poutre [ putr ] n. f.
• 1318; métaph. de l'a. fr. poutre « pouliche »; lat. pop. °pullitra d'apr. pulletrus, class. pullus « petit d'un animal »
1 ♦ Grosse pièce de bois équarrie servant de support (dans une construction, une charpente). ⇒ madrier. Poutres d'une charpente, d'un chevalement, d'un comble (⇒ arbalétrier, chevron, entrait, faîte, poinçon...) . « C'était une assez longue poutre, en cœur de chêne, saine et robuste, pouvant servir d'engin d'attaque et de point d'appui » (Hugo). Poutres soutenant un plancher. ⇒ lambourde, solive. Portée d'une poutre. ⇒ travée. Plafond aux poutres apparentes. Maîtresse poutre, la poutre principale. Poutre vermoulue, mangée par les termites. — Loc. prov. (d'apr. l'Évangile) Il voit la paille dans l'œil du voisin et ne voit pas la poutre dans le sien : il voit et critique les moindres défauts d'autrui et ne se rend pas compte qu'il en a de plus graves. C'est la paille et la poutre, se dit d'une personne qui critique chez une autre un défaut qu'elle a encore plus.
2 ♦ Élément de construction allongé (en fer, en ciment armé, etc.). Poutres en béton, en béton armé. Poutres métalliques d'un pont. ⇒ longeron; poutrelle. Poutres pleines ou en treillis.
3 ♦ Sport Agrès féminin constitué d'une longue pièce de bois disposée horizontalement au-dessus du sol. — Par méton. Les exercices d'équilibre ainsi pratiqués.
● poutre nom féminin (ancien français poutre, jeune jument, du latin populaire pullitra, pouliche) Support horizontal allongé en bois, en métal ou en béton armé, de section étudiée pour une bonne résistance à la flexion. Sur certains avions, partie de la cellule reliant les empennages aux ailes ou au fuselage. Solide engendré par une surface plane dont le centre de gravité décrit une courbe appelée fibre moyenne et qui se déplace en restant normale à cette courbe. En gymnastique, agrès constitué d'une longue poutre située à 1,20 m du sol, sur laquelle la gymnaste réalise des exercices d'équilibre statiques et dynamiques. ● poutre (citations) nom féminin (ancien français poutre, jeune jument, du latin populaire pullitra, pouliche) Jean Rostand Paris 1894-Ville-d'Avray 1977 Académie française, 1959 Certains voient la paille dans leur œil et non la poutre en celui de l'adversaire. Inquiétudes d'un biologiste Stock Erik Satie Honfleur 1866-Paris 1925 La poutre que l'on a dans l'œil, n'empêche nullement de voir la paille qui est dans celui de son voisin : dans ce cas, la poutre devient une longue-vue, très longue, qui grossit la paille de façon démesurée. Éloge des critiques Bible Qu'as-tu à regarder la paille qui est dans l'œil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ? Évangile selon saint Matthieu, VII, 3 ● poutre (expressions) nom féminin (ancien français poutre, jeune jument, du latin populaire pullitra, pouliche) Poutre armée, poutre faite de plusieurs éléments solidarisés par une triangulation. Poutre composée, se dit spécialement d'une poutre en I, comportant une âme verticale, en général pleine, assemblée à des ailes ou semelles horizontales. Poutre roulante, profilé métallique roulant sur deux rails parallèles et portant un chariot, motorisé ou non, servant de support à un palan. Poutre en treillis, poutre composée dont l'âme est un treillage de barres assemblées à 45 ou 60°.
poutre
n. f.
d1./d Grosse pièce de bois équarrie destinée à la construction. Poutre en chêne, en rônier.
|| Par ext. élément de charpente allongé et de forte section (quelle qu'en soit la matière). Poutre en acier.
d2./d SPORT Appareil de gymnastique constitué par une barre de bois de 10 cm de large et 5 m de long, reposant sur deux supports à une hauteur variable.
⇒POUTRE, subst. fém.
