1. pieu [ pjø ] n. m.
• 1287; forme picarde du plur. peus, de l'a. fr. pel, lat. palus → 1. pal
♦ Pièce de bois droite et rigide, dont l'un des bouts est pointu et destiné à être fiché en terre. ⇒ échalas, épieu, 1. pal, palis, 1. pilot, 1. piquet, poteau, 2. rame. « Huit rangs de petits fossés dont le fond était hérissé de pieux » (Michelet). « chaque brebis du troupeau, attachée à un pieu » (Renan).
♢ Pieu de fondation : longue pièce de métal ou de béton armé, que l'on enfonce ou coule dans le sol où l'on veut bâtir.
⊗ HOM. Pieux.
pieu 2. pieu [ pjø ] n. m.
♦ Fam. Lit. Aller, se mettre au pieu. ⇒ se pieuter.
● pieu nom masculin (latin palus, poteau) Pièce longue, cylindrique ou prismatique, en bois, en métal ou en béton armé, que l'on enfonce ou que l'on confectionne dans le sol. ● pieu (homonymes) nom masculin (latin palus, poteau) pieux adjectif ● pieu (synonymes) nom masculin (latin palus, poteau) Pièce longue, cylindrique ou prismatique, en bois, en métal ou...
Synonymes :
- échalas
- pal
- pilot
- piquet
- poteau
● pieu
nom masculin
(peut-être variante picarde de peau, de peausser, se coucher)
Populaire. Lit.
● pieu (homonymes)
nom masculin
(peut-être variante picarde de peau, de peausser, se coucher)
pieux
adjectif
● pieu (synonymes)
nom masculin
(peut-être variante picarde de peau, de peausser, se coucher)
Populaire. Lit.
Synonymes :
- plumard (familier)
pieu
n. m. Pièce de bois pointue à un bout, destinée à être enfoncée en terre. Les pieux d'une clôture.
|| CONSTR élément long que l'on enfonce par battage ou forage (bois, métal) ou que l'on coule (béton) dans le sol pour servir de fondement à un ouvrage.
I.
⇒PIEU1, subst. masc.
Morceau de bois rigide, long et droit, dont l'une des extrémités, rendue pointue, est destinée à être fichée en terre. Synon. palis, piquet, poteau. Les arbres restés encore debout semblaient des poteaux démesurés, des pieux gigantesques amputés et rasés par l'acier tranchant des serpes (MAUPASS, Contes et nouv., t.2, Pte Roque, 1885, p.1035). Les digues de fascines, la barque aux voiles flasques qui rentre au petit port, halée par des hommes aux pieds nus, la mer verte et rude qui se déchire aux pieux de la digue basse (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p.138):
• ♦ On lui donne aussi le nom de Nouvelle-Orléans la Pucelle, parce que les Louisianais ne l'ont jamais laissé prendre (...). Ses fortifications sont en bois. Elle est entourée de pieux pointus, de douze pieds de hauteur, de bois équarris se touchant les uns les autres, assujettis en-dedans par des traverses et des arcs-boutans.
BAUDRY DES LOZ., Voy. Louisiane, 1802, p.162.
— P. anal. Pièce de bois, de métal, de béton, de forme cylindrique ou prismatique, que l'on enfonce ou que l'on coule pour les fondations ou les travaux de construction. Pieu de fondation. Ces murs tout à fait nus percés d'étroites fenêtres jumelles que sépare une colonnette raide comme un pieu de fer (FAURE, Hist. art, 1912, p.328).
— Raide, droit comme un pieu. Comme je faisais la conversation avec Mme de Castellan, est arrivé près d'elle un élégant, droit comme un pieu, dont la physionomie était aussi immobile qu'insignifiante (...). Il est difficile d'avoir l'air plus bête et plus sot que cet homme (DELÉCLUZE, Journal, 1825, p.245). La lame sortit de la plaie lancée par un bouillon de sang gros comme le bras. Il tomba sur le nez roide comme un pieu (MÉRIMÉE, Carmen, 1845, p.63). Elle trouvait souvent Lalie attachée au pied du lit de fer (...). Lalie, raide comme un pieu, avec des fourmis dans les jambes, restait au poteau pendant des journées entières (ZOLA, Assommoir, 1877, p.690).
— VÉN. Long bâton ferré dont on se servait pour la chasse. Synon. épieu. Mon père (...) voulut, suivant sa coutume, attaquer et tuer le sanglier. Il descendit de cheval, et, armé d'un pieu, fut à sa rencontre: nous restâmes tous à quarante pas de lui: mon père manqua l'animal, qui se jeta sur lui (GENLIS, Chev. Cygne, t.2, 1795, p.67). Je cherchois à dessein les ours de la montagne pour les attaquer avec un pieu qui étoit la seule arme dont je fusse pourvu (NODIER, J. Sbogar, 1818, p.181).
♦[En représentation dans l'art] Une suite de figures peintes en camaïeu, entre lesquelles l'enfant distinguait un ange qui sonne du cor et qui, le pieu à la main, poursuit une licorne réfugiée dans le giron d'une vierge (BARRÈS, Jard. Bérén., 1891, p.34).
