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poteau

poteau [ pɔto ] n. m.
• 1538; postel XIIe-XIIIe; a. fr. post, lat. postis « jambage, poteau »
I
1Pièce de charpente dressée verticalement pour servir de support. pilier. Poteau de bois, de béton, de pierre, de métal. Poteau cornier. « Les halles, c'est-à-dire un toit de tuiles supporté par une vingtaine de poteaux » (Flaubert). Loc. Avoir des jambes comme des poteaux, grosses et informes. Elle a de ces poteaux !
Pièce verticale d'une potence.
2Pièce de bois, de pierre, de métal, haute et assez grosse, dressée verticalement. Poteau portant un écriteau, un panneau. Poteau indicateur, portant un panneau donnant des renseignements (noms de lieux, direction des routes...). Poteau-frontière, marquant l'emplacement d'une frontière. — (1849) Poteau télégraphique, poteau électrique, portant les fils et leurs isolateurs. « Sur le flanc du remblai se dressaient les poteaux télégraphiques : deux bignes jointes par le haut et des godets de porcelaine blanche » (Bosco). Poteau servant à attacher une barque, un animal. Sport Montants de bois ou de métal qui supportent le filet médian ou la barre des buts. Poteau de but, au rugby. Poteau de basket, de volley-ball, de tennis.
(Dans une course) Poteau de départ, d'arrivée, pieu marquant les termes de la distance à courir. — Loc. Coiffer (un concurrent) sur le poteau, le battre de justesse.
3Spécialt Poteau (d'exécution), où l'on attache ceux que l'on va fusiller. Loc. Mettre, envoyer au poteau : condamner à la fusillade. « Les types comme lui on les foutrait au poteau en cas de guerre » (Aragon).
II(1400) Fam. et vieilli Ami fidèle (sur lequel on peut s'appuyer). pote. « de vrais camarades ceux-là, des solides, des sûrs, des poteaux » (Genevoix). ⊗ HOM. Potto.

poteau nom masculin (ancien français post, du latin postis, jambage) Pièce de charpente disposée verticalement et servant de support : Système de construction en poteaux et poutres. Pièce allongée de bois, de métal, de béton, etc., fixée verticalement dans le sol et servant de repère, de signalisation, de support : Poteau marquant l'arrivée d'une course. Familier. Jambe grosse et sans forme. Populaire. Camarade, ami fidèle. Électricité Support, en bois ou en béton, d'une ligne électrique aérienne. Sports Au football, chacun des supports du but. ● poteau (expressions) nom masculin (ancien français post, du latin postis, jambage) Au poteau !, à mort ! Envoyer quelqu'un au poteau, le faire exécuter. Poteau d'exécution, pièce de charpente où l'on attache celui que l'on va fusiller. Poteau indicateur, poteau portant un écriteau qui indique une direction, donne un renseignement, etc. Rester au poteau, ne pas prendre le départ d'une course (surtout en parlant d'un cheval). Poteau champignon, poteau en béton armé surmonté d'une sorte de chapiteau très large, qui assure un meilleur soutien de la dalle qui lui est superposée. Marquer entre les poteaux, au rugby, marquer un essai juste derrière le but. Poteau d'incendie, synonyme de borne d'incendie. ● poteau (homonymes) nom masculin (ancien français post, du latin postis, jambage) potto nom masculinpoteau (synonymes) nom masculin (ancien français post, du latin postis, jambage) Technique. Poteau d'incendie
Synonymes :
- borne d'incendie

poteau
n. m.
d1./d Longue pièce en matériau solide (bois, métal, ciment, etc.), d'assez forte section, fichée verticalement en terre. Poteau télégraphique.
Poteau indicateur, qui porte un écriteau indiquant le lieu où l'on se trouve, la direction à prendre, le kilométrage, etc.
|| Spécial. Poteau d'exécution, auquel est attaché le condamné que l'on fusille.
Untel au poteau! (cri pour conspuer qqn).
|| Poteau de départ, d'arrivée, marquant le point de départ, d'arrivée d'une course.
Coiffer au, sur le poteau: dépasser au moment de franchir la ligne d'arrivée.
d2./d CONSTR élément porteur d'une structure.
Pièce de charpente posée verticalement.
d3./d (Afr. subsah.) Au Cameroun, étal de livres et de disques d'occasion, posés sur le sol.

⇒POTEAU, subst. masc.
