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refréner

refréner ou réfréner [ refrene ] v. tr. <conjug. : 6>
XIIe; lat. refrenare « retenir par un frein (frenum) »
Réprimer par une contrainte; mettre un frein à. brider, contenir, freiner, réprimer, retenir. « il fit une pause; il voulait refréner son impatience » (Sartre). « Elle riait un peu douloureusement, en refrénant son envie » (Colette). Pronom. Essayez de vous refréner. se modérer. ⊗ CONTR. Aiguillonner, exciter.

réfréner ou refréner verbe transitif (latin refrenare, de frenare, brider, de frenum, frein) Empêcher un sentiment, une tendance de se manifester librement, les contenir dans des limites acceptables : Réfréner ses désirs.réfréner ou refréner (difficultés) verbe transitif (latin refrenare, de frenare, brider, de frenum, frein) Orthographe et prononciation Attention au groupe -frén-, avec un accent aigu (ne pas confondre avec l'orthographe de freiner). Les deux graphies, réfréner et refréner, sont admises pour ce mot de la famille de frein. Réfréner est aujourd'hui plus fréquent. Refréner se prononce comme réfréner. Conjugaison Attention à l'accent sur le deuxième e, tantôt grave, tantôt aigu : je réfrène (je refrène), nous réfrénons (nous refrénons) ; il réfrénera (il refrénera). ● réfréner ou refréner (synonymes) verbe transitif (latin refrenare, de frenare, brider, de frenum, frein) Empêcher un sentiment, une tendance de se manifester librement, les...
Synonymes :
- contenir
- endiguer
- freiner
- modérer
- refouler
- réprimer
- retenir

réfréner
v. tr. Réprimer, mettre un frein à. Réfréner son ardeur, ses passions, son impatience.

⇒REFRÉNER, RÉFRÉNER, verbe trans.
A. — Rare. Ralentir ou stopper le mouvement de quelque chose. Synon. freiner, stopper. Il porte aux jambes des pansements terribles, avec des garrots pour réfréner l'hémorragie (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 313):
Il fallait l'audace des hommes pour (...) coller les pierres l'une à l'autre en leur laissant trop peu de place pour leur permettre de tomber et refréner leur tendance à s'écarter l'une de l'autre en donnant aux piliers qui les portent (...) une absolue solidité.
FAURE, Hist. art, 1909, p. 144.
B. — Au fig.
1. [Le compl. désigne un état de fait] Ralentir ou stopper l'expansion, le développement de quelque chose. Le premier devoir du souverain pieux est [suivant Isaïe] (...) de refréner vigoureusement l'exploitation des pauvres par les riches (RENAN, Hist. peuple Isr., t. 3, 1891, p. 8). Saint-Just, en économiste orthodoxe, montra que le seul remède à la cherté était de réfréner l'inflation (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p. 288).
2. [Le compl. désigne un sentiment excessif] Limiter l'intensité, la violence de quelque chose. Synon. contenir, freiner, modérer, réprimer, retenir. Refréner sa fureur, sa colère, son envie, ses appétits, ses désirs, ses passions. « Il faut me taire! » se répétait Albert en se levant, avec un mouvement d'impatience qu'il refréna (CHARDONNE, Épithal., 1921, p. 274).
Empl. pronom. réfl. L'offense soudaine, brutale, est soutenable si on la compare au lent taraudage des vexations et des crasses (...); elle (...) donne aux péchés de rancune et de colère le temps de pousser (...) si l'on parvient à se roidir, à se refréner, à obtenir qu'à défaut d'une affection pour son persécuteur, l'oubli, le silence, descendent au moins en soi (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 155).
Prononc. et Orth.:[], [-], (il) refrène/réfrène [-]. LITTRÉ: refréner [-]; Lar. Lang. fr.: refréner ou réfréner [-] ou [-]; ROB. 1985: refréner ,,[()] vieilli; cour. []`` et en rem.: ,,On écrit parfois réfréner.`` Prop. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p. 212: re-, ré-. Conjug., v. abréger. Étymol. et Hist. 1re moit. XIIe s. trans. l'obj. est un inanimé (Psautier de Cambridge, 64, 7 ds T.-L.: refrenanz le suen de la mer [compescens sonitum maris]); 1160-74 l'obj. est une pers. « réprimer » (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, Chron. ascendante, 57); 1174-76 réfl. soi refrener de s'ire (GUERNES DE PONT-STE-MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, 1831). Empr. au lat. refrenare (propr. « arrêter par le frein ») « dompter, maîtriser ». Refréner a évincé le synon. a. fr. refraindre (ca 1150 fig. « réprimer » Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 6072), du lat. vulg. refrangere, class. refringere « briser », cf. enfraindre. Fréq. abs. littér.:102.
DÉR. Refrènement, subst. masc. Action de ralentir le développement, de limiter l'intensité (de quelque chose); résultat de cette action. Il faut un jeu de freins puissants pour les meneurs du peuple, pour ses conseillers, pour ses chefs, en raison même du rôle de direction et de refrènement qu'ils sont appelés à tenir auprès de lui (MAURRAS, Mes Idées pol., 1937, p. 120). [], [-]. LITTRÉ: refrènement [-]; Lar. Lang. fr.: refrènement ou réfrènement [-] ou [-]; ROB. 1985: refrènement ,,[(); ]`` (sans mentionner en rem. de graph. avec é). 1res attest. fin XIVe s. (Gl. gall.-lat., Bibl. nat. lat. 7684 ds GDF.: Refrainement, refrenacio), XVe s. refrenement de yre (CHAMPIER, Ord. de cheval., Ars. 3240, fol. 29 r °, ibid.), très rare jusqu'au XIXe s. (1867 ds LITTRÉ); de refréner, suff. -(e)ment1.
BBG. — DARM. 1877, p. 97 (s.v. refrènement).

refréner [ʀ(ə)fʀene] vieilli, cour. [ʀefʀene] ou réfréner [ʀefʀene] v. tr. [CONJUG. céder.]
ÉTYM. XIIe; lat. refrenare, « retenir par un frein » (frenum).
Diminuer, réprimer par une contrainte; mettre un frein, mettre obstacle à. Brider, contenir, contraindre, enrayer, freiner, réprimer, retenir. || Refréner une envie (cit. 29), un mouvement agressif (→ Mordant, cit. 4), ses passions… (→ Faire la guerre à…).
1 Dans le même temps qu'il refrène les violents, il stimule les hésitants.
R. Rolland, Mahatma Gandhi, p. 77.
2 Elle riait un peu douloureusement, en refrénant son envie.
Colette, la Chatte, p. 83.
3 Au coin de la rue Monsieur-le-Prince et du Boulevard Saint-Michel, il fit une pause; il voulait refréner son impatience, il n'eût pas été prudent de s'amener les joues rougies par l'espoir, avec des yeux de loup.
Sartre, l'Âge de raison, p. 149.
CONTR. Animer; aiguillonner, exciter.
DÉR. Refrènement.

Encyclopédie Universelle. 2012.