piéton, onne [ pjetɔ̃, ɔn ] n. et adj.
• déb. XIVe; de piéter
1 ♦ Vx Fantassin.
2 ♦ (1538) Mod. (rare au fém.) Personne qui circule à pied. Passage pour piétons (⇒ clou) . « Deux ruisseaux de piétons longent peureusement les trottoirs » (Duhamel).
3 ♦ Adj. À l'usage exclusif des piétons. Entrée piétonne. « un portail à trois portes, [...] la porte cochère, très grande, au milieu; [...] à gauche, la porte piétonne, petite » (Hugo). Passerelle piétonne. Rue piétonne. ⇒ piétonnier. Quartier piéton.
● piéton, piétonne nom (de piéter) Personne qui va à pied, par rapport à celle qui est motorisée (le féminin est rare). ● piéton, piétonne adjectif Synonyme de piétonnier. ● piéton, piétonne (difficultés) adjectif Emploi Piétonnier, ère adj. = réservé aux piétons, à l'exclusion de tout véhicule. Le mot fait aujourd'hui partie de l'usage courant. Recommandation Dans l'expression soignée, en particulier à l'écrit, préférer piéton, piétonne : un espace piéton, une rue piétonne. Remarque L'emploi adjectif de piéton était habituel autrefois, lorsqu'il y avait lieu de distinguer la porte cochère d'une maison (par où passaient les voitures à chevaux, les coches) de la porte piétonne. ● piéton, piétonne (synonymes) adjectif
Synonymes :
- piétonnier
piéton, onne
n. et adj.
d1./d n. Personne qui va à pied.
d2./d adj. Réservé aux piétons. Rue piétonne. Syn. piétonnier.
I.
⇒PIÉTON1, -ONNE, subst.
A. —1. HIST. MILIT. [Au Moy. Âge] Fantassin. Avec les seuls contingents du royaume de Jérusalem —700 cavaliers, 4000 piétons —il courut à la rencontre des Turcs (GROUSSET, Croisades, 1939, p.94).
2. Vieilli. Facteur rural qui effectuait sa tournée à pied. Ses commentaires sur le journal que le piéton apportait à huit heures remplissaient souvent la soirée (STENDHAL, Lamiel, 1842, p.69). Elle aperçut au loin dans la plaine un homme qui venait vers sa demeure. Bientôt elle le reconnut, c'était le piéton chargé de distribuer les lettres (MAUPASS., Contes et nouv., t.2, Mère sauvage, 1884, p.235).
B. —Personne qui circule à pied (en ville, sur une route). Les piétons circulent le long des boutiques, et abandonnent le milieu du pavé à des voitures brillantes (JOUY, Hermite, t.3, 1813, p.136). Des nuées de piétons affluaient par les rues, et grossissaient sans trêve le flot mouvant (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p.451).
♦Au fém., rare. La toilette de Clotilde était assurément sans aucun faste. C'était la mise la plus ordinaire d'une de ces trois cent mille piétonnes de Paris qui ont conquis l'univers sans dépasser les boulevards extérieurs (BLOY, Femme pauvre, 1897, p.60). Le long des trottoirs, des piétons ou piétonnes fatigués ou impatients faisaient de l'auto-stop (QUENEAU, Zazie, 1959, p.143).
— Un bon piéton, une bonne piétonne. Un homme, une femme qui marche longtemps sans se fatiguer. (Ds Ac.).
REM. 1. Piétonnaille, subst. fém., péj. Synon. de piétaille. François [cocher] nous voilà dans une belle position; gare la piétonnaille! gare! gare! (F. GRANDIN, Mossieur de la Godardière, 1837, p.40 ds QUEM. DDL t.30). 2. Piétonner, verbe intrans., région. (Canada). Remuer les pieds sur place, piétiner. Vous autres, vous savez pas ce que c'est d'aimer à voir du pays, de se lever avec le jour, un beau matin, pour filer fin seul, le pas léger, le coeur allègre, tout son avoir sur le dos. Non! Vous aimez mieux piétonner toujours à la même place, pliés en deux sur vos terres de petite grandeur (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p.239).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Ac. 1694, 1718: pieton ,,Il se dit aussi au féminin: c'est une mauvaise pietonne``; dep. 1740: piéton ,,On dit aussi, mais rarement: une bonne piétonne`` (Ac. 1935). Étymol. et Hist. 1. Ca 1360 «fantassin» (Hugues Capet, éd. De la Grange, p.49); 2. 1538 «celui qui va à pied» (EST.); 3. 1787 «facteur rural» (FÉR. Crit.). Dér. de piéter; suff. -on1. Bbg. BAIST (G.). Banse, bouleau, bride... Rom. Forsch. 1906, t.19, p.639.
