pelure [ p(ə)lyr ] n. f.
1 ♦ (1260) Peau d'un fruit, d'un légume qu'on a pelé. ⇒ épluchure. Foin « des rognures, des pelures de truffe ! » (Colette). Spécialt Pelure d'oignon.
2 ♦ (1725) Fig. et fam. Habit, vêtement. Dites-moi « quelle pelure dois-je mettre ? » (Queneau). Spécialt Manteau. Je vais enlever ma pelure.
3 ♦ (1857) Par appos. Papier pelure, très fin et légèrement translucide. Une bible sur papier pelure. — Une pelure : un feuillet de papier pelure. Deux doubles dactylographiés sur pelure.
● pelure nom féminin (de peler) Peau ou morceau de peau qu'on enlève à certains fruits, à certains légumes, pour les rendre propres à la consommation : Pelure de pêche. Familier. Vêtement de dessus, manteau, imperméable. Plaque métallique servant de matrice pour la fabrication des disques et obtenue par galvanoplastie à partir de l'enregistrement mécanique original. ● pelure (difficultés) nom féminin (de peler) Orthographe 1. Du papier pelure (sans trait d'union), des papiers pelures. → papier. 2. Un vin pelure d'oignon ou, n.m. inv., un pelure d'oignon, sans s à oignon. Les pelure d'oignon se boivent en général frais, comme les rosés. ● pelure (expressions) nom féminin (de peler) Papier pelure, papier à écrire très fin et translucide. Pelure d'oignon, teinte orangée à fauve de certains vins rouges ou rosés, notamment de vins vieux (rouges) ; synonyme de fini crispé. ● pelure (synonymes) nom féminin (de peler) Peau ou morceau de peau qu'on enlève à certains fruits...
Synonymes :
- épluchure
Pelure d'oignon
Synonymes :
- fini crispé
pelure
n. f.
d1./d Peau d'un fruit ou d'un légume épluché. Pelure de mangue.
— Pelure d'oignon, interposée entre les couches qui forment le bulbe de l'oignon.
d2./d (En appos.) Papier pelure: papier fin servant, en dactylographie, à faire des doubles d'un texte.
⇒PELURE, subst. fém.
A. —[Corresp. à peler I A]
1. Peau ou morceau de peau d'un fruit, d'un légume. Pelures d'orange, de pomme, de pomme de terre. Ajouter à cette sauce, qui est un velouté, une poignée de pelures de champignons de couche (Gdes heures cuis. fr., P. Montagné, 1948, p.190). Devant moi, dans la rue, un passant glisse sur une pelure de banane (MARROU, Connaiss. hist., 1954, p.84):
• 1. ... la mère Catherine apporta les pommes de terre dans une corbeille. Elles étaient cuites à l'eau, blanches, les pelures crevées...
ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t.1, 1870, p.57.
♦P. anal. Croûte ou enveloppe qu'on enlève à certains produits comestibles. Pelure de fromage. Murailles de pâtés, os de jambon, pelures de saucisses et croûtes de pain (GAUTIER, Fracasse, 1863, p.156). M. Méridier interpella Augustin, parmi les pelures de gruyère, les noyaux des dernières cerises et les turbulences d'enfants (MALÈGUE, Augustin, t.1, 1933, p.136).
— En partic. Pelure (d'oignon)
a) Pellicule fine et translucide que l'on trouve entre les couches extérieures qui forment le bulbe de l'oignon.
♦En pelure d'oignon, par pelures. À la façon des pelures d'oignon. Lambeaux épidermiques en voie de chute en pelures d'oignon (QUILLET Méd. 1965, p.314):
• 2. Notre navire avait nom: l'Amiral Bragueton. Il ne devait tenir sur ces eaux tièdes que grâce à sa peinture. Tant de couches accumulées par pelures avaient fini par lui constituer une sorte de seconde coque à l'Amiral Bragueton à la manière d'un oignon.
