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rengainer

rengainer [ rɑ̃gene ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1526; de re- et engainer
1Remettre dans la gaine, le fourreau, l'étui. Rengainer son épée, son pistolet.
2(1664) Fig. et fam. Rentrer (ce qu'on avait l'intention de manifester). Rengainer son compliment, son discours. ravaler, arg. renquiller. « Puisque les sentiments n'y faisaient rien, rengainons-les » (Aragon).
⊗ CONTR. Dégainer.

rengainer verbe transitif (de engainer) Remettre dans la gaine, dans le fourreau : Rengainer une épée. Garder pour soi ce qu'on était sur le point de dire : Rengainer ses compliments.rengainer (difficultés) verbe transitif (de engainer) Orthographe Pas d'accent circonflexe sur le i (comme gaine). ● rengainer (homonymes) verbe transitif (de engainer)

rengainer
v. tr. Remettre dans la gaine, dans le fourreau. Rengainer une épée, un revolver.

⇒RENGAINER, verbe trans.
A. — Remettre dans une gaine, dans un fourreau, dans un étui. Laissez là cette chaise, monsieur le Général; rengainez votre épée, monsieur le Commandant (COURIER, Pamphlets pol., Lettres partic., 1, 1820, p. 59). La femme (...) avait tiré un kodak (...). Son compagnon lui indiquait les plus beaux sujets (...). Le rouleau fini elle rengaina l'appareil (MONTHERL., Songe, 1922, p. 143).
Empl. abs. [En parlant d'une arme] Le brigadier s'avança vers lui le sabre au poing. — Allons, allons, dit Cavalcanti, rengainez, mon brave homme, ce n'est point la peine de faire tant d'esbroufe, puisque je me rends (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 539).
B. — Au fig., fam. Garder pour soi ce qu'on était sur le point d'exprimer, de montrer, de faire connaître. Synon. renquiller (arg.), rentrer. Rengainer son compliment. Hier, je l'ai rencontrée devant notre boîte aux lettres. Je l'ai saluée, et j'allais lui parler en bon voisin, mais elle a pris, tout de suite un tel air, que j'ai rengainé ma politesse! (FLAUB., Corresp., 1873, p. 104). Après tout, c'était à prendre ou à laisser: bon, puisque les sentiments n'y faisaient rien, rengainons-les (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 243).
Prononc. et Orth.:[], [--], (il) rengaine [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1532 « remettre dans sa bourse de l'argent » (C. DE BOURDIGNÉ, Légende de maistre Faifeu, éd. F. Valette, p. 84); 2. 1546 « remettre dans la gaine (une arme) » (EST.); 3. 1646 « retenir ce que l'on était sur le point d'exprimer » (F. MAYNARD, Poésies, éd. F. Gohin, p. 54); 1664 rengainez ce compliment (MOLIÈRE, Mariage forcé, 9). Dér. de engainer; préf. re-. Fréq. abs. littér.:27. Bbg. VAGANAY (H.). Pour l'hist. du fr. mod. Rom. Forsch. 1913, t. 32, p. 151.

rengainer [ʀɑ̃gene] v. tr.
ÉTYM. 1526; de re-, et engainer.
1 Remettre (qqch.) dans la gaine, le fourreau, l'étui (cit. 1).
2 (1664). Fam. Interrompre, rentrer, supprimer (ce qu'on avait l'intention de manifester). || Rengainer son compliment, son discours. Renquiller.
1 (…) je pensais faire bien de vous venir dire que (…) mais, puisque cela vous incommode, je rengaine ma nouvelle, et m'en retourne (…)
Molière, les Amants magnifiques, V, 1.
2 Après tout, c'était à prendre ou à laisser : bon, puisque les sentiments n'y faisaient rien, rengainons-les, mais le marché était bien net.
Aragon, les Beaux Quartiers, II, XI.
CONTR. Dégainer.
DÉR. Rengaine (au sens ancien de « refus »).

Encyclopédie Universelle. 2012.