pis-aller [ pizale ] n. m. inv.
• 1626; de la loc. au pis aller
♦ Personne, solution, moyen à quoi on a recours faute de mieux. « En s'offrant si légèrement à moi, comme une remplaçante, comme un pis-aller » (Larbaud).
● pis-aller nom masculin invariable Ce à quoi l'on se résout, faute de mieux. ● pis-aller (difficultés) nom masculin invariable Orthographe Avec un trait d'union. Ne pas confondre avec au pis aller, sans trait d'union (v. ci-dessus, pis, Emploi, 5). - Plur. : des pis-aller.
pis-aller
n. m. inv. Ce dont on doit se contenter faute de mieux.
⇒PIS(-)ALLER, (PIS ALLER, PIS-ALLER), subst. masc. inv.
A. —Vx. La pire chose qui puisse arriver à quelqu'un, qui puisse être envisagée. (Dict. XIXes.).
B. —1. Solution de dernier recours acceptée ou proposée à défaut d'autre chose. Je ne sais que certains Bourgognes, ou encore une bonne bière de Munich qui puisse exactement convenir ici. Le Saint-Émilion n'est qu'un pis aller. Mais le Barsac serait une erreur (ROMAINS, Copains, 1913, p.278). Les matériaux locaux qu'il parvint à adapter au transport, étaient souvent de si imparfaits pis aller, qu'il ne s'y serait pas obstiné (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p.219).
2. Personne à laquelle on s'adresse en dernier recours, faute de mieux. Être le pis(-)aller de qqn. Il me convient encore moins de passer pour un pis aller aux yeux du monde (SAND, Mlle Merquem, 1868, p.300).
Prononc. et Orth.:[pizale]. Ac. dep 1718: pis aller (s.v. pis); LITTRÉ: pis aller; ROB., Lar. Lang. fr.: pis-aller. Étymol. et Hist. 1. 1643 «personne ou chose à laquelle on a recours» (CORNEILLE, Menteur, III, 3); 2. 1651 «ce qui peut arriver de plus mauvais à quelqu'un» (Th. CORN[EILLE], Feint astrol., IV, 12 ds LITTRÉ). Comp. de pis1 et de aller. Fréq. abs. littér.:66.
pis-aller [pizale] n. m. invar.
ÉTYM. 1643; de 2. pis, et aller.
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♦ Personne à laquelle on a recours faute de mieux. || Être le pis-aller de qqn. — Ce qu'on accepte ou qu'on propose à défaut d'autre chose; solution, moyen de fortune (→ Brioche, cit. 1). — REM. On écrit aussi pis aller (sans trait d'union).
1 (…) sans le pis aller des confidences écrites substituées à nos chères causeries, j'étoufferais.
Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées, Pl., t. I, p. 130.
2 Comme elles ont méprisé cette petite lueur d'amour que je portais en moi, toutes deux ! L'une en se laissant si aisément éloigner de moi; l'autre en s'offrant si légèrement à moi, comme une remplaçante, comme un pis-aller.
Valery Larbaud, A. O. Barnabooth, « Journal », II.
3 Sans doute il considérait la maison close comme un pis-aller. Mais elle ne heurtait pas gravement en lui l'idée de l'acte sexuel.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, VIII, p. 68.
4 Quelques emplois n'avaient pu être remplis que par des pis-aller : le criminologue était un dentiste qui avait introduit à la police judiciaire le moulage des mâchoires au lieu des empreintes digitales comme système d'identification; et le monarchiste vivait pour collectionner des spécimens de vaisselle de toutes les familles royales de l'univers (…)
Claude Lévi-Strauss, Tristes tropiques, p. 83.
Encyclopédie Universelle. 2012.