CÉLINE, Voyage, 1932, p.140.
b) P. méton. Couleur rose orangé que présente la pelure de l'oignon. Violon (...) vernis rose pelure d'oignon (Catal. Thibouville-Lamy, 1932).
♦Vin (couleur de) pelure d'oignon. Il revit ses deux voisins de table au rire narquois, les verres pleins jusqu'au bord de ce traître vin pelure d'oignon (THEURIET, Mariage Gérard, 1875, p.158).
2. P. anal.
a) En appos. Papier pelure
— Papier très fin et légèrement translucide. Une bible sur papier pelure.
— ,,Papier léger, très peu opaque, fragile. Utilisable pour les doubles de machine à écrire`` (CHAM. 1969). [Le microfilm] appliqué à des documents notoirement menacés, à savoir des documents dont l'écriture est appelée à disparaître rapidement (doubles au carbone sur papier pelure) (L'Hist.et ses méth., 1961, p.799):
• 3. ... lettre et papier pelure, entraînés par des cylindres se trouvent si fortement pressés que le décalque s'opère convenablement. La copie terminée, la bande de papier pelure est découpée par la machine elle-même, à la grandeur des feuillets d'une copie de lettres ordinaire.
PETHOUD, Organ. industr. et comm., 1931, p.187.
b) Pop., fam. Vieux vêtement de dessus; p.ext., tout vêtement. Enlever sa pelure. Si par hasard tu t'ennuyais, garde une de tes belles pelures, tu viendras ici me demander à dîner et passer la soirée (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p.324). [La toilette d'Anatole] montrait les fatigues, les élimages (...) l'espèce de pourriture hypocrite de ce qui n'est plus sur un homme le vêtement, mais la «pelure» (GONCOURT, Man. Salomon, 1867, p.383). Je m'allonge alors d'un coup sur le plume, tout habillé, je me repose... Je vais m'endormir tel quel... Je me disais comme ça, «Toto, enlève pas ta pelure (...)» (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p.325).
c) Arg. du cycl. Les pelures. ,,Les boyaux d'un vélo de courses`` (SANDRY-CARR. Cycl. 1963). J'ai perdu une pelure: ,,j'ai eu une crevaison`` (SANDRY-CARR. Cycl. 1963).
d) PHYS. ,,Pellicule métallique obtenue par galvanoplastie, constituant une empreinte inversée d'un enregistrement mécanique`` (PIR. 1964).
3. Pop. Individu méprisable. Albert n'entravait plus rien en prenant du poids. C'était devenu une vraie pelure. C'est pourquoi je l'avais laissé glisser (LE BRETON 1960). Antonio est un vrai caïd, mais il ne s'est jamais chevillé qu'avec des pelures (RIV.-CAR. 1969).
B. —[Corresp.à peler I B]
1. ,,Laine que le mégissier enlève des peaux de mouton`` (ROB.). Synon. poil, pelage. «Enfin!» dit la petite chèvre [de M. Seguin], qui n'attendait que le jour pour mourir, et elle s'allongea par terre dans sa belle pelure blanche toute tachée de sang (A. DAUDET, Arlésienne, 1872, I, 1er tabl., 2, p.368).
