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rendu

rendu, ue [ rɑ̃dy ] adj. et n. m.
• v. 1225 ; p. p. de rendre
I Adj.
1Vieilli Très fatigué. fourbu. « C'est la fatigue, vous êtes rendu » (Bernanos).
2Arrivé à destination. Nous voilà rendus. « Par l'autobus on est plus vite rendu que par le métro » (Céline).
II N. m.
1Loc. C'est un prêté pour un rendu.
2(XVIIIe) Arts Exécution restituant fidèlement l'impression donnée par la réalité. Le rendu des draperies.
3(1883) Marchandise rendue par un client à un commerçant.
4Techn. Réalisation graphique d'un projet d'architecture, de décoration ou de publicité. Un rendu d'architecture.

rendu nom masculin Objet qu'on vient d'acheter et qu'on rend au commerçant parce qu'il ne convient pas. Qualité d'expression et de véracité dans l'exécution d'une œuvre d'art, d'une partie d'œuvre. Dessin poussé, mis au net d'un projet d'architecture ou de décoration.

rendu, ue
adj. et n. m.
rI./r adj.
d1./d Arrivé à destination. Vous voilà rendus.
(France rég., Québec) Parvenu à une étape. Rendu à Trois-Rivières, j'ai pris le pont pour aller à Sherbrooke.
d2./d (Québec) Devenu. Elle est rendue pas mal vieille.
rII./r n. m.
d1./d Loc. Un prêté pour un rendu: un mauvais tour que l'on joue à qqn pour lui rendre la pareille.
d2./d Représentation exacte de la réalité dans une oeuvre d'art. Le rendu d'une chevelure.

⇒RENDU, -UE, part. passé, adj. et subst. masc.
I. — Part. passé de rendre.
II. — Adjectif
A. — Arrivé à destination. Le temps de se dire bonjour (...) et nous partons, de manière à être rendus, à 1 heure moins le quart (...) au passage Verdeau (VERLAINE, Corresp., t. 1, 1864, p. 14). Vous n'aviez qu'à prendre par la crête: vous étiez rendu en cinq minutes! (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p. 162).
B. — Extrêmement fatigué, fourbu. Synon. fam. crevé. D'autres, haletants, rendus de lassitude, sont près de défaillir (BRIZEUX, Marie, 1840, p. 4). Je suis harcelé! Perclus! rendu! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 419).
III. — Subst. masc.
A. — [Corresp. à rendre I A 1 a] Marchandise qui a été rapportée au vendeur. Il était consterné par ce « rendu », qui lui enlevait son tant pour cent (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 638).
B. — [Corresp. à rendre I A 3] Un prêté pour un rendu, un prêté(-)rendu (v. prêté).
C. — [Corresp. à rendre II B] Traduction artistique, technique d'une impression. Rendu sonore. L'anomalie bien connue du rendu photographique, qui traduit le bleu par du blanc et le jaune ou le rouge par du noir (Arts et litt., 1935, p. 30-13). Point de peintre dont la bourgeoisie du XIXe siècle ait davantage admiré le rendu fidèle et fignolé que M. Ingres (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p. 79).
Prononc.:[]. Fréq. abs. littér.:7 122. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 12 543, b) 8 946; XXe s.: a) 8 580, b) 9 631. Bbg. BREAL (M.). Notes d'étymol. B. Soc. Ling. 1910-11, t. 16, p. 66. — UREN (O.). Le Vocab. du cin. fr. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 217.

Encyclopédie Universelle. 2012.