II.
⇒PIÉTON2, -ONNE, adj.
Réservé aux piétons. Rue, voie, zone piétonne. Le cimetière Vaugirard (...) avait sa porte cochère et sa porte bâtarde que, dans le quartier, les vieilles gens, tenaces aux vieux mots, appelaient la porte cavalière et la porte piétonne (HUGO, Misér., t.1, 1862, p.654). Paris n'a toujours pas de vrai quartier piéton (Le Monde, 20 août 1974 ds GILB. 1980). Remplacer le bâtiment d'abord prévu par des structures légères, des allées piétonnes, des fontaines, des espaces verts (Le Nouvel Observateur, 16 oct. 1978 ds GILB. 1980).
REM. Piétonnier, -ière, adj., synon. Chemin, espace, quartier piétonnier; rue, zone piétonnière. Au Quartier Latin, l'îlot Saint-Séverin est devenu, depuis Noël, le premier «secteur piétonnier» de la capitale (Le Monde, 10 févr. 1973 ds GILB. 1980).
Prononc.:[], fém. [-]. Étymol. et Hist. 1. 1599 fig. «banal» (LA POPELINIÈRE, L'histoire des histoires, II, 57 ds Fonds BARBIER: autrement se seroit ceste libre et continue histoire, qu'une serve et pietonne poësie); 2. 1652 «qui va à pied» la piétonne ambassade (SCARRON, Le Virgile Travesti, livre VII); 3. 1862 «réservé aux piétons» la porte piétonne (HUGO, loc. cit.). Empl. adj. de piéton1.
STAT. —Piéton1 et 2. Fréq. abs. littér.:245. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 234, b) 396; XXes.: a) 388, b) 395.
piéton, onne [pjetɔ̃, ɔn] n. et adj.
ÉTYM. V. 1320; de peditare « marcher ». REM. Le fém. piétonne (1869) n'est pas employé comme subst. dans la langue courante (→ toutefois ci-dessous, cit. 1.1).
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2 (1538). Personne qui circule à pied. || Réglementation de la circulation des piétons (Code de la route, art. 217). || Piétons marchant dans les rues (→ Affluer, cit. 4; éclabousser, cit. 3). — Le Piéton de Paris, œuvre de Léon-Paul Fargue.
1 Deux ruisseaux de piétons longent peureusement les trottoirs.
G. Duhamel, le Voyage de P. Périot, I.
1.1 (…) des piétons ou des piétonnes fatigués ou impatients faisaient de l'auto-stop (…)
R. Queneau, Zazie dans le métro, Folio, p. 108.
3 (1788). Vx. Facteur rural.
1.2 Dans les campagnes encore, l'homme chargé de porter les lettres d'une commune à l'autre a conservé le nom de piéton.
Ch. Paul de Kock, la Grande Ville, t. I, p. 93 (1842).
4 (1869; « banal », 1599). || Piéton, piétonne, dans les expressions sentier piéton, porte piétonne (par oppos. à porte cochère), entrée piétonne : à l'usage exclusif des piétons.
2 (…) une cour d'honneur fermée d'un portail à trois portes, une fort large et deux basses; la porte cochère, très grande, au milieu; à droite, la porte chevalière, moindre; à gauche la porte piétonne, petite.
Hugo, l'Homme qui rit, II, V, III.
3 (…) Rodrigue sonna au portail d'une villa. Un homme en robe de chambre grenat et chaussons fourrés, apparut sur le perron. Il ajusta des lunettes pour, par-dessus la porte cochère, identifier les visiteurs. Puis il descendit rapidement et entrouvrit la porte piétonne.
Roger Vailland, Bon pied, bon œil, p. 22.
♦ Rue piétonne. || Zone piétonne. || « La zone piétonne s'achève, mais la mutation du quartier Beaubourg n'est pas terminée » (le Monde, 17 févr. 1977, p. 13). || Voie piétonne. — REM. On peut préférer cet adj., plus ancien et plus bref, au néologisme piétonnier.
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DÉR. Piétonnier.
Encyclopédie Universelle. 2012.