punition [ pynisjɔ̃ ] n. f.
• 1250; lat. punitio
1 ♦ Action de punir. « Les crimes dont la punition pouvait être prononcée par l'Église » (Huysmans). En punition de ses péchés.
2 ♦ (1356 ) Ce que l'on fait subir à l'auteur d'une simple faute (non d'un crime ou délit grave). ⇒ châtiment, peine, pénalité, sanction. Infliger, donner une punition. Punition légère, sévère. Punitions corporelles. ⇒ correction, fustigation; fessée. — Punitions scolaires. ⇒ coin, colle, ligne, retenue. Punition collective. Punitions pour faute contre la discipline militaire. « Une punition équivalente, huit jours d'arrêts forcés » (Loti). — Être en punition dans sa chambre. Loc. Pour la punition de qqn, pour le punir. « pour votre punition, vous ne saurez rien du tout » (Molière).
3 ♦ Conséquence pénible (d'une faute, d'un défaut dont on semble puni). « C'est bien fait ! Sa pénurie est la punition de sa prodigalité » (Baudelaire).
⊗ CONTR. Récompense.
● punition nom féminin (latin punitio) Action de punir, d'infliger un châtiment, une peine ; ce châtiment, cette peine : La punition des coupables. Punitions corporelles. Peine infligée pour un manquement au règlement, en particulier à un élève, à un militaire : Comme punition il a eu une heure de colle. Accident ou malheur qui paraît être la conséquence d'une faute : C'est ta punition de te voir ainsi isolé des autres. Familier. Sévère défaite infligée à un adversaire ou à un ennemi : Le boxeur infligea une rude punition à son challenger. ● punition (citations) nom féminin (latin punitio) Xavier Forneret Beaune 1809-Beaune 1884 Dieu punit l'homme de ses fautes en le laissant vivre. Sans titre, par un homme noir, blanc de visage Bible Car moi, Yahvé, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis la faute des pères sur les enfants, les petits-enfants et les arrière-petits-enfants pour ceux qui me haïssent, mais qui fais grâce à des milliers pour ceux qui m'aiment et gardent mes commandements. Ancien Testament, Exode XX, 5-6 Commentaire Citation empruntée à la « Bible de Jérusalem ». Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski Moscou 1821-Saint-Pétersbourg 1881 Mettre à mort un meurtrier est une punition sans commune mesure avec le crime qu'il a commis. L'Idiot Oscar Fingal O'Flahertie Wills Wilde Dublin 1854-Paris 1900 Quand les dieux veulent nous punir, ils exaucent nos prières. When the gods wish to punish us they answer our prayers. Un mari idéal ● punition (homonymes) nom féminin (latin punitio) punissions forme conjuguée du verbe punir ● punition (synonymes) nom féminin (latin punitio) Action de punir, d'infliger un châtiment, une peine ; ce châtiment...
Synonymes :
- châtiment
- pénalité
- sanction
Peine infligée pour un manquement au règlement, en particulier à...
Synonymes :
- pénitence
- pensum
Contraires :
- récompense
Accident ou malheur qui paraît être la conséquence d'une faute
Synonymes :
punition
n. f.
d1./d Action de punir. La punition des péchés.
d2./d Châtiment infligé pour une faute relativement légère. Donner une punition à un élève.
d3./d Effet fâcheux d'une faute, d'un défaut, etc. Cette indigestion est la punition de sa gourmandise.
⇒PUNITION, subst. fém.
A. — Action de punir, d'infliger une privation, de faire subir une peine pour une faute commise; acte par lequel on punit. Synon. châtiment, répression. Punition des coupables, des traîtres; punition d'un acte, des délits, des infractions; droit de punition; mériter punition; en punition de; sous peine de punition. La vue des exécutions augmente la férocité des peuples et (...) ainsi la punition des crimes en fait commettre de nouveaux (MICHELET, Journal, 1820, p. 78). La punition ordinaire des grands crimes était l'exil (FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p. 253):
• 1. ... il est tombé à mes pieds, se tordant dans les convulsions de la mort. Car j'ai sauvé ce pays avec mon épée, et, revenant sur le maître incapable, je l'ai mis à mort comme il était juste, et la punition n'est pas au delà de sa faute.
CLAUDEL, Tête d'Or, 1901, 2e part., p. 254.
♦ Punition exemplaire, capitale. La plus haute punition que l'on puisse infliger. Je crois qu'il y a lieu de recourir à la punition exemplaire (...) je crois que l'exemple peut être plus saisissant encore tel qu'il est obtenu en Angleterre, où la punition capitale à la muette derrière les hauts murs me semble plus terrifiante encore que cette manière d'apothéose infâme que nous dressons sur les places publiques (BARRÈS, Cahiers, t. 7, 1908, p. 27).
B. — Peine infligée à quelqu'un pour une faute dont il est jugé responsable, dans le but de l'aider à s'amender, à améliorer sa conduite à venir. Synon. châtiment, peine, sanction.
