pistole [ pistɔl ] n. f.
• 1574; « petite arquebuse » 1544; all. Pistole, tchèque pichtal « arme à feu » → pistolet
1 ♦ Ancienne monnaie d'or battue en Espagne, en Italie, ayant même poids que le louis. — Monnaie de compte qui valait dix livres.
2 ♦ (1828) Vx Régime de faveur dans une prison (qui, à l'origine, s'obtenait moyennant une pistole par mois); quartier de la prison où l'on en bénéficiait. « Les prévenus qui ont des ressources se nourrissent “à la pistole” » (H. Calet).
● pistole nom féminin (allemand Pistole, du tchèque píšt'ala, arme à feu) Gros pistolet de cavalerie (XVIe s.). Nom qui fut donné en France à un écu d'or espagnol du début du XVIe s. Ancienne monnaie de compte française, valant 10 livres.
pistole
⇒PISTOLE, subst. fém.
I. —ARM. Au XVIe et au XVIIes., courte arme à feu portative employée principalement par les cavaliers. Il portait (...) les pistoles avec pierre à feu, premier essai du pistolet à pierre, auquel nos soldats préféraient encore, à tort, les armes à rouet et à mèche (SAND, Beaux MM. Bois-Doré, t.2, 1857, p.116).
II. A. —1. NUMISM. Monnaie d'or battue au XVIe et au XVIIes. en Espagne et en Italie, de titre et de poids analogues à ceux du louis. Pistole d'or; pistole fausse, légère, rognée; demi, double-pistole. En 1679, il y avait une quantité considérable de pistoles espagnoles et de grands écus d'or en circulation (SHAW, Hist. monnaie, 1896, p.130).
— P. ext. Au XVIIIes., monnaie de compte exprimant une valeur fixe de dix livres. Appuyé d'une main sur la bête, il entama le marché (...) —quarante pistoles, hein? c'est pour rire (...) Voulez-vous trente pistoles? (...) —Non, trente-cinq. Du coup, tout sembla rompu (...). Les femmes le rejoignirent (...) trouvant, elles, que la vache valait les trois cent cinquante francs (ZOLA, Terre, 1887, p.174).
— Loc., vx. Être (tout) cousu de pistoles. ,,Être fort riche`` (Ac. 1798-1878).
Rem. On utilise auj. cette métaph. dans être cousu d'or.
2. Vx. Régime de faveur dans une prison, obtenu moyennant finance; p.méton., quartier de prison où l'on bénéficie de ce régime. Être à la pistole; cellule de la pistole; chambre à la pistole. Leur dortoir, de même que leur coucher [des surveillants de la Conciergerie], ne diffère pas de celui dit de la pistole. Ce nom vient sans doute de ce que jadis les prisonniers donnaient une pistole par semaine pour ce logement (BALZAC, Splend. et mis., 1846, p.375). Tout le monde sait ce que c'est qu'être à la pistole. Moyennant finances, on peut faire venir sa nourriture et sa boisson (...) du dehors (VERLAINE, OEuvres compl., t.4, Prisons, 1893, p.384).
B. —P. anal. (de forme et de couleur). Pruneau dénoyauté, aplati et rond qui a été séché au soleil et dont la couleur est jaune dorée. Synon. pruneau de Brignoles. Je mangeais avec excès des pistoles et des pommes tapées (A. FRANCE, Pt Pierre, 1918, p.125).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1544 «petite arquebuse employée par la cavalerie» (DU BELLAY, Mém., liv. 10, p.179 ds GAY); 2. a) 1619 «ancienne monnaie d'or battue en Espagne, en Italie» (D'AUBIGNÉ, Aventures du baron de Faeneste, III, 6 ds OEuvres compl., éd. E. Réaume et F. de Caussade, t.2, p.496); b) ca 1650 «monnaie de compte française valant dix livres» (LA ROCHEFOUCAULD, Apologie de M. le prince de Marcillac ds OEuvres, éd. D. L. Gilbert et J. Gourdault, t.2, p.451); c) 1828-29 «quartier de prison où les détenus bénéficient d'un régime de faveur» (VIDOCQ, Mém., t.2, p.182); 1832 «régime de faveur dans une prison» (RAYMOND); 3. 1869 «pruneaux de Brignoles» (LITTRÉ]. Au sens 1, empr. à l'all. Pistole, lui-même empr. au tch. 'ala «sifflet, flûte», puis «espèce d'arme portative» (FEW t.16, pp.624-626). Fréq. abs. littér.:158. Bbg. BEHRENS D. 1923, p.49. —COLOMB. 1952/53, p.120, 442-443. —DARM. Vie 1932, p.157. —JÄNICKE (O.). Zu den slavischen Elementen im Frz. Mél. Wartburg (W. von) t.2, 1968, p.441. —QUEM. DDL t.2. —WIND 1928, p.131.
pistole [pistɔl] n. f.
ÉTYM. Fin XVIe; emploi transféré de pistole « arquebuse à rouet » (1544) sans doute à cause du « rouet cannelé » qu'évoque la pièce (P. Guiraud); all. Pistole, tchèque pichtal « arme à feu », ou ital. pistola, p.-ê. du lat. pistare « broyer ».
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1 Anciennt. Monnaie d'or battue en Espagne, en Italie, ayant même poids que le louis, et valant (au XVIIe siècle) onze livres. Par ext. Monnaie de compte valant dix livres. — REM. Quand on voulait désigner la pièce d'or étrangère, on disait pistole d'or (→ Cotiser, cit. 1; courtage, cit.; denier, cit. 6; gratification, cit. 1; gratifier, cit. 1; mohatra, cit.; parier, cit. 2). — Ducats (cit. 1) et pistoles. || Double pistole d'Espagne. ⇒ Quadruple.
1 (…) je lui promets dix pistoles d'or par an (…)
Beaumarchais, le Barbier de Séville, I, 4.
♦ ☑ Loc. Être tout cousu (cit. 6) de pistoles, très riche.
2 Vx. Régime de faveur (chambre à part, etc.) dans une prison (il s'obtenait à l'origine moyennant une pistole par mois); quartier de la prison où l'on en bénéficiait. || Cellule de la pistole. || Régime de la pistole. || Coucher dans le dortoir (cit. 1) de la prison, en attendant une place à la pistole.
2 Carlos Herrera devant être mis au secret, il fut inutile de lui demander s'il réclamait les bénéfices de la pistole, c'est-à-dire le droit d'habiter une de ces chambres où l'on jouit du seul confort permis par la Justice.
Balzac, Splendeurs et Misères des courtisanes, Pl., t. V, p. 932.
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DÉR. 1. Pistolet.
Encyclopédie Universelle. 2012.