A. —Pièce de bois équarrie de grandes dimensions, sur laquelle s'appuient les solives de la charpente, ou de la coque du plancher d'un bâtiment, d'un navire, d'un pont ou d'une autre construction. Poutre énorme, vermoulue; poutre centrale; forte, grande, grosse, vieille poutre; plafond à poutres apparentes; poutre en châtaignier, en chêne. Les murs mal tapissés et les poutres noires de la salle à manger (SOULIÉ, Mém. diable, t.2, 1837, p.94). Pas de clous haut plantés aux poutres du grenier, pas de corde, quoiqu'on se pende beaucoup à la campagne (GIONO, Baumugnes, 1929, p.196):
• ♦ Vaisseau désemparé qui ne gouverne plus,
Il roule, vain jouet du flux et du reflux, (...)
Il tangue, abandonné tout seul sur les grands flots.
La mer autour de lui se soulève et le roule;
Et chaque lame arrache une poutre à ses flancs
DIERX, Poèmes, 1864, p.86.
♦Maîtresse(-)poutre ou poutre(-)maîtresse. Poutre principale. La maîtresse poutre sur laquelle reposait le toit et qui supportait les solives (BALZAC, Méd. camp., 1833, p.100). La poutre maîtresse est à moitié pourrie, et il manque passablement de tuiles. Tout cela peut tomber d'un moment à l'autre (BOSCO, Mas Théot., 1945, p.317). V. cartel1 B 2 ex. de Colette et infra ex. de Bourde.
♦CONSTR. Jambe sous poutre. Chaîne de pierre de taille mise dans un mur pour soutenir la poutre. (Ds LITTRÉ, Lar. Lang. fr.).
♦[P. allus. à l'Évangile (Matth. VII, 4)] Voir une paille dans l'oeil de son voisin et ne pas voir une poutre dans le sien.
— GYMN. Poutre rectangulaire, longue de cinq mètres et large de dix centimètres, reposant à l'horizontale sur deux montants fixes ou à hauteur variable et constituant l'un des trois agrès féminins (d'apr. PETIOT 1982). Sur la poutre, la femme exécute une série d'exercices d'équilibre dont la plasticité émerveille (EYQUEM, La Femme et le Sport, 1944 ds PETIOT 1982).
B. —P. anal. Élément de charpente d'une matière très résistante (métal, béton précontraint, etc.), de forme allongée, qui sert de support à une construction. Le plafond, coupé transversalement par de fortes poutres de pierre faisant corps avec les piliers (DU CAMP, Nil, 1854, p.140). Ces ponts sont généralement en acier et à treillis, afin de diminuer l'influence du vent (...) Généralement, il n'existe que deux poutres maîtresses latérales portant tout le poids du pont en charge (BOURDE, Trav. publ., 1929, p.304).
C. —P. ext. Grosse barre de bois. La salle [de l'Assemblée nationale] est d'une laideur rare. Des poutres au lieu de colonnes, des cloisons au lieu de murailles (HUGO, Choses vues, 1885, p.194).
REM. Poutraison, subst. fém., constr. Assemblage de poutres et poutrelles qui forment la charpente. Des poutraisons de planchers, platelages, passerelles ou ponts (CAMPREDON, Bois, 1948, p.115).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Fin XIIIes. le poutre (WALTER DE BIBBESWORTH, Traité sur la langue fr., 944 ds T.-L.); 1385 une poultre (doc. Arch. nat. MM 31, fol. 1 v° ds GDF. Compl.). Empl. métaph. (cf. bélier, chevalet, chèvre, chevron, sommier,...) de l'a. fr. poutre, subst. fém. «jeune jument» (ca 1180 Proverbe au vilain, éd. A. Tobler, 264: juene poutre), «poulain» subst. masc. (1216 GUILLAUME LE CLERC, Fergus, 12, 33 ds T.-L.), encore relevé dans divers dial. (FEW t.9, p.530a), tiré, par apocope du suff. dimin., du subst. fém. poutrelle «jeune jument» (d'où le masc. a. fr. poutrel «poulain», ca 1150 poitrel, Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 4711; ca 1160 poltrel, Eneas, 3935 ds T.-L.), lui-même issu du subst. fém. b. lat. «jeune jument» (Capitulare de villis, §§ 14 et 65). serait issu de , dimin., faisant fonction de fém. [cf. puer, puella], du subst. masc. b. lat. «jeune cheval», d'abord adj. (VARRON, De re rustica, 3, 9, 9: potius vetulis quam pullitris [sc. gallinis]) puis subst. (VIes. Loi salique ds NIERM.), FEW t.9, pp.531b-533b. D'apr. Lat. Gramm., I, 5e éd., 1963, p.220, serait issu du pullus «petit d'un animal» d'apr. «un peu vieux»: , , , d'où par dissimilation. D'apr. M. NIEDERMANN, Contribution à la critique... des gl. lat., p.30, il serait dér. de pullus à l'aide du suff. dont est formé porcetra «truie qui n'a mis bas qu'une fois» (en faveur de cette 2e hyp., REW3 6825, EWFS2). Au terme de son évol. sém., poutre au sens de «longue pièce de bois» a évincé l'a. fr. tref, lat. trabs, trabis «poutre» (travée), v. K.J. Jud ds Arch. St. n. Spr. t.120, 1908, pp.72-95. Fréq. abs. littér.:705. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 652, b) 1500; XXes.: a) 1335, b) 833. Bbg. Archit. 1972, p.59. —DARM. Vie 1932, p.66, 109.
