, Edgard A. Poe's Tales (…) La petite édition des contes a eu un grand succès à Paris comme en Amérique (…)
Baudelaire, Edgar Poe, sa vie et ses œuvres, III.

Encyclopédie Universelle. 2012.