1. [À propos d'une punition concrète exercée par une autorité parentale, éducative ou autre, vis-à-vis d'un enfant, d'un élève, d'un étudiant, etc.] Punition collective; punitions scolaires. Le système des punitions et des récompenses (...) ne répond pas à ce qu'on va trouver dans la vie où nos actions portent en elles leurs conséquences bonnes ou mauvaises (A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 429). La punition était terrible. C'était l'interruption de toutes ses études, l'impossibilité de les recommencer dans une autre université (MAUROIS, Ariel, 1923, p. 43):
• 2. Tout cela est très grave et mérite une punition exemplaire. Ferdinand sera fouetté. De plus, il restera enfermé dans sa chambre pendant un mois. Il sera, bien entendu, privé de dessert durant toute cette période et ne sortira que pour aller à la messe.
H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 166.
♦ Auto-punition.
♦ En punition. En guise de punition. Dans le coin, et le nez au mur, en punition, la sœur longuement pleurnichait à sa place (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 9).
♦ Punition corporelle. Synon. de correction, fessée. La misère matérielle et morale des pupilles, mal nourris, mal logés, soumis aux punitions corporelles (MARTIN DU G., Thib., Pénitenc., 1922, p. 679).
— En partic.
♦ Devoir supplémentaire infligé à un élève. Synon. pensum. Faire sa punition; comme punition, vous (m') écrirez dix fois votre leçon. Le pensum, punition dont le genre varie selon les coutumes de chaque collége, consistait à Vendôme en un certain nombre de lignes copiées pendant les heures de récréation (BALZAC, L. Lambert, 1832, p. 53). Il doit passer sa journée à distribuer des punitions à des garçons de l'âge de vos fils (BUTOR, Modif., 1957, p. 75).
♦ SPORTS (en partic., boxe). Sévère défaite infligée à un adversaire. J. administre à B. une formidable « punition » (L'Auto, 28 déc. 1908 ds PETIOT 1982). Le gardien de but encaissa une sévère « punition » (L'Ami des Sports, 22 déc. 1931 ds PETIOT 1982).
2. [À propos d'un malheur considéré comme envoyé du Ciel, ou du destin, ou relevant d'une morale distributive] Punition de Dieu; punition divine; punition des méchants; porter la punition d'une faute, d'un péché; en punition de ses fautes, de son orgueil; pour punition de. Il (...) alla jusqu'à dire que la maladie du roi et l'assassinat du duc d'Orléans avaient été des punitions du Ciel pour le désordre de leur conduite (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 3, 1821-24, p. 336). Les catastrophes les plus affreuses seront la juste conséquence, la juste punition infligée à ceux qui n'ont pas obéi (BRASILLACH, Corneille, 1938, p. 40):
• 3. Que le soldat allemand qui se bat à Verdun connaisse par surcroît l'insécurité matérielle de ceux qu'il a laissés en arrière, c'est une trop juste punition de l'abominable fléau déchaîné par une nation, toute entière enivrée de sa force, qui ricanait quand Paris avait faim en 1870 et qui a voulu organiser la guerre de terreur...
BORDEAUX, Fort de Vaux, 1916, p. 130.
C. — Sanction disciplinaire infligée à un militaire, à un fonctionnaire, à un prisonnier, etc. par ses chefs hiérarchiques, en conformité avec le règlement de discipline générale. Punition disciplinaire. Vous m'obligez à vous infliger une punition: vous garderez les arrêts huit jours, monsieur (SUE, Atar-Gull, 1831, p. 20). Les journaux (...) nous ont annoncé qu'une punition de soixante jours d'arrêts de forteresse allait être infligée au colonel Picquart (CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p. 62).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1250 [ms. ca 1425] punission « action de punir » (doc. ap. G. ESPINAS, La Vie urbaine de Douai au moyen âge, t. 3, 1913, p. 103); ca 1330 punicion (GUILLAUME DE DIGULLEVILLE, Pèlerinage vie hum., 629 ds T.-L.); 2. ca 1355 « peine infligée pour une faute » (P. BERSUIRE, f ° 17 ds LITTRÉ); 3. a) ca 1485 pugnicion divine (Myst. du V. Test., éd. J. de Rothschild, 1805); b) 1643 « conséquence pénible (d'une faute, d'un défaut dont on semble puni) » (CORNEILLE, Polyeucte, II, 6 ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 3, p. 520); 4. 1908 boxe (L'Auto, loc. cit.). Empr. au lat. class. punitio « action de punir ». Fréq. abs. littér.:749. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 1 325, b) 1 016; XXe s.: a) 1 208, b) 782.
punition [pynisjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1250; lat. punitio, du supin de punire. → Punir.
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A (Punition de qqn).
a (Pour une faute grave, crime ou délit). Vieilli. ⇒ Répression. || Punitions légales. ⇒ aussi Prison, supplice. || Le droit de punition de la société, de la loi, de la justice… est une manifestation de la contrainte sociale. — Justice et punition (divine). → Courroucer, cit. 2. || L'instrument de la punition divine (→ Le fléau de Dieu). — Vx. (Avec le verbe faire). || La punition que Votre Majesté a faite de ces magistrats prévaricateurs (→ Cannibale, cit. 3, d'Alembert).
