plafonner [ plafɔne ] v. <conjug. : 1>
• 1669 au p. p.; de plafond
I ♦ V. tr. Garnir (une pièce) d'un plafond en plâtre. Faire plafonner un grenier. — « Aucune des deux pièces n'est plafonnée » (Balzac).
II ♦ V. intr.
1 ♦ (1733) Vx Peint. Être peint en trompe-l'œil sur un plafond.
2 ♦ (1916) Mod. Atteindre son altitude maximum, en parlant d'un avion (⇒ culminer).
3 ♦ Fig. Atteindre un plafond (I, 4o), un maximum. La production industrielle plafonne. Salaires qui plafonnent à tel échelon.
♢ P. p. adj. Salaire plafonné : fraction maximum d'un salaire soumise aux cotisations de la Sécurité sociale.
● plafonner verbe intransitif (de plafond) Atteindre une altitude maximale, en parlant d'un avion. Se maintenir au même niveau, ne pas dépasser une limite supérieure : Les ventes plafonnent. ● plafonner verbe transitif Garnir un local d'un plafond, exécuter ce plafond. Attribuer un plafond, une limite supérieure à une cotisation, une indemnité, etc. : Plafonner les impôts à 95 % du revenu.
plafonner
v.
rI./r v. tr.
d1./d CONSTR Pourvoir d'un plafond.
d2./d Assigner une limite à. Plafonner les prix, les bénéfices.
rII./r v. intr.
d1./d Atteindre une limite maximale. Les exportations plafonnent.
d2./d AVIAT Atteindre son plafond, en parlant d'un aéronef.
⇒PLAFONNER, verbe
I. —Empl. trans.
A. —BÂT. [Le compl. d'obj. désigne un lieu] Garnir d'un plafond. Le gentilhomme avait récemment fait plafonner toutes les pièces qui composaient son appartement de réception au rez-de-chaussée (BALZAC, Autre ét. femme, 1842, p.428). En général [les] dortoirs [des monastères] n'étaient pas plafonnés, et la charpente y était apparente (LENOIR, Archit. monast., 1856, p.362):
• ♦ ... un couloir (...) qui n'a pas plus d'un mètre cinquante de hauteur. Si on cesse de se plier et de marcher les genoux fléchis, on se heurte violemment la tête aux madriers qui plafonnent l'abri...
BARBUSSE, Feu, 1916, p.305.
B. —PEINT. [Le compl. d'obj. désigne un tableau, une figure] Peindre en raccourci sur un plafond de manière à ce que d'en bas la perspective soit bonne. Le Plafond d'Homère est un beau tableau qui plafonne mal (BAUDEL., Salon, 1846, p.123). Les peintures plafonnent dans la coupole, s'étalent dans la nef (TAINE, Voy. Ital., t.1, 1866, p.115). Les raccourcis, par leur variété même, deviendront bizarres jusqu'à l'extravagance. C'est ce qui arrive dans les peintures où l'artiste a fait plafonner ses figures, c'est-à-dire les a représentées vues de bas en haut (Ch. BLANC, Gramm. arts dessin, 1876, p.583).
C. —Au fig. Plafonner les salaires. Soumettre les salaires à une limite. Dans trois entreprises françaises où les salaires des cadres ont été plafonnés —et parfois même réduits (Le Point, 5 janv. 1976, p.56).
II. —Empl. intrans.
A. —PEINT. [Le suj. désigne une peinture] Être peint en trompe-l'oeil, sur un plafond, de manière à ce que du bas la perspective soit bonne.
B. —[Corresp. à plafond II]
1. [Le suj. désigne un avion] Atteindre l'altitude maxima. On lui confia un avion qui plafonnait à cinq mille deux cents mètres (SAINT-EXUP., Terre hommes, 1939, p.155).
2. [Le suj. désigne (la vitesse d')un engin automobile] Atteindre la vitesse maxima. En 1849, une nouvelle venue prit place sur les réseaux et produisit tout de suite des performances stupéfiantes: alors que la vitesse plafonnait jusqu'alors à 50 à l'heure, il fallut en France, en 1853, un arrêté ministériel pour interdire de dépasser le 120! (P. ROUSSEAU, Hist. techn. et invent., 1967, p.268).
3. Au fig. Atteindre son maximum, ne plus progresser.
— [Le suj. désigne une pers.] «Produisez davantage et vous gagnerez plus» ont dit pendant des années aux agriculteurs leurs «conseillers de gestion». Aujourd'hui aux plus évolués ils déclarent: «Vous plafonnez. Il n'est plus question pour vous de progresser techniquement: vos charges s'accroîtraient» (Le Monde, 28 janv. 1960 ds GILB. 1980).
— [Le suj. désigne un inanimé] En nous, hommes (...) l'évolution biologique plafonne (TEILHARD DE CH., Phénom. hum., 1955, p.339). La production d'articles chaussants et de vêtements imperméables en caoutchouc plafonne depuis quelques années et même diminue (Industr. fr. caoutch., 1965, p.46).
REM. Plafonnade, subst. fém., hapax. C'est l'éternel plafond décoratif (...). C'est une page harmonieuse et claire, pleine de pastiches des anciens maîtres de l'Italie; mais c'est, malgré tout, supérieur aux autres plafonnades apprêtées par les artisans chargés d'accomplir de semblables tâches (HUYSMANS, Art mod., 1883, p.209).
