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prévarication

prévarication [ prevarikasjɔ̃ ] n. f.
• 1380; « abandon de la loi divine » 1120; lat. prævaricatio
Littér. ou dr. Acte de mauvaise foi commis dans une gestion. Spécialt Grave manquement d'un fonctionnaire, d'un homme d'État aux devoirs de sa charge. malversation; forfaiture. « les deux ministres accusés si bruyamment de prévarication » (Zola).

prévarication nom féminin (latin praevaricatio, -onis) Action de prévariquer, de s'écarter de la justice, de manquer à ses obligations. ● prévarication (synonymes) nom féminin (latin praevaricatio, -onis) Action de prévariquer, de s'écarter de la justice, de manquer...
Synonymes :
- concussion
- exaction
- malversation
- péculat

prévarication
n. f. DR ou litt. Fait de manquer, par mauvaise foi ou par intérêt, aux devoirs de sa charge.
Accuser un fonctionnaire de prévarication, de détournement de fonds.

⇒PRÉVARICATION, subst. fém.
A.— Transgression de la loi divine, d'un devoir religieux, d'une obligation morale. Les zélés de Iahvé prétendaient que les femmes étrangères, gardant leur culte dans le sein de la famille israélite, étaient pour leur mari des causes perpétuelles de prévarication (RENAN, Hist. peuple Isr., t. 2, 1889, pp. 125-126). Tout péché est une prévarication (GILSON, Espr. philos. médiév., 1932, p. 125).
B.— Manquement grave aux obligations d'une charge, d'un mandat. Une fortune durement acquise par la concussion, la prévarication, l'accaparement, l'exploitation de l'esclavage (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 983). Un général (...) innocent de toute prévarication, de tout rançonnement des villes occupées (ARNOUX, Roi, 1956, p. 150).
DR. Délit commis par un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions. Synon. forfaiture, malversation. Un tribunal populaire, dont l'unique fonction sera de connoître les prévarications des fonctionnaires publics (ROBESP., Discours, Constit., t. 9, 1793, p. 505). Le désordre monétaire et la pénurie financière généralisèrent la prévarication qu'on n'ignorait pas, à beaucoup près, avant 1789 (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p. 575). V. prévariquer ex. de Vivien.
Prononc. et Orth. :[]. Ac. 1694, 1718 : prevarication; dep. 1740 : pré-. Étymol. et Hist. 1. 1re moit. XIIe s. « abandon de la loi divine » (Psautier d'Oxford, 100,4 ds T.-L.); 2. ca 1350 « action de s'écarter de la justice, de manquer au devoir de sa charge » (ROQUES t. 1, I, 9663). Empr. au lat. praevaricatio « intelligence avec la partie adverse, collusion » à l'époque class.; « transgression, violation de la loi, faute, péché » dans la lang. chrét. (IIIe s. CYPRIEN ds BLAISE Lat. chrét.); v. aussi TRÉNEL, pp. 190-191. Fréq. abs. littér. : 63.

prévarication [pʀevaʀikɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1380; prevaricaciun « abandon de la loi divine », v. 1120; lat. prævaricatio, du supin de prævaricari. → Prévariquer.
Littér. ou dr. Acte de mauvaise foi commis dans la gestion de qqch.Spécialt. Grave manquement d'un fonctionnaire, d'un homme d'État aux devoirs et obligations de sa charge, de son mandat. Déprédation (cit. 3), malversation. || La prévarication est une forme de trahison. || Intendant que ses prévarications ont fait accuser de forfaiture. Prévaricateur.
1 (…) les deux ministres accusés si bruyamment de prévarication devaient (…) établir leur parfaite innocence (…) le parlement entier ne pouvait rester sous l'accusation d'une vénalité déshonorante. Et il refit toute l'histoire de l'affaire (…) la fameuse émission de valeurs à lots votée par la Chambre, grâce à un maquignonnage effréné, à un marchandage et à un achat des consciences (…)
Zola, le Ventre de Paris, III, V.
Littér. (Au sens étymologique de « transgression ». → Prévariquer) :
2 On dirait que les accidents de la géologie ou, d'autres fois, la structure fine des ligaments, des membranes, préfigurent les tentatives de l'art. À plusieurs reprises dans l'histoire, les peintres ont soupçonné ces interférences et en ont même tiré profit (…) De telles prévarications sont révélatrices.
Roger Caillois, Esthétique généralisée, p. 9.
CONTR. Fidélité.

Encyclopédie Universelle. 2012.