relayer [ r(ə)leje ] v. <conjug. : 8>
1 ♦ V. intr. (1573) Vx Changer de chevaux (⇒ relais). « une petite voiture qui relayait environ toutes les cinq lieues » (Loti).
2 ♦ V. tr. (1636) Mod. Remplacer (qqn) pour continuer une tâche, accomplir une épreuve sportive. « Le fardeau n'était pas lourd, ils n'avaient guère besoin d'être relayés » (Zola). Les cyclistes « que leur équipier venait de relayer » (Morand). Coureur relayé. Subst. Le relayé et le relayeur.
♢ (Choses) Remplacer (qqch.) par qqch. d'autre, qui lui succède.
♢ Techn. Retransmettre (une émission de radio ou de télévision) à partir d'un émetteur principal. Émission relayée par satellite.
3 ♦ SE RELAYER v. pron. (1680) . Se remplacer l'un l'autre, alternativement. Les deux équipes « se relayèrent sans relâche [...] au chevet de M. Thibault » (Martin du Gard). ⇒ alterner. Coureurs qui se relaient pour mener.
● relayer verbe transitif (ancien français laier, laisser, du latin laxare) Prendre le relais de quelqu'un dans un travail, une occupation, une action : Relayer un camarade fatigué. Substituer à quelque chose quelque chose d'autre, qui lui succède : Relayer l'activité syndicale par un mouvement politique. Lors d'une course de relais, prendre la suite d'un équipier. Retransmettre par un satellite une émission de radiocommunication. Émettre un programme de radiodiffusion diffusé par un autre émetteur, un autre organisme. ● relayer (synonymes) verbe transitif (ancien français laier, laisser, du latin laxare) Prendre le relais de quelqu'un dans un travail, une occupation...
Synonymes :
- relever
- suppléer
relayer
v. tr.
d1./d Remplacer dans un travail, une tâche. L'équipe de nuit relaye l'équipe de jour.
|| v. Pron. Deux équipes se relaient.
d2./d TELECOM Retransmettre (l'émission d'un émetteur principal) en utilisant un relais hertzien, un satellite de télécommunications.
⇒RELAYER, verbe
A. — Empl. intrans., vx. Changer de chevaux au relais. Relayer rapidement. Ce monument d'un autre âge [une diligence] contenait trois voyageurs qui, à la sortie d'Ernée, où l'on avait relayé, continuèrent avec le conducteur une conversation entamée avant le relais (BALZAC, Chouans, 1829, p. 54). Quand on relaie, tout m'amuse. On s'arrête à la porte de l'auberge. Les chevaux arrivent avec un bruit de ferraille (HUGO, Rhin, 1842, p. 17).
B. — Empl. trans.
1. [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.] Prendre la suite de quelqu'un pour assurer la continuité d'une action. Tu ne te doutes pas (...) des servitudes de la richesse; c'est moi qui les subis depuis la mort de ton pauvre père; il est juste que mon gendre me relaie (AUGIER, Beau mariage, 1859, p. 211). Et puis Gorki s'est tu, ou sa voix n'a plus porté jusqu'à nous. Aucun autre romancier ne l'a relayé (du moins auprès de la plupart des lecteurs français) (MAURIAC, Bâillon dén., 1945, p. 443).
— SPORTS. Remplacer, dans une course d'équipe, un équipier (une équipière) pour poursuivre l'effort commun. Ceux que leur équipier venait de relayer descendaient de machine (P. MORAND, La Nuit des Six Jours, 1922 ds PETIOT 1982).
2. [Le compl. d'obj. dir. désigne une chose] Succéder, venir à la suite de. Aux compliments qui relayent dans ma bouche les ironies, ce n'est plus le brrr de l'autre soir, mais: « Rue des Lombards, Monsieur!... Rue de la Verrerie! — Voulez-vous bien me reconduire? » Et je passe devant (GONCOURT, Journal, 1859, p. 677). Comprendre ou aimer? Il n'y a certes pas contradiction; mais l'amour relaie la connaissance à partir du point où Valéry s'arrête (MAURIAC, Mém. intér., 1959, p. 223).
— RADIO-TÉLÉV. [En parlant d'un satellite de télécommunication, d'une station de radio ou de télévision] Retransmettre une émission de l'émetteur principal à un ou à d'autres émetteurs. Le poste de Paris (École supérieure des P.T.T.) a relayé fréquemment les programmes en provenance de Prague, Vienne et Berlin (Annuaire radio, 1933, p. 134).
C. — Empl. pronom. Se remplacer pour assurer la continuité d'une action. Chaque jour, d'une heure à quatre, les vieux amis de la maison se relayaient pour faire la partie de trictrac de la veuve (THEURIET, Mariage Gérard, 1875, p. 29):
• Alors c'était par les rues une procession de femmes, vêtues d'étoffes grises et coiffées de laine noire, qui allaient prier, se relayant d'heure en heure, pour qu'il y eût toujours devant la passion du Dieu un murmure d'adoration et de ferveur.
MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 77.
— SPORTS. Assurer à son tour l'allure d'une course. Tour après tour, Clarke et Jazy se relayent (L'Équipe, 1er juill. 1965 ds PETIOT 1982).