poutre [putʀ] n. f.
ÉTYM. 1318; poustre « pouliche », 1280; par une métaphore fréquente d'un animal (de trait, de bât, etc.) à un élément de construction (→ Bélier, chevalet, chevron); lat. pop. pullitra, supposé d'après pulletrus (Capitulaires de Charlemagne), du lat. class. pullus « petit d'un animal ». → Poulain, poulet.
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1 Grosse pièce de bois équarrie servant de support (dans une construction, notamment pour la charpente d'une maison, d'un pont, etc.). ⇒ Chevalement, comble, corbeau, entrait, jambage, jambe, lambourde, madrier, poitrail… || Équarrir, aviver, bûcher une poutre (→ Hache, cit. 3). || Poutres sur un chantier (cit. 1). || Poutres simples, armées. || Poutres destinées à soutenir les solives d'un plancher, un balcon (cit. 4). || Saillies de poutres formant console (cit. 1). || La maçonnerie et les poutres qui s'y appuient (→ Fil, cit. 28). ⇒ aussi Ope. || Portée d'une poutre. ⇒ Travée. || Enduit (cit. 1) recouvrant d'anciennes poutres sculptées. || Maîtresse poutre : la poutre principale (→ Fléchir, cit. 12; percer, cit. 2); par métaphore. → Nez, cit. 8. || Entrecroisements (cit.) de poutres sur les murs de maisons pyrénéennes. ⇒ Colombage. — Poutres entrant dans la charpente d'un navire (→ Ber, cit.; heurter, cit. 7). ⇒ Architrave.
0 C'était une assez longue poutre, en cœur de chêne, saine et robuste, pouvant servir d'engin d'attaque et de point d'appui; levier contre un fardeau, bélier contre une tour.
Hugo, l'Homme qui rit, I, II, XII.
♦ Poutres apparentes, au plafond d'une maison ancienne. || Plafond aux poutres apparentes (→ 2. Baie, cit. 2; pendre, cit. 1). || Beau studio de caractère avec poutres apparentes. (Abrév. fam. : poutres ap' [putʀap]).
♦ ☑ Loc. prov. (d'après l'évangile). Il voit la paille dans l'œil du voisin et ne voit pas la poutre dans le sien : il voit et critique les moindres défauts d'autrui et ne se rend pas compte qu'il en a de plus graves. ☑ C'est la paille et la poutre, se dit d'une personne qui critique chez une autre un défaut qu'elle a encore plus.
2 Par ext. Élément de construction (en fer, en ciment armé, etc.) destiné à des usages semblables. ⇒ Poutrelle (2.), profilé. || Poutres métalliques d'un pont. ⇒ Lattis, longeron. || Poutres de fer à double T. || Poutres pleines ou à treillis. || Piliers et poutres (→ Métro, cit. 2; mur, cit. 9).
3 (1819, in Petiot). Sport. Longue pièce de bois horizontale servant à des exercices de gymnastique. || Exercices à la poutre (déplacements, appuis, équilibres, changements de face). — Par ext. || La poutre : la gymnastique à la poutre. || Elle est très forte à la poutre.
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DÉR. Poutrage ou poutraison, poutrelle.
COMP. Bipoutre.
Encyclopédie Universelle. 2012.