I. A.CHARPENT. Pièce de charpente dressée verticalement, pouvant servir de support. Poteau d'huisserie, de remplissage; poteau de mine. Les portes qui ferment les écluses, tournent autour d'un poteau tourillon qui fait corps avec elles (QUINETTE DE ROCHEMONT, Trav. mar., t. 1, 1900, p. 369). Les poteaux de remplage s'appuient dans leur longueur sur des pièces horizontales espacées de 3 m au plus (BOURDE, Trav. publ., 1929, p. 228):
♦ Les cadres assis, on disposait poteaux de milieu et potelets. Ces derniers couraient obliquement, à partir du poteau médian, de vingt en vingt centimètres, et en sens inverse (...). Entre les potelets on ménageait encore des étrésillons, obliques aussi, de bas en haut.
PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 135.
Poteau cornier. ,,Poteau d'angle`` (BARB.-CAD. 1963 et 1971). Dans les anciens édifices, les poteaux corniers restaient à découvert, et étaient ornés de sculptures peintes (Ac. 1835-1935).
Poteau de décharge. ,,Poteau placé dans une charpente ou une ossature pour soulager un élément horizontal ou peu incliné`` (BARB.-CAD. 1963 et 1971).
B. —Grosse et longue pièce généralement de bois, de pierre ou de métal, dressée verticalement, servant à divers usages.
1. Poteau électrique, télégraphique; p. ell., poteau. Poteau destiné à supporter les fils électriques, télégraphiques et leurs isolateurs. Les poteaux étaient en bon état, les isoloirs intacts, le fil régulièrement tendu (...) arrivé au poteau N 74, Harbert, qui tenait les devants, s'arrêta en criant: «Le fil est rompu!» (VERNE, Île myst., 1874, p. 477). Une ligne de poteaux électriques faits de troncs d'arbres tordus (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 321). La technique des lignes était déjà au point, avec ses fils de cuivre ou de bronze siliceux, ses poteaux et ses isolateurs de porcelaine (P. ROUSSEAU, Hist. techn. et invent., 1967, p. 281).
2. ÉQUIP. Poteau indicateur. Poteau comportant un panneau sur lequel sont inscrits des renseignements sur des localités, les directions des routes, les distances à parcourir. En cas de refus régulièrement constaté, soit d'entretenir en bon état, soit de rétablir les poteaux indicateurs ci-dessus désignés, l'adjudicataire sera tenu au payement de ladite somme de 2 francs par jour de contravention (Code pêche fluv., 1875, p. 149). Il recommença devant le poteau indicateur. Sur l'un des écriteaux, on lisait:«Valençon, 1 kilomètre 200», sur l'autre:«Èchichens, 5 kilomètres» (RAMUZ, A. Pache, 1911, p. 100). Bornes kilométriques et poteaux indicateurs (BOURDE, Trav. publ., 1929, p. 136). V. kilométrique ex.
P. ell. Il les voyait suer le long des montées (...) lire les poteaux au bord des routes (ZOLA, Contes Ninon, 1864, p. 205).
P. métaph. «Retour à Bach», c'est un poteau indicateur à la porte de la musique moderne, comme «impressionnisme» à la porte du domaine Debussy (COEUROY, Mus. contemp., 1928, p. 130).
3. SPORTS
a) COURSES, HIPP.
Poteau de départ, d'arrivée; p. ell., poteau. Pieu marquant les limites de la distance à parcourir. Tout flambait brusquement, la pelouse peu à peu emplie d'une cohue d'équipages, de cavaliers et de piétons, la piste encore vide, avec la guérite du juge, le poteau d'arrivée, les mâts des tableaux indicateurs (ZOLA, Nana, 1880, p. 1376). Le juge à l'arrivée doit avoir (...) un coup d'oeil très exercé (...) dans les courses actuelles où les coureurs passent quelquefois le poteau en peloton serré (BAUDRY DE SAUNIER, Cycl., 1892, p. 399).
[En parlant d'un cheval] Rester au poteau (Ac. 1935). Refuser de prendre le départ au moment où l'on donne le signal.