Prononc. et Orth.:[pjø]. Homon. pieu2, pieux. Att. ds Ac. dep. 1694. Plur. des pieux. Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 cas régime sing. pel (GEFFREI GAIMAR, Histoire des Anglais, éd. A. Bell, 4828); id. cas régime plur. pels (ID., ibid., 775); ca 1165 id. peus (BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, 6017 ds T.-L.); 1176-80 id. pex (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier au Lion, éd. M. Roques, 5186); début XIIIes. id. pius (RAOUL DE HOUDENC, Vengeance Raguidel, 2936 ds T.-L.); 1287 id. pieux (cité ds A. BEVANS, The Old French Vocabulary of Champagne, p.68); 2. 1825 p.compar. droit comme un pieu (DELÉCLUZE, loc. cit.). Du lat. palus «pieu»; c'est sur la forme du cas régime plur. pels que s'est développée la forme mod. pieu, cette forme ayant une importance particulière du fait de l'empl. des pieux, la plupart du temps, en grand nombre (v.FEW t.7, p.529b). Bbg. QUEM. DDL t.27.
II.
⇒PIEU2, subst. masc.
Pop. Synon. de lit. Un général qui faisait des inspections inattendues (...), mais qui, depuis huit jours, était au pieu, très malade. «Il va mourir sûrement; son état n'inspire plus aucune inquiétude», qu'i's disaient (BARBUSSE, Feu, 1916, p.134). Il faudra, d'ici peu de temps, Que dans Paris je dorme. Car Paris, ma foi! Est le seul endroit Où je suis à mon aise. Et puis, n... de D... Rien n'est «bath au pieu» Comm' vos sacré' Françaises! (PONCHON, Muse cabaret, 1920, p.82). Tu sais, dit-elle, si tu veux pioncer, faut pas te gêner... Mets-toi au pieu (ARAGON, Beaux quart., 1936, p.358).
Prononc. et Orth.:[pjø]. Homon. pieu1, pieux. Plur. des pieux. Étymol. et Hist. Fin XVIIIes. (Chansons ds ESN. 1966); 1829 (Chansons argotiques ds SAIN. Sources Arg. t.2, p.181). Prob. forme pic. de peau (piau) au sens de «lit» (v. étymol. de pioncer). Le changement de genre s'expliquerait par un empl. au plur. comme coll. «lit fait avec des peaux» (DAUZAT) et aurait été favorisé par pieu «piquet de bois».
DÉR. Pieuter, verbe, pop. Se mettre au lit, se coucher. a) Empl. intrans. C'est peau d'balle, balai d'crin et variétés diverses; tiens, v'là comme nous irons pieuter à la caserne! Et ce disant, il eut cette mimique tout à la fois expressive et distinguée, qui consiste à se caresser la naissance de la gorge avec le revers de la main (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 1re part., 7, p.78). b) Empl. pronom. Edmond Barbentane (...) a été tout simplement se balader, puis sagement, sur les dix heures trente-cinq, il est rentré chez lui se pieuter (ARAGON, Beaux quart., 1936, p.470). Allez! Allez! On va se pieuter! Maintenant tu dis plus que des sottises, demain nous en reparlerons (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p.696). — [pjøte], (il se) pieute [pjø:t]. — 1resattest. 1888 (COURTELINE, loc. cit.), 1901 se pieuter (BRUANT 1901, p.293); de pieu2, dés. -er.
BBG. —CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, p.139.
STAT. —Pieu1 et 2. Fréq. abs. littér.:243. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 333, b) 388; XXes.: a) 438, b) 276.
1. pieu [pjø] n. m.
ÉTYM. 1287, forme picarde du plur. peus, de l'anc. franç. pel, du lat. palus.
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1 Pièce de bois droite et rigide, dont l'un des bouts est pointu et destiné à être fiché en terre. ⇒ Bâton, échalas, épieu, pal, palis, pilot, piquet, poteau, rame. || Brebis attachée à un pieu (→ Brouter, cit. 2). || Clôture (cit. 1) faite de pieux. ⇒ Claie, clayonnage, palissade. || Ouvrages (cit. 7) construits à l'aide de pieux. ⇒ Estacade, fraise, palanque, palée, palifier, pilotis (→ Barbelé, cit. 1; étayer, cit. 1). || Fabrication, battage des pieux. ⇒ Mouton (II., 5.).
♦ Techn. || Pieu de fondation : longue pièce de métal, de béton armé (de bois, autrefois), etc., que l'on enfonce ou que l'on coule dans un sol meuble où l'on veut bâtir.
2 ☑ (1844). Loc. compar. Droit, raide comme un pieu : très raide (→ Galvanisme, cit. 1).
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HOM. 2. Pieu, pieux.
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2. pieu [pjø] n. m.
ÉTYM. Fin XVIIIe; piau, 1628; peau, 1596; forme picarde de peau.
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♦ Fam. Lit. || Aller, se mettre au pieu.
1 « Oui, dit Jean, et toi mon vieux, tu ne sors pas ? » Il était heureux de lui dire mon vieux, d'être l'un d'eux. « Non, je ne sortirai pas ce soir, je descendrai un moment à la cantine, et puis après on se mettra au pieu. »
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 569.
2 Elle lui dit : « Où allez-vous, maintenant ? » — Pardi, au pieu ! Il n'y a pas grand temps pour dormir…
Aragon, les Cloches de Bâle, III, V.
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HOM. 1. Pieu, pieux.
Encyclopédie Universelle. 2012.