1 La Société seule a sur ses membres le droit de répression : car celui de punition, je le lui conteste : réprimer lui suffit, et comporte d'ailleurs assez de cruautés.
Balzac, Mme de La Chanterie, Pl., t. VII, p. 282.
b (1356). Ce que l'on fait subir à l'auteur d'une faute (non d'un crime ou délit grave). ⇒ Châtiment, peine, pénalité, sanction. || La punition de qqn, sa punition, celle qu'il subit. || Encourir une punition, être sous le coup d'une punition. || Il mérite une punition. ⇒ Leçon. || Être digne, justiciable d'une punition (⇒ Punissable). || Avoir, recevoir une punition; être condamné à une punition (⇒ Condamnation). || Donner, infliger une punition. ⇒ Punir. || Défendre sous peine de punition (→ 3. Droit, cit. 35). || Échapper à la punition (⇒ Impunément, impuni, impunité). — Juste; injuste punition. || Punition légère (cit. 17); exemplaire, rigoureuse, sévère (⇒ Rigueur, sévérité). || Punition infligée par la victime ou par un justicier. ⇒ Talion, vengeance, vindicte. — Punition corporelle : souffrance physique infligée au coupable. ⇒ Correction, coup, fouet, fouetter, fustigation. || Les punitions corporelles infligées aux enfants (⇒ Fessée, martinet…). || Punition privative de liberté. ⇒ Arrêt (cit. 7), emprisonnement, internement, prison… || Punitions disciplinaires (blâme…), pécuniaires (amende…). — Punitions en usage, jadis, dans les écoles. ⇒ Bonnet (d'âne), coin, colle, consigne, pensum (cit. 1), piquet, retenue… (→ Assignat, cit. 3). || Cahier (cit. 4) de punitions. — (Dans l'armée). || Corvées et punitions (→ Pierrot, cit. 3). || Punitions pour faute contre la discipline militaire. || Punitions non restrictives de liberté (⇒ Avertissement, blâme, réprimande), restrictives de liberté (⇒ Arrêt, consigne). || Punitions et sanctions.
2 Quand une république est parvenue à détruire ceux qui voulaient la renverser, il faut se hâter de mettre fin aux vengeances, aux peines, et aux récompenses même. On ne peut faire de grandes punitions, et par conséquent de grands changements, sans mettre dans les mains de quelques citoyens un grand pouvoir.
Montesquieu, l'Esprit des lois, XII, XVIII.
3 Aussi, le système des punitions corporelles, quoique des philanthropes l'aient fortement attaqué dans ces derniers temps, est-il nécessaire en certains cas pour les enfants; et d'ailleurs, il est le plus naturel, car la nature ne procède pas autrement, elle se sert de la douleur pour imprimer un durable souvenir de ses enseignements.
Balzac, Un début dans la vie, Pl., t. I, p. 696.
4 Pour qu'une punition soit bonne, dit Bentham, elle doit être proportionnée à la faute, sa conséquence naturelle.
Flaubert, Bouvard et Pécuchet, X.
c Punition infligée à un joueur qui n'a pas respecté les règles, dans un jeu de société. ⇒ Gage. (Sports). ⇒ Pénalité, penalty.
5 Il commente, pour la foule, toutes les phases du match, annonce le point ou la punition (que l'on appelle en français un penalty)…
G. Duhamel, Scènes de la vie future, XII.
d ☑ Loc. Pour la punition (de qqn), pour le punir.
6 (…) pour votre punition vous ne saurez rien du tout.
Molière, George Dandin, II, 5.
2 Peine infligée par Dieu pour l'expiation, la réparation du péché. || La punition du pécheur. || Des pluies qui semblaient des punitions de Dieu (→ Famine, cit. 2).
7 (…) vous savez qu'en fait d'odeurs je suis fort difficile. M. Mazarin m'a dit l'autre jour que ma punition en purgatoire serait d'en respirer de mauvaises (…)
A. de Vigny, Cinq-Mars, XIX.
3 (1908, en boxe). Fam. Le fait de subir des mauvais traitements, de recevoir des coups sans pouvoir les rendre. || Ce boxeur a reçu une sévère punition.
B (Punition de qqch.).
1 Punition d'une faute; d'un crime (→ Excommunication, cit. 3; exil, cit. 4). || Recevoir la punition de ses forfaits. ⇒ Prix, récompense (par ironie).
2 Conséquence pénible (d'une action, d'une faute). || Sa pénurie est la punition de sa prodigalité (→ Imprévoyant, cit. 2). || Cet échec est la punition de sa maladresse (→ aussi la loc. À ses dépens).
8 Hé bien ! je la souffrirai (la honte) : ce sera la première punition de ma faute.
Laclos, les Liaisons dangereuses, XCVII.
3 ☑ Loc. (1679, Bossuet). En punition de… || En punition de ses fautes, de son erreur… : pour le punir.
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CONTR. Compensation, 2. prime, récompense.
COMP. Autopunition.
Encyclopédie Universelle. 2012.