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ramifier

ramifier (se) [ ramifje ] v. pron. <conjug. : 7>
• 1560 ; se ramefier 1314; lat. scolast. ramificare
1Se diviser en plusieurs branches ou rameaux. se diviser, se partager, se subdiviser. Tige, arbre qui se ramifie. ramification. Les veines, les nerfs se ramifient. « les trois doubles voies qui sortaient du pont, se ramifiaient, s'écartaient en un éventail » (Zola).
2Fig. Avoir, pousser des ramifications. La famille romaine « se ramifie sans se diviser » (Fustel de Coulanges).

ramifier (se)
v. pron Se subdiviser en plusieurs rameaux.

⇒RAMIFIER, verbe trans.
A. — Empl. pronom.
1. [Le suj. désigne qqc. de concr.] Se diviser en ramifications. Synon. se partager, se subdiviser.
a) [Le suj. désigne une plante, une partie de plante] [Les branches] se multipliaient toujours, chaque branche se ramifiant à l'infini (ZOLA, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1489). V. panicule ex. de Pesquidoux.
Part. passé en empl. adj. Arbre ramifié; tige ramifiée. Sur les mimosas, grande abondance d'un gui assez voisin du nôtre; très robuste; très ramifié (GIDE, Voy. Congo, 1927, p. 836).
Se ramifier en + subst. (indiquant la nature des subdivisions). [La racine] se ramifie en racines secondaires de plus en plus petites (COCHET, Bois, 1963, p. 15).
b) [Le suj. désigne un organe, un élément d'organe, un ensemble d'organes] Le filet nerveux pénètre dans la fibre musculaire (...) en se ramifiant (CAMEFORT, GAMA, Sc. nat., 1960, p. 181).
Part. passé en empl. adj. Les organes sécrétoires ont (...) une cavité simple ou plus ou moins ramifiée (CUVIER, Anat. comp., t. 5, 1805, p. 210). Si compliqué, si ramifié, si bien anastomosé que soit le système des vaisseaux (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 134).
Se ramifier dans + subst. (de localisation). Les veines vitellines se ramifient dans le foie (G. GÉRARD, Anat. hum., 1912, p. 252).
c) [Le suj. désigne toute autre chose concr.] Ces nombreuses vallées qui se ramifiaient à la base du mont Franklin (VERNE, Île myst., 1874, p. 535). Mais bientôt la forêt s'épaissit, la route s'efface, se ramifie en sentiers qui vont se perdre dans des marécages (DRUON, Lis et lion, 1960, p. 111).
Part. passé en empl. adj. Animal à cornes ramifiées (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 73). Les cristaux ramifiés d'une poignée de neige (COLETTE, Sido, 1929, p. 25).
CHIM. Chaîne ramifiée. ,,Chaîne principale de laquelle se détachent des chaînes secondaires ou latérales`` (DUVAL 1959). La paraffine colloïdale serait constituée par des carbures en chaîne ramifiée (CHARTROU, Pétroles natur. et artif., 1931, p. 9).
2. Au fig. [Le suj. désigne un ensemble, une activité hum., intellectuelle, un sentiment, une notion abstr.] Se diviser en plusieurs éléments ayant des liens entre eux; avoir des ramifications, des prolongements. Les sociétés parisiennes se ramifiaient dans les principales villes (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 39). Ses idées se ramifiaient, s'embrouillaient. Il prit le parti de s'allonger sur la bruyère et de faire un somme (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 248).
Part. passé en empl. adj. Système ramifié. Les Vertébrés (...) forment une série ramifiée (E. PERRIER, Zool., t. 3, 1925, p. 2727). Les cabinets se succédaient, sans pouvoir étouffer un scandale aussi ramifié, où pataugeaient des Gardes des Sceaux, de hauts magistrats (L. DAUDET, Brév. journ., 1936, p. 75).
Se ramifier à + subst. Se diviser et se relier à quelque chose. L'amour romain (...) qui s'en va à partir de César, se ramifiant à toutes les folies (FLAUB., 1re Éduc. sent., 1845, p. 154).
Part. passé en empl. adj. [Tom] finit par découvrir une ancienne, très ancienne famille, ramifiée aux plus célèbres (A. DAUDET, Rois en exil, 1879, p. 335).
B. — Empl. trans., plus rare. Diviser (quelque chose) en plusieurs branches ou rameaux. [Les serruriers] trouvèrent qu'en ramifiant les pentures, ils multipliaient les points de fixation (FILLON, Serrurier, 1942, p. 12). Ramifier le tronc [d'un arbre fruitier] à une hauteur définie (BOULAY, Arboric. et prod. fruit., 1961, p. 88).
P. anal. L'arbre [généalogique] montait, ramifiait ses branches, épanouissait ses feuilles (ZOLA, Dr Pascal, 1893, p. 339).
P. métaph. L'œuvre [d'art] entière sort d'une racine principale; une sensation dominante et primitive pousse et ramifie à l'infini la végétation compliquée des effets (TAINE, Philos. art, t. 2, 1865, p. 342).
Prononc. et Orth.:[], (il) ramifie [-fi]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. a) 1314 pronom. anat. se remefier « se diviser » (HENRI DE MONDEVILLE, Chir., éd. A. Bos, § 398, t. 1, p. 107); b) 1728 (FONTENELLE ds DESFONTAINES cité par LITTRÉ: Ces vérités se divisent, se subdivisent et se ramifient presque à l'infini). Empr. au lat. médiév. ramificare « se diviser en rameaux » (v. DU CANGE, cf. ramificari 1250 ds LATHAM), formé de ramus « rameau, branche » et facere « faire », francisé d'apr. les verbes en -fier. Fréq. abs. littér.:90. Bbg. GOHIN 1903, p. 346.

