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réhabilitation

réhabilitation [ reabilitasjɔ̃ ] n. f.
• 1401; de réhabiliter
1Vx Lettres de réhabilitation, d'anoblissement.
2Dr. Fait de rétablir dans une situation juridique antérieure, en relevant de déchéances, d'incapacités. Dr. comm. Réhabilitation du failli, réhabilitation commerciale. Cour. Cessation des effets d'une condamnation à la suite de la révision d'un procès.
3Cour. Le fait de restituer ou de regagner l'estime, la considération perdues. Réhabilitation d'une personne compromise. dédouanement. Réhabilitation d'un auteur tombé dans l'oubli.
4(1966) Réhabilitation d'un quartier, d'un immeuble, remise en état d'habitation. ⇒ réfection, rénovation, 1. restauration.
⊗ CONTR. Avilissement, 1. dégradation, 2. flétrissure.

réhabilitation nom féminin Mesure individuelle, judiciaire ou légale, qui efface une condamnation pénale et ses conséquences (déchéance, incapacités, etc.). Fait de réhabiliter quelqu'un, quelque chose : Réhabilitation d'un homme politique. Réhabilitation d'un îlot insalubre.

réhabilitation
n. f. Action de réhabiliter; son résultat.

⇒RÉHABILITATION, subst. fém.
A. — DR. Rétablissement dans les droits et prérogatives dont on est déchu.
1. Cessation des effets d'une condamnation à la suite d'une erreur judiciaire, de la révision d'un procès. Campagne pour la réhabilitation de Dreyfus. Réhabilitation de Pierre Vaux, innocent mort au bagne (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 43). Le 16 juin 1456, le jugement de 1431 (...) fut cassé et frappé de nullité (...). Le procès de réhabilitation ajouta peu de chose à la légende populaire (A. FRANCE, J. d'Arc, t. 2, 1908, p. 451).
2. DR. PÉNAL. Obtenir un jugement de réhabilitation. Le Président et dictateur [au Mexique] Santa-Anna envoie 300 galériens [à Alvarado] par la mer. Il leur a promis des terres, des outils, du bétail et leur réhabilitation s'ils arrivent à bouter les Américains dehors (CENDRARS, Or, 1925, p. 111). À côté de la réhabilitation légale, la réhabilitation judiciaire peut être accordée pour des peines criminelles, correctionnelles ou de police après l'expiration d'un certain délai (BARR. Suppl. 1974).
3. DR. COMM. Relèvement des déchéances et incapacités frappant un failli. La réhabilitation est prononcée par le tribunal de commerce (LEMEUNIER 1969).
B. — P. ext.
1. Fait de rétablir (quelqu'un, quelque chose) dans l'estime, dans la considération perdue, fait (pour quelqu'un, quelque chose) de retrouver cette estime, cette considération.
a) Réhabilitation de qqn. Manière habile d'opérer sa réhabilitation sociale (SAND, Lélia, 1839, p. 468). Une femme comme elle ne pouvait inspirer qu'un attachement sérieux et (...) un tel sentiment serait (...) le terme de cette vie folle dont il commençait à rougir, ce serait sa réhabilitation et son salut (FEUILLET, Mariage monde, 1875, pp. 187-188).
b) Réhabilitation de qqc. Réhabilitation du travail manuel. Tout en se consacrant à la réhabilitation du moyen âge, Du Sommerard n'était point insensible aux efforts de l'art contemporain (MÉRIMÉE, Portr. hist. et litt., 1870, p. 215). La brillante réhabilitation par Bergson de la durée vécue (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 299).
Empl. abs. Le XVIIIe siècle a été l'âge de la critique et des destructions; le XIXe doit être celui des réhabilitations intelligentes (COUSIN, Vrai, 1836, p. 9).
2. MÉD. ,,Restauration d'un malade ou d'un handicapé à un mode de vie et d'activité le plus proche possible de la normale`` (KAMEN. 1972). Réhabilitation physique (SOURNIA Méd. 1974).
Rem. ,,Rééducation, réadaptation, reclassement sont plus précis et le plus souvent préférables`` (ibid.).
C. — ARCHIT. Opération d'urbanisme consistant dans le nettoyage et la remise en état d'un quartier ou d'un immeuble ancien. La construction neuve et la réhabilitation de l'habitat ancien (Le Monde, 12 déc. 1975, p. 43, col. 3):
« Réhabiliter » un immeuble ancien consiste à le restaurer de façon sommaire, en y installant notamment un équipement sanitaire correspondant aux normes minimales d'habitabilité. La « réhabilitation » touche généralement le tissu urbain banal, la restauration étant plutôt réservée à la sauvegarde et à la mise en valeur d'ensembles ayant une réelle qualité architecturale.
Le Nouvel Observateur, 19 janv. 1976, p. 22, col. 2.
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694, 1718: rehabilitation; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. 1. 1401 « action de rétablir dans un état, des droits, des privilèges perdus » (NICOLAS DE BAYE, Journal, éd. A. Tuetey, t. 1, p. 8: lettres de reabilitation); 2. a) 1675 « action de rétablir (un failli) dans ses droits » (J. SAVARY, Le Parfait négociant, Paris, p. 315); b) 1771 « action de rétablir (un condamné) dans ses droits » (Trév.); 3. 1762 « action de rétablir quelqu'un ou quelque chose dans l'estime, dans la considération d'autrui » (VOLTAIRE, Lettre au comte d'Argental, 14 juillet ds Œuvres compl., t. 42 [Corresp., t. 10], Paris, 1881, p. 171); 4. 1966 « action de remettre en état, de rénover (un quartier, un immeuble) » (Le Monde, 12 oct. ds GILB. 1971). Dér. de réhabiliter; suff. -(a)tion. Cf. le lat. médiév. rehabilitatio, att. au sens 1 en 1439 (DU CANGE). Au sens 4, cf. l'angl. rehabilitation « action de remettre en état, de rénover (un immeuble, etc.) » (1971, Webster's), issu de « action de remettre dans son état antérieur (une chose) » (1858 ds NED). Fréq. abs. littér.:155.

