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nullité

nullité [ nylite ] n. f.
XIVe; lat. médiév. nullitas
1Dr. Inefficacité d'un acte juridique résultant de l'absence de l'une des conditions de fond ou de forme requises pour sa validité. Nullité d'un acte, d'un legs ( caducité) . Nullité d'ordre public, qui peut être relevée d'office par le juge. Nullité de procédure, de jugement. Acte entaché de nullité, auquel s'attache une cause de nullité. — Sanction qui frappe cet acte. Acte frappé de nullité. Action, demande en nullité.
Par ext. Cause de nullité. vice. « Pour ne point faire un faux, pour ne pas introduire de nullité dans les actes du mariage » (Hugo).
2Caractère de ce qui est nul, sans valeur. La nullité d'une objection ( futilité) , d'une démonstration.
Cour. Défaut de talent, de connaissances, de compétence (d'une personne). La nullité d'un élève ( faiblesse) ; sa nullité en maths. Les membres de la Commission sont tous d'une nullité lamentable. incompétence.
3Une, des nullités : personne nulle. ⇒ non-valeur, nullard, zéro. C'est une vraie nullité. « des nullités, comme nous en avons tant dans notre Assemblée actuelle » ( Nerval).
⊗ CONTR. Validité. Valeur. As, 1. crack, génie.

nullité nom féminin (latin médiéval nullitas, -atis) Caractère de ce qui manque de valeur, de mérite : La nullité de son rapport est évidente. Absence de toute qualité, notamment d'intelligence, de compétence chez quelqu'un : Sa nullité en mathématiques est connue. Personne insignifiante, sans compétence, sans mérite : On ne peut pas le nommer à ce poste ; c'est une nullité. Inefficacité d'un acte juridique, résultant de l'absence d'une des conditions de fond ou de forme requises pour sa validité. (La nullité prononcée au terme d'une action en justice anéantit l'acte pour le passé et dans l'avenir. L'action en nullité absolue se prescrit par 30 ans ; l'action en nullité relative, par 5 ans. Seuls les actes entachés de nullité relative sont susceptibles de confirmation.) Invalidité d'un acte religieux non réalisé conformément aux rites ou aux canons. ● nullité (citations) nom féminin (latin médiéval nullitas, -atis) William James New York 1842-Chocorua, New Hampshire 1910 Nous avons le cœur étrangement léger quand, de bonne foi, nous acceptons notre nullité dans un domaine quelconque. There is the strangest lightness about the heart when one's nothingness in a particular line is once accepted in good faith. Principles of Psychology, XIInullité (expressions) nom féminin (latin médiéval nullitas, -atis) Nullité absolue, nullité sanctionnant l'inobservation d'une règle relative à des motifs d'intérêt général, d'ordre public ou de bonnes mœurs et qui peut être demandée par tout intéressé (exemple : absence de consentement d'une des parties à un contrat). Nullité relative, nullité qui peut seulement être demandée par la personne que l'institution de la nullité a pour effet de protéger (exemple : nullité d'un acte pour vice du consentement ; incapacité). ● nullité (synonymes) nom féminin (latin médiéval nullitas, -atis) Caractère de ce qui manque de valeur, de mérite
Synonymes :
- déficience
- faiblesse
- inexistence
Contraires :
- mérite
- valeur
Absence de toute qualité, notamment d'intelligence, de compétence chez quelqu'un
Synonymes :
- bêtise
- faiblesse
- idiotie
- imbécillité
- incapacité
- incompétence
- ineptie
- sottise
- stupidité
Inefficacité d'un acte juridique, résultant de l'absence d'une des conditions...
Synonymes :
- caducité
- invalidité
Contraires :
- validité

nullité
n. f.
d1./d DR Caractère d'un acte juridique qui n'a pas de valeur légale par suite d'un vice de forme, d'un défaut de procédure. Acte frappé de nullité. Ant. validité.
d2./d Caractère d'une chose, d'une personne nulle, sans valeur. La nullité d'un argument. Nullité d'un élève.
d3./d Personne incapable. Elle a épousé une nullité.

