pyro- ♦ Élément, du gr. pur, puros « feu ».
pyr(o)-
élément, du gr. pûr, puros, "feu".
|| CHIM Préfixe indiquant une décomposition sous l'action de la chaleur.
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pyro-
V. pyr(o)-.
⇒PYR(O)-, (PYR-, PYRO-)élém. formant
Élém. tiré du gr. , « feu, feu de la fièvre », entrant dans la constr. de termes sav.
A. — [Les mots constr. sont des subst. et des adj. en méd., indiquant une action, une atteinte de la fièvre ou une substance qui combat la fièvre] V. pyrexie, pyrogène II.
B. — 1. [Les mots constr. sont des subst. et des adj., indiquant une relation avec le feu, la flamme] V. pyrogène I, pyrograveur (dér. s.v. pyrogravure), pyrogravure, pyromane (dér. s.v. pyromanie), pyromanie, pyrophore, pyrophorique (dér. s.v. pyrophore), pyroscaphe, pyrotechnicien (dér. s.v. pyrotechnique), pyrotechnie, pyrotechnique et aussi:
pyrolâtre, subst. et adj., antiq. (Celui, celle) qui adorait le feu. Les perses étaient pyrolâtres (BESCH. 1845).
pyrolâtrie, subst. fém., antiq. Adoration, culte du feu. (Dict. XIXe s.).
pyromaque (-maque, du gr. « combat », ou adapt. du gr. « qui lutte contre le feu »), adj., minér. [En parlant de certains minéraux et roches] Qui produit des étincelles par choc ou par frottement. Silex pyromaque. Ils décidèrent une excursion plus lointaine, un voyage au Havre pour étudier le quartz pyromaque et l'argile de Kimmeridge (FLAUB., Bouvard, t. 1, 1880, p. 89).
pyrophyte, adj. et subst. masc., bot. (Espèce végétale) qui supporte le passage du feu et ayant la capacité de se multiplier après les incendies en profitant de la disparition des autres espèces. Le brachypode, le ciste des prairies dégradées sont aussi des pyrophytes (FRIEDEL 1980).
pyrosphère, subst. fém., géophys. Couche de roches séparant le noyau central de la terre de la lithosphère. Au-delà d'une soixantaine de kilomètres la couche profonde devient riche en magnésium (...). On appelle cette couche (...) pyrosphère (COMBALUZIER, Introd. géol., 1961, p. 61).
— En partic. [Sur le modèle du gr. « celui qui prédit l'avenir par le feu » et avec l'infl. de l'élém. formant -mancie]:
pyromancie, subst. fém., occult. Art de la divination par le feu se pratiquant surtout dans l'antiquité. Oui, mademoiselle: l'astrologie nous apprend à lire dans le ciel, la géomancie à deviner par les fentes de la terre (...) la pyromancie par le feu (KOCK, Ficheclaque, 1867, p. 47). Pyromancien, pyromancienne, subst., dér. Celui, celle qui pratique la pyromancie. (Dict. XIXe s.).
2. [Les mots constr. sont des subst. et des adj. qui indiquent une relation, une action d'un effet du feu: chaleur, haute température et, p. ext., une relation avec la lumière, la couleur du feu] V. pyrolyse, pyromètre, pyrométrie, pyrométrique (dér. s.v. pyrométrie), pyrope.
a) [Dans des termes qui désignent des instruments de mesure de chaleur]:
pyranomètre, subst. masc., phys. Instrument qui mesure la radiation du soleil et du ciel tombant sur une surface horizontale. L'auteur étudie les conditions d'emploi du « Pyranomètre effectif » enregistreur décrit par F. Albrecht (J. Phys. et Radium, 1934, p. 145D).
pyrhéliomètre, pyrohéliomètre, subst. masc., phys. Instrument servant à mesurer le rayonnement solaire. Pour observer l'intensité de la radiation solaire, M. Crova emploie tantôt le pyrhéliomètre à eau de M. Pouiller, tantôt un pyrhéliomètre tout semblable, dans lequel l'eau est remplacée par du mercure (L. FIGUIER, L'Année scientifique et industrielle, 1878, p. 469 ds ROB. 1985). Pyrohéliomètres. — Le plus simple de tous (Pouiller, 1837) consiste en une simple boîte de cuivre, noircie afin d'être rendue absorbante, et remplie d'eau. Exposée au soleil, la température de l'eau s'élève et on mesure cette élévation de température avec un thermomètre (SCHATZMAN, Astrophys., 1963, p. 45).