Loc. Coiffer (un coureur) sur le poteau. (Le) dépasser de justesse sur la ligne d'arrivée. Si tu continues, tu le coiffes sur le poteau (ARNOUX, Solde, 1958, p. 66).
b) JEUX DE BALLE, DE BALLON. ,,Montants de bois ou de métal qui supportent le filet médian, la barre transversale des buts`` (PETIOT 1982). Une des extrémités du terrain de football (...). Au milieu, le seuil du sort, la chose qui n'est faite que pour être vierge: les poteaux de but et leur filet goudronné (MONTHERL., Olymp., 1924, p. 359). Sur son coup de pied, le ballon fendit l'air à quarante mètres de là, à la cime des poteaux de but (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 204).
4. a) Poteau de torture. Poteau servant à attacher un supplicié. Joie d'Apaches qui poussent des vaincus au poteau de torture (VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 214).
b) Poteau du condamné; poteau d'exécution (Ac. 1935); p. ell., poteau. Poteau auquel on attache celui que l'on va fusiller. Mettre (qqn) au poteau. Le photographe prit des photos de tout le déroulement de la cérémonie, la lecture du verdict de mort, la dégradation du militaire (...), l'attachage du condamné au poteau (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 162).
Au fig. Mettre, exposer qqn au poteau. Signaler quelqu'un au mépris, à l'indignation publics. Synon. mettre qqn au pilori. Vraiment, il aurait une furieuse envie d'être mis au poteau par M. Barthélemy, celui qui achèterait cette faveur moyennant une dépense de quatorze cents hémistiches (MUSSET ds R. des Deux Mondes, 1833, p. 113).
♦[Avec un compl. prép.] La femme exposée au poteau des railleries de Léonide était (...) celle contre laquelle Léonide lui avait juré de se venger (GOZLAN, Notaire, 1836, p. 156).
[Cri de menace] Au poteau! À mort! Les traîtres au poteau. À fusiller sans jugement disait Jourdan. Au poteau (AYMÉ, Uranus, 1948, p. 192).
5. P. anal. Poteau d'incendie. Synon. de bouche d'incendie. (Ds Eau 1981).
C.P. anal.
1. Pop. ou fam. Grosses et vilaines jambes. Avoir les jambes comme des poteaux. D'autres fois le type s'exagère, on voit (...) des poteaux plantés dans des robes bouffantes (TAINE, Notes Anglet., 1872, p. 59). Les poteaux écartés (...) la harengère [urinait debout] (BRUANT 1901, p. 274).
2. GYMN. Faire le poteau. Faire le poirier. Oui, le poteau: tout le monde fait ça. Vous vous tenez sur les mains, les pieds en l'air. Ça fait que vous êtes aveuglé par vos jupes (TOULET, J. fille verte, 1918, p. 134).
II.Arg., pop.
A. —Ami fidèle. Les autres copains et poteaux, dit Marthereau, faut pas croire qu'i' soyent mieux ni plus bien que nous (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 148). Berlassier et Sarcelotte: de vrais camarades ceux-là, des solides; des sûrs, des poteaux (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 54). Vous pouvez parler de James Dee (...) à ses anciens poteaux de l'équipe de rugby (AYMÉ, Mouche, 1957, p. 30).
B. —Homme du milieu. Les messieurs et leurs dames voisinaient avec les poteaux et les gonzesses, leur passaient des bouteilles, chantaient avec eux des refrains obscènes (L. DAUDET, Fant. et viv., 1914, p. 133).
REM. Poteau(-)frontière, (Poteau frontière, Poteau-frontière)subst. masc. Poteau marquant l'emplacement d'une frontière. Tous ces braves gens qui n'admirent la nature que passés les poteaux frontières et trouvent aux omelettes italiennes je ne sais quelle romance dans la friture et quel sublime dans le rissolé qui distingue le pays du bel cante (TOULET, Notes art, 1920, p. 101). Suit une collection de troitze —croix de carrefours incisées de dessins abstraits sans fleurs ni animaux, poteaux-frontière de la vie et de la mort (MORAND, Bucarest, 1935, p. 189). Et qui seront les premiers à bondir sur leurs flingots, dès qu'on leur aura fait croire qu'un Allemand a passé le poteau frontière? (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 510). Arg. ,,Sergent rengagé`` (ESN. 1966).