⇒NULLITÉ, subst. fém.
A.Au sing. Caractère de ce qui est nul (v. ce mot I B 2 a).
1. [En parlant d'une oeuvre, d'une activité hum.] Manque total de valeur. Dans la masse des oeuvres du passé, ce sont encore celles qui n'ont pas de valeur qui font la meilleure figure: leur nullité les protège contre la critique (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p.347):
♦ Comme gâtées par la nullité de la vie mondaine, l'intelligence et la sensibilité de Mme de Guermantes étaient trop vacillantes pour que le dégoût ne succédât pas assez vite chez elle à l'engouement...
PROUST, Guermantes 2, 1921, p.471.
2. [En parlant d'une pers.] Absence de toute qualité, et particulièrement d'intelligence. Synon. bêtise, stupidité, faiblesse, incapacité, incompétence. Et eux aussi!... Tout le monde est donc pour lui?... un homme qui est la nullité même!... (SCRIBE, Camaraderie, 1837, III, 2, p.288). Il sait parfaitement mentir, mais a pleine confiance en sa nullité, en son rien (GONCOURT, Journal, 1890, p.1269).
SYNT. Nullité intellectuelle, morale, de pensée; nullité complète, parfaite, profonde; nullité déplorable, lamentable, prétentieuse.
En partic. Nullité en + subst. désignant un domaine. Absence complète de compétence (dans ce domaine). Sa nullité en mathématiques est notoire (Lar. Lang. fr.). Je pense que vous ne vous faites pas d'illusions sur votre nullité en musique (COLETTE, Cl. école, 1900, p.65).
B.P. méton., au sing. ou au plur.
1. Fam. Personne nulle (v. ce mot I B 2 b), dépourvue de toute capacité ou connaissance. Synon. nullard (fam. dér. s.v. nul), zéro. Ce sont des gens qui substituent mais en fonction de l'impression unique. Le terme substitué n'est quelconque que chez les nullités ou les faiseurs de réclame (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1906, p.360). Pour une fois d'ailleurs il donnait sa faveur à quelqu'un qui était loin d'être une nullité et qui pouvait retenir l'attention (PROUST, Temps. retr., 1922, p.790).
2. Vieilli. Chose(s) nulle(s) (v. ce mot I B 2 a), sans aucune valeur. Synon. ineptie(s), stupidités. Mais que de nullités, que de non-sens dans ces phrases détachées (VIGNY, Journal poète, 1852, p.1302). Elle pleure en rentrant, tant il lui a fallu digérer de bêtises et de nullités sous les formes distinguées de ce monde aristocratique (GONCOURT, Journal, 1862, p.1087).
C.DR. et DR. CANON., au sing. ou au plur. [Correspond à nul I B 1 c] Absence de validité d'un acte juridique résultant de l'absence de l'une des conditions de fond ou de forme requises. Nullité absolue, expresse, relative, virtuelle. Ne peuvent se rendre adjudicataires, sous peine de nullité, ni par eux-mêmes, ni par personnes interposées, les tuteurs des biens de ceux dont ils ont la tutelle (Code civil, 1804, art. 1596, p.294).
Acte entaché de nullité. Acte auquel s'attache une cause de nullité. La fameuse lettre sera entachée de nullité pour immoralité, et le tribunal refusera le divorce (MONTHERL., Démon bien, 1937, p.1281).
Frapper de nullité un acte. Condamner pour nullité un acte. La loi frappe de nullité tout jugement rendu par un tribunal composé d'autres magistrats que ceux ayant siégé à la première audience (COURTELINE, Client sér., 1897, 3, p.38).
Nullité(s) de mariage. Cause d'absence de validité juridique d'un mariage célébré légalement, mais en l'absence d'une des conditions essentielles de sa validité (défaut de consentement, bigamie, inceste, impuberté, clandestinité et incompétence de l'officier d'état-civil). J'ai supposé cette blessure pour ne point faire un faux, pour ne pas introduire de nullité dans les actes du mariage (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p.660).
Action en nullité. ,,Droit d'ester en justice pour obtenir la déclaration d'une nullité de plein droit`` (Foi t. 1 1968). L'action en nullité peut être intentée par tous ceux qui y ont intérêt (Code civil, 1804, art. 184, p. 37).
THÉOL. Absence de validité d'un sacrement qui l'empêche d'exister. Elles n'y virent que des causes de nullité [à une dernière sommation ou monition canonique], par l'omission de quelques formalités (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 5, 1859, p.549).
D.INFORMAT. ,,Guillemets utilisés dans des tableaux pour remplacer les chiffres absents`` (COMTE-PERN. 1963, 1974).
REM. Nullitude, subst. fém., hapax. État, caractère de ce qui est nul. Nullitude du monde, cette fange éphémère (SUARÈS, Voy. Condottière, t.3, 1932, p.391).
Prononc. et Orth.:[nyl(l)ite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1405 pronuncier de nullite «déclarer sans valeur légale» (Ann. de Bretagne, 4, 57 ds Fonds BARBIER); 1747 «caractère de ce qui est nul, sans valeur» (GRESSET, Le Méchant, IV, 4 ds LITTRÉ); 1812 «personne nulle» (MOZIN-BIBER). Empr. au lat. médiév. nullitas «nullité, invalidité» (1332 ds LATHAM). Fréq. abs. littér.:336. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 802, b) 484; XXes.: a) 487, b)191. Bbg. GOHIN 1903, p.302.

