rapporteur, euse [ rapɔrtɶr, øz ] n. et adj.
• raporteux 1282; de rapporter
1 ♦ Personne qui, par indiscrétion, ou pour nuire, répète, rapporte ce qu'il conviendrait de taire. ⇒ délateur; fam. cafard, mouchard. — Adj. Elle est rapporteuse et sournoise.
2 ♦ N. m. (raporteur XIVe) Personne qui rend compte d'un procès au tribunal, d'un projet ou d'une proposition de loi devant une assemblée; personne qui rédige ou expose un rapport devant une commission. Désigner un rapporteur. — Par appos. Juge rapporteur.
3 ♦ N. m. (1680) Géom. Instrument en forme de demi-cercle, à périmètre gradué, pour mesurer les angles ou construire (rapporter) un angle d'une mesure donnée. Mesurer un angle au rapporteur, avec un rapporteur.
⊗ CONTR. (du 1o) 1. Discret.
● rapporteur nom masculin Personne chargée d'exposer l'état d'un procès, d'une affaire, l'opinion d'une commission sur un projet ou une proposition de loi. Instrument de vérification employé en construction mécanique pour mesurer les angles dièdres. Cercle ou demi-cercle gradué servant à mesurer ou à reporter des angles. ● rapporteur (expressions) nom masculin Conseiller rapporteur, conseiller prud'homme chargé d'instruire une affaire et éventuellement de concilier les parties ; magistrat chargé d'instruire une affaire en appel. Juge rapporteur, juge chargé de fixer les mesures d'instruction, les délais de production de documents devant les juridictions administratives ; juge chargé de mettre en état une affaire portée devant le tribunal de commerce. ● rapporteur, rapporteuse adjectif et nom Qui rapporte, par indiscrétion ou par malveillance. ● rapporteur, rapporteuse (synonymes) adjectif et nom Qui rapporte , par indiscrétion ou par malveillance.
Synonymes :
- cafard (familier)
- mouchard (familier)
rapporteur, euse
n. et adj.
d1./d Personne qui rapporte (sens II, 2).
|| adj. Il est rapporteur.
d2./d n. m. Personne chargée du compte rendu ou de l'exposé d'un procès, d'une affaire, d'un projet de loi, etc. Le rapporteur du budget à l'Assemblée nationale.
d3./d n. m. GEOM Demi-cercle gradué, qui sert à mesurer ou à rapporter les angles.
⇒RAPPORTEUR, -EUSE, subst. et adj.
A. — [Corresp. à rapporter I A 3] Ô plongeurs de nuée, ô rapporteurs de tables, Devins, mages, voyants (...) Est-ce qu'on ne peut pas voir un peu de jour, dites? (HUGO, Dieu, 1885, p. 16).
B. — [Corresp. à rapporter I B]
1. [Corresp. à rapporter I B 1 (à titre privé)]
— P. métaph. et au fig. Si le son perçoit le son, quel sera le rapporteur? Il n'y aura plus de comparaison, plus de raisonnement, plus de conclusion (COUSIN, Hist. philos. mod., t. 1, 1846, p. 116). Vers le milieu du jour, le vent se mit à parler; il disait doucement des choses terribles. [Fusillade, canonnade] (...). Et tout le monde, en silence, écoutait ce morne rapporteur (D'ESPARBÈS, Bris. fers, 1908, p. 156).
— Fam. et/ou péj. Synon. fam. cafard, mouchard. Je couvrais les plâtres de la maison (...) de caricatures contre Zénaïde rapporteuse (STENDHAL, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 102). J'ai été étonnée de la détérioration complète des grands; rendus intolérants et rapporteurs par l'humidité (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p. 60). En partic. Petit(e) rapporteur/euse. Blanche (...): Oui, madame! c'est le petit Fourchambault qui a passé la nuit à jouer aux cartes. Léopold: Voulez-vous bien vous taire, petite rapporteuse! (AUGIER, Fourchambault, 1878, p. 75).
2. [Corresp. à rapporter I B 2 (dans une forme plus ou moins officielle)] L'Académie fut tout à coup tirée de sa langueur accoutumée par la voix du rapporteur de son dictionnaire, appelant le mot fatal romantique (STENDHAL, Racine et Shakspeare, t. 1, 1825, p. 56). En 1911, au congrès universel des races, aucun des nombreux rapporteurs, tous anthropologistes ou ethnologues, ne soutint l'infériorité foncière d'un groupe humain quelconque (Hist. sc., 1957, p. 1405).
3. [Corresp. à rapporter I B 3 (dans un cadre jur. ou officiel)]
a) Domaine de la vie parlementaire. Le ministre des Finances signala les vœux exprimés par le rapporteur (ZOLA, E. Rougon, 1876, p. 279):
• Comme j'avais, un jour, convoqué le rapporteur (...) pour m'enquérir de l'état des travaux, je m'entendis répondre que l'Assemblée et sa commission considéraient que « je n'avais pas à me mêler du débat, n'étant pas moi-même constituant ».
DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 281.
b) Domaine de la vie judiciaire. Vous vous rabattez sur l'usage de faux, et M. le rapporteur « croit tenir » une preuve certaine (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 310). Je suis obligé, d'abord, de m'inscrire en faux contre le portrait moral que M. le Rapporteur vient de tracer de l'accusé (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p. 213).
— En partic., dans le domaine milit. Le militaire comparant désigne au rapporteur les personnes à entendre à décharge et éventuellement le défenseur choisi (LUBRANO-LAVADERA, Législ. et admin. milit., 1954, p. 130).
— En appos., dans le domaine de la justice civile et milit. Avocat, conseiller, officier rapporteur. Le capitaine-rapporteur, assisté de Molin, capitaine au 18e régiment, greffier choisi par ledit rapporteur, interroge le prince [d'Enghien] (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 143). Le juge rapporteur accusait le comte de Fontanin d'avoir fait bombance à Trieste aux frais de la manufacture (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 187).
II. — Subst. masc., GÉOM. Instrument en forme de demi-cercle gradué, utilisé pour mesurer ou rapporter des angles. — Demain à onze heures, je viendrais de vingt-cinq degrés sur babord. — Alors? — Prenez votre rapporteur et calculez (PEISSON, Parti Liverpool, 1932, p. 131).
— P. anal.
♦ DESSIN. Rapporteur de coordonnées. Instrument de mesure en forme de carré, dont le centre est évidé, dont les bords intérieurs présentent des graduations à l'échelle des plans à établir, et qui est utilisé pour la transcription topographique des points de triangulation (d'apr. BÉG. Dessin 1978).
♦ MAR. Rapporteur, -euse, subst. masc. et fém. Compas inversé, compas témoin placé à proximité du capitaine d'un navire (d'apr. MERRIEN 1958).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694 (1694 uniquement au masc.). Étymol. et Hist. 1. Ca 1300 « accusateur, dénonciateur » (d'apr. FEW t. 25, p. 48a); cf. 1361 (ds Ordonnances des rois de France, t. III, p. 518: rapporteur ou accusateur mensongier) — XVIe s. (D'AUB., Hist., I, 103 ds LITTRÉ); 2. ca 1350 « celui, celle qui, par légèreté ou par malice, a coutume de rapporter ce qu'il a vu ou entendu » (GILLES LE MUISIT, Poésies, II, 127 ds T.-L.); 3. 4e quart XIVe s. « celui qui fait le rapport d'un procès » inquisiteur et raporteur des besoingnes (J. FROISSART, Chron., éd. S. Luce, I, 209); 4. 1680 géom. (RICH. ds Remarques sur la lettre R). Dér. de rapporter; suff. -eur2. Fréq. abs. littér.:171.
rapporteur, euse [ʀapɔʀtœʀ, øz] n. et adj.
ÉTYM. 1282, raporteux, de rapporter.
❖
1 (Langue classique; enfantin dans l'usage moderne). Personne qui, par indiscrétion, ou pour nuire, répète, rapporte (I., 6.) ce qu'il conviendrait de taire. ⇒ Délateur, espion, mouchard; cafard (enfantin). — Adj. || Cette gosse est rapporteuse et sournoise.
1 Je couvrais les plâtres de la maison (…) de caricatures contre Zénaïde rapporteuse. Ma sœur Pauline […] (et moi) accusions Zénaïde de jouer auprès de nous le rôle d'espion (…)
Stendhal, Vie de Henry Brulard, 8.
2 N. m. (V. 1360). Personne qui rend compte (par un rapport) d'un procès au tribunal, d'un projet de loi devant une assemblée; personne qui rédige ou expose un rapport devant une commission. || Désigner un rapporteur (→ Enterrement, cit. 8). — Par appos. || Juge rapporteur.
2 Toutes les fois que Robespierre a besoin d'un rapporteur impassible, sophistique, aux lèvres d'airain et au front de marbre, pour épurer la Convention et envoyer à l'échafaud, sous couleur de bien public, d'anciens amis et complices, il met en avant Saint-Just, qui s'acquitte de cette tâche comme d'un sacerdoce.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 26 janv. 1852.
3 On n'imagine pas récit plus correct, plus clair, plus élégant, plus aisé, que celui que fait Léon Blum, au pied levé, d'un évènement, d'un livre, ou d'une pièce de théâtre. Quel excellent « rapporteur » il doit faire au Conseil d'État !
Gide, Journal, 5 janv. 1907.
REM. Dans ce sens on dira plutôt : Mme X est rapporteur du projet; c'est elle le rapporteur.
3 N. m. (1680). Géom. Instrument à l'aide duquel on peut mesurer les angles ou construire (rapporter) un angle d'une mesure donnée. || Un rapporteur est formé d'un demi-cercle évidé ou transparent, dont le limbe (bord extérieur) est gradué. || Compas et rapporteur. || Mesurer un angle au rapporteur.
➪ tableau Noms d'appareils et d'instruments de mesure.
❖
CONTR. (Du sens 1.) Discret.
Encyclopédie Universelle. 2012.