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porte-à-faux

porte-à-faux [ pɔrtafo ] n. m. inv.
• 1836; de 1. porter et faux
1Construction, objet hors d'aplomb. Des porte-à-faux.
2Loc. EN PORTE-À-FAUX : disposé hors d'aplomb (en parlant d'une construction, d'un assemblage). Mur en porte-à-faux. Fig. Dans une situation instable, ambiguë. « J'étais en porte-à-faux, je me suis redressé » (Hugo).
⊗ CONTR. Aplomb, équilibre, stabilité.

porte-à-faux nom masculin invariable Partie d'une construction en surplomb, formant encorbellement. ● porte-à-faux (difficultés) nom masculin invariable Orthographe 1. Porte-à-faux = partie d'ouvrage qui n'est pas à l'aplomb de son point d'appui. Avec deux traits d'union et invariable : les audacieux porte-à-faux des viaducs d'Eiffel. 2. En porte à faux = qui n'est pas à l'aplomb de son point d'appui (ou, au figuré : qui est dans une situation ambiguë). Sans trait d'union : travée en porte à faux. Remarque Sous l'influence du n.m., on trouve aussi la graphie en porte-à-faux.

porte-à-faux
n. m. inv. et loc. adj. CONSTR Partie d'un ouvrage qui n'est pas d'aplomb, qui est mal assurée, en position instable.
|| Loc. adj. En porte à faux: en position instable; fig. dans une situation mal assurée.

⇒PORTE(-)À(-)FAUX, (PORTE À FAUX, PORTE-À-FAUX)subst. masc.
A.— Disposition d'une chose (ou d'une personne) qui n'est pas d'aplomb et manque de stabilité par absence d'un élément de soutien. Les pièces (...) doivent être soutenues (...) par des points suffisants pour qu'il n'y ait point de porte-à-faux (Al. BRONGNIART, Arts céram., t. 1, 1844, p. 201). V. déséquilibre ex. 1.
Au fig. L'espèce de porte-à-faux qui rend si instable l'assise de la vie d'Amiel a pour cause cette éducation mal harmonisée. Il n'est pas carrément assis sur sa chaise (RENAN, Feuilles dét., 1892, p. 365). V. conséquence ex. 3, dévaluation ex. 4.
[Surtout en loc. adj. ou adv.] En porte-à-faux. En étant ainsi disposé. Des blocs en porte-à-faux pendaient de toutes parts (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 431). Une moulure rentrante sous une corniche en porte-à-faux (CLAUDEL, Connaiss. Est, 1907, p. 73) :
Une grande planche toute neuve était posée en travers sur les bastingages, débordant, faisant bascule au-dessus de la mer; et on venait d'apporter d'en bas une chose sinistre qui semblait très lourde, une gaine de toile grise qui accusait une forme humaine... Quand Barazère fut couché sur la grande planche neuve, en porte-à-faux au-dessus des lames pleines d'écume, tous les bonnets des marins s'abaissèrent pour un salut suprême...
LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 368.
Au fig. Il s'était trouvé en porte-à-faux entre le scepticisme désinvolte de mon grand-père et le sérieux bourgeois de ma grand-mère (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 44). En dépit de l'accord apparemment réalisé, je ne pouvais pas douter que mon pouvoir fût en porte-à-faux (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 277).
B.— P. méton. Élément, souvent partie d'un assemblage, qui n'est pas d'aplomb. V. babélisme ex. 1. ,,Partie d'une construction faisant saillie hors de l'aplomb des éléments porteurs`` (Constr. métall. 1975).
Au fig. Ce n'est pas d'aujourd'hui que le bonheur et la noblesse de l'homme reposent sur un porte-à-faux (RENAN, Avenir sc., 1890, p. XIX).
Prononc. et Orth. :[]. Ac. 1935 : porte à faux nom masc. (id. ds LITTRÉ). ROB. : porte-à-faux nom masc. inv. Prop. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1981, p. 252 : porte à faux inv. ou portafaux. Étymol. et Hist. 1. 1835 en porte à faux (Ac., s.v. porter); 2. 1842 subst. (Ac. Compl., s.v. porter). Déverbal de porter à faux, v. porter1. Fréq. abs. littér. 26.

porte-à-faux [pɔʀtafo] n. m. invar.
ÉTYM. 1836; de porte-, et faux.
1 Disposition d'une chose (construction, assemblage) hors d'aplomb. || Rectifier un porte-à-faux. — ☑ Loc. En porte-à-faux. || Mur en porte à faux (Académie), en porte-à-faux. || Construction bâtie (cit. 50) en porte-à-faux.
1 (…) des amas de monstrueuses pierres brunes, sortes de blocs erratiques aux flancs polis, aux fantasques silhouettes, qui ont l'air d'avoir été entassées avec une continuelle recherche du bizarre et de l'instable, ceux-ci tout debout, ceux-là tout penchés et en porte-à-faux (…)
Loti, l'Inde (sans les Anglais), V, I.
Fig. Instabilité, équilibre instable. || Ce malaise, ce porte-à-faux… (→ 2. Farce, cit. 10).Se sentir en porte-à-faux.
2 J'étais en porte-à-faux, je me suis redressé.
La pensée est le droit sévère de la vie.
Hugo, les Contemplations, V, III.
3 Il y a dans les crises un instant de porte-à-faux. Quand nous débordons sur le mal plus que nous ne nous appuyons sur le bien, cette quantité de nous-mêmes qui est en suspens sur la faute finit par l'emporter et nous précipite.
Hugo, l'Homme qui rit, II, VII, III.
4 En dépit de l'accord apparemment réalisé, je ne pouvais pas douter que mon pouvoir fût en porte-à-faux.
Ch. de Gaulle, Mémoires de guerre, t. III, p. 277.
2 Construction, objet en porte-à-faux. || Des porte-à-faux.
CONTR. Aplomb, équilibre, stabilité.

Encyclopédie Universelle. 2012.