ramifier [ʀamifje] v.
ÉTYM. 1560, v. pron.; se remifier, 1314, en anat.; lat. scolast. ramificare, francisé sur le type des verbes en -fier, lat. ramus « rameau ».
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I V. pron. || Se ramifier.
1 Se diviser en plusieurs branches ou rameaux qui peuvent eux-mêmes se diviser à leur tour. Diviser (se), partager (se), subdiviser (se). || Tige, plante, arbre qui se ramifie. Ramification. || Les veines, les nerfs… se ramifient.(XIXe). || Voie ferrée, filon qui se ramifie.
1 (…) en bas de la fenêtre même, occupant tout le vaste champ, les trois doubles voies qui sortaient du pont, se ramifiaient, s'écartaient en un éventail dont les branches de métal, multipliées, innombrables, allaient se perdre sous les marquises.
Zola, la Bête humaine, I.
2 (…) son rire de bon vivant congestionnait ses pommettes, les couvrait de petits vermicelles rouges, qui se ramifiaient jusque dans le blanc de ses yeux, et troublaient son regard (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. I, p. 179.
3 Sa tige (de l'arbre) affecte des aspects variés (…) Le plus souvent elle se ramifie, mais perdant de bonne heure ses rameaux inférieurs, par un élagage naturel qui ne laisse subsister aucune trace des branches disparues, la tige n'apparaît rameuse qu'à une certaine hauteur au-dessus du sol; elle présente dans toute sa partie inférieure une région dénudée qu'on appelle le tronc; à son sommet, celui-ci donne naissance à quelques branches maîtresses qui constituent la charpente de l'arbre, et leur division en branches plus grêles forme la ramure.
F. Moreau, in Encyclopédie Pl., Botanique, p. 581.
2 (1724). Fig. Avoir, pousser des ramifications. || La famille (cit. 4) romaine se ramifiait sans se diviser. || Secte, société, complot… qui se ramifie.
4 Les sociétés parisiennes se ramifient dans les principales villes. Lyon, Nantes, Lille et Marseille avaient leur société des Droits de l'Homme (…)
Hugo, les Misérables, IV, I, V.
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II V. tr. (1875). || Ramifier. Produire la ramification de (qqch.). || Le charme ramifie son tronc très près du sol.Fig. || Cette administration a ramifié sa hiérarchie et cloisonné ses services.
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ramifié, ée p. p. adj.
ÉTYM. (1835).
1 Qui a de nombreuses ramifications. || Prolongement ramifié de la cellule nerveuse.Estuaires (cit. 1) ramifiés. || Une administration moins ramifiée (→ Bureaucratie, cit. 1).
2 (XXe). Fig. || Question subtilement ramifiée. || Un problème compliqué et très ramifié.Programme ramifié (en psychopédagogie).

Encyclopédie Universelle. 2012.