Prononc. et Orth.:[], [--], (il) relaye ou relaie [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Conjug. v. balayer. Étymol. et Hist. 1. Verbe intrans. 1240-80 « changer de chiens pendant la chasse à courre » (BAUDOUIN DE CONDÉ, Dits et contes, éd. A. Scheler, 137, 113); 1573 relayer « remplacer les chevaux, les chiens fatigués » (DUPUYS); 2. 1636 « remplacer quelqu'un dans un travail » (MONET); 3. 1933 « retransmettre une émission de l'émetteur principal à un ou plusieurs émetteurs » (Annuaire radio, p. 79); 4. 1939 part. passé subst. le relayé (dans une course de relais) (Féd. Franç. Athlétisme, Les Courses ds PETIOT 1982). Formé de re- et de l'anc. verbe pic., wall. et lorr. laier « laisser » (fin XIIe-déb. XVe s.) d'orig. discutée, mais prob. sans rapport étymol. avec laissier; peut-être d'un frq. laibjan (cf. a. h. all. leiben « laisser »), v. H. STIMM, Philologica Romanica, 383 et aussi 376, n. 12.
DÉR. Relayeur, -euse, subst. a) Personne chargée de l'entretien des relais de chevaux. Mais auparavant ils doivent faire aux bureaux de la préfecture du siège de leur principal établissement, une déclaration indiquant le nombre de leurs voitures, celui des places qu'elles contiennent, le nom du lieu de destination, celui des relais et des relayeurs (BARADAT, Organ. préfect., 1907, p. 305). b) Sports. [Dans une course de relais] Concurrent(e) qui prend le relais d'un équipier ou d'une équipière. Les relayeuses perdirent le témoin en route (L'Équipe, 8 sept. 1965 ds PETIOT 1982). — [], fém. [-ø:z]. Lar. Lang. fr. [-le-], prononc. possible au fém. devant [-ø:]. — 1res attest. 1855 « personne qui entretenait des relais de chevaux » (E. GRANGEZ, Voies navigables de France, p. 108 ds LITTRÉ), 1924 « dans une course de relais, personne qui prend le relais d'un équipier » (BELLIN DU COTEAU et PEFFERKORN, Les Sports athlétiques, p. 32 ds GRUBB Sports 1937, p. 62); de relayer, suff. -eur2.
BBG. — QUEM. DDL t. 5 (s.v. relayeur), 27, 31.
relayer [ʀ(ə)leje; ʀ(ə)lɛje] v. [CONJUG. payer.]
ÉTYM. 1573; relaier (chasse), 1260; de re-, et laier « laisser »; laier représente le lat. pop. lacare, de lacus (P. Guiraud) « être stagnant » d'où « immobiliser ».
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1 (…) par des routes au sol détrempé, dans une petite voiture qui relayait environ toutes les cinq lieues, nous allions au gré de nos chevaux (…)
Loti, l'Inde (sans les Anglais), II, I.
1.1 Le lendemain, 25 juillet, à trois heures du matin, le tarentass arrivait au relais de poste de Tioukalinsk, après avoir franchi une distance de cent vingt verstes depuis le passage de l'Ichim.
On relaya rapidement. Cependant, et pour la première fois, l'iemschik (le conducteur) fit quelques difficultés pour repartir, affirmant que des détachements tartares battaient la steppe (…)
J. Verne, Michel Strogoff, p. 191.
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II V. tr.
1 Vx. Chasse. Laisser (les chiens fatigués) pour en prendre de frais.
2 (1636). Remplacer (qqn) pour continuer un travail, une tâche. || Relayer des travailleurs fatigués. || Le fardeau (cit. 3) n'était pas lourd, ils n'avaient guère besoin d'être relayés.
2 (…) des travailleurs dont la moitié dort pour pouvoir, plus tard, « relayer l'autre ».
Nerval, Nuit d'octobre, III.
3 Ceux (les cyclistes) que leur équipier venait de relayer, descendaient de machine pour dormir deux heures.
Paul Morand, Ouvert la nuit, p. 134.
♦ (1869). Sports. || Relayer un équipier.
♦ Techn. (satellites, relais). Retransmettre (une émission de radio ou de télévision) à partir d'un émetteur principal. || Relayer une émission, et, par métonymie, une pièce, un match…
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se relayer v. pron. réfl.
ÉTYM. (1680).
♦ Se remplacer l'un l'autre, alternativement. || Les deux équipes (cit. 2) se relayèrent sans relâche… ⇒ Alterner. || Coureurs qui se relaient pour mener.
4 Aussi le chef de gare organisa-t-il un service de garde, près du mort : pendant toute la nuit, on se relayerait, un homme serait là constamment, à veiller avec la lanterne.
Zola, la Bête humaine, II.
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relayé, ée p. p. adj.
♦ || Équipe relayée. || Émission relayée par satellite. — Sports. || Coureur relayé. — N. m. || Le relayé et le relayeur.
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DÉR. 2. Relais ou relai, relayeur.
Encyclopédie Universelle. 2012.