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prout

prout [ prut ] interj. et n. m.
XIIe; onomat.
Lang. enfantin Bruit de pet. Pet. Faire un prout.

Prout ou Prut
(le) fl. né en Ukraine, dans les Carpates du N. (989 km), affl. du Danube (r. g.); sert de frontière entre la Moldavie et la Roumanie.

⇒PROUT, onomat., subst. masc. et interj.
I.— Onomat. [Bruit qui accompagne l'émission des gaz intestinaux; p. anal., bruit similaire] Elle chantonnait : à dada, sur mon bidet, prout, prout, prout cadet! (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 169).
II.— Subst. masc. fam.
A.— Bruit qui accompagne l'émission des gaz intestinaux; p. méton., gaz intestinal. Synon. fam. pet, vent. Lâcher un prout. On a entendu un prout sonore (Lar. Lang. fr.). M. Rudesco, il a également fait campagne pour une pilule qui désodorise (...) les pets mais ça n'a pas encore pris étant donné que les médecins n'ont pas encore fini leurs expériences sur les souris et qu'on ne sait toujours pas si la pilule à désodoriser les prouts donne le cancer ou pas (J. LANZMANN, Rue des Mamours, Paris, Le Livre de poche, 1982 [1981], p. 25).
B.— P. anal. Bruit similaire. Dis-moi un peu ce qui te passait par la tête, Monsieur Bineau, de siffler comme un chien en colère, et de faire des boumm, des proutt, à renverser une maison? (CHAMPFL., Souffr. profess. Delteil, 1853, p. 203).
III.— Interj., vieilli. [Pour exprimer l'indifférence, la résignation ou l'impatience] Cela m'est bien égal. Synon. baste1. Marie : Et la petite? St-Germain : Bah! les enfants, ça dort dur... Marie, se décidant [à aller à Mabille] : Ah! bast! prout!... allons-y! (LABICHE, Fille bien gardée, 1850, 2, p. 277).
REM. Prouter, verbe intrans., fam. a) Lâcher bruyamment un gaz. Synon. fam. péter (DS ROB. Suppl. 1970, Lar. Lang. fr.). b) P. anal. Émettre un bruit similaire au bruit qui accompagne l'émission d'un gaz. Il fait prouter ses lèvres (FEYDEAU, Dame Maxim's, 1914, III, 17, p. 70).
Prononc. et Orth. :[]. Gén. s'accorde empl. comme subst. (v. II A), mais des proutt avec gémination expressive et sans accord (v. II B). Étymol. et Hist. 1. 1176-77 (dire) tprot interj. qui fait fi d'une opinion et exprime dédain et désinvolture (Richeut, éd. I. C. Lecompte, 968); ca 1180 tproupt (Proverbe au vilain, éd. A. Tobler, 201; var. ms. F. tropt; v. les rem. de A. Tobler concernant cette interj. ds Arch. St. n. Spr. t. 86, p. 442 et t. 87, p. 277); ca 1223 tprout (GAUTIER DE COINCI, Miracles N.D., éd. V.F. Koenig, I Mir 32, t. 3, p. 29, 158, var. mss ptrout, prout, tprouth, trout; I Mir 42, t. 3, p. 184, 492, var. mss rout, ptrout, trout, prout; II Ch 7, t. 3, p. 298, 35); 2. 1837 proute subst. fém. « plainte » (VIDOCQ, Voleurs, t. 2, p. 38); 1872 proute subst. fém. « pet » (LARCH.). 1 interj. selon A. Henry dans son éd. du Jeu St Nicolas de Jehan Bodel (Glossaire, s.v. tproupt); 2 onomatopée.

prout [pʀut] interj. et n. m.
ÉTYM. XIIIe-XIVe in Godefroy, qui note : « Prout, quoique omis par Littré, est resté dans la langue populaire »; onomatopée.
Pop. Bruit de pet.
0 Elle pleurait, pleurait et tout en pleurant elle revoyait son garçon du temps qu'il n'était qu'un bébé rose et dodu sur le ventre duquel elle s'amusait à faire des « prout » pour le faire rire (…)
Marie Cardinal, les Mots pour le dire, p. 221.
Pet. || Faire un prout.« À dada prout prout cadet, Quand il trotte il fait un pet » (Rimes traditionnelles scandées en faisant sauter un enfant assis sur ses genoux).
(1866, Esnault). Interj. argotique évoquant l'homosexualité masculine. || Prout, ma chère !
tableau Principales interjections.
DÉR. Prouter.

Encyclopédie Universelle. 2012.