Prononc. et Orth.:[], (il) plafonne []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.I. Trans. 1. 1669 part. passé «pourvu d'un plafond (en plâtre)» (Doc. ds Nouvelles archives de l'art français, 1922, p.6 ds IGLF); 2. 1690 platfonner «garnir (une pièce) d'un plafond en plâtre» (FUR.). II. Intrans. 1. 1733 peint. (DUBOS, Réflexions crit. sur la poés. et la peint., t.2, p.179); 2. a) 1886 part. prés. fig. «qui atteint un maximum» (BLOY, Désesp., p.20); b) 1916 aviat. (MUSIDORA, Pigeon vole! ds Fantasio, 1 août d'apr. ESN. Poilu, s.v. plafond); c) 1951 écon. (Esprit, n° 4, avr., p.637 ds QUEM. DDL t.22). Dér. de plafond; dés. -er. Fréq. abs. littér.:41.
DÉR. 1. Plafonnage, subst. masc. Action de plafonner (supra I A); résultat de cette action. Le plafonnage de cet appontement a coûté cher (Ac.). P. anal. Des fosses creusées dans le sol, au-dessus un plafonnage de branches et d'herbes (VERNE, Île myst., 1874, p.197). — []. Att. ds Ac. dep. 1835. — 1re attest. 1835 plafonnage d'un appartement (Ac.); de plafonner, suff. -age. 2. Plafonnement, subst. masc. a) Peint. Perspective spécifique à une figure peinte sur un plafond, aux objets vus de dessous. Toute peinture étrangère à cette école [hollandaise] du plafonnement, de l'enveloppe aérienne, de l'effet lointain, est une image qui paraît plate et posée à fleur de toile (FROMENTIN, Maîtres autrefois, 1876, p.172). b) Au fig. Action de fixer une valeur maxima; fait d'atteindre un seuil qui ne peut être dépassé. Le président du conseil d'administration des Houillères espère que le plafonnement de l'endettement des Houillères de Lorraine obtenu en 1964 sera maintenu (Le Monde, 22 juill. 1965, p.13, col. 2). — []. — 1res attest. a) 1874 (F. CHAULNES ds J.O., 28 oct., p.7248, 1re col. d'apr. LITTRÉ Suppl. 1877), b) 1962 fig. (Rob.); de plafonner, suff. -ment1. 3. Plafonneur, subst. masc., bât. Ouvrier qui exécute les plafonds de plâtre. Il écoutait les rapports des architectes (...); puis, établi sur une chaise, à considérer les plafonneurs ou les raboteurs de parquets, il se laissait dévorer de poussière (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p.95). Des hommes les mettaient [les déchets] en sacs pour les plafonneurs. Ces courtes pailles duveteuses lient en effet le mortier, et font adhérer aux murailles les crépis de plâtre ou de chaux (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p.208). — []. Att. ds Ac. dep. 1835. — 1re attest. 1797 (RESTAUT, Traité de l'orth. fr.: plafoneur); de plafonner, suff. -eur2.
BBG. —QUEM. DDL t.16, 20.
plafonner [plafɔne] v.
ÉTYM. 1690; de plafond.
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I V. tr.
1 Garnir (une pièce…) d'un plafond (notamment, d'un plafond en plâtre). || Faire plafonner un grenier. — Constituer le plafond de. || Les matériaux qui plafonnent une pièce. — P. p. adj. Garni, muni d'un plafond. || Pièce, galerie (cit. 3) plafonnée.
1 Aucune des deux pièces n'est plafonnée; les solives sont en bois de noyer et les interstices remplis d'un torchis blanc fait avec de la bourre.
Balzac, la Grenadière, Pl., t. II, p. 184.
♦ Par métaphore :
2 (…) de vastes nuages, plutôt de l'équinoxe que du solstice, plafonnaient le ciel (…)
Hugo, Quatre-vingt-treize, I, II, II.
2 Peint. (vx). Exécuter en trompe-l'œil pour orner un plafond. || Plafonner une figure.
3 Limiter par un plafond (I., 4.). — P. p. || Salaire plafonné : salaire soumis au plafond de la Sécurité sociale, ou des divers organismes dont le plafond des cotisations est déterminé par décret.
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II V. intr. (1755).
1 Peint. (vx). Être peint en trompe-l'œil sur un plafond.
2 Constituer un plafond, une paroi supérieure horizontale.
3 Restaient deux difficultés : premièrement, la possibilité d'éclairer cette excavation creusée dans un bloc plein; deuxièmement, la nécessité d'en rendre l'accès plus facile. Pour l'éclairage, il ne fallait point songer à l'établir par le haut, puisqu'une énorme épaisseur de granit plafonnait au-dessus d'elle; mais peut-être pourrait-on percer la paroi antérieure, qui faisait face à la mer.
J. Verne, l'Île mystérieuse, p. 240.
3 (1920). Atteindre son altitude maximum, en parlant d'un avion. ⇒ Culminer.
4 (1951, in D. D. L.). Fig. Atteindre un plafond (I., 4.). || Production industrielle qui plafonne. || Salaires qui plafonnent à X francs, à tel échelon.
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plafonné, ée p. p. adj.
♦ ⇒ ci-dessus I., 1. et 3.
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DÉR. Plafonnage, plafonnant, plafonnement, plafonneur.
Encyclopédie Universelle. 2012.