nullité [ny(l)lite] n. f.
ÉTYM. 1405; lat. médiéval nullitas, de nullus. → Nul.
1 Dr. « Inefficacité d'un acte juridique résultant de l'absence de l'une des conditions de fond ou de forme requises pour sa validité » (Capitant). || Distinction entre nullité et inexistence, inopposabilité. || Cause de nullité. || Nullité d'un acte, d'un legs. Caducité. || Arrêt entaché de nullité.Sanction qui frappe cet acte. || Acte frappé de nullité. || Action, demande en nullité (→ Exception, cit. 5; intenter, cit. 2). || Nullité absolue, relative, ayant pour but de protéger l'intérêt général, un intérêt privé. || Nullité expresse, expressément imposée par un texte de loi. || Nullité tacite ou virtuelle, résultant de l'interprétation d'un texte. || Sous peine, à peine de nullité (→ Adjudicataire, cit. 2; appel, cit. 21).
1 (…) pour venir aux moyens de nullité qui seront dans les procédures.
Molière, Monsieur de Pourceaugnac, II, X.
1.1 (…) elle n'eût jamais consenti à lier son sort à un autre homme, du vivant de son premier mari, se trouvât-elle même délivrée de celui-ci par la loi humaine ! En vain eût-on invoqué auprès d'elle la nullité de ce premier mariage au regard des lois françaises, il n'en restait pas moins qu'un prêtre avait fait d'elle la femme d'un misérable, pour toujours !
G. Leroux, le Parfum de la dame en noir, p. 35.
Par ext. Cause de nullité ( Vice).
2 Il convenait que je fusse absent de votre mariage (…) J'ai supposé cette blessure pour ne point faire un faux, pour ne pas introduire de nullité dans les actes du mariage, pour être dispensé de signer.
Hugo, les Misérables, V, VII, I.
2 Caractère de ce qui est nul (II., 2.). || La nullité d'une objection ( Futilité, néantise [vx], vide), d'une démonstration, d'un travail.Cour. Défaut de talent, de connaissances, de compétence (d'une personne). || La nullité d'un élève. Faiblesse. || Ils sont tous d'une nullité lamentable. Ânerie. || Constater la nullité d'un rival (→ Féroce, cit. 6).
3 (…) spécialement tourné vers les sciences exactes et les mathématiques par son éducation, il a négligé tout ce qui n'était pas sa partie. Aussi ne sauriez-vous imaginer jusqu'où va sa nullité dans les autres branches des connaissances humaines.
Balzac, le Curé de village, Pl., t. VIII, p. 695.
4 (…) pour qu'ils en fussent réduits à ce point à merci, et que lui, le chef de la famille, le souffrit, il fallait qu'il fût la Nullité même.
M. Jouhandeau, Tite-le-Long, XXI.
3 (Une, des nullités). Personne nulle (→ Immuable, cit. 7). || C'est une vraie nullité. Non-valeur, nullard, zéro. || Cet homme est inexistant; quelle nullité ! || La classe ne serait pas mauvaise, s'il n'y avait deux ou trois nullités. Cancre.
5 Que je plains la nation, si l'on y met des nullités, comme nous en avons tant dans notre Assemblée actuelle !
Nerval, les Illuminés, « Confidences de Nicolas », III, V.
CONTR. Validité. — Valeur. — Génie.

Encyclopédie Universelle. 2012.