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rajuster

rajuster [ raʒyste ] v. tr. <conjug. : 1>
rajoster 1170; de re- et ajuster
1Remettre (qqch.) en bonne place, en ordre. Rajuster ses lunettes, sa jupe, son chapeau. Pronom. réfl. (1669) Se rajuster : remettre de l'ordre dans les vêtements qu'on porte sur soi, notamment en les fermant, en les boutonnant.
2(1298) Redonner de la justesse, de la précision à. Rajuster le tir. rectifier.
3Vx Remettre en accord, en harmonie. « Un peu d'encens brûlé rajuste bien des choses » (Cyrano). arranger. Mod. Rajuster les salaires. réajuster.

rajuster ou réajuster verbe transitif (de ajuster) Remettre en place un vêtement, un élément de sa tenue ; arranger : Rajuster sa cravate. Redonner de la justesse, de la précision à quelque chose : Rajuster le tir. Augmenter les salaires pour rétablir leur parité avec le coût de la vie ; modifier les prix de vente pour les mettre en accord avec les prix de revient.

rajuster ou réajuster
v. tr.
d1./d Ajuster de nouveau; remettre en bon ordre. Rajuster son pagne.
|| v. Pron. Remettre ses vêtements en ordre.
d2./d Remettre à son juste niveau. Rajuster les salaires. Rajuster les prix.

⇒RAJUSTER, verbe trans.
A. — 1. Rare. Redonner de la justesse, de l'exactitude, de la précision à quelque chose. Rajuster une balance, des instruments de mesure. Il y avait (...) une épinette désaccordée et lacunaire que le compositeur (...) rajuste tant bien que mal (ARNOUX, Rossignol napol., 1937, p. 187). Les armes qui nous ont manqués rajustent leur tir (SAINT-EXUP., Pilote guerre, 1942, p. 344).
Au fig. Puis vient Saint-Simon, qui profite beaucoup du Journal de Dangeau pour établir ses Mémoires, pour en fixer bien des faits et en rajuster des souvenirs (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 11, 1854, p. 2).
2. a) Vieilli
) Remettre à sa place et/ou en état de bon fonctionnement. Synon. partiel réparer, retaper (fam.). Le maître des basses-œuvres s'occupait d'en rajuster les chaînes [du gibet] rouillées par la pluie (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 385). On repêche les tabourets et les flambeaux, on rajuste et on rallume les chandelles (SAND, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 245).
) Au fig.
Rétablir, ramener en usage. Je voudrais qu'un petit dîner rajustât nos vieilles causeries depuis si longtemps brisées (M. DE GUÉRIN, Corresp., 1839, p. 372).
Rendre acceptable, conforme à la normale:
L'art de tout déguiser et de tout rajuster est tel dans ce roman, qu'au bout de l'intrigue, au moment que l'humiliation devrait au moins punir l'égarement et la faiblesse, on ne fait plus qu'admirer ceux pour lesquels on devrait rougir.
MARMONTEL, Essai sur rom., 1799, p. 329.
b) En partic. [Le compl. d'obj. désigne une pièce de vêtement ou un accessoire qu'on porte sur soi] Remettre en ordre, en place. Rajuster ses vêtements, sa cravate. Mon bon oncle rajusta sa perruque, prit sa vieille canne, mit son petit chapeau à cornes, et sortit (TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p. 169). Le médecin tira sa montre, rajusta son lorgnon, se tut pendant une minute (MARTIN DU G., Thib., Belle sais., 1923, p. 877).
Empl. pronom. réfl. Elle se rajusta devant une glace, répara un léger désordre dans sa chevelure, et sortit d'un pas ferme (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 1, 1859, p. 205).
3. Mettre quelque chose en harmonie, en conformité avec quelque chose. Synon. adapter. [L'école] se met à parler comme tout le monde, transigeant avec sa conscience et essayant, à grand renfort d'équivoques et de restrictions mentales, de rajuster sa doctrine ésotérique avec la foi du vulgaire (PROUDHON, Guerre et paix, 1861, p. 95).
En partic. Modifier une valeur (notamment un prix) ou une quantité (notamment un salaire) pour l'adapter à des nouvelles conditions, généralement pour compenser un déséquilibre (d'apr. COMBE 1971). Rajuster les salaires. Les deux Sociétés d'architectes font paraître une édition de la série tous les deux ans, afin de rajuster les prix aux variations survenues (ROBINOT, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 1, 1929, p. 8).
Rem. On emploie plus fréq. de nos jours réajuster dans cette acception.
B. — Rare. Ajuster de nouveau, mettre (à nouveau) quelque chose en état d'être joint à quelque chose. Les épissures (...) ne doivent [jamais] être faites par simple juxtaposition. Il faut décâbler et recâbler en rajustant les fils ensemble (HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Exploitation mines, 1905, p. 1042).
Empl. pronom. Si l'on enlève les yeux à un triton pour implanter ensuite dans ses orbites les yeux d'un autre individu, ceux-ci reprennent leurs fonctions, les nerfs optiques se rajustent au cerveau, et la vision redevient quasi normale (J. ROSTAND, La Vie et ses probl., 1939, p. 74).
REM. Rajustage, subst. masc. Action de rajuster (supra A). La coïncidence entre les livres sacrés et l'état religieux d'une époque n'est (...) jamais parfaite (...); le commentateur et le traditionniste viennent alors et procèdent au rajustage (RENAN, Église chrét., 1879, p. 244).
Prononc. et Orth.:[], (il) rajuste [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1175 rajoster « remettre en place » (BENOÎT DE STE-MAURE, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 26412); d'où 1. 1260 « ajuster de nouveau, rendre la justesse à ce qui l'a perdue » ici une mesure (ÉTIENNE BOILEAU, Métiers, éd. R. de Lespinasse et F. Bonnardot, titre IV, VIII, p. 20); 2. a) 1645 « remettre d'accord, réconcilier des personnes brouillées » (SCARRON, Jodelet, ou le Maître-valet, II, 2 ds Œuvres, Paris, J. F. Bastien, 1786, t. VI, p. 331); b) 1665 « remettre en accord, en harmonie, rétablir une situation compromise » (MOLIÈRE, L'Amour médecin, éd. R. Bray, I, 1: la mort r'ajuste toutes choses); c) 1962 rajuster les salaires (ROB.); 3. 1664 « ramener à l'exactitude, rétablir dans sa vérité » (Mme DE SÉVIGNÉ, Corresp., éd. R. Duchêne, t. I, p. 71); 4. a) 1669 « remettre en place, en ordre des éléments de sa toilette » ici pronom. (LA FONTAINE, Les Amours de Psyché, II ds Œuvres, éd. H. Régnier, t. VIII, p. 191); b) 1671 « remettre dans un état, une disposition convenable » (POMEY). Dér. de ajuster; élém. formant r[e]-. Fréq. abs. littér.:209. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 197, b) 324; XXe s.: a) 380, b) 314.