pyroscope, subst. masc., phys. Instrument servant à indiquer que la température d'un lieu, d'un point donné a atteint un degré déterminé. Il continua de lui-même la démonstration, s'étendit sur les différentes sortes de combustibles, l'enfournement, les pyroscopes, les alandiers (FLAUB., Éduc. sent., t. 1, 1869, p. 251).
b) [Dans des termes qui désignent des procédés techn. utilisant la chaleur, le feu]:
pyrochimie, subst. fém., phys. Technique de traitement de combustibles irradiés, mettant en œuvre des réactions chimiques à haute température, s'appliquant surtout aux combustibles céramiques (d'apr. Nucl. 1975).
pyrognostique, adj., chim. [En parlant de procédés d'analyse chim.] Qui se sert du feu, de la chaleur pour analyser, pour connaître la nature d'une substance, en particulier des minéraux. Les essais pyrognostiques, si utiles aux prospecteurs pour des déterminations rapides sur le terrain, ont été notablement améliorés dans leur efficacité et leur précision (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 482).
pyrométallurgie, subst. fém., phys. Technique de traitement de combustibles irradiés, mettant en œuvre des opérations métallurgiques à haute température, sans transformation chimique du combustible, s'appliquant surtout aux combustibles métalliques (d'apr. Nucl. 1975).
— P. ext. [Dans des termes qui indiquent qu'une propriété est en relation avec la chaleur ou le feu]:
pyrocéram, pyroceram (-., abrév. de céramique), subst. masc., technol. [Marque déposée] Verre incassable, très léger, résistant à la corrosion, à la chaleur, utilisé pour ses qualités d'isolant. Prenons comme exemple le pyroceram (...). C'est un verre à base de magnésie, d'alumine et de silice (Cl. DUVAL, Verre, 1966, p. 85).
pyroélectricité, pyro-électricité, subst. fém., phys. Électricité produite par certains minéraux lorsqu'ils sont soumis à une élévation de température. Dans la blende, c'est sans tenir compte de l'hémiédrie que l'on est conduit à une structure antihémièdre conforme à ce que l'on sait depuis longtemps de la symétrie de l'espèce par les formes, la pyroélectricité (FRIEDEL, Cristallogr., 1926, p. 411). La structure intime du quartz est en spirale, de là le pouvoir de dévier à droite ou à gauche le plan de la lumière polarisée et aussi de manifester le phénomène de la pyro-électricité (METTA, Pierres préc., 1960, p. 89). Pyroélectrique, pyro-électrique, adj., phys., dér. Relatif à la pyroélectricité, qui produit une pyroélectricité. Cristaux, phénomènes pyroélectriques. Aucune autre gemme n'est aussi pyro-électrique; il suffit de la frotter un moment avec un chiffon de laine pour qu'elle soit électrisée (METTA, Pierres préc., 1960, p. 86). C'est l'effet pyroélectrique dont il est possible d'envisager l'application pratique à la détection du rayonnement infrarouge (FRÜHLING, Cours d'électr., t. 1, 1966, p. 146).
c) MINÉR. [Dans des termes qui désignent des substances dont on connaît la nature grâce à l'action de la chaleur ou du feu]:
pyrochroïte, subst. fém. Hydroxyde de manganèse cristallisant dans le système hexagonal, se présentant en masse feuilletée, mince et transparente, bleuâtre ou verdâtre, qui change de couleur sous l'action de la chaleur. Optiquement négative, la pyrochroïte devient verte, puis gris verdâtre, et enfin brun noir au chalumeau (LAPPARENT, Minér., 1899, p. 554).
pyromorphite, subst. fém. Chlorophosphate de plomb qui cristallise dans le système hexagonal, se présentant en petites masses globuleuses et fibreuses verdâtres dans les gisements de plomb; elle se transforme en masses rondes à facettes sous l'action du feu. M. E.M. Bertrand a constaté que les véritables pyromorphites sans arsenic du Huelgoat et du Nassau sont optiquement uniaxes (LAPPARENT, Minér., 1899, p. 589).