Prononc. et Orth.:[], [po-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1176-81 «pièce de charpente dressée verticalement et servant à maintenir ou à supporter» postel (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier au lion, éd. M. Roques, 218); fin XIIIe s. [date du ms.] postiaus plur. (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, III, 1220, var. ms. B); 1406 posteaul sing. (doc. liégeois ds GDF. Compl.); 1412-14 ung potteau de boys (doc. Arch. Orléans, ibid.); 1500 posteau cornier (Registres des délibérations du bureau de la ville de Paris, I, 38 ds QUEM. DDL t. 21, s.v. cornier); 2. spéc. a) XVe s. servant à attacher une victime, un condamné «pilori» atachier à ung postel de bois (Enfances Vivien, éd. C. Wahlund et H. von Feilitzen, version en prose, p. 70, 503); 1671 attacher un criminel au poteau (POMEY); 1801 prisonniers destinés au poteau (CRÈVECOEUR, Voy., p. 12); 1899 poteau d'exécution (CLEMENCEAU, Iniquité, p. 9); 1918 au poteau! (BARRÈS, Cahiers, t. 2, p. 191); b) ) 1679 portant un écriteau, un avis (LA FONTAINE, Fables, X, XIII); ) servant de repère, de signalisation 1718 poteaux pour marquer les chemins (Ac.); 1832 poteau-guide (RAYMOND); 1842 poteau indicateur (Ac. compl.); 1890 poteau kilométrique (ZOLA, Bête hum., p. 49); c) 1845 sports poteau de départ; poteau d'arrivée (BESCH.); 1939 coiffer sur le poteau (Les sports, 11 juil. in Lapaille, p. 28 ds QUEM. DDL t. 9); d) 1849 supportant des fils conducteurs (L. FIGUIER, La Télégraphie électrique in R. des deux mondes, août, p. 614, ibid., t. 10); 1870 les poteaux minces du télégraphe (VERLAINE, OEuvres compl., t. 1, Bonne chans., p. 106); 1871 poteau télégraphique (RIMBAUD, Poés., p. 120); 3. 1841 p. anal. «grosse jambe informe» (MOZIN-BIBER). B. Fig. en parlant d'une pers. 1. 1259 «soutien, appui» (RUTEBEUF, Du Pharisien, 68 ds OEuvres, éd. E. Faral et J. Bastin, t. 1, p. 253: maint postiau de sainte Yglise); 1400 «appui, ami» (Arch. nat. JJ 155, pièce 273 ds DU CANGE, s.v. postellum:ses posteaulx, c'est a dire les meilleurs de ses amis), ex. isolés; av. 1873 compter sur un potot (arg. des forçats d'apr. ESN.); 2. 1883 arg. des voleurs «chef de bande» (FUSTIER, Suppl. dict. Delvau, p. 543); 1914 «homme du milieu» les poteaux et les gonzesses (L. DAUDET, loc. cit.). Dér. (à l'aide du suff. -el, -eau) du subst. a. fr. post «poteau» (déb. XIIe s. BENEDEIT, St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 1380), du lat. postis «jambage de porte», au plur. «porte», à l'époque class.; «pieu, pilotis» au Moy. Âge (av. 532 ds NIERM.). Le sens de «pilori» est relevé en a. prov. au XIIIe s. (ds RAYN.; 1268 Coutumes d'Albi ds LEVY Prov.), et en lat. médiév. en 1336 (à Béziers ds DU CANGE, s.v. postellum). Fréq. abs. littér.:469. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 313, b) 865; XXe s.: a) 940, b) 697. Bbg. Archit. 1972, p. 60. —CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, p. 296. —HOTIER 1973 [1972], p. 71. —SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 68.

poteau [pɔto] n. m.
ÉTYM. 1538; postel aux XIIe-XIIIe; de l'anc. franç. post, du lat. postis « jambage, poteau ».
———
I
1 Pièce de charpente dressée verticalement pour servir de support. 1. Pieu, pilier. || Toit supporté par des poteaux (→ Halle, cit. 6). || Poteau de bois; de béton, de pierre; de métal ( aussi Colonne, pylône)…Poteau cornier; poteau de refend. || Poteaux de décharge (dans un colombage, une cloison…). || Sabot de métal d'un poteau (de bois). || Ruinures des poteaux d'une cloison. || Petit poteau. Potelet (dér.). || Poteaux d'huisserie (d'un chambranle).
Spécialt. Pièce verticale d'une potence.
