petitesse [ p(ə)titɛs ] n. f.
• petitece 1170; de petit
1 ♦ Caractère de ce qui est de petite dimension. ⇒ exiguïté. Des fourmis « s'acharnant sur une besogne démesurée, géante à côté de leur petitesse » (Zola). « La finesse des attaches, la petitesse des mains et des pieds » (Gautier). La petitesse de ses revenus, d'un don. ⇒ modicité.
2 ♦ Caractère mesquin, sans grandeur. « J'eus honte pour lui de sa petitesse au milieu de tant de grandeur » (Balzac). « Rome, née dans la petitesse pour arriver à la grandeur » (Montesquieu). La petitesse d'une existence bourgeoise. ⇒ médiocrité. — Petitesse d'un homme. ⇒ bassesse, faiblesse. Petitesse d'esprit, de cœur. ⇒ étroitesse, mesquinerie. La petitesse de ses procédés.
3 ♦ Trait, action dénotant un esprit petit, étroit ou sans noblesse. ⇒ défaut, faiblesse. « Les petitesses d'un grand homme paraissent plus petites par leur disproportion avec le reste » (Hugo).
⊗ CONTR. Grandeur, hauteur. Ampleur, immensité. Générosité.
● petitesse nom féminin Caractère de ce qui est petit, de petites dimensions. Caractère de ce qui est de peu de valeur : La petitesse d'un salaire. Caractère de ce qui est sans élévation intellectuelle ou morale : Petitesse d'esprit. Acte dépourvu de dignité morale, de noblesse. ● petitesse (citations) nom féminin Jean Anouilh Bordeaux 1910-Lausanne 1987 […] Je sais de quelles petitesses meurent les plus grandes amours. L'Hermine, II, Frantz La Table Ronde Honoré de Balzac Tours 1799-Paris 1850 Les âmes fortes ne sont ni jalouses ni craintives : la jalousie est un doute, la crainte est une petitesse. Le Contrat de mariage Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux Paris 1688-Paris 1763 L'inférieur n'est-il pas bien flatté d'une familiarité dont on ne l'honore qu'en se montrant satisfait des sentiments qu'il a de sa petitesse ? Lettre sur les habitants de Paris ● petitesse (synonymes) nom féminin Caractère de ce qui est petit , de petites dimensions.
Synonymes :
- étroitesse
- exiguïté
Caractère de ce qui est sans élévation intellectuelle ou morale
Synonymes :
- humilité
- modestie
- modicité
- obscurité
- simplicité
Acte dépourvu de dignité morale, de noblesse.
Synonymes :
- bassesse
- étroitesse
- médiocrité
petitesse
n. f.
d1./d Caractère de ce qui est petit. La petitesse de sa taille.
— La petitesse de ses revenus.
d2./d Fig. Caractère mesquin, bas; mesquinerie. La petitesse de ce procédé.
⇒PETITESSE, subst. fém.
A. —1. Caractère de ce qui est petit, de ce qui a des dimensions réduites. Synon. exiguïté; anton. grandeur. Ses pieds, remarquables par leur petitesse, étaient nus dans de délicates pantoufles de cordes de soie tressées à jour (CHAMPFL., Avent. Mlle Mariette, 1853, p.29). Lorsqu'on examine ce qui reste de la ville ancienne, on est frappé de la petitesse des maisons qui toutes ont laissé leur trace sur le sol (ABOUT, Grèce, 1854, p.398).
2. Modicité. Petitesse de ses moyens. On respectait assez la dette publique, ce qui donnait une apparence de bonne foi au gouvernement, sans le gêner beaucoup, vu la petitesse de la somme (STAËL, Consid. Révol. fr., t.2, 1817, p.115).
B. —Au fig., péj.
1. Bassesse, médiocrité. Synon. étroitesse; anton. ampleur. Petitesse d'esprit, de sentiments. Cette petitesse d'âme toujours lui avait fait horreur (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1948, p.280):
• ♦ Au fond, quelle platitude de spécialiste confiné dans sa partie! Quelle petitesse de boutiquière, tenant tel article à l'exclusion de tout autre!
LEMAITRE, Contemp., 1885, p.331.
2. Pensée, action qui dénote ce caractère. Synon. mesquinerie; anton. générosité. Ces destitutions ridicules, petitesses basses et ignobles ont couvert d'un ridicule ineffaçable les Villèle, Peyronnet et autres ministres (DELÉCLUZE, Journal, 1828, p.401). On sent que la grandeur de ses devoirs l'a élevée naturellement au-dessus des petitesses de la religiosité (GONCOURT, Journal, 1871, p.835).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) Ca 1175 petitece «enfance» (Chronique Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 43691); b) fin XIIes. petitesce «petit nombre» (Sermons St Grégoire sur Ezechiel, 80, 8 ds T.-L.); 1314 petitesce «petite dimension» (HENRI DE MONDEVILLE, Chirurgie, 2152, ibid.); c) 1363 «basse condition, faiblesse, humilité» (Miracles ND par personnages, éd. G. Paris et U. Robert, XXI, 620); d) 1665 «mesquinerie» (LA ROCHEFOUCAULD, Réflexions ou sentences et maximes morales, éd. A. Régnier, t.1, p.140); e) 1674 «action qui dénote un esprit mesquin» (BOILEAU, Art poétique, III, éd. Ch.-H. Boudhors, p.99, 103). Comp. de petit; suff. -esse. Fréq. abs. littér.: 514. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 882, b) 968; XXes.: a) 643, b) 527.
petitesse [pətitɛs] n. f.