rajuster [ʀaʒyste] v. tr.
ÉTYM. 1170, rajoster; de re-, et ajuster.
A
1 Mod. Remettre (qqch.) en bonne place, à sa place exacte (en vue d'un fonctionnement ou d'une utilisation convenable).
1 — Permettez, répliqua Mercier en rajustant ses lunettes.
France, le Chat maigre, III, in Œ., t. II, p. 173.
2 (1298). Redonner de la justesse, de la précision à… || Rajuster le tir (→ Manquer, cit. 72). || Rajuster une balance, des instruments de mesure…
Cour. (Le compl. désigne la coiffure, les pièces de l'habillement). Remettre dans un état convenable, en ordre, en place… Réajuster. || Rajuster sa coiffure ( Refaire), son chignon (cit. 4), sa cravate (→ Coquet, cit. 12), son tablier (→ Orage, cit. 7). || Rajuster son chapeau devant une glace (cit. 28). || Fantassin (cit. 1) qui rajuste son shako.Pron. et absolt. (1669). || Se rajuster, remettre de l'ordre dans ses vêtements, reprendre une tenue convenable.
2 (…) Emma débouclait ses socques, mettait d'autres gants, rajustait son châle, et, vingt pas plus loin, elle sortait de l'Hirondelle.
Flaubert, Mme Bovary, III, V.
3 (…) Mme de Marelle rajustant en face de la glace les petits cheveux frisés de ses tempes, toujours défaits au sortir du lit.
Maupassant, Bel-Ami, II, X.
3 (XXe). || Rajuster les salaires, les relever pour qu'ils demeurent proportionnés au coût de la vie.REM. En ce sens, on emploie surtout la forme réajuster.
B (1645). Vx. Raccomoder, réconcilier (des personnes brouillées).Pron. (réciproque). Réconcilier (se).
4 Après le démêlé d'un amoureux caprice,
Ils goûtent le plaisir de s'être rajustés.
Molière, Amphitryon, III, 2.
C (XVIIe). Vx (langue class.). Remettre en état, en situation correcte. mod. Arranger, réparer.Ramener à l'exactitude ou à la normale. || Rajuster les choses. mod. Rétablir. || « La mort rajuste toutes choses » (Molière). mod. Régler.
CONTR. Briser.
DÉR. Rajustement.

Encyclopédie Universelle. 2012.