réhabilitation [ʀeabilitɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1401; de réhabiliter.
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I
1 Vx. || Lettre de réhabilitation, d'anoblissement.
2 Dr. Fait de rétablir dans une situation juridique antérieure, en relevant de déchéances, d'incapacités.(1673). Dr. comm. || Réhabilitation du failli : relèvement des déchéances résultant de la faillite (→ Irrécusable, cit. 1).Dr. pén. Cessation des effets (incapacités, déchéances) d'une condamnation pénale. || Réhabilitation judiciaire, accordée sous conditions par la chambre des mises en accusation de la cour d'appel, après un certain délai à compter de l'expiration (ou de la prescription) de la peine. || Réhabilitation légale, obtenue de plein droit, en cas d'amende.Cour. Cessation des effets d'une condamnation à la suite de la révision d'un procès.
3 (1762, Voltaire). Cour. Fait de restituer ou de regagner l'estime, la considération perdue. Rédemption. || Réhabilitation d'une personne compromise. Dédouanement (fam.). || La réhabilitation des passions dans l'œuvre de Vauvenargues.
1 Et sans système, sans parti pris, mais par la seule considération de l'homme complet, il (Vauvenargues) mit le premier la main à l'œuvre de cette réhabilitation (de l'homme).
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 18 nov. 1850.
2 De vulgaires études d'atelier, auxquelles le maître (Delacroix) n'attachait aucune importance, ont été vendues vingt fois plus cher qu'il ne vendait, lui vivant, ses meilleures œuvres (…) M. Alfred Stevens me disait (…) : Si Eugène Delacroix peut, d'un lieu surnaturel, assister à cette réhabilitation de son génie, il doit être consolé de quarante ans d'injustice.
Baudelaire, Curiosités esthétiques, XIV.
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II (Av. 1968; d'après l'angl. rehabilitation, av. 1966 en ce sens). || Réhabilitation d'un quartier, d'immeubles vétustes, leur remise en état d'habitation. Réfection, rénovation, restauration.
CONTR. Avilissement, dégradation, flétrissure.

Encyclopédie Universelle. 2012.