ÉTYM. 1170, petitece; de petit.
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1 Caractère de ce qui est petit en dimension, en étendue, en volume… ⇒ Exiguïté. || Petitesse d'un être, de sa taille (→ Antiphrase, cit. 1; corps, cit. 15; haut, cit. 11; moyenne, cit. 2). || Petitesse des fenêtres (→ Meurtrier, cit. 5), d'une roue motrice (cit. 3), d'un angle (→ Diamant, cit. 6), des caractères d'imprimerie… || Globules d'une petitesse extrême (→ Mercure, cit. 3). || Les deux infinités (cit. 1, Pascal) de grandeur et de petitesse.
1 (…) le petit homme qui les voulut traiter dans une petite maison de campagne qui était proportionnée à sa petitesse.
Scarron, le Roman comique, II, XVI.
2 Qu'un ciron lui offre dans la petitesse de son corps des parties incomparablement plus petites (…) il pensera peut-être que c'est là l'extrême petitesse de la nature. Je veux lui faire voir là-dedans un abîme nouveau (…) qu'il se perde dans ces merveilles, aussi étonnantes par leur petitesse que les autres par leur étendue (…)
Pascal, Pensées, II, 72.
3 La finesse des attaches, la petitesse des mains et des pieds ne laissent rien à désirer. Sans aucune exagération poétique, on trouverait aisément à Séville des pieds de femme à tenir dans la main d'un enfant.
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 246.
4 (…) de noires fourmis laborieuses (…) s'acharnant sur une besogne démesurée, géante à côté de leur petitesse (…)
Zola, la Terre, I, I.
⇒ Modicité. || La petitesse de ses revenus, d'un don.
2 Caractère mesquin, sans grandeur. || La petitesse de sa condition, de son état. || « Rome, née dans la petitesse pour arriver à la grandeur » (Montesquieu). || La petitesse d'une existence (cit. 28) bourgeoise. ⇒ Médiocrité. — Petitesse de l'homme, d'un homme. ⇒ Bassesse, faiblesse (→ Assujettissement, cit. 1; brillant, cit. 12; habile, cit. 18). || Petitesse d'esprit, de cœur. ⇒ Étroitesse, mesquinerie (→ Adoration, cit. 5; opiniâtreté, cit. 3). || La petitesse de ses procédés.
5 J'eus honte pour lui de sa petitesse au milieu de tant de grandeur, de sa pauvreté au milieu de tant de luxe.
Balzac, la Peau de chagrin, Pl., t. IX, p. 127.
6 Jadis sa tyrannie paraissait liberté à notre servitude; maintenant sa grandeur paraîtrait despotisme à notre petitesse.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. IV, p. 78.
3 (Une, des petitesses). Trait, action dénotant un esprit petit, étroit ou sans noblesse. ⇒ Bassesse, mesquinerie. || Les petitesses qui se rencontrent dans presque tous les grands caractères (→ Emparer, cit. 14). ⇒ Défaut, faiblesse. || Les petitesses des âmes étroites (→ Haine, cit. 5). || Esprits lilliputiens (cit. 3) qui supposent leurs petitesses chez les autres.
7 À la cour, à la ville, mêmes passions, mêmes faiblesses, mêmes petitesses, mêmes travers d'esprit, mêmes brouilleries dans les familles et entre les proches, mêmes envies, mêmes antipathies.
La Bruyère, les Caractères, IX, 53.
8 (…) les petitesses de la vie privée peuvent s'allier avec l'héroïsme de la vie publique.
Voltaire, Essai sur les mœurs, CLXXV.
9 Les petitesses d'un grand homme paraissent plus petites par leur disproportion avec le reste.
Hugo, Post-scriptum de ma vie, L'esprit, Tas de pierres, IV.
10 Tout cela me paraît profondément ordinaire et bête. Mais la Société n'est-elle pas l'infini tissu de toutes ces petitesses, de ces finasseries, de ces hypocrisies, de ces misères ?
Flaubert, Correspondance, 403, 25-26 juin 1853.
11 (…) les grandes choses ont toujours de grandes causes dans la nature de l'homme, bien que souvent elles se produisent avec un cortège de petitesses qui, pour les esprits superficiels, en offusquent la grandeur.
Renan, Vie de Jésus, Œ. compl., t. IV, p. 251.
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CONTR. Grandeur, hauteur. — Ampleur, immensité. — Générosité.
Encyclopédie Universelle. 2012.