pyrophyllite, subst. fém. Silicate d'aluminium qui cristallise dans le système monoclinique se présentant en masses fibreuses ou lamellaires translucides blanches ou très légèrement colorées qui a la propriété de s'exfolier sous l'action du feu. On peut donc assurer que la forme primitive de la pyrophyllite est un prisme rhomboïdal droit très-facilement clivable dans la direction de la petite ou de la grande diagonale de sa base (DES CLOIZEAUX, Propr. opt. biréfringentes, 1857, p. 33).
d) [Dans des termes qui indiquent une relation avec la lumière ou la couleur du feu]:
pyrargyrite, subst. fém., minér. Minerai d'argent rouge, cristallisant dans le système rhomboédrique. Les argents rouges sont de trois sortes:l'argent rouge antimonial ou pyrargyrite; l'argent rouge arsenical.. (LAPPARENT, Minér., 1899, p. 614).
pyrosome, subst. masc., zool. Mollusque de la classe des Acéphales des mers chaudes, vivant en colonie, dont le corps émet une lumière vive. Le travail quotidien des stations maritimes allait rapidement enrichir nos connaissances sur cette faune pélagique. Celle-ci comprend des formes adultes transparentes appartenant soit aux Coelentérés, avec les méduses (...), soit aux Tuniciers, avec (...) les pyrosomes phosphorescents (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 422).
C. — CHIM. [Les mots constr. sont des termes sav., subst. et adj., désignant un corps obtenu par l'action de la chaleur et en partic., par distillation sèche] V. pyridine, pyroligneux et aussi:
pyrène, subst. masc. Hydrocarbure polycyclique que l'on extrait du goudron de houille. Certains carbures cycliques et polycycliques sont colorés, tels le pyrène (...). La coloration peut, aussi, être due, non à des phénomènes d'absorption lumineuse, mais à une sélection effectuée par les systèmes hétérogènes que sont les huiles de pétrole (CHARTROU, Pétroles natur. et artif., 1931, p. 26).
pyrocatéchine, subst. fém. Diphénol dérivé du benzène obtenu par fusion avec de la soude et de l'acide phénolsulfonique, très utilisé pour le développement photographique. Les tanins sont des composés phénoliques complexes d'une extrême diversité (...). Chauffés (...), ils se décomposent soit en pyrogallol, soit en pyrocatéchine (BÉRARD, GOBILLIARD, Cuirs et peaux, 1947, p. 65).
pyrogallate, subst. masc. Sel ou ester du pyrogallol. L'oxygène est absorbé à son tour par du pyrogallate de potassium dans une manipulation comparable à la précédente (CAMEFORT, GAMA, Sc. nat., 1960, p. 146).
pyrogallique, adj. Acide pyrogallique. Synon. de pyrogallol. L'injection d'acide pyrogallique dans le sang est une expérience intéressante à répéter (Cl. BERNARD, Notes, 1860, p. 91).
pyrogallol, subst. masc. Triphénol dérivé du benzène obtenu par distillation sèche de l'acide gallique, dont les propriétés réductives ont été utilisées pour le développement photographique. D'autres substances chimiques peuvent donner, correctement employées, d'excellents résultats. C'est le cas du pyrogallol. Ce phénol dérivé de l'acide gallique fut longtemps employé en photographie comme révélateur (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 1107).
pyrolignite, subst. masc. Sel obtenu par combinaison de l'acide pyroligneux avec une base. Pyrolignite de fer. La simple neutralisation des jus pyroligneux, au moyen de sels convenablement choisis, conduit à des produits désignés sous le nom de pyrolignites, pyrolignite de zinc, de calcium (CAMPREDON, Bois, 1948, p. 70).
pyrolusite (-lus-, du gr. « décomposer, laver » + -ite), subst. fém. Bioxyde de manganèse qui se décompose au feu en donnant de l'oxygène, utilisé pour décolorer les verres, dans la fabrication de l'eau de Javel et de l'oxygène. Dans les accumulateurs alcalins (...) l'oxyde de nickel et la pyrolusite sont rendus actifs par le graphite (J. Phys. et Radium, Chim. phys., 1936, p. 409).
pyromucique, adj. Acide pyromucique. Produit de la distillation sèche de l'acide mucique. (Dict. XIXe s.).
pyrophosphate, subst. masc. Sel formé par l'acide pyrophosphorique et une base. Pyrophosphate de magnésium, de fer, de sodium. Todd et ses élèves ont mis au point une méthode dite de quaternarisation, selon laquelle les phosphates et pyrophosphates, complètement estérifiés, réagissent avec les bases tertiaires fortes (PRIVAT DE GARILHE, Acides nucl., 1963, p. 80).
