oppresseur [ ɔpresɶr ] n. m. et adj. m.
• 1359; lat. oppressor
♦ Personne qui opprime. ⇒ tyran . « la muette hostilité qui sépare l'oppresseur de l'opprimé » (Camus). — Adj. m. « La barbarie du régime oppresseur » (Jaurès). ⇒ oppressif; despotique, tyrannique .
⊗ CONTR. Opprimé; libérateur.
● oppresseur nom masculin Personne qui opprime, tyran. ● oppresseur (citations) nom masculin Marcel Pagnol Aubagne 1895-Paris 1974 Maudit soit l'oppresseur qui vient avec un fouet et qui nous méprise parce qu'il nous opprime ! Judas, I, Simon Pastorelly Mahomet, en arabe Muḥammad La Mecque vers 570-Médine 632 Assiste ton frère, qu'il soit oppresseur ou opprimé. Tradition musulmane ● oppresseur (difficultés) nom masculin Genre S'emploie toujours au masculin, même lorsqu'il s'agit d'une femme : elle a été l'oppresseur de son peuple. → oppresser ● oppresseur (synonymes) nom masculin Personne qui opprime , tyran.
Synonymes :
- despote
- tyran
oppresseur
n. m. Celui, celle qui opprime.
|| adj. m. Pouvoir oppresseur.
⇒OPPRESSEUR, adj. et subst. masc.
I. —Adj. Qui exerce une oppression (v. ce mot B) (sur quelqu'un ou quelque chose). Synon. despotique, oppressif, tyrannique; anton. libéral. Ce gouvernement est oppresseur, comme il y en a beaucoup (DESTUTT DE TR., Comment. sur Espr. des lois, 1807, p.301). Rentré le soir près d'elle après le poids du jour, À l'abri des tyrans oppresseurs de notre âme, Nos prières montaient de ses lèvres de femme (LAMART., Chute, 1838, p.936):
• 1. ... les Bourbons sont les fauteurs et les complices de ces traités oppresseurs...
CHATEAUBR., Mém., t.4, 1848, p.259.
II. —Subst. Personne exerçant une oppression (v. ce mot B) (sur quelqu'un ou quelque chose). Synon. dictateur, tyran; anton. libérateur, protecteur. Combattre, renverser l'oppresseur; caste des oppresseurs. Et ceux qui ont formé le grand dessein de soulever le Portugal contre ses oppresseurs, ne sont-ils pas du nombre? (LEMERCIER, Pinto, 1800, IV, 2, p.123). Tout révolutionnaire finit en oppresseur ou en hérétique (CAMUS, Homme rév., 1951, p.306). Il détestait presque autant que leurs oppresseurs les victimes trop complaisantes (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p.432):
• 2. Lorsque nos oppresseurs se préparaient à égorger les prolétaires cantonais, est-ce que ce sont les Russes qui ont secoué les bidons d'essence?
MALRAUX, Conquér., 1928, p.111.
— [Avec un compl. indiquant ce qui est opprimé] Dès demain peut-être, nous pourrons nous défendre contre les oppresseurs de notre liberté (CHATEAUBR., Natchez, 1826, 337).
Rem. Dans l'usage ce mot ne s'emploie pas au féminin.
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Subst. ca 1350 «personne exerçant une oppression» (GILLES LE MUISIT, Poésies, I, 249 ds T.-L.). B. Adj. 1516 «qui exerce une oppression» (Mirouer historial de France, 66 r° ds DELB. Notes mss). Empr. au lat. oppressor «destructeur», de oppressum, supin de opprimere, v. opprimer. Fréq. abs. littér.:290. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1026, b) 166; XXe s.: a) 169, b) 165. Bbg. DUB. Pol. 1962, p.356. — VARDAR Soc. pol. 1973 [1970], pp.276-277.
oppresseur [ɔpʀesœʀ; ɔpʀɛsœʀ] n. m. et adj. m.
ÉTYM. Déb. XIVe; lat. oppressor, de opprimere. → Opprimer.
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1 Personne qui opprime, exerce une oppression (1.). ⇒ Despote, tyran. || Peuple qui gémit (cit. 16) sous ses oppresseurs. || Révolte des opprimés contre leurs oppresseurs. ⇒ Dominateur.
1 (…) cette haine inextinguible qui se développa (…) dans mon cœur contre les vexations qu'éprouve le malheureux peuple et contre ses oppresseurs.
Rousseau, les Confessions, IV.
2 L'oppresseur qui se couvre de son nom (de la liberté) est le pire des oppresseurs. Il joint le mensonge à la tyrannie, et à l'injustice la profanation; car le nom de la liberté est saint.
F. de Lamennais, Paroles d'un croyant, XX.
3 (…) souvent l'oppresseur étend ses mesures aussi loin que va la crainte de l'opprimé.
Balzac, l'Enfant maudit, Pl., t. IX, p. 670.
4 Dix partis, vingt factions ont fourni tour à tour des oppresseurs et des opprimés, des bourreaux et des victimes.
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, De Brumaire à Marengo, III.
5 Il n'y a rien de commun (…) entre un maître et un esclave, on ne peut parler et communiquer avec un être asservi (…) l'injustice est mauvaise pour le révolté (…) en ce qu'elle perpétue la muette hostilité qui sépare l'oppresseur de l'opprimé.
Camus, l'Homme révolté, p. 350.
2 Adj. m. (1756). || Pouvoir, régime oppresseur. ⇒ Despotique, tyrannique; injuste; oppression (d'); → Cruauté, cit. 3.
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CONTR. Opprimé. — Libérateur, protecteur.
Encyclopédie Universelle. 2012.