2 Pièce de bois, de pierre, de métal, haute et assez grosse, dressée verticalement. || Poteau portant un écriteau, une indication, un panneau, une plaque.(Ponts et Chaussées). || Poteau indicateur (cit. 6), portant le nom du lieu où l'on se trouve, la direction des routes, la distance des lieux où elles conduisent, etc. || Poteau-frontière, marquant l'emplacement d'une frontière.(1849). || Poteau du téléphone, poteau télégraphique (→ Conducteur, cit. 6), portant les fils et leurs isolateurs.Poteau servant à attacher une barque ( Gondole, cit. 2), un animal…(1900, in Petiot). || Poteaux de but, au rugby. || Poteau de basket-ball. || Poteaux de filet (tennis).
1 Son camarade et lui trouvèrent un poteau
ayant au haut cet écriteau (…)
La Fontaine, Fables, X, 13.
1.1 Cette steppe ne présentait aux regards d'autre saillie que le profil des poteaux télégraphiques disposés sur chaque côté de la route, et dont les fils vibraient sous la brise comme des cordes de harpe.
J. Verne, Michel Strogoff, p. 75.
2 Elle le vit, dans son bel uniforme, avec son casque étincelant, à cheval près d'un poteau-frontière, dressé comme un défenseur devant la patrie menacée (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. VIII, p. 10.
3 Sur le flanc du remblai se dressaient les poteaux télégraphiques : deux bigues jointes par le haut, et des godets de porcelaine blanche, où les fils de fer noirs du télégraphe, mélancoliquement, venaient prendre un peu de repos.
H. Bosco, Antonin, p. 39.
Turf (dans une course). || Poteau de départ, poteau d'arrivée, marquant les termes de la distance à courir (→ Course, cit. 7; hippodrome, cit. 3). Absolt. || Se présenter au poteau (de départ).Rester au poteau : refuser de prendre le départ, en parlant d'un cheval.Coiffer son concurrent sur le poteau (d'arrivée).
(1906). Fig. || Sur le poteau : à l'arrivée.Doubler qqn au poteau.
Poteau servant à attacher un supplicié (→ Peau-Rouge, cit. 6, Rimbaud).Fig. Clouer au poteau de la satire (→ Pamphlétaire, cit. 1). Pilori.Vx. || L'infâme poteau (Bourdaloue, en parlant de la croix).Poteau portant le carcan, la cangue…Spécialt. || Poteau d'exécution, où l'on attache ceux que l'on va fusiller (cit. 2).Mettre, flanquer (fam.) au poteau : condamner à la fusillade.Par ext. || Au poteau ! || Les traîtres au poteau !, à mort !
4 (…) les types comme lui on les foutrait au poteau en cas de guerre (…)
Aragon, les Beaux Quartiers, I, XVIII.
3 Par compar. || Palmiers droits et lisses comme des poteaux (→ Hampe, cit. 4).Avoir des jambes comme des poteaux, des jambes grosses et laides ( aussi Pilier).
(1842). Fig. || De gros poteaux : de grosses jambes, sans galbe.
5 Les seins des moindres femmelettes,
Ici, pèsent plusieurs quintaux,
Et leurs membres sont des poteaux
Qui donnent le goût des squelettes.
Baudelaire, Poèmes divers, « Amœnitates Belgicæ », I.
Faire le poteau, l'arbre droit, le poirier (2.).
6 Parfois (…) Guiche faisait le « poteau », figure de gymnastique où l'on se tient sur les mains en dardant des jambes (…)
P.-J. Toulet, la Jeune Fille verte, IV.
———
II (1873; déjà 1400, « ses posteaux, c'est-à-dire les meilleurs de ses amis », lettre de rémission citée par Bloch; mais P. Guiraud met en doute l'identité des mots, et voit dans l'emploi mod. un dér. de pot. → Potache).
Fam. et vieilli. Ami fidèle (celui sur lequel on peut s'appuyer). Camarade, copain, 2. pote.
7 Nous allons nous partager ça, hein, mes vieux poteaux ?
H. Barbusse, le Feu, I, VIII.
8 (…) de vrais camarades ceux-là, des solides, des sûrs, des poteaux.
M. Genevoix, Raboliot, I, III.
9 1910 … Ça fait tantôt 40 ans que tu fais le taxi ! … (Un temps.) Ben, mon poteau, … avec ta mauvaise vue.
H.-G. Clouzot et J. Ferry, Quai des Orfèvres (scénario), in l'Avant-Scène, no 29, p. 45.
HOM. Potto.

Encyclopédie Universelle. 2012.