pyrophosphorique, adj. Acide pyrophosphorique. Acide obtenu par décomposition oxygénée de l'acide phosphorique ou du phosphate disodique (d'apr. QUILLET 1965).
pyrotartrique, adj. Acide pyrotartrique. Acide produit en chauffant de l'acide tartrique. On le distingue [l'acide tartrique] de l'acide citrique (...) en ce que chauffé à sec il répand une odeur de caramel, en produisant de l'acide pyrotartrique (DORVAULT, Officine, 1844, p. 134).
pyroxane (-ox-, abrév. de acide oxalique + -ane), subst. masc. Produit explosif obtenu par nitration de matières cellulosiques ou de la fécule. Un mélange de nitroglycérine et de sciure de bois préalablement convertie en pyroxane par l'acide azotique (LEDIEU, CADIAT, Nouv. matér. nav., 1890, p. 61).
pyruvique (-uv-, du lat. uva « raisin » + -ique), adj. 1. Acide pyruvique. Acide cétonique produit par la distillation sèche de l'acide tartrique. (Dict. XIXe et XXe s.). 2. Biol. Produit de la transformation du glucose dans le processus de la glycolyse. Cette glycolyse obéit à deux grands mécanismes différents et procède en deux étapes distinctes: l'une anaérobie, dite cycle d'Embden-Meyerhof, aboutit à la formation d'acide pyruvique, l'autre aérobie, dite cycle de Krebs, donne finalement lieu à la production de gaz carbonique et d'eau (BARIÉTY, COURY, Hist. méd., 1963, p. 682).
— BIOL. ou BIOCHIM.:
pyridoxine (-ox-, abrév. de acide oxalique + -ine), subst. fém. Vitamine B 6 synthétisée à partir de levures, de céréales et de tissus animaux, très utilisée en dermatologie. La vitamine B 6, ou pyridoxine, intervient dans presque tous les processus chimiques permettant le bon fonctionnement de la machine humaine (R. SCHWARTZ, Nouv. remèdes et mal. act., 1965, p. 68).
pyrimidine (-imid-, abrév. de amide + -ine), subst. fém. Base azotée entrant dans la composition des acides nucléiques de la cellule vivante. Le plus simple de ces 2 noyaux, la pyrimidine est une base azotée comportant 2 atomes d'azote et 4 atomes de carbone, le tout formant un cycle hétérogène ou hétérocycle de 6 atomes (PRIVAT DE GARILHE, Acides nucl., 1963, p. 14). Pyrimidique, adj., dér. Qui appartient à la pyrimidine. Chacune forme une combinaison éthérée avec un reste hydrocarboné (...) lié lui-même à la manière d'un glucoside à une base (...) pyrimidique (LE GENDRE ds Nouv. Traité Méd. fasc. 7 1924, p. 505).
Vitalité. On relève environ 750 termes constr. à partir de pyr(o)-. Certains sont des empr. dir. au gr. (v. pyrite). La plupart sont fixés dep. le XVIIIe et le XIXe s. En ce qui concerne l'élém. en chim. (v. supra C), il est introd. en 1787 pour désigner toute une série de corps obtenus par la distillation sèche ou par l'action de la chaleur (pyrotartrique, pyroligneux, pyrolignite: 1787; pyrophosphorique: 1830; pyrène: 1837; pyridine: 1852). On rencontre également cet élém. en position centrale (apyrexie, empr. au gr. , empyreumatique (dér. s.v. empyreume), empyreume). Toujours vivant, il sert à la constr. de termes en biol. et en biochim. comme pyrimidine 1932, pyridoxine 1953, pyrofuge 1963. Prononc. et Orth.:[], en syll. inaccentuée [--]. Mots constr. toujours soudés devant cons.: pyrosphère, pyrolignite, etc. Devant voyelle pyroélectricité ds LITTRÉ, ROB. mais parfois pyro-électricité (supra). Qqf. disparition de la voy. thématique: pyrargyrite. Prop. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. Mots comp. 1981: soudure. Att. ds Ac. 1935. Bbg. PEYTARD 1975 t. 3.
pyro-
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♦ Élément, tiré du grec pur, puros « feu », servant à la formation de composés savants et désignant particulièrement en chimie une substance obtenue par action de la chaleur.
Encyclopédie Universelle. 2012.