2. Lambeau d'un vêtement usé qui perd ses poils. Il flottait dans un reste de chemise d'une toile à treillis, du noir d'un sac à charbon, et dont les manches, à partir des coudes, pendillaient en pelures (GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p.209).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep.1694. Étymol. et Hist.1. Ca 1150 fig. «lambeau, part d'un butin; dépouille» (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 7565); 2. début XIIIes. «toison» brebis sans peleüre (Sept sages de Rome, éd. J. Misrahi, 2033); 3. «peau, enveloppe extérieure enlevée de quelque chose» a) 1er tiers XIIIes. désigne la peau d'une volaille rôtie (Les Perdriz ds A. DE MONTAIGLON et G. RAYNAUD, Rec. gén. des fabliaux, t.1, p.188, 15); b) 1253-54 la pelëure d'une pomme indiquant une quantité minime (RUTEBEUF, Discorde de l'Université et des Jacobins, 63 ds OEuvres, éd. E. Faral et J. Bastin, t.1, p.241; cf. Fr. MÖHREN, Le Renforcement affectif de la négation par l'expr. d'une valeur minimale en a. fr., Tübingen, 1980, p.204); c) 1559 «écorce» pellures de jonc (RONSARD, Chant pastoral, 193 ds OEuvres, éd. P. Laumonier, t.9, p.85); d) 1680 pelure de fromage (RICH.); 4. p.anal. a) 1827 arg. plure «redingote» (N. RAGOT, Le Vice puni ou Cartouche, 2e éd., d'apr. SAIN. Sources Arg. t.1, p.335b); b) 1868 papier pelure (LITTRÉ); v. aussi oignon. Dér. de peler; suff. -ure1. Fréq. abs. littér.: 135.
DÉR. Pelurer, verbe trans., fam. ou région. Peler. Pelurer des fruits. Des soeurs, assises autour d'une table, pelurent des poires (HUYSMANS, Art mod., 1883, p.84). Une machine à pelurer les pommes de terre fonctionnait avec un tic-tac de moulin (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p.663). — [p()]. — 1re attest. 1821 pop.«ôter la pelure» (DESGRANGES, Petit dict. du peuple, p.68 d'apr. GOUG. Lang. pop., p.137: Pelurer. Barbarisme. On doit dire: Peler un fruit et non pas pelurer); terme dial. att. notamment en Normandie, dans la vallée moyenne de la Loire et en Lorraine (FEW t.8, p.484b), de pelure, dés. -er.
BBG. —PAULI 1921, p.100. —SAIN. Arg. 1972 [1907] p.178.
pelure [p(ə)lyʀ] n. f.
ÉTYM. XIIIe; peleüre « dépouille, butin », 1156; de peler.
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1 (1260). Peau, enveloppe ou morceau de l'enveloppe détachée d'un fruit, d'un légume qu'on a pelé. ⇒ Peler. || Pelures de poires (→ Écale, cit. 2), de pommes. || Pelures de pommes de terre. ⇒ Épluchure.
1 « Ah ! cette peau qu'ils ont ! », poursuivait Rachel. « Fine comme une pelure de fruit ! »
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 41.
♦ Pelure d'oignon. ⇒ Oignon.
♦ Par ext. || Pelure de fromage, la croûte pelée.
2 (XVIIe). Techn. Laine que le mégissier enlève des peaux de moutons.
3 (1725). Fam. Habit, vêtement, et, spécialt, manteau. || Je vais enlever ma pelure.
2 — Quel chien de temps ! dit-il. Puis croisant la redingote : — La pelure est trop large. — C'est égal, ajouta-t-il, il a diablement bien fait de me la laisser, le vieux coquin !
Hugo, les Misérables, III, VIII, XII.
3 — Dites-moi, madame Marceline, dit Madeleine, quelle pelure dois-je mettre ?
R. Queneau, Zazie dans le métro, Folio, p. 141.
4 (XIXe). Fig. et par appos. || Papier pelure, très fin et légèrement translucide. || Une bible (cit. 9) sur papier pelure. — Ellipt. (N. f.). || Deux doubles dactylographiés sur pelure.
5 T. d'injure. Individu méprisable (→ Déchet, ordure).
4 Euh, fit Pierrot en consultant un vieil as de carreau qui lui tenait lieu de carnet, ça fait 2 356.
— Tant que ça ? s'indigna Lafrezique.
— T'as qu'à compter, pelure !
René Fallet, le Triporteur, p. 53.
6 Techn. Matrice de disques obtenue directement d'après l'original.
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DÉR. Pelurer.
Encyclopédie Universelle. 2012.