patent, ente [ patɑ̃, ɑ̃t ] adj.
• 1292 « lettre patente »; lat. patens, p. prés. de patere « être ouvert; être évident »
1 ♦ Vx Ouvert. — Hist. Lettres patentes : décision royale, sous forme de lettre ouverte, accordant ordinairement une faveur à une personne déterminée. ⇒ patente (1o).
2 ♦ (1370) Mod. Évident, manifeste. ⇒ flagrant (cf. Qui crève les yeux). Une injustice patente. ⇒ criant. « Lorsqu'il fut patent [...] que “ça ne tournait pas rond” chez les nouveaux époux, les détestables racontars familiaux s'éveillèrent » (Colette).
⊗ CONTR. Douteux, latent.
● patent, patente adjectif (latin patens, -entis, de patere, être ouvert) Qui est évident, manifeste, connu de tous : Un fait patent. ● patent, patente (expressions) adjectif (latin patens, -entis, de patere, être ouvert) Lettres patentes, lettres royales scellées du grand sceau, par opposition aux lettres fermées, ou de cachet. ● patent, patente (synonymes) adjectif (latin patens, -entis, de patere, être ouvert) Qui est évident, manifeste, connu de tous
Synonymes :
- criant
- flagrant
- indéniable
- notoire
- public
Contraires :
- douteux
patent, ente
adj. évident, manifeste. Une erreur patente.
⇒PATENT, -ENTE, adj.
A. —HIST., CHANCELLERIE
1. Lettres patentes. Sous l'Ancien Régime, décision royale exprimant la volonté du roi en tant que législateur, sous forme de lettre ouverte, scellée du grand sceau et contresignée par un secrétaire d'État, qui accorde ordinairement une faveur au destinataire. Anton. lettres closes, lettres de cachet (v. lettre). Obtenir des lettres patentes. [Henri III] trouva en effet mille prétextes pour ne pas envoyer au duc les lettres patentes de sa nouvelle dignité (MÉRIMÉE, Portr. hist. et littér., 1870, p.21). C'est ainsi que pendant dix-huit mois le Parlement refusa d'enregistrer les lettres patentes qui établissaient l'Académie française (A. FRANCE, Génie lat., 1909, p.33).
2. Acquit-patent. V. acquit B 3.
B. —Évident, manifeste, qui ne prête à aucune contestation. Synon. certain, flagrant, incontestable, indéniable, indubitable; anton. caché, douteux, occulte (littér.). Crime patent; injustice, vérité patente. Je ne me flatte pas de pouvoir répondre à ces grandes interrogations. J'apporte seulement quelques données pour les résoudre et surtout la preuve patente du désastre (BARRÈS, Pitié églises, 1914, p.352). Toutefois, je constate un fait patent. Tu n'as pas touché à ton repas. Nieras-tu l'évidence? (ARNOUX, Seigneur, 1955, p.80):
• ♦ Il fut si patent dans Sancerre qu'aucun de ces trois hommes n'en laissait un seul près de madame de La Baudraye que leur jalousie y donnait la comédie.
BALZAC, Muse départ., 1844, p.76.
REM. Patemment, adv., vx ou littér. D'une manière patente, évidente. Synon. ouvertement, publiquement, visiblement. anton. occultement. Le magistrat (...) lui raconta de point en point le vol commis par son père, occultement au préjudice d'Ursule, patemment au préjudice de ses cohéritiers (BALZAC, U. Mirouët, 1841, p.266).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1307 patentes lettres (Cart. de Ph. d'Alenç., p.151, A. Seine-Inférieure ds GDF. Compl.); 1357, 10 avr. lettres patentes (Lettres de Charles V d'apr. Encyclop. t.9, p.427a); 2. 1370-72 «évident, manifeste» (NICOLE ORESME, Ethiques, éd. A. D. Menut, 416). Empr. au lat. patens, part. prés. de patere «être ouvert, accessible, visible» (cf. lat. médiév. littere patentes 1165 ds LATHAM). Fréq. abs. littér.:45. Bbg. QUEM. DDL t.10 (s.v. patemment).
patent, ente [patɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. 1292, « lettre patente »; du lat. patens, p. prés. de patere « être ouvert; être évident ».
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1 Vx. Ouvert. — Dr. anc. || Lettres patentes : décision royale, sous forme de lettre ouverte, accordant ordinairement une faveur à une personne déterminée. || Les lettres patentes devaient être enregistrées au Parlement. ⇒ Patente (1.). → Madame, cit. 3.
2 (1370). Mod. Très apparent; évident ou notable. ⇒ Évident, flagrant, manifeste. || Le mécontentement était patent (→ Comprimer, cit. 16). || La loi patente de l'art (→ Formule, cit. 16). || Quelque avertissement patent ou occulte (→ Malheur, cit. 39). || Il est patent que…
1 Ses intentions furent alors si patentes que Gaubertin jugea nécessaire de lui faire une part en l'initiant à la conspiration ourdie contre les Aigues.
Balzac, les Paysans, Pl., t. VIII, p. 201.
2 Lorsqu'il fut patent, au bout de quelques semaines de mariage, que « ça ne tournait pas rond » chez les nouveaux époux, les détestables racontars familiaux s'éveillèrent.
Colette, Belles saisons, p. 133.
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CONTR. Douteux, faux, furtif, latent.
Encyclopédie Universelle. 2012.